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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'Jugement du hasard' :

Cette nana était totalement incompréhensible et après elle osait prétendre que c'était facile de la cerner ? Franchement, c'était des conneries. Lâchant un soupir qui fit écho à celui de Jade, Jax appuya sur la gâchette pour commencer à s'occuper des petits cons qui s'abritaient non loin de là. Ils se prenaient pour qui à croire qu'ils allaient réussir à tenir le coup face à un groupe de raiders ? Ces types avaient l'air persuadés de pouvoir s'en sortir, à croire qu'ils avaient trop été sous le soleil et que leur cerveau avait fini par bouillir. En parlant de cerveau bouilli, plusieurs Chiens Pendus commencèrent à approcher de la zone de tous les dangers au lieu d'imiter la brahmine qui s'éloignait tranquillement. Si elle avait de la veine elle ne finirait pas en steak le soir venu ! Aux côtés du raider, le molosse patientait avec difficulté, piétinant sur place tout en baissant la tête à chaque fois que son « maître » lui tapait sur le sommet du crâne pour qu'il ne s'en prenne pas une dans la caboche. Calamity s'était envolée. Ou du moins, Jax ne la voyait plus et il ne s'en portait pas plus mal ! Des éclats de voix étaient audibles, du côté des habitants qui essayaient de se préparer à une seconde vague, du côté des raiders qui « discutaient » entre eux ou braillaient des conseils totalement débiles, puis du côté de la brahmine – ce qui laissait penser que la patronne n'était pas loin.

Les tirs continuaient sans diminuer et Jax se demanda combien de balles ces types pouvaient bien avoir, mais il n'eut pas vraiment l'occasion d'approfondir ce questionnement puisque son binôme lui expédia un coup dans les côtes pour attirer son attention. Lorsque ce fut fait, Jade désigna Calamity qui faisait signe à plusieurs membres du groupe avant de s'éloigner, certainement pour les prendre à revers.

« On la suit. » Jax hésita pour la première fois depuis leurs sorties en binôme.
« J'suis pas sûr de vouloir passer plus de temps avec elle. »
« Fais pas chier, ça va saigner avec elle, amène-toi. Je reste pas là pour te couvrir. »

Après quoi elle se détourna du trentenaire pour s'éloigner lestement et rejoignit la patronne qui partait déjà en direction des rochers. Il ne mourait pas d'envie de tester cette idée-là, mais d'un autre côté il avait un accord avec la garce qui lui servait de binôme et s'il la laissait tomber maintenant, il pouvait dire adieu à leurs prochaines sorties. En bref, Jax n'avait pas le choix et c'est pour cette raison qu'il s'éloigna de son abri de fortune, rapidement remplacé par un autre raider, pour suivre les deux gonzesses et quelques autres personnes qui voudraient bien faire confiance à leur tarée de patronne. Les rochers étaient situés légèrement sur le côté et il était donc possible de passer inaperçu, mais pour faire quoi ? Descendre les gars à revers ou alors essayer d'entrer dans les bâtiments derrière lesquels ils pourraient se glisser ? Le raider ne savait rien de ce que la chef avait en tête et ça ne le rassurait pas, mais il fallait faire avec !

Lancer de dés #1 :
RÉUSSITE : Ils ne sont pas repérés.
ÉCHEC : Ils sont repérés.

Lancer de dés #2 : (Si réussite au lancer #1)
RÉUSSITE : Ils peuvent descendre tous les gars.
ÉCHEC : Quelque chose gêne leur ligne de mire.

Lancer de dés #2 : (Si réussite au lancer #1)
RÉUSSITE : Ils peuvent entrer dans un des bâtiments.
ÉCHEC : Les bâtiments sont barricadés.

La voie était dégagée, les pauvres fermiers n'avaient pas songé à assurer ce côté-là de la zone et ils risquaient donc de se retrouver truffés de plomb sans comprendre ce qui leur arrivait. Pour atteindre un coin où ils avaient une ligne de mire parfaite, les Chiens Pendus durent passer derrière l'une des maisons où les femmes et les enfants étaient allés s'abriter. En se glissant à côté de la maisonnette, Jax ne manqua pas de remarquer que l'une des portes n'avait pas de morceaux de bois qui protégeaient la vitre qui servait jadis à regarder qui était l'emmerdeur qui venait sonner. La briser pour ouvrir la porte serait donc une véritable partie de plaisir et les pauvres donzelles qui se trouvaient à l'intérieur ne verraient certainement pas le danger venir avant qu'il ne débarque dans la même pièce qu'elle. Alors qu'ils arrivaient à un endroit protégés par des cactus qui leurs permettaient de passer inaperçus, le trentenaire se glissa aux côtés de Calamity. Pas pour profiter de sa présence, mais simplement pour l'informer de ce qu'il venait de noter.

« La maison à côté, on peut entrer sans problèmes dedans, la porte n'est pas sécurisée. » Il jeta un coup d’œil vers le bâtiment pour l'indiquer à Calamity. « On s'occupe d'abord des gars, ou on va là-bas et y'en a qui se chargent des tireurs ? »

En jetant un regard de leur côté, l'on pouvait constater qu'il n'était que quatre en réalité, plus un petit vieux qui s'occupait de recharger les armes derrière eux. En somme cinq personnes parfaitement alignées et qui pouvaient être tuées sans qu'elles ne comprennent d'où venaient ces tirs. Ce n'était pas des combattants, juste des fermiers désireux de protéger les leurs. Dommage pour eux : l'emmerdeur de la caravane n'avait pas parlé et ils se retrouvaient tous dans la panade à cause de lui. Son attention se reporta sur la patronne, attendant son verdict auquel il se pliera pour le moment. Pas par désir d’obéir, mais simplement parce que c'était le moyen le plus rapide de régler cette merde et de rentrer au stade.

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'Jugement du hasard' :


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#3 'Jugement du hasard' :

L’avantage du nombre avait toujours eut la primeur sur la qualité d’un adversaire. Même le meilleur des meilleurs guerriers ne pouvaient rien faire s’il était prit à parti par des hordes d’assaillants. Tôt, ou tard, il finirait par tomber. Les raiders, malgré leur QI d’huitre, étaient beaucoup plus nombreux que les villageois. Comme-ci le nombre ne suffisait pas, les habitants devaient défendre leur petit bout de terre, ainsi que leurs femmes et leurs enfants. Les raiders n’avaient rien à défendre, rien à perdre. Partant de ce constat, tous les indicateurs étaient au rouge pour les pauvres bougres qui essayaient de sauver leur peau. Consciente que les pertes risquaient de compromettre le reste de la mission, la patronne tenta donc une approche plus sournoise, en les prenants à revers pendant qu’ils étaient concentrés sur le gros de l’attaque frontale. Le bruit des armes à feu résonnait dans la cuvette rocheuse dans laquelle était niché les quelques maisons. Ils passaient inaperçu au fond de ce trou. Qui ne les cherchait pas, ne les trouvait pas, et il était rare que les raiders s’embêtent à fouiller les coins du Colorado pour débusquer des proies potentielles. Cependant, les Chiens Pendus étaient en mission spéciale pour la reine Molson, si bien qu’ils y mettaient les moyens.

La petite délégation arriva rapidement, et sans embuches, de l’autre côté du combat, derrière lesdites habitations. Plusieurs choix s’offraient à eux. Ils pouvaient simplement entrer dans les maisonnées et faire un massacre, tuer les défenseurs du village, ou encore, croiser les bras et attendant. Le raider à trois doigts lui exposa brièvement la situation, indiquant qu’il était aisée d’entrée dans le maison à côté d’eux.

« Qu’est-ce qu’il y a petit Toutou ? Tu veux aller te mettre au chaud avec les femmes ? C’est sur qu’elles sont plus propres sur elles que nous autres ! »

Le ton était plutôt calme. D’avoir progressé à couvert discrètement avait permis à Calamity de descendre en température, et elle retrouvait sa taquinerie légendaire. Elle trouvait encore le moyen de se moquer de la tronche du trentenaire. Dommage qu’elle ne possédait pas d’explosif sur elle, sinon elle aurait fait péter la maison tout en jetant sur les hommes qui étaient retranchés. Voir le désespoir dans leurs yeux aurait été une pure jouissance. Mais c’est vrai que séparer leur petit groupe en deux n’était pas une mauvaise idée en soit. Les quatre hommes allaient être facilement maitrisables, et il fallait veille à contrôler les autres personnes qui étaient réfugiées dans les maisons. Si elles avaient des armes, s’en était fait de leur petite formation commando qui serait alors prise sous un feu croisé.

Tout en sachant que le raider n’allait surement pas rigoler à sa petite boutade – il allait faire la gueule quoi – la raideuse ajouta assez rapidement :

« J’plaisante tête de nœud. Elle s’adressa ensuite à tout le petit groupe, ne prenant pas vraiment la peine de chuchoter vu le raffut que faisait les armes à feu. Bon, y en a qui vont dedans, et d’autres qui s’occupent de ces bouseux là bas, conclu-t-elle en indiquant avec son pouce par dessus son épaule, les hommes armés. Elle se tourna vers ces derniers, et tout en se levant de sa planque, joignit quelques précisions quant à ses idées personnelles : Moi en tout cas, je vais là bas ! »

Joignant le geste à la parole, la raideuse sauta par dessus le petit muret qui les dissimulait jusqu’à présent, et traça en ligne droite sur les malheureux qui ne s’attendaient pas vraiment à une manœuvre de contournement de la part des raiders. Elle bifurqua à mi-chemin pour se terrer derrière une barrique en métal servant à recueillir de l’eau. L’idée d’aller au corps à corps lui traversa l’esprit, mais une évidence s’imposa à elle : les raiders qui étaient encore entrain de tirer sur les positions retranchées n’allaient pas arrêter de tirer dans la minute, et se battre debout contre ces hommes lui faisait prendre un risque considérable de ramasser une balle perdue. Pas le choix, il valait mieux les tirer comme des lapins dans le dos. Même pas drôle. Elle aurait mieux fait d’aller taper les gonzesses et les marmots dans la maison finalement.

Il n’y avait pas de challenge et ce fut un massacre. Les quelques raiders qui décidèrent de suivre la patronne dans sa démarche d’élimination des hommes, plutôt que d’aller dans la maison, mirent en joue les malheureux qui tombèrent facilement sous les balles. Même le vieux y passa. Calamity risqua une tête au dehors de sa cachette pour héler les Chiens Pendus qui étaient de leur côté :

« Hey les gars ! Vous pouvez passer, ils sont morts ! Sortez-moi tout le monde de ces maisons ! »

Ca faisait un bout de temps qu’ils marchaient dans le désert, et par deux fois ils avaient triomphé d’adversaires. Une bonne journée, qui touchait malheureusement à sa fin. Il fallait faire une halte pour aujourd’hui, reprendre des forces, dormir un peu. Alors que des raiders la contournaient pour entrer dans les maisons, elle gueula de nouveau :

« Cassez pas tout bande de cons ! On dort ici ce soir ! » Et elle comptait bien profiter d’un bon lit pour un coup. Tout bon chef aurait sans doute partageait les informations qu’ils venaient de glaner auprès de son état major, mais Calamity n’avait pas de conseillers et quant à en informer les personnes un peu plus intelligentes que la moyenne, l’idée ne lui traversa pas l’esprit. Pas pour le moment. Il y avait du boulot avant de pouvoir songer à se reposer. Il fallait débusquer tout le monde, regrouper les survivants, réduire leur nombre à une poignée de deux ou trois, les laisser filer pour qu’ils aillent pleurer auprès des régulateurs à Jericho. Ensuite, établir des tours de garde, faire à manger, etcetera etcétéra.

Calamity avait apparemment retrouvé tout son allant puisqu'elle s'amusa à lui balancer une remarque qui n'était pas sans lui rappeler la désagréable discussion qu'ils avaient eue dans le stade. Sûr que ces nanas étaient moins chiantes et plus propres que les deux garces qui servaient de simulacre de femmes. Mais Jax ne répondit pas, se contentant de lui décrocher un regard qui montrait clairement qu'il n'avait pas du tout l'intention d'entrer dans ce petit jeu-là. Quoi qu'il en soit, la patronne devait avoir la tête aux affaires puisqu'elle changea rapidement de sujet pour s'intéresser à la répartition des tâches. Comme la raideuse décidait d'aller s'en prendre aux tireurs, le trentenaire opta naturellement pour la maison. Il n'avait aucune envie de traîner dans les pattes de la patronne et s'écarta donc du groupe en compagnie d'autres Chiens Pendus, dont Jade, pour se rapprocher de la maison précédemment aperçue. Une seule d'entre elles était facile à forcer, pour l'autre mieux valait attendre que les tireurs soient descendus histoire de ne pas offrir son dos aux balles.

Passant en premier puisqu'il avait repéré l'endroit où entrer, Jax brisa la fenêtre dont les morceaux de verre tombèrent à l'intérieur, puis glissa sa main par le trou de manière à débloquer la porte. Tout en douceur, qu'on ne vienne pas lui dire qu'il ne savait pas bosser proprement – même si c'était plutôt une tare pour un raider cela dit. Des cris étaient audibles à l'étage, certainement que les femmes avaient entendu le bruit du verre qui se brise ? Aucune d'elle ne se montra et les raiders purent entrer dans la pièce qui se trouvait être une cuisine. En passant dans la salle d'à côté, ils arrivèrent dans un salon parfaitement désert, mais les bruits qui venaient de l'étage indiquaient clairement où se trouvait tout ce petit monde. Alors que deux raiders s'assuraient qu'il n'y avait personne de planqué en bas, les autres Chiens Pendus montèrent à l'étage et localisèrent assez rapidement les deux chambres où les réfugiés s'étaient abrités. Il y avait trois femmes dans chaque pièce, soit six au total, puis environ le double d'enfants. Certainement les familles des types à l'extérieur. Mais Jax n'était pas là pour réaliser les arbres généalogiques de tout ce petit monde et il leur fit donc signe d'approcher.

« Ramenez-vous ou on viendra vous chercher de toute manière et ça sera plus douloureux pour vous. »

Lorsqu'il eut terminé, une des femmes leva une hache qu'elle avait dissimulée derrière sa jupe quelques secondes avant, puis la brandit d'un geste menaçant. Pas sûr qu'elle arriverait à viser vu la taille du machin, mais le trentenaire n'eut pas l'occasion de vérifier puisqu'un coup de feu retentit, lui explosant presque les tympans, expédiant la malheureuse contre le mur derrière elle et repeignant en rouge la tapisserie au passage. C'était Jade qui avait tiré.

« La prochaine qui joue à ça, je l'étripe avec ça. » Elle leva sa machette. « Maintenant faites pas chier et dehors ! » Comme les femmes s'exécutaient, elle tourna la tête vers Jax. « C'est comma ça qu'on cause aux nanas. »

La raideuse s'assurer que tout le monde descendant, en profitant au passage pour malmener quelques gamins qui étaient à portée de main et elle leur emboîta le pas. Le raider fit le tour du propriétaire à l'étage pour s'assurer que personne ne s'était planqué, mais il n'y avait strictement rien si ce n'est des lits et des meubles en assez bon état. Une fois son inspection terminée, le trentenaire rejoignit les autres en bas et constatant qu'une autre nana accompagnée de deux adolescentes avait fait son apparition. Elles s'étaient apparemment abritées dans la maison d'à côté et tout ce beau petit monde avait été réuni ici. Lorsque la patronne apparut, Jade prit la parole.

« Y'en a une là-haut, je l'ai plombée comme elle voulait pas écouter. » Son regard passa sur le groupe présent ici. « Lesquels on garde et lesquels on tue ? »

Cette simple question fut suffisante pour faire crier les enfants et les femmes dévisagèrent les deux raideuses avec effroi. Elles balisaient totalement c'était l'évidence même, cela dit mieux valait se faire tuer que servir de jouet à Calamity et sa garce – oui, elles faisaient un bon duo. La deuxième famille, celle avec la mère et les deux adolescentes, fut la première à s'animer. L'adulte attrapa les deux jeunes filles pour les forcer à se placer derrière elle comme si son corps suffirait à les protéger, puis la femme implora Calamity.

« Ne leur faites rien je vous en supplie. Laissez-les vivre, elles sont si jeunes. » Jax observa les deux gamines un bref instant.
« Elles sont trop frêles, elles tiendront pas jusqu'à Jericho, surtout fringuées comme elles sont. Vaudrait mieux envoyer une des adultes et les gamins. »

Les gamins étant deux jeunes garçons qui devaient avoir un peu plus d'une dizaine d'années. Même s'ils étaient sensiblement plus jeunes que les adolescentes, ils étaient aussi largement plus baraqués qu'elles. Certainement pour avoir beaucoup aidé les autres hommes dans l'élevage de brahmine qu'il y avait ici. Jax savait bien qu'en parlant de la sorte il condamnait certainement les gamines, mais il s'en foutait pas mal pour le coup. Regardant la patronne, il ajouta quelques mots avec une ironie palpable.

« Enfin, c'est toi la patronne. »

Les choses furent rapidement sous contrôle. Les Chiens Pendus savaient se montrer efficace dans leur démarche de pacification d’une zone. C’était un peu sur le mode du « marche ou crève » mais qu’importe, tout cela fonctionnait plutôt bien. Calamity regardait tout ce petit monde s’agiter. En chef de guerre d’une tribu barbare essayant de se donner contenance, la raideuse s’était installée sur une pile de caisse en bois, abritant pour la plupart – elle avait regardé, curieuse comme elle était – des bouteilles de Nuka-Cola vides. La température de l’air descendait doucement, et quelques nuages firent leur apparition, voilant le ciel de leurs volutes blanches. La pluie ne tombera pas. Il y avait combien de temps qu’il n’y avait pas plu dans ce pays de merde ? Outre les cris apeurés des villageoises et des enfants, la vie ici était relativement calme. Encore une heure ou deux, et la nuit tomberait sur les terres dévastées, et sur les hommes et les femmes qui vivaient là. Certains dormiraient sur leur deux oreilles, comme Calamity, et d’autres tenteraient de survivre encore et encore dans ce monde pour le moins injuste.

Quand enfin toutes les personnes furent rassemblées au centre des cinq maisonnettes, Calamity quitta son perchoir en retrait, pour superviser les choses. C’était un des inconvénients de diriger un groupe disparate comme celui-là. Ils ne prenaient ja-mais les bonnes initiatives. Alors fallait toujours être derrière leur cul pour contrôler que le boulot était bien fait. Chez les Chiens Pendus, on essayait de ne pas saloper les choses. Une question de principe, très peu appliquée cela-dit. Les deux « J » y allèrent de leurs commentaires, ainsi qu’une femme qui essayait de protéger ses filles. Quant aux autres, elles jacassaient comme des poules prises au piège d’un terrible renard. En même temps, Jade n’y était pas allée par quatre chemins pour exposer la situation. Calamity eut un petit sourire. La sadique dans toute sa splendeur.

« Hum... » Calamity réfléchissait, et ça, ça n’augurait rien de bon. « Vous savez ce qu’on va faire ? Non hein. J’vais vous le dire. » Faisant durer le suspens, la brunette commença à faire le tour des prisonniers lentement, les détaillants. On avait donc la femme avec ses deux gamines, une autre mère avec deux gamins cette fois, deux femmes avec un garçon chacune, et une mamie. Pile le nombre d’épouses des cadavres tout juste refroidis des hommes gisant plus loin. Celle qui s’était faite flinguée là haut devait avoir un lien de parenté ou un truc du genre. Calamity hésita à flinguer la mamie directement, mais ce qu’elle prévoyait pour la suite serait un peu plus amusant avec une vieille dame dans le tas. Ouvrant les bras de manière théâtrale, la jeune femme exposa son idée, comme ci c’était la meilleure idée du monde : « On va faire... Une bataille royale !» Elle balaya les petits commentaires d’un geste de la main. « C’est simple, vous voulez vivre, vous tuez les autres. » Même si certaines femmes ne se décideraient pas à le faire, parce que c’étaient quand même des personnes qui vivaient en communauté depuis longtemps – enfin surement – et qu’il devait y avoir des liens les unissant, Calamity s’avait d’expérience que certaines avaient des rancœurs cachées à l’endroit d’autres et que sous le prétexte de sauver leurs enfants, ou leur peau pour celles qui n’avaient pas de marmailles, elles seraient prêtes à tout, même à tuer leurs amies.

« Qu’est-ce que vous en pensez les gars. On va même pouvoir parier sur qui gagne ou perd ! » C’était de la sauvagerie pure et dure. La majorité des Chiens Pendus jubilaient. La soirée serait épique, on n’allait pas s’ennuyer dans le coin... Enfin pour qui aimait la barbarie gratuite et sans pitié. Quant aux prisonniers, ils se regardaient pour certains, et pour d’autres, ils fixaient le sol. Les gamines commencèrent à chouiner. Calamity ignora superbement les captifs pour donner quelques consignes. « Allez, faut me délimiter une petite arène. On fait ça dans le centre du bled. » La petite troupe se mit en quête de caisses, et autres objets assez imposant pour pouvoir délimiter une zone de forme rectangulaire dans la largeur de la place centrale du village. C’était suffisamment espacé pour permettre au public de se disperser autour. Les vivres furent pillées, des torches allumées, quelques chanceux récoltèrent même une chaise, bref c’était la petite sauterie du dimanche soir, le spectacle en plus. Afin de motiver les prisonniers, Calamity ordonna qu’on sépare les enfants des adultes.

« Si vous ne vous battez pas, je fais couper un doigt aux enfants de celles qui refusent. »

Calamity prenait le risque de ne plus avoir de personnes valides susceptibles de porter son message à Jerricho, mais pour le coup, toute prudence était envolée, et qui plus est, on ne bisquait pas sur une bonne tranche de rigolade avec une animation pareille. Et puis, elle avait quand même réussit à obtenir les confidences du caravanier. Tiens d’ailleurs, elle fit envoyer quelqu’un chercher la brahmine.

« Que la fête commence ! »

Pour corser le tout, on donna aux combattantes des armes blanches, allant du simple couteau crantée, au couteau de cuisine de plusieurs centimètres de long, en passant par des coutelas plus effilés. Les femmes tremblaient de peur et le désespoir se lisait dans leurs yeux. Le premier combat aller opposer la mère des adolescentes, petite blonde d’un mètre soixante cinq, qu’on appellera la Courageuse du fait de son opposition de toute à l’heure, à la mère d’un des gamins enfant unique qu’on nommera la Grosse parce qu’elle avait tout simplement de l’embonpoint. Ca allait vite de filer des surnoms chez les raiders. Calamity chargea une grande gueule de faire le commentateur.

• Combat 1 : Lancer de dé #1
  
  • Jet 1 : Décision.
    
    • Réussite : Elles décident de se battre toutes les deux.
      
    • Echec : Une sur les deux décide de se battre.
    
    
  • Jet 2 : En cas d’échec sur jet 1 : Qui ne veut pas se battre :
    
    • Réussite : La Courageuse.
      
    • Echec : La Grosse.
    
    
  • Jet 3 : Vainqueur.
    
    • Réussite : La Courageuse gagne.
      
    • Echec : La Grosse gagne.

Le deuxième combat opposerait le fils ou les filles de la survivante à la morte.

• Combat 2 : Lancer de dé #2
  
  • Jet 1 : Décision.
    
    • Réussite : Les enfants décident de se battre.
      
    • Echec : Les enfants ne se décident pas.
    
    
    
  • Jet 2 : Après menace si échec jet 1.
    
    • Réussite : Ils se battent.
      
    • Echec : Ils se font bouffer par les chiens.
    
    
    
  • Jet 3 : Réussite jet 1 ou 2 : Vainqueur.
    
    • Réussite : Les adolescentes.
      
    • Echec : Le garçon.

La Grosse, qui faisait un bon mètre soixante douze entra en lice dans l’arène. La Courageuse fut introduite immédiatement après sous les vivats des raiders. Calamity s’amusait déjà, tout en mâchonnant une brochette d’écureuil qu’un raider avait débusqué et qu’il faisait chauffer au feu de bois, non loin de l’arène. Il en voulait aussi pour son argent. C’est dingue comme les raiders sont près à faire cause commune quand on sait les divertir. La mère des deux adolescentes jeta son coutelas sur le sol avant de dire qu’elle était digne et qu’elle ne se battrait pas comme une chienne. Calamity leva les mains au ciel en signe de résignation, et fit un geste de ciseau au préposé aux enfants. Aussitôt, une des gamines se vit amputée d’un doigt, l’auriculaire. Elle hurla à la mort en essayant de se débattre mais le raider qui la tenait avait beaucoup plus de force qu’elle.

« Encore ? » Calamity était calme. La scène était à gerber pour quiconque avait un brin d’humanité. Mais les raiders ici présents carburaient à la drogue et l’alcool, et l’humanité, y avait longtemps qu’ils y avaient chiés dessus. La Courageuse, car tel était son surnom – d’ailleurs elle faisait mentir tout le monde en se comportant de la sorte – se baissa pour ramasser son couteau. Elle était blême, mais la détermination pouvait se lire sur son faciès. Elle devait sauver ses filles. La Grosse le perçu également, et elle en profita pour se jeter sur sa compagne de village d’avant l’apocalypse Chiens Pendus. N’usant pas de son couteau, elle percuta la Courageuse de plein fouet, l’entrainant dans un roulé-boulé sur un bon mètre. En gueulant comme une folle, la Courageuse planta son couteau une première fois... dans le sable. La Grosse, plus svelte qu’elle n’en avait l’air, évita de justesse le coup de couteau. Les spectateurs encourageaient les deux nanas, les uns pour celle qui avait des gamines, les autres pour celle avec un gamin, selon la nature des paris qu’ils avaient effectués. Dieu, s’il existait, ne devait pas regarder dans cette direction ce soir là. La Grosse contre attaqua immédiatement, en essayant de plaquer au sol son adversaire... Le commentateur commentait, c’était son job, toutes les actions :

« Le gros tas essaye d’écraser notre courageuse blondinette !! Et une roulade pour la Courageuse, le gros tas s’écrase sur le sol ! La Grosse peine à se relever, la Courageuse saute sur son dos et plante ! UN POINT POUR LA COURAGEUSE !! OVATIONS ! »

La Grosse s’étala, alors que ses poumons se gorgeaient de sang. Elle avait reçu plusieurs coups de couteau dans le dos. La mort était inévitable.

« La gagnante du combat numéro 1 est donc la Courageuse ! Hip hip hip ! »
« HOURAAAA » Gueula le reste des raiders, dont Calamity qui s’amusait comme une folle. Elle se leva.
« Qu’on fasse entrer les gamins maintenant ! Virez moi ce tas de graisse de ma vue ! »

Des raiders évacuèrent la défunte qui venait de mourir noyée dans son sang. On tira la gagnante, qui ne voulait pas quitter l’arène, à moitié folle. Plusieurs hommes suffirent à la maitriser alors qu’elle essayait de rester au centre. Finalement, on poussa les enfants des deux combattantes précédentes dans l’arène. C’était leur tour. Les deux adolescentes contre l’enfant unique. Dommage qu’il n’ait pas eu un frère ou une sœur. Ils furent promptement armés de couteau. Une des gamines pleurait à chaudes larmes, son moignon saignant quelque peu, bien qu’on avait prit soin de le compresser dans un bout de tissu à l’hygiène plus que douteuse. Le garçon, un peu plus âgé, serraient les dents. Il venait de voir sa mère crever comme une merde, tuée par la mère des deux gamines en face de lui Une fois son couteau en main, il bondit sur les deux jeunes filles pour les trucider, c’était clair. La mère, alias la Courageuse, n’oublions pas, hurla de plus belle en voyant ses enfants, la chair de sa chaire, le sang de son sang, attaqué de la sorte. Et elle n’avait pas fini de gueuler celle-là, le combat ne faisait que commencer.

Il fonça sur celle qui avait le doigt coupé. C’était la plus petite des deux et en plus, elle était blessée. Le garçon était plus imposant, et beaucoup de raiders avaient pariés sur lui. Le travail physique l’avait bien pourvu en muscles. La plus grande poussa sa sœur avant qu’elle ne ramasse un coup de couteau. Elle chuta lourdement dans la poussière, son poignet craquant sous un angle pas très naturel au niveau du point de chute. La gamine hurla et pleura de plus belle, mangeant du sable. Le garçon se jeta sur elle mais prit son genou dans les roustons en atterrissant, si bien qu’il se plia en deux bien malgré lui. Profitant de cette occasion, la plus grande planta le couteau dans la gorge du jeune homme en devenir. Le coup ne fut pas porté avec beaucoup de force, et le garçon se releva, obligeant la jeune fille à lâcher prise. Le couteau fiché dans la gorge, il tituba un moment avant de s’écrouler, du sang s’écoulant de sa bouche. La vie le quitta petit à petit.

Le deuxième combat se termina. Les adolescentes avaient gagné contre toute attente. La plus jeune avait quand même un poignet cassé en plus d’un doigt en moins... Il restait quelques combats pour terminer la soirée. Une putain de bonne soirée. Calamity était la plus heureuse du monde.

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'Jugement du hasard' :

La décision prise par Calamity sembla faire l'unanimité, mais ce n'était pas très étonnant vu la propension qu'ils avaient à la violence. Jax resta silencieux. Il n'avait pas franchement d'attrait pour la torture et les choses de ce genre, l'idée de voir des gamins et des gonzesses se battre ne l'intéressait pas. C'était une chose que son binôme savait parfaitement et elle ne manqua pas de lui jeter un regard inquisiteur qu'il évita. Puisque la patronne avait ordonné, ils s'exécuteraient ! L’arène de fortune fut donc installée sur ce qui ressemblait à une place de village. Ce n'était pas du grand luxe, mais vu ce qui allait se dérouler, ce n'était pas franchement important. Le raider doutait que la moitié parvienne à survivre et ils auront perdu leur temps pour rien. Ne plus avoir de personne compétente à envoyer jusqu'à Jericho les ramènerait à leur problème de départ, surtout maintenant qu'ils n'avaient plus le chef de la caravane à interroger. Mais c'était Calamity qui gérait tout et par conséquent, Jax la fermait et faisait comme tous les autres.

La brahmine avait été récupérée et les premiers combats lancés. Le trentenaire s'était joint au groupe pour regarder puisque se tenir à l'écart allait être le meilleur moyen pour se faire remarquer, dans le mauvais sens du terme. Il put donc observer la défaite de la plus grosse des deux combattantes, notant que certaines nanas cachaient bien leur hargne. Le raider n'était pas idiot pour autant. Il avait suffisamment papillonné de groupe en groupe pour savoir que quasiment tous les êtres humains n'hésiteraient pas à s'en prendre à vous, même si vous étiez proche d'eux, s'ils avaient une chance supplémentaire de survivre en vous tuant. Le fait que « la courageuse » avait tout d'abord refusé de se battre n'était pas assimilable à une quelconque gentillesse, mais uniquement à une frousse monstre de crever si elle se battait contre quelqu'un d'autre. Après ce rapide combat qui sembla passionner tous les spectateurs, ce fut au tour des gamins. La plupart pariaient sur le gars qui avait l'air de pouvoir bien s'en sortir, mais les deux fillettes étaient en surnombre et ça pouvait jouer en leur faveur. Quoi qu'il en soit, une fois de plus l'issue fut fatale pour l'un des combattants et l'affrontement se solda très rapidement par la mort du garçon. C'était une famille de losers semblait-il. Le cadavre fut rapidement évacué alors que les dernières personnes allaient être amenées dans l'arène !

Il y avait donc une mère avec deux gamins, deux mères avec un seul gamin chacune et la petite vieille qui devaient encore s'affronter. De quoi pimenter la soirée pour les Chiens Pendus. Le premier combat opposerait une des deux mères à l'enfant unique et celle avec les deux gamins, puis le deuxième la petite vieille avec la dernière mère. Le dernier réunirait donc les trois enfants entre eux.

Lancers de dés:

Ce fut l'une des mères avec un seul gamin qui se retrouva dans l'arène face à celle avec les deux mioches. Il apparaissait clair qu'elles avaient compris ce que leurs gamins risquaient si elles ne s'amusaient pas à entrer dans le jeu ! À peine les armes leur furent-elles données que les deux femmes se jetèrent littéralement l'une sur l'autre pour essayer de tuer leur adversaire le plus rapidement possible. Si au début le combat fut un minimum organisé, il se retrouva rapidement mué en une espèce de règlement de compte difficile à comprendre. Les armes furent lâchées et les deux femmes commencèrent à se battre avec leurs mains. Elles roulèrent dans le sable un bon moment avant que celle à l'enfant unique se retrouver à cheval sur son adversaire. Lui attrapant les cheveux, elle envoya sa tête contre le sol pour l'assommer avant d'enfoncer ses doigts dans les yeux de la malheureuse habitante. Avec un sang-froid effrayant, celle qui avait été une gentille mère et une adorable épouse enfonçant ses doigts jusqu'à la dernière phalange dans les orbites de son ancienne amie qui succomba bien évidemment suite à ses blessures.
Alors que la morte était évacuée, Jade trépignait littéralement aux côtés de Jax. Elle prenait son pied, c'était un fait.

« J'ai bien fait de venir ici bordel, j'aurais raté une bonne partie de plaisir ! »

Le trentenaire se contenta de hausser les épaules alors que la petite vieille était amenée en compagnie de l'autre mère. Le plus étrange fut de constater que la plus jeune des deux soutenait son aînée, elles ne semblaient pas prêtes à se battre. Arrivée au centre de l'arène, la mère de l'enfant unique darda ses yeux clairs dans ceux de Calamity.

« Nous ne jouerons pas à votre jeu malsain. De toute manière vous allez tuer nos enfants, je refuse de me battre contre une pauvre femme sans défense. Faites ce que bon vous semble, mais vous ne nous enlèverez pas notre savoir-vivre. »

À ses côtés, la vieille femme soupira. Elle avait bien vécu et il était évident qu'elle se fichait pas mal de mourir. Jax l'imita en soupirant d'un air lassé, se doutant parfaitement que ce petit manège n'allait pas être du goût de la patronne. Jade, quant à elle, arborait une expression larguée comme si elle ne comprenait pas ce qui était en train de se passer. Elle ouvrit la bouche à plusieurs reprises comme un poisson hors de l'eau avant de laisser sa colère apparaître soudain. Escaladant à moitié la barrière de fortune, elle balança une bouteille de nuka-cola vide sur la mère qui la ramassa en plein visage. Un peu de sang coula de son front entaillé par le verre alors que la raideuse l'insultait.

« Bordel, j'y crois pas ! Fais pas chier et bute-là la vieille ! »

Incorrigible. Et après la patronne osait se demander pourquoi est-ce que certains types pouvaient bien préférer les nanas de Jericho à celles du stade ?

Spoiler:

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'Jugement du hasard' :

Spoiler:

Le troisième combat était de loin le plus gore de tous. A première vue, les bonnes femmes avaient quelques vieilles rancunes à solder, car elles ne se firent pas de cadeaux. Tuer de cette façon était horrible, et cela rappela un vieux souvenir à la cheftaine des Chiens Pendus, qui jadis, avait planté ses deux doigts d'enfants dans les orbites gauches et droites d'un petit con qui souhaitait sa mort avec sa bande de potes. Elle n'avait pas eut le choix sur le moment, devant se montrer décisive assez rapidement pour ne pas se faire trucider. Mais là, la bonne femme fit clairement cela pour le plaisir. Quelqu'un de gentil de base n'aurait certainement pas poussé le vice jusque là, et ce serait surement relevé pour se saisir d'une arme. C'était quelque chose de tuer quelqu'un avec un couteau ou une arme blanche, mais à main nue de la sorte, l'acte prenait une autre dimension. Quoiqu'il en soit, ce n'était pas Calamity qui allait s'en plaindre, malgré les pénibles souvenirs enfouis qui refirent surface. Après ce moment riche en émotions, aussi détestables soient-elles, le round suivant opposait la vieille à la dernière femme à avoir un enfant unique. Si on faisait les comptes, il restait, la Courageuse et ses deux gamines, une mère et son gamin, laquelle venait de triompher de sa comparse en allant chercher son cerveau en suivant le nerf optique, la vieille, et cette femme. Soit, sept survivants.

Les yeux rivés dans ceux de Calamity, la plus jeune des deux femmes s'opposa à ses pratiques et à sa façon de faire. Jade manifesta sa colère devant le comportement ouvertement pacifique des deux femmes, qui faisaient en fait preuve d'un courage sans faille, hurlant à la face des Chiens Pendus leur amour pour l'humanité et leur valeur, et le tout en deux phrases ponctuées d'un silence méprisant pour ces raiders sans foi ni loi. C'étaient sans nul doute les deux plus braves femmes de tout le petit bled, les seules dignes devant la mort. Mais ça, ce n'était pas une bonne femme comme Calamity qui allait y donner du crédit, loin de là. Non, pour la raideuse, il s'agissait ni plus ni moins d'un affront – presque personnelle étant donné que Calamity à tendance à se sentir visée pour un rien et que la pouffiasse l'avait regardé droit dans les yeux – et elle comptait bien le régler dans le sang et les tripes s'il le fallait. Elle se leva, alors que d'autres raiders, à l'instar de Jade, huèrent les deux non combattantes.

« J'en ai rien à carrer de votre savoir vivres mesdames ! Vous devez vous battre, c'est la règle.  »

Elle était trop calme, c'était bizarre. Après tant de moments excitants, les deux gonzesses jetaient un froid sur le centre du village. Il appartenait à Calamity, en bonne maitresse de cérémonie, de rétablir les festivités pour que cette soirée soit contée des lustres durant dans la communauté des Chiens Pendus. Certes, c'était quelque peu prétentieux, quand on s'arrêtait deux minutes sur les chances de survie d'un groupe aussi disparate. Afin que l'ambiance ne retombe pas, la patronne se jucha sur des caisses, prenant de la hauteur, et tel un gourou alpaguant ses fidèles, elle leva les mains au ciel, en gueulant alentours :

« Que ceux qui veulent un combat hurle !  » Évidemment, les hurlements approbateurs se succédèrent pendant une bonne minute, et dès que les voix retombèrent un petit peu, la calamité de Dog City en remettait une couche, stimulant le côté bestiale des raiders : « J'ai rien entendu !  » Laissant une nouvelle fois la clameur populaire se déchainer, la brunette tourna son regard vers les captives au centre de l'arène, qui restaient droites malgré les cris de la foule. « Mesdames, mes hommes demandent du sang ! » Ces derniers, Jade comprise, firent écho à sa requête. « Alors battez-vous pour vos vies, espèce de connasses mal baisées ! Lâchez- moi deux chiens sur ses salopes !  »

D'ailleurs, en parlant de chien, elle se demandait bien ce que foutait Mad Dog. Elle ne l'avait pas vu de la journée. Elle savait qu'il était dans le coin, mais de là à savoir ce qu'il faisait, il y avait un monde. La jeune femme le laissait toujours faire ce qu'il voulait, et quand elle avait besoin de lui, un petit sifflement et il se radinait au bout de quelques minutes. Quand elle voyageait seule par contre, il ne la quittait pas. A croire qu'il n'aimait pas tellement la présence des autres chiens et de leur propriétaire. Quoiqu'il en soit, deux raiders lâchèrent bien volontiers leurs molosses sur les deux donzelles au centre de l'arène. N'allaient-elles rien faire ? Se laisseraient-elles manger – pour ne pas dire déchiqueter – comme-ça sans opposer la moindre résistance ?

Spoiler:

Les chiens se précipitèrent dans l'arène, excités par les cris de la foule et l'ambiance sanglante de la soirée. Il n'y avait que deux cibles. Les deux femmes, en voyant arriver les chiens décidèrent quand même de se défendre. Peut être que la perspective de finir dans la gueule d'un de ces molosses avait suffit à les faire réfléchir un petit peu. Armées de leur couteau, les deux femmes se mirent dos à dos sous les conseils de la vieille qui avait plus d'expérience des Terres Dévastées et de leurs dangers que la plus jeune. Les chiens s'arrêtèrent devant leur proie. Ils étaient perplexes. Pourquoi elles ne fuyaient pas ? Il y avait moins de plaisir à combattre en face. C'était plus jouissif pour un animal, surtout un prédateur, de fondre sur sa proie pendant qu'elle essayait de s'enfuir en dégageant des hormones de peur excitantes. Frustré, un des raiders jeta un caillou à son chien en lui gueulant d'attaquer. L'animal reçu le caillou sur l'arrière train et tourna la tête en sursautant quittant sa cible des yeux un instant. Cette dernière n'en demanda pas plus, et se jetant, s'agissant de la jeune, plus svelte et souple que son ancêtre, elle planta son couteau dans le crâne du chien. Malheureusement, elle n'avait pas assez de force, et la lame râpa sur l'os et elle lui échappa des mains. Le chien lâcha un couinement digne d'un hurlement – c'est qu'il venait de perdre un lambeau de peau sur le haut de la tête digne d'un découanage de brahmine – et attrapa le bras de la malheureuse. Donnant des coups de têtes de droite et de gauche, il finit par démettre l'épaule de la jeune femme, laquelle perdit l'équilibre quand l'articulation se déboita. Elle chuta au sol et le chien lâcha son bras pour la mordre au flanc, lui broyant une bonne partie du ventre et de ce qu'il contenait. Dans un réflexe primaire de survie, la jeune femme qui venait de chuter près de son couteau, s'en empara et le planta dans le flanc du chien. La chance voulue qu'elle passa entre les côtes et que la lame toucha les poumons.

Pour la vieille, le combat fut assez rapide. Le chien revint à la charge après un premier bon. Mamie l'esquiva en faisant un petit pas de côté, tout comme Calamity l'aurait fait, et dans le même temps, elle zébra le flanc du chien avec sa lame. Plutôt dextre et pleine d'expérience, l'ancêtre s'en sortait plutôt bien. Le chien, loin de se démonter, et habitué à des blessures plus importantes qu'une entaille dans sa peau, reparti à la charge, l'écume aux babines, les yeux fous de colères. Reproduisant le même schéma, la vieille arracha un nouveau pan de peau à l'animal qui tomba un peu plus lourdement sur ses pattes. Il semblait un peu moins enclin à sauter maintenant qu'il perdait du sang. La mamie approcha alors et évitant un coup de gueule donné sans grand conviction, planta son arme dans le palais de la bête, creusant un sillon vertical de dix centimètres de large dans la tête du chien, touchant le cerveau. L'animal s'effondra, la lame fichée dans la bouche. L'autre chien tomba également à peu près au même moment. La vieille dame, qui finalement s'en était tiré tel un grand maître sage des Terres Dévastées, s'approcha de sa comparse. Les blessures étaient trop graves pour espérer un quelconque rétablissement. Sortant la lame du fourreau de chair que constituait le poitrail du chien, la dame d'un certain âge égorgea proprement la malheureuse qui agonisait sur le sol, la laissant plonger dans un sommeil infini dénué de souffrance. Le silence c'était fait dans l'assemblée. Les raiders venaient de perdre deux chiens contre ses deux salopes. Contre toute attente, la mamie se releva dignement, et se tourna vers la chef de la petite congrégation de Chiens Pendus.

« Tu as perdu ce soir, reine des chiennes. » Et d'un geste circulaire, après une inspiration lente et profonde, la sexagénaire se trancha la gorge elle même. Elle tomba sur ses genoux alors que le sang quittait son corps à grands bouillons, et elle s'éteignit, les yeux dans les yeux de la raideuse qui restait impassible. Mamie venait de plomber l'ambiance.

Calamity se leva la mine dégoutée et cracha en direction de la suicidée. Puis elle tourna ses petits yeux rétrécis par la colère vers les raiders.

« Les survivantes, balançaient les sur la route. Un couteau pour les cinq, qu'au moins une arrive à Jerricho. »

Elle tourna les talons pour se diriger vers une maisonnée. Celle là ferait l'affaire pour la nuit.

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'Jugement du hasard' :


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#3 'Jugement du hasard' :


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#4 'Jugement du hasard' :


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#5 'Jugement du hasard' :

Calamity décida de ne pas laisser la bonne humeur retomber puisqu'elle commença à provoquer les raiders pour qu'ils se mettent à hurler, chose qu'ils firent sans hésiter. Jax de son côté se contenta de reculer légèrement histoire de ne pas apparaître comme un cheveu sur la soupe en refusant de se joindre aux réjouissances. Il était de mauvaise humeur et de toute manière il ne ferait que s'attirer des emmerdes en restant aux côtés de Jade. Cette dernière était bien trop prise par le combat pour remarquer la disparation de son binôme et le combat s'enchaîna très rapidement. Seuls les bruits arrivaient aux oreilles du trentenaire qui comprit assez rapidement que les deux femmes avaient décidé de ne pas se laisser bouffer sans rien dire. Dans un sens, c'était bien qu'elles refusent de se battre : ça offrirait un peu de variété ce soir-là. Après quelques instants de lutte, une voix s'éleva finalement. Celle de la vieille qui n'hésita pas à provoquer Calamity et lorsque Jax se rapprocha de la barrière de fortune, il vit simplement le cadavre de la femme allongée sur le sol, la gorge tranchée. En voilà une qui avait décidé d'emmerder la patronne jusqu'au bout. Elle l'avait bien arnaquée en lui refusant ce qu'elle attendait de ce combat. Finalement, il y avait peut-être quelques survivants capables d'être encore humains en ce bas monde. Dommage qu'ils crevaient souvent plus rapidement que les autres.

Alors que la chef s'éloignait en direction de l'un des maisonnettes, elle chargea ses hommes de s'occuper du reste du boulot. Soit. La plupart étant davantage intéressés par les quelques paris qui s'étaient faits pendant les combats, Jax accompagné d'un autre type qui n'avait pas de fric sur lui, s'occupèrent des survivantes. La plupart étaient trop blessées pour arriver en vie jusqu'à Jericho, mais peu importait, il suffisait d'une seule. Ramassant au passage un couteau suffisamment bien aiguisé pour servir d'arme, le raider attrapa les deux gamines pour les pousser en avant et elles marchèrent vers le désert, rapidement imitées par leurs collègues. Après quelques instants, le groupe s'arrêta et Jax exposa les faits.

« On va vous filer un couteau, vous allez vous rendre à Jericho pour prévenir les Régulateurs que c'est ce qui arrive lorsqu'on s'en prend à Molson. »
« Mais on ne connaît pas de Molson ! » Jax tourna la tête vers la mère qui avait parlé.
« Si, le petit vieux, il était en affaires avec lui. »
« Je n'arrive pas à y croire... »
« Alors va lui demander si tu veux. » Sauf qu'il était mort. « Démerdez-vous pour qu'une arrive sur place, sinon on fera flamber tout ce qu'il y a ici. De toute manière, c'est pour vous que vous faites ça, sinon vous allez surtout crever dans ce désert. » Il regarda la gamine la plus blessée. « Vu comme tu pisses le sang, tu vas certainement attirer tous les prédateurs du coin. Tu ferais mieux de partir seule de ton côté. »
« Non ! On reste ensemble ! »
« Comme vous voulez. Mais les gentils, ça crève plus rapidement que les connards. »

La femme lui jeta un regard hostile avant de tendre la main et Jax y déposa le couteau, se demandant si elle allait oser l'attaquer. Mais non. Elles se contentèrent de s'éloigner en claudiquant pour la plupart, prenant la direction de Jericho. La nuit allait être longue ! Pendant que Calamity était occupée à dormir, peut-être en bonne compagnie, Jax se rendit auprès du feu que les autres raiders avaient allumé. Jade était introuvable, mais son binôme ne s'en plaignit pas, la nuit allait être suffisamment chiante pour qu'il ne se ramasse pas l'autre emmerdeuse sur le dos !

Lancer de dés #1 :
RÉUSSITE : La nuit se passe sans encombres.
ÉCHEC : Ils se font attaquer (voir PNJ en extérieur).

Lancer de dés #3 : (Si réussite au lancer #1)
RÉUSSITE : Les Régulateurs débarquent au petit matin.
ÉCHEC : Les Régulateurs ne viennent pas.

S'ils avaient su qu'il suffisait d'attendre ici pour tomber sur les Régulateurs, peut-être qu'ils ne se seraient pas emmerdé à essayer de trouver qui était le plus apte à survivre ! Alors que la majorité des raiders étaient en train de dormir ou de se droguer un petit coup, quelques bruits étranges se firent entendre. Les molosses se redressèrent en grondant, signe que quelque chose approchait. Jax se redressa et se pencha pour attraper son arme juste au moment où un balle percutait l'endroit où se trouvait sa tête quelques fractions de secondes plus tôt. Bordel ! Il l'avait échappé bel sur ce coup-là ! Le tir fut suffisant pour réveiller une partie des Chiens Pendus qui commencèrent à s'abriter derrière ce qui était à portée de main. Le trentenaire fit de même, essayant de localiser les assaillants et aperçu un homme qui s'approchait de leur position. Vu sa tenue, il s'agissait apparemment des Régulateurs, mais les filles étaient parties depuis trop peu de temps pour être déjà arrivées à Jericho. Quittant son abri, le raider se dirigea finalement vers la maison où Calamity passait la nuit et après s'être fait indiquer la pièce où elle créchait, il frappa plusieurs fois à la porte sans trop se soucier de la mettre de mauvaise humeur.

« On est attaqués ! C'est les Régulateurs, mais c'est trop rapide pour que les nanas soient déjà arrivées à Jericho, c'est sûrement un hasard. »

À l'extérieur, les bruits de tir résonnaient toujours, la nuit allait vraiment être agitée.

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'PNJ en extérieur' :


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#3 'Jugement du hasard' :

La soirée était gâchée, et tout ça à cause d’une vieille peau même pas foutu de crever dignement en se battant pour sa vie. Au lieu de ça, elle s’était donnée la mort devant tout le monde, privant Calamity de la châtier pour ses blasphèmes envers sa petite personne. C’était frustrant, et ce sentiment s’accroissait au fur et à mesure que la raideuse se disait que la vieille avait fait ça pour qu’elle éprouve de la frustration. Une double peine en quelque sorte, qui permettait par la même occasion de remettre la brunette à sa place. Après cette soirée d’horreur, la conclusion humaniste de ces deux femmes laissait un goût amer dans la bouche de la Calamité, bien qu’elle ne comprenait pas vraiment pourquoi. Après tout, les faibles étaient mortes. Alors pourquoi faire la gueule ? Le sommeil ne venait pas, et ce n’était pas la clameur des raiders dans la nuit noire qui posait problème pour la jeune femme, habituée à vivre dans un bruit quasi constant depuis qu’elle était une Chien Pendu. Non, c’était cette salope de crevure ridée qui lui pourrissait sa nuit en plus de sa soirée. Calamity se redressa dans le lit qu’elle avait investi, faisant glisser les draps plus ou moins propres de son corps. Elle n’avait même pas prit le temps de se déshabiller, n’ayant quitté que ses chausses en cuir de geckos. La jeune femme, pieds nus dans la pénombre, explora rapidement l’étage où elle se trouvait. Elle dénicha la salle de bain. Une vieille baignoire à l’aspect peu ragoutant trônait dans la pièce, contre un mur, tandis qu’un lavabo siégeait sur le mur opposé, surmonté d’une glace ébréchée.

L’eau mit quelques secondes à arriver quand Calamity tourna le robinet se trouvant sur le lavabo. Elle était fraiche, mais de là à savoir si elle était irradiée... Ne s’en formalisant guère, la jeune femme s’aspergea le visage, faisant ruisseler l’onde le long de son cou et de son dos, s’insinuant sous ses vêtements. Elle soupira d’aise, avant de poser les deux mains sur le rebord du lavabo, laissant ses yeux vagabonder sur le miroir, et à travers lui, sur son propre minois. Elle ne se trouvait pas moche, là, dans la pénombre, ombre parmi les ombres. Elle resta à se regarder de la sorte cinq minutes environ, avant de soupirer, le visage placide. La jeune femme dénoua son écharpe et la colla dans le fond du lavabo pour en boucher l’évacuation. Aussitôt, le liquide transparent s’accumula dans la cuvette, empêché de sortir par le bout de tissu qui s’était rapidement imbibé d’eau. La raideuse aurait pu utiliser la baignoire, mais elles étaient rares celles qui étaient encore reliées à l’eau courante. Elle plongea son visage dans l’eau, se frottant à deux mains la peau, avant de tourner la tête sur le côté droit afin de tremper ses cheveux qu’elle frictionna avec vigueur, répétant la même opération pour le côté gauche. Sans savon ni rien, le résultat ne serait pas très probant en terme de bactérie, mais au moins, ses cheveux ne seraient plus plein de poussière, de sueur, et de Vault Tec sait quoi d’autre. Quand elle se redressa, ses yeux croisèrent son reflet dans le miroir, mais ne s’y attardèrent pas. L’onde était boueuse. Fouillant le fond de l’évier, Calamity enleva son échapper pour évacuer le contenu. Rapidement à poil, la jeune femme fit un brin de toilette sommaire. Ca faisait un bien fou. Après ce petit instant hygiénique, la trentenaire était certaine de passer une excellente nuit dans ce lit bien confortable.

Un coup de feu claqua dans le silence de la nuit. Calamity sursauta tant elle ne s’attendait pas à entendre pareil son à ce moment là. Plusieurs hypothèses passèrent dans sa petite tête. Est-ce que le flingueur fou recommençait à tirer sans pouvoir s’en empêcher ? Est-ce que un raider avait réglé son compte à un autre ? Un habitant leur avait peut être échappé et il s’était fait flinguer en se faisant la malle de nuit, espérant être plus discret ? Une attaque ? Peu probable. Et pourtant. Quelques instants après, on tambourina à la porte de sa chambre, lieu supposé où elle devait être pour la nuit. Heureusement, la salle de bain était proche. La voix de son Jaxounet retentie dans l’air frais de la nuit, prévenant Calamity qu’ils étaient entrain de se faire attaquer par des régulateurs, et que c’était beaucoup trop tôt.

« Putain, on ne peut même pas passer une soirée tranquille dans c’pays ! »

Elle en était à enfiler ses bas quand il était venu taper. Ouvrant la porte d’un quart, la jeune femme passa sa tête aux cheveux humides plaqués sur son crane, par l’entrebâillement, hélant le raider qui était de dos, à frapper contre la porte de la chambre.

« Hey ducon ! J’suis là ! J’arrive ! »

Elle cachait son corps derrière la porte pour qu’il ne puisse pas apercevoir ses courbes dénudées. La patronne, contrairement à ce qu’elle pouvait dire en temps normal, était plutôt pudique à ses heures. Ce n’était pas toujours vrai, elle devait le reconnaître. Tout dépendait de la situation et des impératifs. Elle referma la porte. Si le raider avait envie de communiquer avec elle, il n’avait qu’à le faire au travers du panneau de bois. Les coups de feu se firent plus insistant. Les raiders avaient du passer eux aussi à l’offensive. L’avantage avec un groupe comme le leur, était leur réactivité face au danger. En même temps, ils évoluaient constamment dans un monde rempli de danger en tout genre, ce qui, en dehors des phases de coma lié à la drogue ou l’alcool, les rendait méfiants et alertes au moindre danger. L’inconvénient, c’était que personne ne montait la garde, si ce n’est les chiens. La jeune femme enfila rapidement le reste de sa tenue sur sa peau encore humide. Pas grave, ça sécherait bien assez rapidement. Quant à son t-shirt blanc, il allait transparaitre avec l’eau et dévoiler son anatomie, mais la pénombre cacherait suffisamment longtemps sa silhouette pour ne pas affoler la galerie. De toute manière, elle avait d’autre considération en tête pour le moment. Elle réouvrit la porte comme une sauvage et se précipita dans sa chambre pour enfiler les bottes, qui heureusement, avec le temps, s’étaient parfaitement faites à ses pieds. Il fallait dire qu’ils avaient passés un bout de temps dedans, ses petons. Calamity empoigna son Eagle par la crosse, vérifiant en passant le nombre de munitions dans le chargeur. Suffisamment pour abattre plein de ces porcs de régul.

Elle s’apprêtait à descendre au rez-de-chaussée, quand elle se ravisa. Après tout, elle avait un bon poste de tir en étant en hauteur. Alors que dehors, le combat faisait rage, la raideuse bascula la commode contre la vitre, s’offrant un minimum de protection. Elle pointa son arme sur le premier type qu’elle vit et pressa la détente, faisant éclater la fenêtre quelques millisecondes avant de faire éclater la tête du pauvre bourg. Encore une fois, la terre sableuse de ce petit village sans histoire, pas plus tard qu’hier, allait absorber des litres de sang.

Spoiler:

Heureusement pour Calamity, les régulateurs ne virent pas l’éclat du coup du feu dans la pénombre, permettant à la jeune femme de ne pas se révéler et de continuer à pouvoir tirer de son perchoir. Seulement, les hommes de lois commençaient également à se mettre à couvert derrière les mêmes rochers qui avaient abrités les raiders quelques heures plus tôt quand ils avaient donné l’assaut sur les petites habitations. L’ironie de la chose fit sourire la raideuse. Cependant, les régulateurs, expérimentés, ne faisaient pas de cadeau aux Chiens Pendus, décimant les troupes petit à petit. Les raiders avaient été prit par surprise malgré les grognements des chiens. Ils auraient du prévoir des rondes, mais le coin avait l’air si tranquille, que personne ne prit la décision d’en instaurer. Il allait falloir trouver un moyen d’inverser la situation, et vite.

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'Jugement du hasard' :


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#3 'Jugement du hasard' :

Un éclat de voix se fit entendre lorsque la patronne pesta, mais le plus bizarre était qu'elle n'avait pas l'air d'être dans la chambre. Avant d'avoir le temps de dire quoi que ce soit, Calamity lui balança de nouveaux mots d'amour qui lui indiquèrent que Madame était en train de se refaire une beauté dans la salle d'eau. S'ils n'avaient pas été en plein milieu d'une attaque, il lui aurait certainement balancé qu'elle devrait utiliser une éponge à grattoir pour enlever la crasse qui couvrait sa peau. Mais il n'y avait pas de place pour les taquineries lorsque les Régulateurs débarquaient par surprise. N'ayant rien de plus à dire, le trentenaire la laissa se fringuer – vu qu'elle avait l'air de cacher quelque chose derrière sa porte – et il se dirigea vers la porte d'une pièce qui se trouvait du côté donnant sur le champ de bataille. Deux fenêtres permettaient d'avoir une belle vue que les raiders, mais un peu moins sur les Régulateurs. Impossible de les dénombrer pour le moment ! Jax, plus soigneux de sa patronne, releva la fenêtre pour commencer à porter assistance à ses collègues en faisant feu sur ce qui se trouvait à portée de tir. Pas grand-chose en somme.

La porte de la salle d'eau claqua, indiquant que Calamity avait terminé de se pomponner et après quelques instants, un bruit de tir l'informa qu'elle avait opté pour la même solution que lui : rester en hauteur ! Les Chiens Pendus étaient dans de sales draps – et pas à cause de la crasse de la patronne – les Régulateurs avaient un avantage certain ! Mais est-ce que leur cible était dans le tas ? Le trentenaire prit quelques instants pour essayer de distinguer des silhouettes dans l'obscurité, croisant les doigts pour que l'emmerdeur qui faisait flipper Molson soit du lot.

Lancer de dés #1 :
RÉUSSITE : Ils ne sont que six, dont leur cible.
ÉCHEC : Impossible de les dénombrer.

Lancer de dés #2 :
RÉUSSITE : Jade (et Buck) ont réussi à éviter la zone dangereuse.
ÉCHEC : Jade (et Buck) sont dans la merde.

Lancer de dés #3 :
RÉUSSITE : Seuls les raiders « secondaires » sont morts.
ÉCHEC : Les raiders expérimentés tombent aussi.

Les Régulateurs étaient suffisamment proches pour que le trentenaire puisse en compter six en totalité. L'un d'entre eux semblait correspondre à la description faite par Molson, bien qu'il ne s'agissait que de ses habits. Il n'était pas exclu que ce ne soit qu'un hasard, mais c'était plutôt encourageant ! Jax fit feu à plusieurs reprises, mais même s'il parvint à en toucher un – les cris semblaient l’indiquer – il ne le tua pas pour autant. Jurant entre ses dents, le trentenaire profita du fait que les parois de cette baraque n'étaient pas épaisses pour lancer quelques informations à la patronne. Sachant que les tirs faisaient un bruit monstre, il était peu probable que qui que ce soit entende ce qu'ils avaient à dire à moins d'être juste à côté.

« Y'en a six. Et un qui ressemble au type de Molson ! »

À elle de faire ce qu'elle voudrait de cette information ! Plusieurs raiders étaient tombés au sol dans une mare de sang, mais au soulagement de Jax, il ne s'agissait que de petites frappes sans grand intérêt. Pour la plupart c'était de nouvelles recrues qui effectuaient leur première sortie. Personne n'irait les pleurer en somme. Mais son attention fut attirée par un spectacle moins enthousiasmant : Jade se trouvait dans une zone particulièrement dangereuse. Elle s'était isolée pour dieu seul sait quelle raison et se retrouvait coincée derrière un minable petit rocher qui suffisait à peine à la dissimuler. L'un des Régulateurs l'avait prise pour cible. Elle risquait d'y passer et même si Jax pouvait la détester dans certains moments, leur accord demandait à ce qu'il lui sauve les fesses lorsqu'elle était dans cette situation-là.

« Putain, fais chier ! »

Quelle conne, pourquoi est-ce qu'elle ne pouvait pas rester au milieu avec tout le monde bordel ? Pestant encore, le raider s'éloigna de la fenêtre pour quitter la pièce dans laquelle il se trouvait et dévaler rapidement les escaliers. Son objectif ? Se rapprocher de la zone où elle était pour descendre le Régulateur qui voulait lui faire la peau. Positionnée comme elle l'était, la raideuse ne pouvait pas tirer sans se prendre une balle entre les deux yeux, il lui fallait donc de l'aide. Cela dit, c'était plus facile à dire qu'à faire. À peine eut-il mis le nez dehors que quelques balles ricochèrent à côté de lui, l'obligeant à se remettre à couvert dans la maison. Finalement, il profita d'une accalmie certainement liée au besoin de recharger pour sauter hors de la baraque et se glisser derrière un vieux bidon vide posé là pour servir de barrière pour l'arène. Finalement, heureusement qu'ils avaient fait ces combats ! Se rapprocher encore de Jade allait être compliqué, mais il fallait ce qu'il fallait !

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'Jugement du hasard' :


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#3 'Jugement du hasard' :

Spoiler:

Vraiment, Calamity désespérait de ne pas avoir d’explosifs. Il fallait qu’elle remédie à cet état de fait assez rapidement quand elle rentrerait à Dog City. Il lui fallait en acquérir par un moyen ou par un autre. Si elle avait eut une grenade, rien qu’une, elle aurait pu mettre en difficulté les régulateurs qui se promenaient en bas, entrain de faire un massacre dans les rangs des raiders des Chiens Pendus. Les enculés auraient connu le feu sacré si elle avait eut de quoi faire tout péter, mais ce n’était pas le cas, et plutôt que de se focaliser là dessus, elle essaya de se concentrer sur une solution aux problèmes actuels. Apparemment, son petit Toutou était resté lui aussi à l’étage, car elle entendit d’autres coups de feu dans la pièce voisine. Peu de temps après, sa voix passa au travers de la cloison. Il avait un bon coup d’œil ce salopard. Serait bien qu’il reste en vie. Depuis qu’il était de l’aventure, il s’était montré utile et prévoyant, des qualités plutôt rares chez les toxicos.

« Ok c’est noté, raison de plus pour ne pas les laisser s’en tirer. »

La situation était suffisamment tendue pour que la cheftaine ne la ramène pas trop à faire de l’humour à sa manière. Concentrée à l’extrême, la Calamité essayait de déterminer une stratégie pour prendre l’ascendant sur les régulateurs. Ces mecs étaient entrainés et habitués à ce genre de rixes. Les raiders avaient eux aussi de l’expérience dans le domaine, avec la discipline en moins. Il n’y avait pas de miracles. Une bande de petites frappes désorganisées n’avaient aucune chance face à des hommes suivant une stratégie mainte fois répétée. Certes, les Chiens Pendus pouvaient faire des actions d’éclat ponctuellement, agissant de façon imprévisible que même les plus fins stratèges des gentils de ce monde ne pouvaient pas prévoir, mais ça n’allait pas plus loin. Heureusement, Calamity n’avait pas prit de risques inconsidérés en emmenant avec elle que de vulgaires raiders, recrues récemment arrivées, ou débiles mentaux profonds, elle avait sélectionné des mecs qui en avaient dans le caleçon, susceptible d’opposer une résistance un peu plus élaborée aux régulateurs.

Calamity entendit son collègue jurer. Elle ne demanda pas plus de précision que ça, étant donné que c’était la guerre dans le coin, elle supposait qu’il avait failli se faire plomber. Son cerveau réfléchissait à toute vitesse. Elle ne pouvait pas se permettre de tuer tous les régulateurs sans savoir si celui qu’elle cherchait était dans le tas. Elle devait en être certaine. Elle se voyait mal revenir au camp des Chiens Pendus, à savoir le stade, avec la tête de plusieurs régulateurs, et demander à Molson d’identifier le bonhomme. Car s’il n’était pas dans le lot, elle aurait l’air bien conne, et terriblement incompétente.

« Faut essayer d’être sur que ce soit le bon. Y s’appelle Josh Davis cet enculé ! J’ai une idée... » Elle causait bien entendu à Jax, supposé être dans la pièce d’à côté. N’obtenant même pas un prémices de réponse, elle gueula de nouveau : « Hey petit Toutou, tu m’écoutes bordel ?! » Toujours pas de réponse. « Merde, qu’est-ce qui branle ce déglingué de la carafe ? L’est crevé ou quoi ? » Sincèrement, ça lui ferait bien chié de le trouver mort. Elle commençait à apprécier ses qualités opérationnelles, à défaut de bien cerner l’homme en lui même. Elle tira deux trois balles par la fenêtre, histoire de continuer à mettre la pression sur les régulateurs, puis elle se déplaça à quatre pattes dans la maison pour rejoindre la pièce que le raider venait de quitter quelques secondes auparavant.

« Putain il s’est barré l’enflure ! » Elle s’approcha alors de la fenêtre, pour observer la configuration des troupes. Elle avait une vue imprenable sur les hostilités, et plus particulièrement, sur ses hommes. Ils étaient dans la merde, et nombreux étaient ceux qui gisaient mort, baignant dans leur sang. Elle repéra rapidement l’autre connasse - quand même bien sympathique - qui était dans une situation délicate. Elle allait se faire plomber fissa dans sa position. Pas bien malin tout ça. En parlant de pas bien malin, une voix aussi puissante que reconnaissable, se fit entendre, pas loin de la position de Jade.

« Patronne ! J’suis là ! » Ce gros con de Buck qui lui faisait de grands signes, cramant sa position auprès de tout le monde, ennemi y comprit. Elle se serait volontiers mis une balle dans la tête tellement elle avait honte de lui, mais la brunette n’allait pas repeindre la pièce avec son cerveau juste pour Buck. Fallait pas pousser mémé dans les orties quand même. Au lieu de ça, elle lui répondit par un doigt d’honneur avant de lever le camp de la fenêtre pour ne pas se faire canarder. La jeune femme descendit quatre à quatre les escaliers, sachant pertinemment que son petit Toutou était parti sauver la veuve et l’orphelin, autrement dit Jade et accessoirement, Buck le débile qui se trouvait non loin d’elle. Quand elle déboula dans le hall, elle aperçut le dos du raider qui partait en direction de la position de son binôme. Putain, elle allait devoir le suivre, non pas pour sauver les fesses de Buck, qu’il aille se faire mettre celui-là, mais pour lui exposer son plan. Il était suffisamment intelligent pour le comprendre et l’aider à le mettre sur pied.

Lancer de dé #1

• Réussite : Calamity arrive à rejoindre Jax.
  
• Echec : Les tirs sont trop nourris sur sa position, elle ne peut rien faire pour le moment.
  
  Lancer de dé #2
  
• Réussite : Calamity arrive à offrir un tir de couverture que Jade, Buck, ou bien Jax peu(ven)t utiliser pour changer de place.
  
• Echec : Malgré une tentative de pilonnage sur les principales positions des régulateurs, rien ni fait, ils rendent cartouches pour cartouches.
  
  Lancer de dé #3
  
• Réussite : Josh Davis se vend et gueule après Molson pour l’inciter à se rendre.
  
• Echec : Le régulateur ne trahit pas sa présence pour le moment.

Une pause se fit dans les tirs, pause qui suffit, à l’instar de Jax quelques secondes avant elle, à ce que Calamity court comme une dératée près d’un tas de morceaux de bois disparates, assez proche de Jax qu’elle aurait pu le toucher en tendant la main vers lui. Elle dérapa sur ses pieds et s’affala contre la protection sommaire qu’offrait l’amas de rondins. Elle fit un clin d’œil au raider à trois doigts, avant de jeter un coup d’œil par un interstice afin d’évaluer la situation. Les régulateurs n’étaient pas loin d’eux. Ils avaient prit position derrière des rochers et pour certains d’entre eux, plus proche, à l’angle de la première habitation. Elle se recala contre les rondins, le dos contre, les jambes repliées contre son torse, le flingue à la verticale de sa joue.

« Hey petit Toutou, je t’ai manqué ? Ecoute avant de faire n’importe quoi. Faudrait savoir c’est l’quel Davis, la cible de Molson. T’sais ce que tu vas faire, tu vas gueuler un truc du genre : Davis ! T’auras pas ma peau, parole de Molson sale rataupe ! » Sur la phrase qu’elle avait demandé de gueuler à Jax, la Calamité avait prit une voix d’homme, forçant le trait. Elle ajouta, comme pour se justifier : « Il a tendance à la ramener comme-ça le Molson, ce ne sera pas étonnant. Pis on sera fixé. » Pas le temps d’expliquer le pourquoi du comment. « Bon avant, on va essayer de faire quelque chose pour ta petite copine ! » Et en même temps, pour Buck. « J’vais les canarder avec ça... » Elle exhiba fièrement une arme automatique qu’elle avait récupéré sur un cadavre en passant, qu’elle avait maintenu contre sa cuisse. « Genre un tir de couverture tu vois. Un peu comme y font les autres connards de l’ERGP. »

Sans attendre particulièrement de réponse, la jeune femme se redressa pour se disposer accroupie. Elle pointa l’arme automatique vers les régulateurs, qui se tenaient fort heureusement dans une zone assez restreinte. Ils n’avaient pas prit des positions éloignées, pour sans doute mieux se couvrir. Cette tactique permit cependant à Calamity d’arroser la zone avec son arme. Elle n’avait pas un chargeur avec beaucoup de capacité mais il fallait croire que ça suffisait car les régulateurs se recroquevillèrent derrière leurs arbis, cessant momentanément de tirer. En même temps, la jeune femme essayer de tirer pour toucher, donc elle visait au plus près des hommes. Mais son chargeur n’avait pas une capacité illimitée. En tout cas si Davis était là, il ne l’avait pas fait savoir...

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'Jugement du hasard' :


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#3 'Jugement du hasard' :

Un bruit bizarre derrière lui poussa Jax à tourner la tête, dissimulé derrière la barrière de fortune. Tiens, la patronne ! Il s'était plutôt attendu à ce qu'elle reste perchée là-haut – n'ayant pas vu le manège de Buck – mais ça ne serait pas de trop d'avoir quelqu'un pour le couvrir. Le trentenaire reporta son attention sur la zone où Jade se trouvait, pensant que Calamity était venue ici simplement pour trouver un angle de tir plus ouvert, mais elle le détrompa en prenant la parole. Une fois de plus, le raider se retourna vers elle alors qu'elle lui expliquait grossièrement ce qu'elle avait en tête. Attirer l'attention de Davis pour pouvoir savoir lequel canarder ? Mouais ! Ce serait aussi la meilleure idée pour qu'il serve de cible prioritaire, mais bon. D'un autre côté ils ne pouvaient pas descendre tout le monde et ne pas savoir si l'emmerdeur était du lot, les Régulateurs se ressemblaient toujours ! Soupirant légèrement, le trentenaire jeta un énième coup d’œil vers Jade qui pestait dans son coin, couchée derrière son rocher comme si elle allait pouvoir sauver ses fesses comme ça. Une chance qu'il gardait toujours un œil sur elle, sans quoi elle serait encore en train d'attendre à la fin de la nuit !

Hochant la tête pour faire savoir qu'il avait tout enregistré, Jax resta silencieux en essayant de jauger la distance qui les séparait de l'autre garce. Et c'est à ce moment qu'il se rendit compte qu'elle n'était pas totalement toute seule : non loin d'elle se tenait le « pote » à Calamity. Le type sans cervelle dont le nom lui échappait, mais qui avait l'air collé aux basques de la patronne presque en permanence. Son petit toutou. Secouant la tête d'un air blasé, le raider se demanda comment est-ce qu'ils allaient réussir à les ramener vers eux sans se faire totalement truffer de plomb. Bon ! Déjà il fallait profiter du tir de couverture offert par la chef, puis ensuite il fallait trouver un moyen de mettre les deux autres en « sécurité » sans se découvrir pour autant. La barrière derrière laquelle Calamity et Jax se trouvaient ne pouvait pas accueillir d'autres personnes, il faudrait donc changer d'endroit pour permettre à Jade, ou Buck, de quitter leur zone dangereuse.

Alors que la patronne se redressa pour faire feu en direction des Régulateurs, Jax se pencha en avant pour siffler en direction de Jade qui ne manqua pas de capter le message. Sans se faire prier, la raideuse et jeta en avant pour quitter le rocher derrière lequel elle était et courir comme une dératée en direction de la barrière. Buck avait été prévenu par un « ramène-toi », quant à savoir s'il allait capter ce que la raideuse voulait, c'était une autre affaire. Le temps que Jade se rapproche de ses deux sauveurs, Jax se décolla de la barrière pour s'éloigner de quelques pas en direction d'un abreuvoir à brahmines qui servirait de bouclier sans trop de problèmes. Il fallait croire que Calamity était douée pour faire diversion puisque la grande majorité des assaillants resta abritée derrière son abri de fortune, jusqu'à ce que le chargeur de l'arme automatique soit vide du moins. Au final, Jade avait pris la place de Jax et se trouvait à côté de Calamity, Buck était derrière le rocher qui « abritait » Jade juste avant, puis Jax se retrouvait entre les deux, derrière un abreuvoir à brahmines. Après quelques secondes de silence, comme Buck n'aurait certainement pas d'autre chance de s'en tirer indemne, le raider décida de lancer le plan de la patronne. Inspirant un bon coup, il modifia légèrement l'intonation de sa voix avant de s'adresser à Davis.

« Tu ferais mieux de lâcher l'affaire Davis ! T'auras pas ma peau ou j'm'appelle pas Molson sale rataupe ! »

Lancer de dés #1 :
RÉUSSITE : Davis se manifeste.
ÉCHEC : Davis reste silencieux.

Lancer de dés #2 :
RÉUSSITE : Les Régulateurs tirent sur Calamity et Jade.
ÉCHEC : Les Régulateurs tirent sur Jax.

Lancer de dés #3 :
RÉUSSITE : Ils ne touchent personne.
ÉCHEC : Ils touchent leur cible.

« Je ramènerai ta tête à Jericho sale raider ! »

La remarque venait du Régulateur au centre, un type avec une précision de tir impressionnante et qui ne manquait pas de courage semble-t-il, puisqu'il se redressa soudain pour tirer une rafale en direction de la position de Jax. Ce dernier avait beau s'attendre à une riposte, il n'imaginait pas qu'elle serait aussi rapide et lorsque le brûlement familier des balles se fit sentir, il pigea que, finalement, les abreuvoirs à brahmines ne faisaient pas de bons boucliers. La douleur lui arracha un râle de douleur qui ne manqua pas d'être entendu par les Régulateurs puisqu'ils s'autorisèrent quelques rires. Le silence était presque retombé, comme si la remarque balancée par Jax avait imposé à ses collègues raiders de ne plus tirer.

« Pas trop mal, ça va ? T'inquiète, bientôt tu ne sentiras plus rien ! »

Le trentenaire n'eut pas le temps de vérifier quels étaient les dégâts puisque la fusillade recommença : des tirs du côté des raiders, rapidement rendus par les Régulateurs qui semblaient avoir regagné toute leur motivation en sachant que leur cible était présente. Il n'y avait qu'à espérer que Calamity serai satisfaite de la tournure de son plan ! Jax de son côté se déplaça légèrement sur le côté pour éviter le flot d'eau qui s'écoulait de l'abreuvoir troué. Du gâchis, même si l'eau était irradiée, c'était tout de même de l'eau. Après quelques secondes, le raider se redressa finalement pour faire feu en direction des Régulateurs. Il aura tout son temps plus tard pour pouvoir se plaindre sur la manière dont les plans de sa patronne se déroulaient. S'ils étaient encore là pour en discuter du moins.

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'Jugement du hasard' :


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#3 'Jugement du hasard' :

Son petit manège à coup d’arme automatique fut plutôt efficace, suffisant pour que Jax bouge et que Jade ramène son petit cul serré près de la patronne qui se planqua derechef une fois son chargeur vide. Elle n’avait que celui-là, et ce débile de Buck se retrouvait maintenant dans la position précaire qu’occupait Jade quelques secondes auparavant. Malgré tout, il était moins en sécurité que la raideuse, bien plus fine que lui. Le rocher ne le couvrait pas beaucoup. Trois-Doigts quant à lui, s’était replié derrière un abreuvoir remplit d’eau, destiné à la base aux brahmines. Calamity jeta un oeil à Jade, avant de lui faire un accueil digne de sa petite personne.

« Alors conasse, on n’a pas trop les fesses qui claquent ? »

Calamity lui fit un sourire. Elle était persuadée qu’elle s’entendrait bien avec cette jeune femme, qui lui ressemblait mine de rien. Après c’était bien connue, les nanas n’aimaient pas qu’on empiète sur leurs plates bandes et ça pouvait partir en sucette assez rapidement. Jax profita de la situation pour passer à l’action et montrer à la terre entière ses talents de comédien. Il alpagua les régulateurs en se faisant passer pour Molson. La patronne du se mordre la joue pour ne pas éclater de rire surtout que l’abruti de Davis tomba dans le panneau et mordit à l’hameçon. Ca venait du mec au centre, si la brunette avait bien vu. Elle n’était pas sure, mais au moins elle avait la confirmation que le régulateur était bien dans le lot. Une petite victoire en soit, qu’il fallait concrétiser pour terminer la mission. Le but était donc de ne pas se faire descendre, sinon les raiders ne pourraient pas capitaliser sur le fait que Davis se trouvait là. Si le régulateur savait qu’il était entrain de se frotter aux Chiens Pendus et qui plus est, à leur patronne et quelques uns des meilleurs raiders du groupe... Au lieu de ça, il pensait se faire se trou du cul de Molson, lequel ne verserait pas une larme s’il apprenait que Calamity et sa bande n’avaient pas réussit à venir à bout du régulateur et qu’ils l’avaient payés de leur vie. Non elle ne devait pas donner ce petit plaisir à cet enculé. Elle voulait le plumer en ramenant Davis comme trophée.

Les déclarations de Jax attirèrent les tirs des régulateurs sur sa position. Ils étaient là pour lui en même temps. Un râle de douleur se fit entendre dans la nuit noire. Il fallait voir la scène. Digne d’un western. Les torches éclairaient les environs faiblement, de leur lueur vacillante. Calamity jeta un coup d’oeil à l’abreuvoir comme-ci elle espérait voir au travers si le raider s’en était sorti. Elle ne savait pas trop comment Jade allait réagir. Après tout, il était venu pour essayer de la sortir de là. Bon il fallait faire quelque chose. Buck profita de l’accalmie dans les tirs pour se ruer vers les deux femmes planquées derrière leurs abris de fortunes.

Lancer de dé #1 :

• Réussite : Buck arrive à traverser sans se faire blesser.
  
• Echec : Buck, discret comme un grizzli en rut, se fait canarder et se fait blesser.
  
  Lancer de dé #2 :
  
• Réussite : L’Iguane débarque par derrière les régulateurs et arrive à mettre trois régulateurs hors service.
  
• Echec : Voulant faire le malin, l’Iguane se pointe derrière les régulateurs en gueulant comme un Griffemort et n’arrive qu’à en blesser un grièvement avant de se faire plomber comme un malpropre.

Buck tapa un sprint en soufflant comme un buffle. Pour sur le gaillard pouvait courir vite, et quand il était lancé, rien ne l’arrêtait. Néanmoins, son imposant gabarit cumulé à son poids important, le rendirent aussi audible et visible qu’un Luminescent sauvage en pleine crise existentielle, si bien qu’il fut prit pour cible. D’un côté, Jax pouvait souffler un petit peu, les tirs ne lui étaient plus destinés. Le molosse, qui était de Denver également mais qui courrait sur deux jambes, celui-là, reçut une ou deux balles dans le buffet. Il réussit à terminer sa course vers l’abri des deux jeunes femmes, sur lesquelles il tomba plus lourdement qu’il l’aurait souhaité. Calamity poussa un cri de douleur quand le raider chauve la percuta de tout son poids, l’éjectant au passage de sa cachette pour la faire rouler dans la terre. Et dire qu’elle venait de faire un brin de toilette, le monde était plutôt injuste avec elle. Pour ne pas se faire mal plus que de raison et pour ne pas offrir une cible de premier choix pour les régulateurs, la brunette se laissa rouler, profitant de la force initiée par Buck le balourd. N’empêche quel gland ! En plus de ça, il avait ramassé du plomb dans le bide.

Heureusement pour elle, un raider avec deux crêtes sur le crâne, The Iguane quoi, débarqua par derrière les régulateurs en gueulant comme un samouraï avec ce qui semblait bien être un pistolet à plomb. Il canarda avec son arme artisanale, touchant sérieusement un régulateur à la gorge sans le tuer sur le coup. Mais son entrée en fanfaronnant l’avait instantanément grillé et les autres régulateurs en profitèrent pour le cribler de balles. Finalement, les talents cachés de ce mec se résumait à pas grand chose. Néanmoins, il offrait une diversion de premier choix pour les trois raiders qui était cloués sur place depuis toute à l’heure. Bon Calamity avait changé de position, et elle était retournée vers la maison. Buck saignait mais ça ne semblait pas être très grave. Une partie de son armure faite de bric et de broc avait permis d’arrêter en partie la balle qui n’entra pas profondément. En même temps, ce type était une force de la nature.

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'Jugement du hasard' :

Jade n'avait pas manqué d'offrir un « sourire » plus assimilable à une grimace, à sa patronne. Même si la raideuse parlait d'elle comme d'un moins que rien, il semblait que Calamity avait réussi à gagner des points auprès d'elle, même si elle devait s'en foutre comme d'une guigne. Quoi qu'il en soit, c'était à cause de cette garce que Jax se retrouvait coincé derrière son abreuvoir de merde à se demander où il avait ramassé leurs balles. Quelle idée de faire des équipements qui ne résistaient pas à des tirs bordel ! Fort heureusement, Jax n'eut pas à supporter le retour de manivelle trop longtemps puisque le pote à la chef décida de mettre la main à la pâte. Lorsque le raider le vit s'élancer, il eut quelques doutes sur ses chances de survie. Ce n'était pas franchement comparable à Jade qui se déplaçait avec un peu plus de.... subtilité ! Il récolta quelques balles qui ne semblèrent pas le ralentir outre mesure, signe que Jax avait vraiment des soucis à se faire sur sa résistance vu que lui douillait pas mal. Peut-être qu'il aurait dû s'enfiler une dose comme Jade lui avait conseillé pendant leur surveillance. Un peu bêtement, le trentenaire nota d'ailleurs que les deux bras cassés étaient isolés dans la même zone et se demanda pendant un instant si sa binôme avait des goûts bizarres en matière de mecs. Cela dit, ce genre de réflexions n'était pas vraiment adapté à la situation puisqu'il fallait profiter de chaque moment de répit pour rester en vie. Il était hors de question qu'il crève dans ce coin de merde !

En jetant un coup d’œil vers les Régulateurs, le raider constata que la patronne avait changé de coin et que son buffle se retrouvait avec Jade qui avait fait feu à plusieurs reprises en direction de leurs adversaires pour essayer de détourner l'attention qu'ils focalisaient sur son binôme. Pourvu qu'il ne les fasse pas crever tout les deux où il se serait ramassé des balles pour rien. Le moment de répit tant attendu arriva enfin lorsqu'un raider suicidaire se planta derrière les Régulateurs en criant comme un goret et fit feu. Comme il était évident qu'il allait y passer, Jax n'attendit pas longtemps avant de se redresser en occultant les élancements des balles resté logées dans sa peau, puis se dirigea vers l'abri le plus proche à savoir : la maisonnette qu'il avait quitté quelques instants plus tôt. Calamity s'était déjà positionnée là-bas et de son côté, Jade avait opté pour une position plus sécurisée après s'être assurée que le pote à la patronne n'allait pas passer l'arme à gauche pendant le combat. Arrivé à l'intérieur de la maison, le raider lâcha quelques mots à l'attention de l'autre occupante des lieux.

« Bordel, j'espère que ton Molson paie bien ! »

Assurément, il n'aimait pas se faire truffer de plomb. Délaissant la patronne, Jax s'éloigna en direction de la pièce la plus au fond qui lui offrirait aussi un bon angle de tir sur les Régulateurs. Il en restait cinq indemnes et un blessé par le raider suicidaire. S'ils pouvaient en descendre quelques-uns, peut-être que Davis essayerait de parlementer ? On savait comment les choses se passaient avec Calamity dans ces cas-là....

Lancer de dés #1 :
RÉUSSITE : Jade touche quelqu'un / Jax touche quelqu'un / Un raider touche quelqu'un.
ÉCHEC : Jade rate son tir / Jax rate son tir / Un raider rate son tir.

Lancer de dés #2 :
RÉUSSITE : Davis essaye de négocier.
ÉCHEC : Davis ne négocie pas.

Lancer de dés #3 : (Si échec an lancer #2)
RÉUSSITE : Jade est épargnée / Calamity est épargnée / Buck est épargné.
ÉCHEC : Jade est touchée / Calamity est touchée / Buck est touché.

Avec son angle de tour, Jax n'eut aucune peine à toucher un premier Régulateur qui lâcha un cri de douleur, attirant l'attention de Jade sur lui et elle aussi parvint à faire mouche. L'homme tomba au sol sans que le raider ne sache s'il était mort ou non. Un autre aider, un survivant, réussit à blesser l'un des assaillants au bras, mais sans que ce soit extrêmement grave pour autant. Ils étaient donc encore à quatre Régulateurs en état, dont un légèrement blessé, contre tous les raiders qui restaient. Pas trop mal finalement ! Mais ce n'était pas pour autant que Davis avait l'intention de laisser tomber l'attaque puisqu'il commença à gueuler des avertissements à un prétendu Molson.

« T'es qu'une raclure Molson, sort de ton trou et viens te battre comme un homme ! »

Quelle bonne idée ! Histoire de se faire encore plus canarder ! Davis n'avait qu'à sortir de son trou à lui, Jax n'était pas décidé à l'imiter. Quoi qu'il en soit, les Régulateurs ripostèrent rapidement, faisant feu en direction de Jax et Buck qui se trouvaient face à eux. Buck semblait être une cible de choix puisqu'il récolta une nouvelle balle, peut-être qu'il ferait bien de devenir collectionneur de projectiles des Régulateurs ? Jade quant à elle parvint à esquiver le tir en se plaquant au sol au moment où les détonations se faisaient entendre. Pestant malgré lui, Jax s'apprêtait à interpeller la patronne pour savoir ce qu'ils allaient devoir faire lorsque de nouveaux coups de feu se firent entendre. Le raider se décala sur le côté et les balles brisèrent la fenêtre pour aller se ficher dans le mur en face tandis que les bruits se répétaient dans les pièces d'à côté. Est-ce que la patronne avait eu autant de chance que lui ?

« Toujours en vie ? »

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'Jugement du hasard' :


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#3 'Jugement du hasard' :