Depuis sa dernière « discussion » avec la patronne, Jax avait soigneusement évité de la croiser. Oh, il n'avait pas peur qu'elle s'en prenne à lui ou qu'elle se foute ouvertement de sa gueule devant les autres raiders, il avait déjà expérimenté ça à de nombreuses reprises avec Jade, mais disons simplement qu'il n'avait plus trop envie de remettre le couvert avant d'avoir récupéré un peu de patience. C'était sans compter qu'après cette matinée à tailler une bavette en sa compagnie, Jax avait forcément eu droit à des questions de la part de sa binôme qui n'avait pas été franchement enchantée d'avoir à le chercher partout alors qu'à l'accoutumée il s'arrangeait pour rester dans le même coin histoire de lui faciliter la tâche. Fort heureusement, elle n'avait pas eu l'idée de venir traîner du côté des cages des molosses sans quoi il sentait venir – et de loin – les moqueries mesquines dont elle était si friande. Là, le raider aurait été certain que sa vie serait devenue totalement insupportable.

Quoi qu'il en soit, même s'il avait réussi à éviter la jeune femme pendant un bon petit moment, ce n'était pas pour autant qu'il pourrait se passer de sa présence jusqu'à ce qu'il décide de se tirer d'ici – ce qui n'était pas près d'arriver d'ailleurs. Lorsque la rumeur d'une sortie était arrivée à ses oreilles, il avait donc forcément mordu à l'hameçon ! Surtout que celle-ci avait l'air particulièrement intéressante puisqu'il s'agissait de descendre un foutu Régulateur qui essayait de mettre des bâtons dans les roues d'un raider. Un dénommé Molson. Jax ne le connaissait ni d'Eve, ni d'Adam, mais tout ce qui importait, c'était qu'ils allaient avoir une bonne occasion de sortir du stade et d'aller passer un bon moment en dégommant du Régulateur. Celui à qui ils allaient devoir régler son compte se prénom Josh, Davis de son patronyme, même si ça n'avait aucune valeur dans ces foutue terres dévastées.

Le fameux Molson connaissait apparemment quelqu'un chez les Chiens Pendus puisqu'il avait pu débarquer ici sans se faire attaquer. Le trentenaire ne s'était pas vraiment intéressé à ce qui s'était alors passé, mais il avait finalement été décidé qu'un petit groupe sortirait pour aller se charger de cette affaire. Bien sûr, la patronne était du lot puisqu'il semblait que c'était avec elle que le Molson avait discuté. Mais là encore, ce n'était que des rumeurs et rien de bien vérifiable. Certains disaient même que ce serait l'une des « fréquentations » de la chef et Jax voulait bien y croire étant donné qu'elle avait eu l'air plutôt ouverte sur ce plan-là. Mais une fois de plus, il se moquait totalement des affaires de cul de la calamité et n'avait pas répondu à Jade lorsqu'elle avait abordé ce sujet. Inutile de dire qu'elle l'avait mal pris. Comme à chaque fois.

Le groupe sélectionné avait finalement été invité à sortir du stade pour se réunir dans la rue devant le bâtiment. Jade n'était pas du lot, ou du moins c'était ce que l'un des gars lui avait dit : la seule nana du groupe étant la patronne. Le problème c'était que la raideuse souffrait aussi d'un problème d'ego et qu'elle ne supportait pas d'être recalée, surtout par une autre gonzesse et même si celle-ci se trouvait être leur chef. Elle eut beau abreuver de tous les noms le raider qui lui avait annoncé la nouvelle, celui-ci n'y pouvait rien. Bien évidemment, la garce tenta de dissuader Jax de se joindre au groupe, prétextant que sans elle pour veiller sur ses fesses il ne rentrerait pas. Dans un sens c'était vrai, il s'appuyait toujours sur la jeune femme pour ne pas prendre trop de risques inutilement, mais de là à laisser passer l'occasion d'aller s'amuser un peu.... c'est donc sans lui répondre que le trentenaire s'était éclipsé, ignorant les insultes qu'elle lui lança alors.

Ce n'est que lorsqu'ils se retrouvèrent tous dans la rue, Calamity y comprit, que Jax regretta d'avoir fait ce choix. Pourquoi ? Parce que la raideuse se pointa, l'air de rien, décrochant un regard clairement hostile à la patronne. Elle ignorait si les ordres venaient d'elle ou si c'était simplement l'autre crétin qui avait décidé seul, mais Jade ne chercha pas midi à quatorze heures puisqu'elle s'adressa directement à la patronne.

« J'en ai rien à foutre de ce que t'as dit, je viens avec. Pas question que je reste derrière à attendre que vous rentriez. »

Personne ne répondit rien, certainement parce qu'ils savaient tous à quoi s'attendre s'ils l'ouvraient – Jade pouvait être pire que Calamity par moments – et la raideuse se détourna de la chef pour prendre rejoindre le reste du groupe, se moquant visiblement pas mal de ce qu'elle pourrait décider à son encontre.

Molson était une vieille connaissance de Calamity. Elle l’avait rencontré des années auparavant dans les terres dévastées, et pour une raison mystérieuse (pour ne pas dire qu’ils avaient un but commun concernant ces couillons de l’ERGP) ils avaient familiarisé rapidement, le fameux adage « les ennemis de mes ennemis sont mes amis » faisant probablement son office. Molson n’en restait pas moins un trou de balle du point de vue de la raideuse, mais elle avait une dette envers lui. Une histoire de balle dans le derche qu’il n’était pas utile de relater, pour le peu d’honneur restant de l’invité surprise. Bref, il s’était pointé avec sa gueule de métèque au stade de Coors Field, taillant sa route parmi les autres raiders, s’annonçant comme un ami de la patronne, ce qui lui avait valu d’arriver vivant jusqu’à elle. Peu de cramer de la cervelle allaient prendre le risque de trouer la peau d’un illustre inconnu se prétendant être ami de la chef, car si tel était le cas, ils n’auraient plus eu longtemps à vivre. Après, il fallait reconnaître que le dénommé Molson n’avait rien d’un enfant de cœur, et que sa puanteur ne respirait pas l’ERGPien.

Bref, ils avaient rapidement discuté, d’une discussion un peu décousue et envenimée, passionnée et enjouée, évoquant tour à tour la dette qu’elle avait à son encontre, le passé et leur quatre cents coups, les nuits froides qui l’étaient restées, les chiens, et les petits boulots personnels que Molson ne manquait jamais de dégoter. Leur chemin s’était néanmoins séparé assez rapidement. La raideuse n’était pas encore assez encline à faire dans le social et elle trouvait que le raideur avait tout d’un mendiant, pouilleux et sans classe, trop craintif pour sa vie. Ce qui ne pouvait pas coller quand on connaissait l’audace de la cheftaine, qui avait à plusieurs reprises joué avec la vie des deux compères, jusqu’au fameux jour où il avait ramassé une balle dans le fion, à la place de la jeune femme. Leur chemin s’était séparé à ce moment là. Il était devenu encombrant, et elle le laissa pour mort non sans lui avoir subtilisé – un emprunt lui justifiera-t-elle lorsqu’ils se retrouvèrent en ce sacrosaint jour – ses godasses et ses munitions, en passant par les doses de Jet et sa bouffe. Au début, Calamity n’en était pas revenu de voir cette sale gueule encore en vie. Il devait en avoir gagné dans le pantalon pour venir lui quémander son aide, en mettant sur le tapis une dette – qui n’en était une que pour lui, cela dit en passant, la raideuse estimant qu’elle ne lui avait pas demandé de prendre une balle à sa place et que par conséquent, elle ne lui devait rien – de sang. Bref, la mission pouvait être intéressante, surtout que Molson n’embauchait jamais gratuitement ses hommes de mains. Quoiqu’il en soit, après cette fameuse longue discussion, la patronne avait fini par accepter, une idée à coup sur derrière la tête.

La raideuse en chef avait alors constitué une petite équipe pour aller flinguer le régulateur qui cherchait des noises à son Molson détesté. Le rendez-vous était donné devant le stade. Elle avait envoyé un mec pour annoncer aux heureux gagnants qu’ils pouvaient ramener leur petit cul serré dans la rue devant le bâtiment. Bien entendu, elle avait sélectionné son petit Toutou, histoire de l’emmerder un petit peu encore une fois. La jeune femme n’avait pas oublié leur précédente rencontre – enfin du moins jusqu’au moment où il avait décidé de partir, la laissant en plan. Elle se souvenait bien d’avoir un peu abusé sur le jet ensuite, et tout ce qui avait suivi n’avait pas marqué de son empreinte la mémoire de la Chiens Pendus. La brunette savait qu’il trainait avec celle qu’on appelait Jade, une tête brulée, un peu comme elle. Calamity ne l’invita pas à la petite sauterie, il fallait qu’elle fasse des choix. Et qui vit-elle débarquait devant le stade, la petite troupe et l’autre furie de Jade, laquelle s’en prit directement à elle. Un comportement qui avait tendance à faire décompenser la patronne assez rapidement. Elle avait horreur qu’on l’invective de la sorte sans même dire bonjour. Bon elle ne se gênait pas pour le faire de son côté, mais ce n’était pas pareil !

« Oh la connasse, tu te calmes directe merde ! Putain ça t’arracherait la gueule de dire s’il te plait. » Elle marqua une courte pause, alors que la raideuse au centre du problème avait déjà rejoint le rang. Soit. Elle n’avait pas envie de perdre du temps à la corriger. D’un ton plus neutre destiné à calmer les possibles véhémences de Jade suite à sa petite intervention plutôt polie : « C’est bon, ramène tes ovaires. Mais tu marches à côté de moi. Faut qu’on cause de l'autre gland à trois doigts. » Autant joindre l’utile à l’agréable, elles pourraient parler de Jax comme ça, comme de bonnes potes.

Molson restait sur place, comme d’habitude, ce crétin ne souhaitait pas exposer sa petite peau au danger du régulateur. L’équipe était donc composée de Jade, le dernier rajout, de son Petit Toutou, d’un crane rasé nommé Buck, à la musculature plutôt impressionnante, qui ne devait être là que pour sa capacité à foncer sans réfléchir, un autre mec qu’on nommait l’Iguane à cause de ces deux crêtes, dont les talents restaient à prouver. Il y avait aussi de la chair à canon, en gros, des camés qui pourraient servir de gueuleton aux armes du régulateur et de ses hommes, pendant que les plus intelligents des raiders opéraient ailleurs pour les contourner. Enfin, c’était un plan grossier, à la Calamity quoi. Elle ne souhaitait pas tirer des plans sur la comète pour le moment, vu qu’elle ne connaissait pas le terrain ni la situation du régulateur. Pour ce qui était des autres membres, le soin de leur présentation attendrait le moment venu. La calamité se tourna vers le groupe, histoire de motiver les troupes et leur rappeler la mission :

« Bon les gars, on va se farcir un régulateur qui en a après un trou du cul. Mais bon, quand il en aura fini avec lui, il risque de vouloir s’en prendre à nous. Enfin ce n’est pas comme-ci il vous fallait un prétexte pour dézinguer quelqu’un. » Petit sourire entendu à l’assemblée. « Le régulateur a surement recruté des mecs pour l’assister, mais Molson pense qu’il ne sait pas qu’il sait que lui sait qu’il veut le buter. » Pas grave si la moitié n’allait pas réussir à comprendre qui sait quoi à propos de qui. Pas le temps d’être claire. Le dénommé Buck commençait déjà à jaser. « Buck, ta gueule. » Pas la peine de hurler, il obéissait bien ce gros tas de muscles. Tant mieux, parce qu’elle n’avait pas envie de se le farcir au corps à corps. S’il y avait des questions, elle allait répondre, mais elle ne pensa pas à demander s’il y en avait. De toute manière, les raiders n’étaient pas connus pour être de grands timides. S’ils avaient quelque chose à dire, ils le disaient. « On va pouvoir se faire un peu d’oseille. »

Le but était de rejoindre le territoire de Molson, c’est à dire la zone située entre Dog City et Jericho, où il faisait son petit trafic. C’était une vaste zone, et débusquer le Régulateur dans cet environnement allait sans doute être plus coton que prévu.

« Allez, en route les abrutis ! Yeeha ! » La calamité semblait joyeuse. Elle avait repéré Jax dans le tas, mais elle n’avait pour le moment, aucune raison d’aller l’emmerder. Il y aurait assez de proximité dans les jours à venir susceptible de le faire chier. Bon d’un côté, le fait de prendre Jade avec elle allait surement lui faire grincer des dents, mais qu’importe.

L'énervement de Calamity ne sembla pas franchement perturber Jade qui ne devait jamais avoir prononcé le moindre mot assimilable à une formule de politesse. Jax avait rapidement compris que pour la raideuse, les « putain » « fais chier » et autres joyeusetés de ce genre étaient comme des mots de liaison. Avec le temps vous finissiez par avoir l'habitude, mais il semblait que la patronne n'avait pas la même patience que les types du groupe puisqu'elle s'était aussitôt énervée pour la remettre à sa place. Quelques gars ne manquèrent pas de sourire, mais Jade se contenta de décrocher un regard indifférent à la patronne qui céda finalement. Pour quelle raison ? Jax aurait bien aimé le savoir, mais bizarrement il n'était pas certain d'apprécier ce qu'il pourrait apprendre à ce niveau. La seconde réplique ne manqua pas de confirmer cette hypothèse. Cause de lui, non mais elle croyait quoi ? Jade décrocha un regard à son comparse comme si elle cherchait une trace de contrariété dans son regard, mais il refusa de lui donner cette satisfaction et resta de marbre. Maintenant le trentenaire était convaincu que cette garce était venue ici uniquement parce qu'elle avait envie de l'emmerder et parce qu'elle ne supportait pas d'être laissée en arrière. Saleté de gonzesses.

Se retournant vers eux, la calamité les informa de ce qu'ils allaient faire. S'occuper d’un régulateur c'était comme de s'en prendre à un type qui savait se battre au final. Enfin pour Jax c'était du pareil au même et il se moquait pas mal de la raison qui les motivaient, comme le disait Calamity il ne leur fallait pas grand-chose pour décider d'agir de la sorte. La suite des explications fut assez.... nébuleuse. Jax n'était pas certain d'avoir bien pigé qui savait quoi, mais il semblait que le régulateur était censé ne pas être au courant de ce qui se passait à l'heure actuelle. Tant mieux, ce serait une bonne raison pour être en paix, enfin si les informations de ce Molson étaient réellement fiables. Ça c'était une autre affaire. Silencieux, le raider ne porta pas franchement attention aux protestations d'un autre type du groupe et préféra jeter un coup d’œil sur les environs. Ils allaient devoir prendre la direction de Jericho, mais sans s'y rendre bien entendu. Le tout était d'avoir de la chance et de tomber sur le régulateur avant qu'il ne les repère. Une partie de plaisir en gros ! Mais les risques faisaient partie du métier, non ?

Le signal du départ fut lancé et le groupe commença à se mettre en marche. Jax n'accorda pas le moindre regard à Jade, même lorsqu'elle se hissa à sa hauteur pour lui balancer une remarque dont elle avait le secret – et qui le laissa de marbre, soit dit en passant.

« On dirait que je vais avoir un tête-à-tête avec la patronne, pas trop jaloux ? »

Elle ne se doutait certainement pas qu'il avait eu droit au sien quelques jours plus tôt et tant mieux dans un sens. Après une légère grimace, la garce pressa le pas pour se glisser jusqu'à Calamity. Apparemment la contrariété d'avoir été ignorée pour la sortie venait de céder le pas au plaisir d'être favorisée – puisque directement invitée à faire le chemin avec la boss. Il ne fallait pas grand-chose pour se la mettre dans la poche : lui faire sentir qu'elle était mieux que les autres. Après un léger soupir, le trentenaire préféra se concentrer sur le voyage plutôt que sur les deux emmerdeuses qui faisaient bien la paire au final.

Trouver le régulateur n'était pas choses aisée, mais il fallait déjà sortir de la ville pour pouvoir commencer la traque. Le plus logique était de se déplacer dans la zone où Molson avait passé le plus clair de son temps ces dernières semaines. Fort heureusement pour eux, cette dernière était plus proche de Dog City que de Jericho, ce qui demandait au régulateur de faire un bon bout de chemin. L'autre problème c'était que l'ancien campement était situé sur une vaste plaine qui empêchait de se dissimuler en approchant – d'où le choix du raider, histoire de voir arriver le danger. Avant d'y parvenir, il fallait traverser une partie du désert et espérer ne pas tomber sur des adversaires inattendus....

Lancer de dés #1 :
RÉUSSITE : Ils arrivent sur les lieux sans encombres.
ÉCHEC : Ils font une rencontre (voir lancer de dés en extérieur).

Mais il semblait que les choses ne se passeraient pas aussi simplement ! Ils tombèrent bien sur quelqu'un, mais pas la personne qu'ils cherchaient. Il s'agissait d'une caravane marchande composée de plusieurs personnes qui semblaient surtout désireuses de faire du troc ou de la vente. Manque de bol pour eux, les commerçants venaient de tomber sur un troupe spécialisés dans les raids, comme quoi la poisse pouvait jouer des tours à tout le monde. Aux regards qui leurs furent lancés, le groupe de Chiens Pendus pouvait comprendre qu'ils étaient démasqués. D'un autre côté, vu leur dégaine c'était presque logique d'être assimilés à des raiders. Jade tourna aussitôt la tête vers sa nouvelle amie.

« On en fait quoi ? »

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'PNJ en extérieur' :

« Bon alors, t’accompagnes souvent petit ... Jax ? » Elle avait failli l’appeler par son surnom. Pas la peine de vendre la mèche directement. Calamity était en pleine discussion avec sa nouvelle « amie », jasant sur le dos du raideur à trois doigts. En même temps, c’était bien ça l’unique raison pour laquelle la dénommée Jade avait eut le droit de venir. Sinon Calamity ne se serait pas fait chiée à la prendre dans l’expédition, bien qu’une personne de plus pouvait avoir son avantage. Les membres du petit groupe ne savaient pas vraiment vers quel traquenard ils se dirigeaient, et peut être qu’en temps et en heures, la raideuse aurait son utilité. Soucieuse de pousser la conversation jusqu’au bout, elle enchaina par une série de question. Des fois, avoir une conversation normale avec quelqu’un d’autre avait du bon. « J’le connais pas plus que ça, je lui ai juste un peu cassé les couilles près des cages y a pas longtemps, y t’as dit ? » Pas sur qu’il se soit vanté de cet exploit auprès de son binôme, mais qu’importe. Si tel n’était pas le cas, ça lui indiquait qu’elle avait réussi à le faire chier un minimum. « N’empêche, il à l’air pas causant du tout, il est toujours comme ça ? »

Le fait que Calamity est acceptée Jade dans la compagnie et la place en première position avec elle pouvait ressembler à un choix stratégique susceptible de laisser le groupe dans le calme. Peut être que si elle avait fait autrement, la raideuse et elle-même se serait battue pour s’affirmer. Mais ça aurait foutu le bordel et le peu de cohésion de l’équipée aurait volé en éclat. Enfin ce serait présumé des talents de chefs et d’observatrice de Calamity, qui opta en fait, de la prendre comme passe temps, pour le début du voyage. Au moins, la pièce rajoutée se sentait valorisée et elle ne foutait plus le bordel. Un bon point pour la suite du voyage.

La jeune femme espérait que l’ERGP n’allait pas se mêler de ce petit différent entre le régulateur et sa bande de raider. Bien entendu, elle n’était jamais contre une petite rixe contre eux, mais le fameux adage qui avait servi à Molson d’obtenir l’aide des Chiens Pendus, marchait tout aussi bien pour les ennemis. Autrement dit, elle préférait se farcir le régulateur et ses sbires, plutôt que le régulateur, ses sbires, et les trous de balle de l’ERGP. Surtout qu’elle n’avait pas fait appel à un grand contingent de raider, préférant quand même, pendant qu’eux partaient vers le sud, laisser sur place une garnison susceptible d’occuper le stade en son absence. Elle ne voulait pas revenir de son périple et constater que le stade était occupé par d’autres que les siens. Ils avaient un bon rythme, et certainement que l’avancée aurait été plus rapide avec des véhicules, mais sincèrement, qui aurait fait confiance à un pilote camé et déchiré ? Et surtout, les véhicules bricolés ne permettaient pas tellement d’embarquer les chiens. De plus, Calamity doutait qu’un raider du cru des Chiens Pendus ne soit doués en mécanique. Ce n’était pas son cas.

Bref, comme nous le disions, le petit groupe avançait plutôt bien, dans un calme et une organisation assez sommaire. Ils tombèrent sur une caravane marchande, composée de plusieurs personnes, désireuses de commercer, troquer, échanger. Des mots qui n’avaient pas tellement de sens chez des pillards, il fallait en convenir. Jade posa la question à milles capsules.

« Ben, ce qu’on en fait toujours dans ces cas là. On les dépouilles, merde ! » Calamity s’avança vers le convoi, en hurlant à leur adresse pour être sure d’être entendue.

« Mes gars vont vous faire les poches. Nous sommes armés alors ne faites pas les cons si vous tenaient à votre vie ! »

Ce n’était pas toujours dans les coutumes de Calamity de fonçait et de zigouiller tout le monde. Surtout que s’ils pouvaient économiser leurs munitions pour la mission, se serait une bonne chose. Elle se doutait quand même que les raiders n’allaient surement pas être aussi gentils qu’elle dans ses paroles et que certains allaient commettre une boulette. Bref, l’important était d’approcher sans être canardé, ce serait déjà ça.

Lancer de dés :

• Réussite : La caravane se rend sans encombre en voyant cette expédition armée.
  
• Échec : Ils décident d’essayer de sauver leurs biens, et se défendent avec leurs armes respectives.

Loin de se démonter face à cette guignolle les apostrophant de toutes a hauteur de ses guenilles, ils décidèrent de ne pas donner leurs biens aussi facilement. Non, ils allaient vendre chèrement leur peau. En même temps, à quoi elle pensait, la Calamity ? C’était évident que les pauvres marchands et leurs gardes n’allaient pas donner le contenu de leur caravane aussi facilement. C’était toute leur vie et si on leur prenait, ils n’avaient plus qu’à se suicider. Pas de commerce, pas de capsules. Et les assurances n’existaient plus dans ce bas monde ravagé. Quelques raiders furent plus rapide et tirèrent avant que toutes les armes ennemis ne soient braqués sur eux. Calamity, d’un pas souple, s’en alla se cacher derrière un rocher d’où elle pourrait tirer sur les caravaniers sans trop s’exposer. Les chiens foncèrent, les balles ricochèrent sur les abris de fortune, une brahmine s’écroula, bref, c’était de nouveau la guerre. Ils allaient surement y laisser de leur chair à canon, et peut être des mecs un peu plus intelligent, mais c’était le prix à payer pour espérer piller quelques convois. N’est pas Chiens Pendus qui veut !

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'Jugement du hasard' :

Malgré son caractère de garce, la binôme de Jax aimait bien faire la discussion de temps en temps. En fait disons surtout qu'elle aimait être au centre de l'attention et qu'elle adorait pouvoir parler d'elle ! Devoir disserter sur le trentenaire ne l'intéressait donc que moyennement, elle aurait largement préféré que la patronne lui pose des questions sur sa propre personne, mais s'il fallait passer par là.... C'est avec un haussement d'épaules qu'elle avait accueilli les questions de la calamité, trouvant plutôt bizarre qu'elle s'intéresse à un type qui n'était même pas un vrai raider – selon ses critères du moins.

« Il est toujours dans le coin au cas où j'ai besoin d'un pigeon pour attirer les ennemis. » Puisqu'il était évident qu'il n'y avait aucune affection ou amitié entre eux. « Il m'a rien dit à propos de toi. Peut-être que tu l'as pas trop marqué. Il a l'habitude d'un haut niveau en cassage de couilles, c'est pas contre toi. » Il était évident que la raideuse s'essayait au jeu de la domination. « Vaut mieux qu'il cause pas, c'est juste pour rien de la merde lorsque ça arrive. »

Parce que, bien évidemment, conseiller de ne pas foncer tête baissée et de faire preuve d'un peu de réflexion c'était forcément des conneries pour quelqu'un qui vivait comme Jade. Les réponses n'étaient pas vraiment travaillées et n'apporteraient pas grand-chose à la patronne, mais cette dernière pouvait déjà s'estimer heureuse que la trentenaire ait accepté de lui donner des réponses aussi construites. En temps normal, tout ce qui ne se basait pas sur elle se soldait par une réponse claire et concise : casse-toi.

Heureusement du côté des hommes l'entente était un peu meilleure. Laisser les deux gonzesses ouvrir la marche n'enchantait pas tout le monde, mais certains avaient l'air plutôt ravis de pouvoir reluquer ce qu'elles leur présentaient en leur tournant le dos. Au final, ils rencontrèrent cette fameuse équipe de marchands qui semblaient se méfier d'eux, se doutant parfaitement qu'ils n'avaient pas affaire à de simples voyageurs. Le fait qu'ils avaient avec eux des molosses de Denver situait bien leur appartenance au groupe des Chiens Pendus, même s’il devait être plutôt étonnant de les trouver aussi loin de leur « ville ». Ou plutôt des décombres de l'ancienne ville. Calamity tenta une approche plus délicate qu'à l'accoutumée, certainement pour leur permettre de pouvoir s'approcher en évitant de trop grosses pertes. Il était effectivement peu probable qu'elle leur accorde la vie sauve s'ils se rendaient, en général c'était le contraire. Le regard que Jade décrocha à Calamity prouvait pourtant qu'elle en doutait. Quelle crétine lorsqu'elle s'y mettait.

Ils n'eurent cependant pas le temps de disserter à ce propos puisque les marchands décidèrent de se défendre, certainement assez expérimentés pour se douter qu'ils risquaient plus gros en acceptant de coopérer plutôt qu'en tentant de sauver leurs peaux eux-mêmes ! Des coups de feu furent tirer, plusieurs éclatèrent sur les rochers situés autour des Chiens Pendus et les plus rapides – ou les moins drogués – se protégèrent aussitôt derrière les abris naturels aimablement fournis par la nature. Jax dégaina son fusil à canon scié et, sans accorder de regard aux gonzesses, entreprit de viser les personnes qui s'approchaient le plus d'eux. Il y avait des hommes et des femmes, mais les raiders ne faisaient pas vraiment de distinction. Rapidement, les deux groupes purent voir qui semblait mener la danse....

Lancer de dés #1 :
RÉUSSITE : Les Chiens Pendus mènent.
ÉCHEC : Les marchands mènent.

Lancer de dés #2 :
RÉUSSITE : Il n'y a que des pertes minimes.
ÉCHEC : Ils ont perdu des bons raiders.

Lancer de dés #3 :
RÉUSSITE : Les marchands se rendent.
ÉCHEC : Les marchands se battent jusqu'au bout.

L'expérience et la drogue semblaient apporter un avantage certain aux raiders, c'était en effet ces derniers qui s'en sortaient haut la main ! Les tirs touchaient presque à chaque fois un marchand et rapidement ces derniers semblèrent comprendre qu'ils avaient tout à gagner en baissant les bras. Peut-être qu'ils parviendraient finalement à sauver quelques-uns d'entre eux ? Du côté des Chiens Pendus les pertes étaient elles aussi présentes, mais relativement minimes. Même la chair à canon apportée par la patronne réussissait à s'en sortir plutôt bien. Les seuls qui n'avaient pas été capables de tenir la route furent ceux qui étaient trop drogués ou ralentis – mentalement comme physiquement – pour réussir à se planquer derrière les protections présentes autour d'eux. Quelques cadavres étaient allongés sur le sol, mais dans l'ensemble ils s'en sortaient bien face au régulateur.

Alors qu'ils tiraient encore, des cris dominèrent bientôt le bruit des coups de feu et le silence arriva petit-à-petit, comme si les raiders comprenaient qu'ils n'auraient peut-être pas besoin de perdre toutes leurs munitions pour de simples marchands.

« Arrêtez ! On se rend ! Tirez plus, on a des femmes, on veut pas qu'elles soient touchées, s'il vous plaît ! »

L'attention des raiders se porta alors sur Calamity : la décision lui revenait. Elle choisissait, ils suivraient, c'était comme ça que ça devait fonctionner non ?

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'Jugement du hasard' :


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#3 'Jugement du hasard' :

L’avantage allait clairement aux camés qui se battaient comme de beaux diables, il fallait bien le reconnaître. Bon après, ce n’était que des marchands, ce n’était pas non plus l’armée ERGPienne ou un truc du genre, voyez-vous. Bref, les hostilités tournaient en faveur des raiders des Chiens Pendus. Calamity était occupée à mâchonner un truc, assise contre le rocher tranquillement, laissant les balles fuser autour d’elle. Pas un seul projectile ne pouvait de toute manière l’atteindre, planquée comme elle était. A moins d’un ricochet bien entendu, mais cela ne traversa pas l’esprit de la raideuse. De toute manière, qu’elle soit accroupie en train de tirer, ou assise de la sorte, cela n’aurait rien changé si une balle percutait un rocher et revenait sur elle. Ainsi, elle ne tira pas un seul coup de feu, laissant toute la gloire aux autres Chiens Pendus. La brunette n’avait pas tellement eut le temps de peaufiner sa conversation avec l’autre peste, conversation qui, notons le, n’avait rien d’extraordinaire, au grand dam de Calamity qui se demandait, jusqu’à ce que la fusillade démarre, si elle avait finalement bien fait de l’emmener. Avec un peu de bol, elle aurait ramassé une bastos dans l’échange de coup de feu. Ce fut assez rapide avant qu’un des marchands ne se manifestent, hurlant qu’ils se rendaient. Reprenant une position un peu plus conventionnelle, la patronne risqua un coup d’œil vers la caravane, alors que les autres raiders cessaient le fait petit à petit. Ces crétins attendaient qu’elle leur dise quoi faire.

La réflexion ne fut pas longue, et quelques secondes après la proposition de reddition du marchand, la calamité lui hurla, de sa cachette. « Ok on va négocier ! » Tenant toujours son arme dans sa main droite, la brunette se leva de sa planque, constatant au passage que le rocher avait salement morflé. Elle se tourna alors vers les raiders, leur disant simplement. « Restez là les gars, et attendez le signal. » Sortant pleinement du couvert du rocher, elle prit la direction de la caravane, qui avait bien dégusté également. Les bras ballant le long du corps, la raideuse continua d’avancer dans la direction du bonhomme qui proposait de se rendre. Pourquoi faire simple alors qu’elle pouvait faire en sorte que les hostilités continues et que tous les marchands y passent. Non, elle voulait comme à son habitude, faire la maligne, y allait de sa petite touche personnelle. Calamity quoi. Elle était de plus persuadée que les raiders n'en croyaient pas leur yeux qu'elle décide de négocier alors qu'habituellement, elle était plutôt encline à foncer dans le tas. Bah ce serait la surprise !

« Posez vos armes, vous avez perdus. On ne touchera pas aux femmes. » La jeune femme se fendit d’une courbette pour accompagner ses propos. Pas folle au point de prendre des risques inconsidérés, elle s’arrêta à bonne distance.

Lancer de dés #1

• Réussite : Les caravaniers coopèrent et range leurs armes.
  
• Echec : Ils sont réticents à poser leurs armes.
  
  Lancer de dés #2
  
• Réussite : Tous les raiders, et surtout les cramés de la cervelle gardent leur calme et ne font rien de stupide.
  
• Echec : Un des raiders, en manque, a le doigt qui tremble et presse la détente.
  
  Lancer de dés #3
  
• Réussite : Calamity lève le bras et loge une balle entre les deux yeux du leader de la caravane qui propose de se rendre.
  
• Echec : Calamity le manque de peu.

Les caravaniers obtempèrent, déposant leurs armes aux sols. Malheureusement, un des raiders, complètement camé et probablement en manque, pressa la détente sans trop faire exprès, manquant de peu de flinguer la patronne, ce qui eut pour effet de lui hérisser les poils au premier degré. Elle ne savait pas qui avait tiré alors qu’elle avait bien dit de ne rien faire, mais ce dont elle se rendait compte, et c’était bien pour ça que ses poils avaient fait un bond, c’était qu’elle n’était pas passée loin de la mort. La balle traversa le terrain des hostilités et alla se ficher dans le bide d’une brahmine déjà morte, lui explosant les boyaux et révélant à la face du monde les mètres d’intestins qui composaient son système digestif mis à nu. Fidèle à sa première idée, la patronne arma son bras, aligna la mire de son Eagle avec son œil droit, et pressa la détente une fois, le chien percutant le cul de la douille qui éjecta son projectile de mort. La balle, une .357 magnum, percuta avec une certaine violence, le crâne du caravanier, qui explosa comme une pastèque trop mure. Il y avait peu de chance qu’elle rate un tir à cette distance. Peut être avec le soleil dans les yeux.

Bref, c’était le fameux signal, gâché il fallait le reconnaître par l’autre imbécile qui n’avait pas su contenir son doigt plus de dix secondes ! Les caravaniers avaient déposé leurs armes, et le temps qu’ils réagissent de nouveau pour s’en ressaisir, Calamity les tenait en joue en gueulant :

« Le premier qui attrape son arme en ramasse une comme votre pote ! »

Elle venait de démontrer qu’elle était prête à tout, butant un mec désarmé sans lui laisser le temps de négocier, et contre toute attente. Alors aucun des survivants ne s’avisa de jouer au héros. Les autres raiders arrivèrent petit à petit pour sécuriser le convoi. « J’vous laisse vous amuser avec les survivants. » Un bon chef savait déléguer. Et de fait, elle ne prenait pas la responsabilité de ce qui allait leur arriver. Non, elle était plutôt soucieuse de voir un petit peu ce que transportaient les marchands. Et elle se devait aussi de trouver le responsable qui avait tout fait capoter. Elle comptait faire une entrée en matière avant de tuer le type, mais elle n'avait pas eut le temps à cause du tir perdu. Putain si elle mettait la main dessus, pour sur qu'il allait passer un sale quart d'heure avant de rejoindre le paradis.

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'Jugement du hasard' :

Les tirs avaient cessé avant que Calamity ne donne l'ordre de le faire et quelque chose disait à Jax qu'elle n'allait pas apprécier ça. Comment pouvait-il le penser ? Parce qu'elle n'aimait rien, c'était aussi simple que ça ! Cela dit, le raider pouvait se sentir concerné puisqu'il avait été l'un des premiers à baisser son arme – question d'économie de balles – il attendit donc que la patronne s'éloigne d'eux pour se rapprocher de la caravane. Aux côtés du trentenaire, l'un des raiders qui ne devait être que la chair à canon semblait particulièrement contrarié par cet état de fait. Lui il était venu pour se bastonner et pas pour tailler une bavette avec des marchands ! Son anxiété était clairement visible puisque l'homme tremblait littéralement d'excitation – et certainement d'une bonne dose de Jet. Jax se contenta de lâcher un soupir en regardant en direction de Calamity qui était en train de donner des instructions aux marchands pour qu'ils puissent avoir la vie sauve, ou du moins c'était ce qu'elle prétendait. L'excité au Jet renifla d'un air contrarié en entendant ces paroles.

« Elle déconne là ? Elle va pas les laisser se tirer, sérieux ! »
« Ferme-là et écoute la suite. »

Le ton était las. Mais espérer un peu de calme revenait à croire au Père Noël, car à peine Jax avait-il terminé de parler que Jade débarqua comme une furie à leurs côtés. Et bien évidemment l'inévitable se produisit : le type à côté d'eux était tellement énervé qu'il appuya sur la détente de son arme, explosant au passage les tympans du trentenaire. La balle rata de peu Calamity avant d'aller se ficher dans le bide d'une brahmine morte, chose qui provoqua des cris chez les femmes des marchands.

« Tu fais chier Jade. »
« Bah, c'est lui l'con, il l'a ratée. »

La patronne ? Il ne demanda pas confirmation, préférant rester dans l'ignorance alors que du côté de Calamity les choses se corsaient. Elle venait d'éclater la tête de l'un des marchands histoire de leur faire comprendre qu'ils auraient mieux fait de se défendre jusqu'au bout. Non, mais franchement, négocier avec des raiders ? Est-ce qu'ils les prenaient pour des débiles ? Jax soupira légèrement. C'était ces moment qui confirmaient qu'il avait bien fait de ne pas rester du côté des « gentils » sans quoi il aurait très bien pu être dans le tas. Ce ne fut que lorsque les marchands montrèrent qu'ils ne riposteraient pas que les Chiens Pendus quittèrent leurs cachettes pour s'approcher de la caravane. Jade ne se fit pas prier lorsqu'elle entendit qu'ils avaient quartier libre : elle avait repéré une jolie blonde qu'elle détestait déjà. Trop belle, trop blonde, trop parfaite, ça la débectait. Sans tarder, elle se dirigea droit sur elle, laissant enfin un peu de liberté à son binôme qui prit le chemin opposé pour s'approcher de la brahmine du chef. Peut-être qu'il trouverait des informations sur le régulateur ?

Lancer de dés #1 :
RÉUSSITE : Ils trouvent des indices sur le Régulateur.
ÉCHEC : Ils ne trouvent rien.

Lancer de dés #2 : (Si échec au lancer #1)
RÉUSSITE : Le chef de la caravane connaît le Régulateur.
ÉCHEC : Le chef de la caravane ne sait rien.

Lancer de dés #3 : (Si réussite au lancer #2)
RÉUSSITE : Il parle.
ÉCHEC : Il refuse de parler.

Les choses étaient plus compliquées que prévu : il n'y avait rien qui puisse leur indiquer que le régulateur était dans le coin. Pourtant, les marchandises qu'ils transportaient indiquaient clairement que la caravane venait de Jericho, ce qui poussait à envisager que le chef de la caravane devait connaître ce type, ne serait-ce que de nom ! Bien que cela ne l'enchantait pas et vu que les autres raiders étaient presque tous occupés avec les prisonniers, Jax se rendit auprès de la patronne pour l'informer de ce qu'il avait trouvé – ou plutôt n'avait pas trouvé.

« Y'a rien sur le régulateur. »

La phrase n'était apparemment pas tombée dans l'oreille d'un sourd, puisqu'ils purent entendre un léger rire derrière eux : celui du chef de la caravane qui trouvait apparemment le moyen de s'amuser alors que ses hommes – et femmes – étaient aux mains des Chiens Pendus.

« Tu le connais. »
« Et qu'est-ce qui te fait dire ça ? » Haussement d'épaules de la part de Jax.
« Vous venez de Jericho, puis on sait tous qu'ils pensent faire la loi là-bas. » Nouvel éclat de rire du chef de la caravane.
« Je dirai rien. De toute manière vous allez nous tuer, alors démerdez-vous seuls comme des grands. »

Tout le monde avait décidé de les emmerder aujourd'hui, il était évident que ce type savait quelque chose à propos du régulateur, mais peut-être que Calamity n'aura pas la patience de questionner ce type. Jax retomba dans le silence, laissant à la calamité le soin de régler cette affaire. Après tout, emmerder les autres pour les faire parler, c'était son rayon !

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'Jugement du hasard' :


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#3 'Jugement du hasard' :

Calamity fulminait toujours d’avoir failli ramasser une balle, si bien qu’au lieu de s’occuper des caravaniers et de leurs marchandises, comme elle devait le faire au début, la recherche du coupable devint vite prioritaire dans la liste de ses objectifs à court terme. Elle s’apprêtait à aller interroger pacifiquement des Chiens Pendus en les retournant violement par l’épaule, quand Jaxounet pointa le bout de son museau pour venir lui refiler des informations. Les informations montèrent doucement vers son cerveau plutôt furax. Il parlait du régulateur. Normal en même temps, ils étaient quand même partis pour dézinguer ce mec et pas pour se farcir une caravane de pécores sorties toutes droits d’on ne sait où.

« Le régulateur ouais. Ouais, ouais. » Oui le régulateur, Calamity. Elle tourna la tête vers Jax, délaissant les raiders qui allaient subir son courroux. La lueur dans ses yeux indiqua au raider à trois doigts que la lumière était revenue au troisième étage. Elle n’eut pas vraiment le temps de répondre quelque chose de plus élaboré qu’un des caravaniers, se croyant surement malin, se mit à ricaner comme un rataupe. La colère de la demoiselle n’était pas retombée encore, il prenait des risques avec sa vie. Jax prit les devants et échangea quelques mots avec le bonhomme en question. Voyant qu’il n’en tirerait rien, la raideuse s’immisça dans la conversation. Après tout, elle avait besoin d’avoir un bouc émissaire pour se défouler, et se type se proposait si gentiment. Une occasion à ne pas manquer.

« Haha il est mignon celui-là. Bon écoute garçon, tu me casses déjà les burnes rien qu’avec ta tête de coyote, alors soit tu causes, soit je te marine à petit feu. » Ajoutant, pour la forme : « Comme une grande. » Le mec était debout et la furie tournait autour de lui, calmement. Il ne broncha, préférant la fermer. Après tout, ça ne devait pas être la première fois, dans ce monde de cinglé, qu’on le menaçait de la sorte. Une chose était sure, c’était la première fois qu’il passait entre les mains de la raideuse. « Bon bon, tu vois Petit Toutou, y veut toujours pas parler. » Elle s’adressait autant à Jax qu’à son prisonnier. Il ne semblait pas en avoir quelque chose à foutre de ses compagnons de voyage, puisqu’il s’était permis de rire en entendant les deux raiders. Mais la calamité des terres dévastées avait quand même envie d’essayer de faire un levier psychologique en descendant quelques uns des accompagnants de la caravane. Voyant qu’il se contentait de la toiser quand leurs regards se croisaient, la brunette haussa des épaules, avant d’ajouter :

« Ok très bien. Amusons-nous un petit peu. » Elle s’éloigna du prisonnier tranquillement, arrachant des mains d’un raider un Smith et Wesson .32, avant d’aller chercher une pétasse qui essayait d’échapper à des Chiens Pendus en distribuant des claques. Comme la patronne arriva par derrière, elle la tira brutalement par les cheveux pour la ramener à l’endroit du chef de la caravane. La grosse truie cria à plein poumon et tenta de se débattre, mais Calamity la trainait à moitié, et de ce fait, elle conserver une bonne prise sur ses cheveux. Profitant ensuite du fait qu’elle essayait de reprendre ses appuis sur ses pieds, la raideuse l’entraina vers l’avant en utilisant sa force, et d’un coup à l’arrière du genou, la bonne femme se retrouva sur les rotules devant son patron. Les cartouches de .32 tombèrent sur le sol. Cinq en tout.

« Je t’explique les règles. Il n’y a plus qu’une balle dans le barillet. » Lequel tourna plusieurs fois sur lui même avant que la calamité n’arme le percuteur. « A chaque mauvaise réponse, j’appuie sur la gâchette. Soit elle a du bol, soit elle n’en a pas. Mais s’toi qui décide ducon. » Voyant qu’il ne répondait toujours pas, elle pressa la détente sur la tempe de la nana, laquelle le suppliait des yeux silencieusement.

Lancer de dé #1

• Réussite : Pas de balle dans le barillet, on recommence.
  
• Echec : Le coup part, pas de chance, le premier était le bon.
  
  Lancer de dé #2
  
• Réussite : Le mec craque, peu importe si le coup part ou pas.
  
• Echec : Le mec ne craque pas, peu importe si le coup part ou pas.
  
  
  Lancer dans l’éventualité où le mec ne craque pas et que le coup n’est pas parti.
  Lancer de dé #3
  
• Réussite : Le mec craque après que Calamity ait flingué la donzelle.
  
• Echec : Il ne craque toujours pas.
  
  Lancer dans l’éventualité où le mec ne craque (toujours) pas.
  Lancer de dé#4
  
• Réussite : Calamity s’énerve et le flingue malencontreusement.
  
• Echec : Calamity parvient à se calmer, et décide de l’emmener avec eux pour le moment.

Il y eut un déclic et le percuteur tapa une encoche vide. Pas de balle. La jeune femme souffla comme si le pire venait de passer. Malheureusement pour elle, celui qui pourrait mettre fin à son angoisse et à la terrible menace qui pèse sur sa tête n’était toujours pas décidé à vendre les informations qu’ils disposaient. Calamity était un peu déçue, mais c’était le jeu.

« Elle a eu de la chance, je continue ? »
« Toute manière, quand tu auras ce que tu veux, tu nous descendra tous les deux. »
« Bon, je suis désolée conasse, mais tu vas claquer, et c’est pas faute d’avoir essayer de lui tirer les vers du nez. »

Frénétiquement, la raideuse fit claque le percuteur. Par deux fois encore, il claqua dans le vide. La jeune femme avait tellement peur qu’elle se pissa dessus. Malheureusement pour elle, le quatrième déclenchement fit partir la balle. Calamity ne la regardait même pas elle, ses yeux étaient fixés sur ceux du bonhomme, pour voir s’il allait tout arrêter ou pas. Il ne cilla, même quand le coup parti, éclaboussant son visage de sang. Le corps de la caravanière tomba sur le sol, le sang se mêlant à la pisse, rapidement absorbé par le sable chaud. Il cracha aux pieds de la raideuse. Aussitôt, la colère revint sur le devant de la scène. D’un geste furieux, elle lui lança le flingue en pleine tronche, ce qui lui valu une bonne fracture du nez. Le mec tomba à la renverse. Ni une ni deux, la furie était déjà sur lui, à califourchon, pour lui trainer sa misérable petite tête dans le sable poisseux de sang et d’urine. « Allez, lèche connard ! Tu vas mourir étouffé dans les fluides de ta copine ! Putain de fils de pute ! » Elle lâcha la pression sur sa nuque et lui bourra le mou du ventre de coup de pieds. Elle se tourna ensuite vers Jax, les yeux ivres de folie, le front luisant de sueur, les cheveux en bataille, essoufflée par tant de rage.

« Attache cet enculé... » Nouveau coup de pied dans les côtes de ce dernier, qui essayait manifestement de prendre le flingue par terre et de ramasser une balle. « à la brahmine vivante, et on l’emmène avec nous. J’veux pas qu’il soit dessus, quitte à ce qu’elle le traine. » Après tout, c’était une source d’informations potentielles sur le régulateur. Il finirait par parler, mais pour cela, elle devait se contenir et ne pas le tuer tout de suite. La chose était tentante, mais Calamity parvint à se raisonner. Ca l’emmerdait au plus haut point d’emmener ce mec avec elle. De toute façon, il était condamné, ce n’était qu’une question de temps.

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'Jugement du hasard' :


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#3 'Jugement du hasard' :


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#4 'Jugement du hasard' :

Calamity prit rapidement les choses en main et pendant quelques secondes, Jax songea à s'éloigner parce qu'il sentait venir les emmerdes. Si ce type résistait elle allait encore perdre patience et il risquait de se récolter une ribambelle d'insultes, voire pire. Mais il resta. Le raider se contenta de l'écouter parler vu qu'elle ne s'attendait certainement à aucune réponse de sa part et même lorsqu'elle s'absenta quelques instants pour aller chercher quelqu'un avec qui s'amuser – à sa manière – le trentenaire resta immobile à la regarder faire. Jade n'était visible nulle part, certainement occupée à passer ses nerfs sur une nana qui lui semblerait trop parfaite. En parlant de gonzesse, la patronne se pointa avec une fille qu'elle traînait par les cheveux et qui se débattait comme un beau diable. Décidément, mieux valait éviter d'être une nana lorsqu'on tombait sur le groupe des Chiens Pendus. Le « jeu » de Calamity fut exposé et Jax devait avouer que c'était généralement le meilleur moyen pour faire parler un survivant : menacer les gens qui étaient avec lui. Sauf que ce type avait visiblement l'air plus coriace qu'il en avait l'air. Ou peut-être qu'il avait compris que les raiders ne tenaient pas parole et qu'il serait tué quoi qu'il arrive ? Il n'était pas si con que ça finalement.... A la rigueur, la seule chose de bien qui pourrait leur arriver serait de les tuer rapidement et sans les faire souffrir – ce que Jax faisait en général – mais la calamité n'avait pas l'air décidée à opter pour ce mode de fonctionnement !

En voyant la patronne s'énerver sur sa gâchette, le trentenaire comprit qu'elle avait certainement perdu patience et que la négociation était tombée à l'eau. Fatalement, la balle finit par être tirée et la tête de la pauvre fille explosa sous le coup, éclaboussant les environs et obligeant le raider à faire un pas en arrière pour éviter d'être baptisé au passage. Il fallut que le chef de la caravane refuse une énième fois pour que Calamity perde vraiment le contrôle et lui saute saute pour le malmener un instant. Puis elle le laissa et ce fut à Jax de se taper le sale boulot. Vu que la patronne avait l'air énervée au possible, il hocha simplement la tête sans prononcer quoi que ce soit, puis s'approcha du type pour le saisir par les habits et le forcer à se relever. Il le poussa ensuite en avant jusqu'à la fameuse brahmine qui ne semblait pas franchement perturbée par ce qui était arrivé autour d'elle. Rengainant son arme, le trentenaire s'approcha de l'animal pour décrocher la corde qui servait normalement à attacher plus solidement les marchandises chargées, puis il s'en servit pour les passer autour des mains du chef de la caravane.

« Pourquoi vous faites ça ? » Haussement d'épaules de la part du raider.
« Pourquoi tu parles pas ? »

Même réponse de la part du type qui semblait rester campé sur ses positions. Jax continua donc son manège et après avoir attaché les mains du type pour s'assurer qu'il n'allait pas se barrer, il utilisa l'autre morceau de corde pour lui attacher les pieds et relier le tout à ce qui servait de « selle » à la brahmine. Il n'allait pas faire long feu ainsi traîné derrière l'animal, mais tant pis pour lui !

Pendant l'absence de Jax, Jade s'était approchée de la patronne. Le peu d'habits qu'elle avait et sa peau maculés de sang – mais pas le sien. Son regard sonda Calamity comme si elle cherchait à voir si celle-ci avait fait quoi que ce soit. Trop occupée qu'elle était par sa séance de torture, elle n'avait pas cherché à voir ce qui se passait autour d'elle. Histoire de jeter de l'huile sur le feu et d'emmerder un peu tout le monde, c'était le but de son existence sur Terre après tout, elle lâcha innocemment quelques mots.

« Il a failli te toucher avant Jax. »

Ce n'était pas lui, mais ça tout le monde s'en foutait. Ce dernier revenait d'ailleurs vers la jeune femme et l'autre greluche à qui il devait son surnom. Les voir ensemble ne l'enchantait pas franchement, aussi décida-t-il d'ignorer totalement Jade et de se concentrer sur Calamity. Autour d'eux les cris des membres de la caravane indiquaient que les Chiens Pendus s'occupaient toujours de leur cas. En temps normal ils attendraient que tout le monde se soit un peu amusé avec eux, mais vu qu'ils avaient une autre affaire sur le feu, il n'était pas exclu que leur lunatique patronne décide de reprendre la route immédiatement.

« Il est attaché. On fait quoi ? »

Spoiler:

Calamity ne pensait pas que son séide, en la qualité de Jax, s'arrangerait pour attacher le bonhomme par les pieds et par les poings. Son idée était de le laisser marcher derrière la brahmine, mais à la réflexion, c'était con. Quand on connaissait la vitesse de croisière d'une vache à deux têtes, le caravanier n'aurait jamais été trainé. A moins de lui péter une jambe et de le laisser se déplacer à cloche pied, au bout d'un moment, il se serait effondré, mais un homme de sa trempe pouvait marcher des heures sur ses deux jambes sans se fatiguer. C'était un itinérant. Du coup, la méthode du raider à trois doigts était la bonne et Calamity en fut convaincue en observant ce trou de balle complètement à la merci de l'animal, lequel allait suivre les raiders. Voilà, Calamity inaugurait la première caravane marchande des Chiens Pendus. Qui veut une paire de claques, y a un rabais dessus ? Une balle en pleine poire ? Par ici les capsules ! Un coup de latte derrière les oreilles ? Avec plaisir madame.

Calamity laissa donc le raider à son office, pour aller fouiller les caravaniers morts et les restes de la caravane, cherchant dans les sacoches des brahmines mortes. Bref, tout était bon à prendre, et la vache à deux têtes qui allait les accompagner allait servir de porte bagage, comme elle l'avait toujours fait dans sa petite vie. Bon elle allait avoir un colis en plus, mais vu la corpulence du chef de caravane, elle n'allait pas devoir fournir un gros effort pour le trainer. Occupée comme elle l'était, la calamité n'entendit pas la raideuse, Jade, arriver dans son dos. Quand elle se rendit compte de la présence de quelqu'un dans son dos, la patronne se retourna. Jade considéra un instant sa vis-à-vis avant de lâcher quelques mots, lesquels ne tombèrent pas dans l'oreille d'une sourde.

« Ok ... »

Y avait des limites à la taquinerie, et les limites, c'était Calamity qui les édictait. Bien elle n'avait pas besoin d'aller le chercher, puisqu'il revenait tranquillement vers elle. Il cachait bien son jeu cet enculé. Ou alors, il était innocent et Jade était mêlée à tout ça. Un coup d'état en pleine mission ? Possible. Calamity avait un petit côté paranoïaque assez prononcé. Le trentenaire arriva vers sa patronne qui le toisait de ses yeux injectaient de haine et de colère.

« Il reste quelqu'un à attacher avec lui. »

Comme à son habitude, la raideuse posa un doigt sur le torse du raider, histoire d'appuyer son prochain propos :

« Toi. Et Jade va s'en charger puisqu'elle vient de faire sa langue de pute en me balançant que c'était toi qui avait essayé de me flinguer. »

La calamité tourna son regard vers la raideuse, histoire de bien lui faire comprendre que la patronne, c'était elle, et que ce n'était pas en balançant un de ses comparses qu'elle allait s'épargner le sale boulot. Ne laissant pas le temps au raider de se défendre, la brunette s'énerva derechef après avoir donné son ordre à Jade.

« Putain, mais il te manque deux doigts et tu trouves quand même le moyen d'essayer de tirer avec une arme ! En plus de ça, dans mon dos ! Tu pourrais faire l'homme ! Je vais te buter à petit feu tu le sais ça ? Tu pourras faire la causette avec l'autre raclure quand la vache vous promènera ! »

Le moulin était parti. Jax devait commencer à avoir l'habitude, mais pour le coup, la petite manigance de la raideuse – son binome rappelons le – allait avoir des conséquences assez importante sur son état physique si rien n'était fait pour arrêter la patronne. Elle enchaina rapidement :

« J'aimerai bien savoir pourquoi tu vois ! C'est notre petite rencontre qui te reste en travers de la gorge ? Si c'est ça, j'peux demander à Buck de te la fourrer profondément pour te décoincer ton gosier ! »

En réalité, la raideuse était à deux doigts de prendre son flingue et de lui en coller une direct. Si certains pensaient que la balle qui avait frôlé la patronne n'avait eut qu'un faible impact sur elle, ils se trompaient lourdement. La brunette avait vraiment la rage. Son esprit un peu parano lui indiquait clairement qu'on avait cherché à l'éliminer, loin du stade, histoire de prendre le contrôle ensuite en revenant de la mission glorieusement. Elle ne pouvait pas se douter une seconde que c'était un pauvre tocard qui avait eut la tremblotte. En même temps mon bon monsieur, avec un égo pareil, forcément qu'elle allait tout prendre à son compte.

Lorsque Calamity déclara qu'il y avait encore quelqu'un à attacher, le raider la regarda d'un air interrogateur. Elle venait de s'enticher d'un marchand et avait envie de l'emmener avec en voyage ? Mais non, la réponse arriva rapidement et d'une manière bien trop familière à Jax pour qu'il ne capte pas que la jeune femme était particulièrement énervée. Qu'est-ce qu'il avait encore pu faire ? Lorsqu'il fut déclaré que c'était Jade qui avait balancé, les choses furent encore plus embrouillées, mais cela n'empêcha pas le raider de décrocher un regard noir à sa binôme qui croisait les bras sous sa poitrine, se rendant visiblement compte qu'elle avait fait une connerie. Quelle crétine. Elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir besoin de se mettre au centre de l'attention et apparemment la manière dont il obéissait à la patronne ne devait pas lui convenir. Cela dit, il n'eut pas le temps de se défendre puisque Calamity démontra une fois de plus qu'elle était un véritable moulin à paroles. Elle l'abreuva de reproches sans fondement qui n'inquiétèrent pas le concerné outre mesure. Si elle avait envie de s'énerver avant de l'entendre se justifier, tant pis pour elle. Lâchant un soupir qui montrait clairement ce qu'il pensait de tout ça, Jax lui balança sa réponse d'un ton agacé.

« Avant de t'énerver comme ça, tu ferais p't'être mieux de te renseigner un peu mieux. » Il tourna la tête vers Jade. « Elle a un point commun avec toi, vous êtes toutes les deux aussi nombrilistes ! J'en ai rien à carrer de cette rencontre et j'l'ai déjà oubliée, si tu t'imagines que j'ai un problème avec toi, c'est que tu te crois plus importante que tu l'es ! » Il avait presque l'impression d'être en pleine dispute de couple, s'en était risible. « Elle t'a raconté des conneries, si t'as un truc à me reprocher c'est d'avoir arrêté de tirer lorsque les marchands se sont rendus. Mais c'est pas moi qu'ait tiré sur toi, alors va passer tes nerfs sur quelqu'un d'autre bordel. »

Jade traînait non loin de là, ses bras toujours croisés sous sa poitrine comme si elle pigeait que les choses étaient en train de tourner en sa défaveur. En temps normal il n'aurait rien dit et aurait laissé filer, mais là c'était différent, Calamity venait quand même de le menacer de se débarrasser de lui. Jax savait bien que ça n'avait pas été l'intention de son binôme, mais lorsqu'elle s'y mettait la raideuse dépassait bien souvent les bornes et elle finissait par faire plus de conneries qu'autre chose. Ce fut finalement elle qui plaida en faveur de son comparse, après un soupir agacé, elle décroisa ses bras et s'approcha des deux autres.

« C'est bon, j'ai raconté des conneries. » Son regard glissa jusqu'à Calamity. « Vous aviez l'air copains comme cochons, j'voulais juste pimenter un peu la sortie. » Levant les yeux au ciel, elle termina. « C'était un autre crétin, il était drogué comme pas possible et il a flippé lorsque je suis venu à côté d'eux. Le coup est parti tout seul, c'est même pas sa faute j'crois. »

C'était suffisamment inhabituel de voir Jade « s'excuser » pour que Jax décida de lui faciliter la tâche en changeant de sujet. Mais encore faudrait-il que la patronne puisse accepter de mettre ses idées de côté – et ses rancœurs au placard – histoire qu'ils puissent continuer leur « mission ». C'était étrange de constater avec quelle facilité les Chiens Pendus réussissaient à s'éloigner de leur piste de départ à la moindre occasion. En jetant un coup d’œil autour de lui, le trentenaire remarqua que tout le monde avait l'air suffisamment occupé pour ne pas avoir envie de se tirer tout de suite. La majorité des marchands étaient morts, mais il restait quelques femmes – et hommes – avec qui les raiders s'amusaient. Les pertes n'étaient pas très importantes, mais à perdre leur temps ici ils pouvaient bien se retrouver avec un très net désavantage. Reportant son attention sur Calamity – et croisant les doigts pour qu'elle ravale sa fierté – le raider reprit.

« Avec les bruits de tirs, on nous a p't'être entendus. »

Autrement dit : faudrait pas traîner là ! Mais il était préférable de ne pas aborder aussi franchement le sujet, la patronne avait l'air de réagir plutôt mal aux suggestions.

Ils se foutaient clairement de la gueule de Calamity. Enfin c'était le sentiment que la brunette avait vis-à-vis des deux loustiques qui se tenaient en face d'elle. La colère était entrain de se diviser en deux, à l'endroit des deux raiders. Le trentenaire n'y était pour rien, c'était évident, mais il était impliqué à cause de son binôme. Quant à ce dernier, ou plutôt cette dernière, la patronne hésitait entre la descendre directement ou la faire souffrir gratuitement. Elle respira un grand coup, visiblement proche de l'éruption volcanique. Finalement, elle ferma les yeux, plaquant deux doigts sur chaque paupières, le visage crispé, comme-ci elle avait un mal de tête.

« Putain vous êtes deux beaux emmerdeurs, y a du challenge avec vous... » Pour accompagner son discours, la jeune femme rouvrit les yeux pour regarder les alentours, la pression sur son globe oculaire occasionnant en passant une légère tâche lumineuse au centre de sa vision, qui ne tarda pas à s'atténuer. Une fois la mise au point faite, elle braqua ses yeux bleus sur le trentenaire, pour l'insulter encore une fois, histoire de continuer dans la mauvaise foi : « Et au lieu de me le dire espèce de blaireau, tu me laisses m'énerver contre toi en me regardant avec ta gueule de griffemort déterré ! » Jade n'allait surement pas s'en tirer à si bon compte, si bien que la calamité enchaina directement avec son cas à elle. « Et toi espèce de mouche à merde bouffie, évite de me dire des conneries pour te payer ma gueule ! J'te bute la prochaine fois. » Certes, Jade avait voulu faire chier le raider à trois doigts, et pas la patronne. Mais comme à son habitude, Calamity ramenait tout à elle. On ne la changera pas hein.

Bref, la pression était retombée petit à petit. L'abruti lui suggéra qu'ils avaient peut être attirés l'attention avec tout ce raffut. Tant mieux, qu'ils en viennent d'autres, pensa joyeusement la Chien Pendu, mais ce n'était pas raisonnable. Encore une fois, les raiders de ce groupe étaient entrain de tout faire, sauf de mener à bien la mission. Ce manque de cohésion aurait fait criser un général de l'ERGP qui se serait surement mis une balle en pleine tête tellement il aurait honte. Mais Calamity n'était pas un de ces pompeux généraux qui se targuent d'être bons parce que tout le monde les écoute. Ils avaient juste recruté les bonnes personnes, les bons moutons quoi. Au moins, dans son groupe à elle, les bonshommes avaient du caractère, ils avaient du chien, du mordant, du répondant. Ce n'étaient pas des lopettes aux cerveaux liquéfiés par un embrigadement systématique et un apprentissage de dépersonnalisation. Bon d'accord, ils avaient pour la plupart la matière grise imbibée de drogue. Mais ça, c'était presque un détail quand on possédait autant de qualité.

« M'ouais. T'façon si on est repéré, on s'ferra un autre gueuleton. En plus, on a des caravaniers encore vivant pour nous servir de bouclier. »

Un raider passait non loin de là, trainant du butin avec lui, peinard. Un de ceux qui allaient servir de chair à canon. Calamity le suivit du regard, et sans prévenir, elle lui logea une balle entre les deux omoplates. « Voilà, on est quitte. Sauf que moi j'ai pas la tremblotte. » Elle n'avait strictement aucune idée si c'était le type en question. Il y avait qu'une très faible probabilité. Le coup de feu dans cet univers devenu calme, attira tous les regards vers elle. D'un haussement d'épaule, elle se permit de prévenir la petite assemblée :

« Maintenant, vous savez ce qui arrive à celui qui tire quand je dis de ne pas tirer, bande de fils de goule ! »

Elle soupira d'aise. La bonne humeur était revenue, le temps était au beau fixe. L'expédition allait pouvoir reprendre. Elle ordonna rapidement qu'on centralise les trouvailles dans les sacoches de la brahmine restante, et qu'on reprenne la route sans tarder. Pas de consignes particulières pour les survivants de la caravane. Du moment qu'on lui laissait le loisir de se charger du pauvre bougre ligoté, y avait pas de pépin. Il fallait continuer le long de cette route. Ce tournant vers les deux abrutis en "J" :

« J'veux que vous partez devant, trouvez-moi des habitations, au minimum quatre maisons regroupées. S'il y en a plus, essayez d'estimer si y a moyen de les attaquer avec le nombre que nous sommes. J'veux envoyer un message au régulateur. »

Calamity estimait que ce dernier était surement planqué à Jericho. Et même pour une audacieuse fille comme elle, allait attaquer la petite ville de front était du suicide pur et dur. En trouvant un petit bourg, ils pourraient flinguer tous le monde, sauf quelques uns, lesquels iraient porter le message à Jericho. C'était l'idée de Calamity, qui avait quand même le mérite de réfléchir un peu plus loin que le court terme en proposant cette manœuvre.

Même si les explications étaient parfaitement claires, Calamity trouva le moyen de râler encore. Les nanas étaient réellement nées pour emmerder le monde, il n'y avait pas d'autre solution possible ! Jax lâcha un soupir sans chercher à dissimuler ce que les remontrances de la patronne éveillaient chez lui – une envie de se barrer et de les planter tous dans ce foutu désert – mais il ne répliqua rien. Comme s'il avait eu la moindre chance de l'arrêter dans sa cascade de critiques ! Elle était tellement centrée sur elle qu'elle ne capterait même pas qu'il était en train de causer. Mais autant pisser dans un violon, la patronne avait le cerveau trop déglingué par des années passées à se droguer et mieux valait la laisser raconter ses conneries avant de se tirer. Même Jade sembla capter qu'elle gagnerait à faire profil bas puisqu'elle se contenta de décrocher un regard hostile à Calamity, mais sans l'ouvrir. Tiens, l'emmerdeuse avait trouvé son maître – ou sa maîtresse en l’occurrence ? S'il n'avait pas été à deux doigts de la catastrophe, Jax aurait certainement trouvé cette situation très amusante, mais ce n'était pas vraiment le moment de ricaner. Elle le prendrait encore pour elle.

La suite n'étonna pas vraiment Jax. Calamity avait déjà montré qu'elle était douée pour tuer les types qu'elle ne connaissait pas et lorsqu'elle descendit le raider – innocent par ailleurs – le trentenaire ne cilla pas. Jade elle par contre sembla bien plus anxieuse : elle était la première à descendre les gens sans raison, mais que ce soit quelqu'un d'autre qui s'amuse à faire ça, c'était différent ! Après ce bref petit prélude à une journée encore plus animée, Calamity ordonna que les choses utiles soient chargées sur la brahmine puis lança quelques ordres aux deux autres raiders. Trouver un regroupement de maisons encore habitées ? Elle avait de l'espoir, mais soit ! Jade lâcha un profond soupir, passant à côté de la patronne et bousculant volontairement Jax – alors que c'était elle la responsable de ces emmerdes – puis ce dernier lui emboîta le pas sans ajouter quoi que ce soit.

Ce n'est que lorsqu'ils furent éloignés du groupe de la troupe que la raideuse s'autorisa quelques remarques plutôt insultantes sur le compte de la patronne.

« Elle est mal baisée ou c'est naturel d'être aussi conne chez elle ? »
« T'auras qu'à lui demander, peut-être qu'elle te flinguera pour de bon. »
« Pauvre con. »

Ce qui poussa l'intéressée à presser le pas. Ils se trouvaient dans une plaine assez vaste qui ne laissait apparaître aucune maison à l'horizon, mais pour être déjà passé par ici par le passé, Jax savait qu'il suffisait d'aller vers l'ouest pour tomber sur un terrain plus inégal. Il y avait même une profonde crevasse à un moment donné, endroit idéal pour monter un petit village et être à l'abri des regards indiscrets d'ailleurs ! Il fallait simplement croiser les doigts pour que le raider ne se soit pas trompé en présumant.

Lancer de dés #1 :
RÉUSSITE : Ils trouvent un petit village.
ÉCHEC : Ils ne trouvent rien.

Lancer de dés #2 : (Si réussite au lancer #1)
RÉUSSITE : Il n'y a que des habitants incapables de se défendre.
ÉCHEC : Il y a des hommes armés et en nombre assez important.

Lancer de dés #3 : (Si échec au lancer #1)
RÉUSSITE : Ils trouvent un campement de prospecteurs.
ÉCHEC : Ils ne trouvent rien.

Et bien non ! Quelques maisons se dessinèrent rapidement, cinq en totalité, mais l'une d'entre elles semblait servir de débarras vu que des hommes étaient en train de transporter des marchandises à l'intérieur. Le regroupement de cabanes était assez exposé puisque mis à part le creux dans lequel il se trouvait, il n'y avait aucune protection mise en place. En observant quelques minutes, le binôme constata qu'il n'y avait que des civils. Une grande majorité de femmes et d'enfants ainsi que quelques vieillards et pour finir, en nombre très limité, des hommes en âge de se battre. Inutile de préciser qu'ils avaient l'air de véritables paysans et qu'ils risquaient donc de ne pas offrir une grande résistance. En bref, c'était exactement ce que la patronne voulait ! Après un coup d’œil à Jade qui avait retrouvé son sourire, Jax rebroussa chemin et en compagnie de la raideuse, ils regagnèrent rapidement la zone où le reste du groupe se trouvait. Il n'y avait qu'à espérer que rien n'était venu contrarier la patronne entre-temps. S'approchant d'elle, Jax l'informa de ce qu'ils avaient trouvé.

« À une dizaine de minutes de marche d'ici, à l'ouest, y'a un regroupement de maison. Quatre en tout, mais j'crois que seulement trois sont utilisées. Y'a pas grand monde, pas mal de gamins et de gonzesses, quelques vieux et quatre ou cinq types adultes à tout casser. Mais bon, ils ont plus l'air d'éleveurs de brahmines que de tireurs. »

Jade ricana pour ponctuer les paroles de son binôme, apparemment à elle non plus il ne lui fallait pas grand-chose pour retrouver sa bonne humeur.

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'Jugement du hasard' :


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#3 'Jugement du hasard' :

Les choses allaient de mieux en mieux décidément. Les deux compères n’avaient pas rechignés à aller essayer de trouver un groupe d’habitations dans ces terres dévastées, et pas trop loin de leur position. La tâche n’était pas très aisée, mais l’expérience du terrain de la raideuse lui disait qu’elle n’était pas impossible. Puis s’ils mettaient trois jours pour trouver, ce n’était pas Calamity qui allait s’en plaindre. Les silhouettes des deux bannis temporaires s’éloignèrent du groupe de raiders, lesquels continuaient tant bien que mal de centraliser les ressources. Pendant cet intermède, la jeune femme se demanda si elle n’était pas trop sympa avec ces deux là, persuadée que pour un autre membre des Chiens Pendus, la sanction aurait été la mort. Elle essaya de peser le pour et le contre, et finalement, elle fut tirée de sa rêverie sans avoir pu dégager une conclusion pertinente de sa brumeuse réflexion. Il s’agissait du caravanier, qui trouvait apparemment que sa condition n’était pas digne de son statut, et qui essayait de faire du charme à celle qu’il avait repéré comme étant la chef de cette joyeuse bande de demeurés.

« Hey, toi, écoutes ! J’suis pas un chien merde, détache moi, tu ne vas pas me traiter comme un animal. »

La caravane n’était pas encore partie, pas sans savoir vers où se diriger. Calamity aurait pu donner l’ordre de départ vers le sud, et les deux « J » comme elle allait les surnommer, auraient certainement galérés à retrouver le groupe. Mais bon, s’ils avaient fait une découverte intéressante pour se racheter, ça aurait été dommage de s’en priver. Du coup, le bonhomme gisait là dans la poussière et manifestement, au regard du mouvement de balancier de la queue de la brahmine, la vache à deux têtes n’allait pas tarder à déféquer sur le malheureux disposé dans l’angle de tir. Calamity posa son regard sur le malheureux, le visage impassible.

« J’étais en train de réfléchir, alors ta gueule connard. » Elle s’appétait à s’éloigner du gus, qui n’écouta pas le conseil déguisé en insulte.
« Aller, tu vois bien que j’en n’ai rien à foutre des autres. Je t’ai vu flinguer ce mec comme ça, je pourrai t’aider, je suis comme toi ! » Cette petite déclaration eut le don de faire sourire la calamité du désert, tout en stimulant sa curiosité. Elle approcha et s’accroupie près du bonhomme.
« Qu’est-ce qui te fais dire que tu es comme moi ? »
« Je me soucie peu de mes hommes, je pense beaucoup à moi tu vois. Et, sérieusement, on a une grande vision des choses, on peut faire des trucs de dingues ensemble ! »
« M’ouais. Et dès que je te libère, vu que tu ne penses qu’à toi, tu me flingues, et tu es tranquille. »
« Ne te focalise pas sur les choses négatives, pense à ce qu’on pourra faire ! »
« Ben justement, je te propose de me donner des informations pour réaliser un graaaand projet, et tu fermes ta gueule pour me faire chier. »
« C’est parce que je veux être sur que tu ne me buteras pas en retour. »
« Ca nous fait un point commun alors, je ne veux pas collaborer avec toi parce que j’ai pas envie que tu me flingues, et toi c’est pareil ... » Il lui coupa la parole.
« Ben donc tu me comprends, on peut faire équipe, on est sur la même longueur d’onde. »

Calamity attrapa ses joues et les pressa, déformant ses traits pour les rendre comiques tout en l’empêchant de parler.

« Ecoute ducon, j’ai horreur qu’on me coupe la parole. J’ai pas envie de m’emmerder avec un merdeux. » Elle le lâcha et s’écarta vigoureusement de sa victime. La vache à deux têtes venait de relevait la queue. L’ex gamine des terres agricoles, élevée avec les brahmines, savaient parfaitement interpréter les signes. Une bonne grosse bouse s’écrasa sur la tête et une partie du corps du caravanier qui gueula de surprise et de dégout mêlé.

« Hahaha, un merdeux que je disais ! » Elle était morte de rire en le pointant du doigt. Déjà, de petites mouches accouraient pour se repaître de la merde bien fraiche. « Attends je reviens ducon. » Calamity s’éloigna de la zone sensiblement odorante, demandant à ce qu’on rassemble les prisonniers. Une fois ceci fait, froissant quelques uns des raiders qui se donnaient du plaisir avec des gonzesses derrière une brahmine morte, la brunette toisa les captifs :

« Vous voyez vot’ chef là. Y me dit qu’il est prêt à vous vendre pour se faire une place parmi mes gars. Y a un truc sympa qu’on nomme démocratie. Votons donc ! Si vous êtes pour, levez la main ! »

Aucune main ne se leva. Ils étaient complètement au fond du trou, pour certains physiquement blessés, à cours d’énergie. Quant aux femmes violées, elles étaient trop enfermées psychologiquement pour esquisser le moindre geste. Une main se leva quand même au bout de quelques secondes. Celle de Buck. « Buck, je te demande pas ton avis à toi... » Il baissa sa main, l’air de rien, jetant des regards alentours pour défier quiconque oserait se foutre de sa gueule. Calamity en profita pour se tourner vers le bouseux :

« On dirait que tes copains ne sont pas d’accord. » Il ne pipa mot, préférant la fermer, humilié comme il était. Un des hommes captifs se jeta sur un raider pour s’emparer de son flingue, et avant de se faire maitriser ou tuer, il fit feu sur son ancien patron en gueulant un truc du genre : « Crève sale charogne vendue ! » donnant un air mélodramatique à la scène, pour le plus grand plaisir de la patronne qui dans un mouvement réflexe, se jeta quand même sur le côté pour ne pas prendre une balle, étant donné qu'elle était entre le tireur et le caravanier baignant dans la bouse de brahmine.

Lancer de dé :

• Réussite : Il bute son chef de caravane.
  
• Echec : Il rate son coup.

Le bonhomme rata son coup et les balles allèrent percuter le sable autour du caravanier, ne blessant pas par miracle la brahmine encore valide. Le mec fut rapidement désarmé par les raiders qui se jetèrent sur lui. Calamity se redressa, les cheveux en bataille, devant les yeux. Elle souffla sur une mèche pour la faire sortir de son champ de vision. L’auteur de la tentative de meurtre était entrain de passer un sale quart d’heure, se prenant coup de pieds sur coup de poings. La cheftaine se tenait les côtes, morte de rire encore.

« C’est bon, laissez le les gars ! J’aurai fait pareil ! » Elle aimait l'audace, aussi approcha-t-elle du mec qui avait la gueule en sang. « Dommage, je ne l’aurai pas raté moi. Mais t’inquiète, si ça peut te consoler, il finira en viande hachée en se faisant trainer comme ça. »

Sur ces entrefaites, le binôme revint vers la caravane toujours à l’arrêt. Malgré son petit vol plané et malgré l’incident, Calamity semblait joyeuse, et le petit attroupement rassemblé autour du chef de caravane laissait penser que quelque chose s’était produit pendant leur absence. Elle écouta le rapport de son petit Toutou. Elle le gratifia d’un sourire, ignorant Jade qui rigolait comme une conne.

« C’est parfait, c’est parfait. Bien joué bande de glands. Bon on y va, on bute tous les adultes et quelques gosses, et on laisse quelques bambins aller prévenir les régulateurs en leur faisant comprendre que c’est un coup de Molson. » Histoire de ne pas déroger à la tradition, Calamity leur fit un clin d’oeil en ajoutant, d’abord à Jax puis à Jade : « T’as qu’à passer me voir ce soir petit Toutou, je te ferai un câlin pour te récompenser. S’tu veux passer Jade, je tape dans les deux bords. » Afin de laisser leur réaction dans le vent, la taulière se tourna vers les raiders assemblés, et en quelques enjambées elle se retrouva à leur hauteur, déclarant haut et fort :

« On se met en route les gars ! Vous pouvez suivre Trois-Doigts et Jade, ils vont vous montrer la voie ! J’veux un silence de mort dans le convoi. Le premier qui fait du bordel, je me charge de lui avec mes dents ! »

Et la petite troupe de se mettre en route - les observateurs attentifs auront remarqués qu'aucunes consignes ne furent données concernant les prisonniers, l’objectif était clair. Les habitations. Calamity prévoyait que le régulateur qui en avait après Molson se pointe pour constater les dégâts. Mais c’était à double tranchant. Ils pouvaient tout aussi bien récolter une garnison de l’ERGP ou un autre truc du genre. Mais ça, Calamity n’était pas assez futée pour l’envisager. Après tout, elle vivait au jour le jour, alors calculer sur plus de trois coups d’avance, il ne fallait pas trop lui en demander. Et peut être qu'avant le massacre, l'autre bouseux se mettrait à table à force de se faire charcuter par le terrain inégal.

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'Jugement du hasard' :

Le sourire de Calamity avait beau ne pas être mesquin, Jax avait du mal à y voir quelque chose d'encourageant. Il en était venu à penser qu'il ne serait jamais capable de voir la patronne autrement que comme une garce emmerdeuse avec une idée derrière la tête. Bref, lorsqu'elle considéra que c'était parfait, le raider se contenta d'observer le même silence borné que depuis l'annonce de ce qu'ils avaient trouvé. L'idée de tuer des gamins ne le dérangeait pas, en un sens ils leur rendaient même service puisqu'ils leur éviteraient de vivre dans un monde aussi pourri que celui-là. Et alors que le trentenaire s'attendait à de nouvelles instructions, la calamité leur balança une nouvelle connerie dont elle avait le secret. Il était évident que cette garce s'amusait avec ça uniquement parce qu'elle avait remarqué que ça avait le don de l'énerver. Quelle saleté. Cela dit, l'offre ne sembla pas tomber dans l'oreille d'un sourd puisque Jade arbora un sourire apparemment plutôt satisfait en regardant la patronne s'éloigner. C'est après une légère moue satisfaite qu'elle lâcha quelques mots.

« Finalement, elle est plutôt cool. »

Et voilà, il suffisait de parler d'un « câlin » pour avoir toute l'amitié de la garce. Décidément, ils n'avaient vraiment rien en commun sur ce plan. Le raider se contenta d'un soupir avant de s’éloigner de son binôme pour rejoindre les autres qui allaient devoir les suivre puisqu'ils étaient les seuls à connaître le chemin. Un rapide coup d’œil sur la compagnie fut suffisant pour que Jax se rende compte qu'aucun autre raider n'était mort entre leur départ et leur retour. À croire que Calamity faisait des efforts.

Le groupe se dirigea donc vers le fameux petit village qui abritait leurs futures proies, mais il semblait que le chef de la caravane, traîné derrière la brahmine, n'appréciait pas la manière dont il était traîné. Gueulant à plusieurs reprises pour demander, ou plutôt ordonner, aux raiders de le laisser se remettre debout, il ne fut pas en mesure de se libérer seul. À croire que finalement Jax était quand même capable de faire quelque chose convenablement !

Lancer de dés #1 :
RÉUSSITE : Le chef intervient pour dire quelque chose.
ÉCHEC : Le chef ne dit rien.

Lancer de dés #2 : (Si échec au lancer #1)
RÉUSSITE : Ils arrivent à descendre des hommes.
ÉCHEC : Ils se font repérer avant de faire feu.

Le chef de la caravane était un dur à cuire qui refusait de dire quoi que ce soit dans une telle position. Tant pis pour lui, il allait crever d'être trop traîné par terre sur un sol rocailleux ! Le groupe arriva assez rapidement sur place, mais il fallait avouer qu'ils n'étaient pas les plus discrets qui soient. Avant d'être en vue des habitations, le trentenaire fit signe aux autres de baisser le ton – pas qu'il se prenait pour le chef, mais il savait où ils étaient. Lorsque ce fut fait, les raiders accompagnés de leur brahmine contournèrent la petite colline qui les empêchaient d'avoir une vue dégagée sur les maisons et par conséquent, sur ses habitants. Mais c'était sans compter qu'ils n'avaient pas pensé à bâillonner le chef de la caravane et que cet emmerdeur avait visiblement décidé de les pousser à bout. Alors qu'ils armaient leurs armes à feu, un hurlement se fit entendre.

« Attention ! Des raiders ! »

C'était le caravanier qui, à moitié inconscient du traitement qu'il avait subi, avait trouvé le moyen d'avertir les habitants de la bourgade. Évidemment la réaction de ces derniers ne se fit pas attendre : les femmes et les enfants se mirent à hurler pour fuir en direction des bâtiments et tenter de s'y abriter pendant que les hommes se jeter derrière les carcasses de véhicules et autres protections offertes par le terrain. Ils étaient prêts à recevoir leurs nouveaux visiteurs, mais encore faudrait-il qu'ils soient capables de se défendre ! Tournant la tête vers Calamity, Jax attendit qu'elle donne les ordres vu qu'elle avait bien dit qu'elle sanctionnerait quiconque ferait feu sans son autorisation. Abruti, oui. Suicidaire ? Non !

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'Jugement du hasard' :

Donner des ordres ou des recommandations à ces demeurés était une arme à double tranchant. Avec une certaine satisfaction teintée quand même d’incompréhension – voir de stupéfaction, elle observa ses hommes se planquer sans répliquer aux premiers tirs des villageois. Certes, la jeune femme avait dit de ne pas tirer sans qu’elle ne l’autorise, mais uniquement quand elle leur disait de ne pas tirer quand elle allait au devant de l’ennemi ! Elle allait surement passer pour une schizophrène auprès des hommes du groupe de raiders, mais tant pis, la calamité hurla à qui mieux mieux :

« Mais qu’est-ce que vous attendez pour tirer bande de tarlouzes au cerveau de rataupe ! Qu’ils vous plombent la peau ?! Mais FEU ! »

En même temps, elle ne pouvait pas être responsable du degré de macération du cerveau dans la drogue, des hommes et des femmes de ce corps expéditionnaire. Ils pouvaient quand jauger des situations où il fallait se défendre non ? Quoiqu’il en soit, la brunette ne se formalisa pas longtemps de ce petit aspect toutou docile de ses compagnons d’aventures. Pas le temps pour ça, des éclats de terre mêlée de sable s’élevèrent un peu trop près d’elle à son goût. Elle remarqua alors qu’elle offrait une cible parfaite en restant debout comme-ça à superviser les troupes. Elle se faufila rapidement derrière un couvert rocheux. Les échanges de tirs s’accentuèrent quand les armes des Chiens Pendus commencèrent à cracher leurs projectiles de mort. La brahmine accompagnant le convoi, subtilement subtilisée – avec toute l’ironie du monde – à des caravaniers, s’étaient elle aussi planquée derrière une carcasse rouillée d’un vieux camion d’avant guerre. La raideuse, observant ce petit manège de sa planque, se dit alors que la survie de la brahmine devait beaucoup à son intelligence. Pourtant ses animaux n’étaient pas réputés pour être particulièrement futés. Ce qu’elle voyait dans le prolongement de la vache à deux têtes, lui plaisait fichtrement moins. Le bouseux essayait de profiter de l’occasion pour se faire la malle. Un grief de plus à son encontre. Ce connard avait, qui plus est, gueulé à l’adresse des villageois afin d’attirer leur attention sur les raiders en approche furtive.

« J’aurai du le descendre moi-même plutôt que de le laisser me faire chier comme ça. J’vais aller arranger ça ! »

Pointant son flingue sur le bonhomme, la jeune femme estima qu’elle était un petit peu loin pour faire mouche. C’était précis ce genre de came, mais d’assez près. L’envie de l’étriper elle-même y était également pour quelque chose dans la manœuvre qu’elle entama pour rejoindre le caravanier qui se tortillait pour essayer de se barrer pendant que les raiders avaient le dos tournés. Le soleil était haut dans le ciel, plombant de ses rayons chaleureux – un peu trop même – les corps et les esprits des raiders. L’ombre qui se détacha du ciel pour protéger de l’astre jaune le visage crispé du caravanier, lui fit un instant lever les yeux. Il put ainsi apercevoir la botte en cuir de la cheftaine des Chiens Pendus qui filait à toute vitesse vers son faciès. Un bruit sourd fit craquer le nez une nouvelle fois.

« J’en ai marre de ta maudite gueule de con ! Tu ne veux pas jouer selon mes règles, alors je n’ai plus besoin de toi. »

Elle était furax, d’avoir prit des risques en traversant, de rochers en rochers, le champ de bataille, d’avoir laissé ce mec vivant et de voir qu’il faisait tout pour lui mettre des bâtons dans les roues, d’avoir, enfin, vu qu’il essayait de s’échapper après avoir mis le bordel. Non c’était trop. Les raiders n’avaient pas pour habitude de s’encombrer comme-ça d’un type qu’ils venaient de dépouiller. Bien au contraire, le laisser pour mort sur le bord de la route était plutôt dans leur nature, nature d’ailleurs, qui ne tardait pas à venir se repaître des cadavres sanguinolents. Et celui-là essayait de marchander, de s’échapper, alors qu’ils ne lui avaient prit que ses biens matériels, lui épargnant la vie et l’humiliation ? Vraiment, de qui se moquait-on ? Calamity profita du fait que le caravanier était attaché, en plus d’être assommé, pour se mettre à califourchon sur lui, prenant soin d’éviter les zones contaminées par la merde. A dire vrai, il n’en restait plus beaucoup. Trainé comme il l’avait été, ses vêtements s’étaient déchirés, et en lambeaux était sa peau. Il devait souffrir le martyr. Se saisissant d’un gros caillou, la brunette le leva à deux mains au dessus de sa tête, prête à lui fracasser sur le crâne – lequel des deux, du caillou ou du crâne, allait être fracassé ? – tout en lui demandant une dernière fois s’il comptait parler ou pas. Qu’il parle ou pas n’avait que peu d’importance aux yeux de la jeune femme, les raiders étaient entrain de faire leur officie dans ce petit hameau, et bientôt, le régulateur qui en avait après Molson se pointerait la bouche en cœur.

Lancer de dé #1

• Réussite : La crevure finie quand même par passer à table et déballe son histoire.
  
• Echec : Ce mec est un dur à cuir, il partira dans la tombe avec ce qu’il sait.
  
  Lancer de dé #2
  
• Réussite : Les raiders réussissent à s’emparer du fortin sans trop de pertes.
  
• Echec : Les paysans sont des guerriers dans l’âme et ils opposent une résistance farouche !

La fin semblait proche pour cette misérable vermine de caravanier qui aurait pu, dans une autre vie, rouler sa bosse comme un raider, au regard de son comportement méprisant pour la vie des autres. Sans pouvoir mettre les mains devant son visage buriné, le mec se sentit pour le coup très vulnérable au gros caillou qui prenait de la hauteur pour pouvoir descendre plus vite afin de lui écraser la face dans le fond du crâne, éclatant son cerveau au passage. Il hurla alors :

« Arrête ! Arrête ! C’est bon, je parle, je parle ! » Il déglutit péniblement, fixant d’un œil torve le petit rocher tenu fermement par les mains de la raideuse. « Il s’appelle Josh Davis. L’est plutôt baraqué, c’est un black qui porte toujours une armure de combat avec un logo dessus, un poing avec un éclair, un truc comme ça. Je ne le connais pas personnellement, mais il a la réputation d’être un stratège. On dit qu’il rassemble des hommes en ce moment, dans un petit camp, à quelques kilomètres au nord de Jericho. C’est tout ce que j’sais, merde ! » Au fur et à mesure qu’il parlait, son débit de mots à la minute avait sensiblement augmenté. Il essayait de ne pas bégayer, mais dans son état physique, c’était difficile. Il pensait avoir sauvé sa vie, mais il avait dépassé de nombreuses limites et ce, à plusieurs reprises.

« Tu vois quand tu veux. » Prenant une grande inspiration, Calamity frappa avec le caillou, de toute la hauteur de ses bras, le tout accompagné de la pression de ses muscles. Le caravanier cria un bref « nooon » avant de perdre la parole à jamais, quand le projectile s’écrasa sur son faciès. Les os craquèrent mais ne cédèrent pas, tandis que son corps se contractait sous les hanches de la raideuse. Après un deuxième, puis un troisième, puis un quatrième coups, le crâne du bonhomme mort ne ressemblait plus à grand chose, mélange de matière grise et d’os, baignant dans du sang et du liquide céphalorachidien. Calamity était couverte d’éclaboussures de ces différents fluides corporelles. Elle s’essuya le visage rageusement d’un revers de manche, avant de se lever pour aller voir si ce putain de village était clean ou pas. Elle avait la rage.

Non, la partie n’était pas gagnée. Les habitants se défendaient courageusement. Ils restaient derrière leurs petits abris de fortune, s’exposant rarement aux tirs des raiders, si bien que la guéguerre était entrain de tourner en guerre de position. A ce rythme là ils allaient creuser des tranchées. Les Chiens Pendus, quant à eux, avec leur cervelle liquéfiée, essayaient de courir au front pour les déloger. La plupart tombaient sous les balles. Afin de participer à l’effort de guerre, Calamity décida d’essayer de contourner le conflit pour prendre à revers le petit groupe de villageois. Elle fit signe à plusieurs personnes sans bien voir à qui d’ailleurs, et se dirigea vers la droite pour longer des rochers à couvert, essayant de faire preuve de discrétion...