Ils avaient été chargés de chercher des pièces pour entretenir les robots de la Confrérie. L'équipe dont faisait partie Alice était habituée à ce type de sortie et c'était donc la routine, aucune raison particulière de s'inquiéter ! Le groupe habituel s'était rapidement formé et comme à chaque sortie, la jeune femme était allée se coller aux basques de son cousin – un Chevalier – pour assurer sa sécurité. C'était plutôt ironique lorsque vous saviez quelle était la réputation de la jeune femme, elle risquait plus de lui porter la poisse que de le sauver réellement, mais dans l'esprit de la jeune femme, c'était une preuve d'amour familial, rien de plus ! Le chemin jusqu'à l'usine qui abritait jadis les chaînes de montage des robots jadis utilisés par quasiment tous les Américains, avait été très rapide. Aucun raider croisé sur la route, juste quelques marchands accompagnés de leur brahmines, mais qui s'étaient contentés de les saluer de loin. Le bâtiment en lui-même leur était familier puisque les membres de la Confrérie y passaient de temps en temps – et parfois rencontraient des prospecteurs. Avant d'entrer, ils avaient donc déjà décidé de ce qu'ils allaient faire une fois à l'intérieur. Ce serait deux autres Chevaliers, accompagnés du Paladin et du médecin du groupe, qui partiraient pour chercher les pièces dont ils avaient besoin. De leur côté, Heath, le cousin d'Alice, puis cette dernière s'occuperaient de contrôler les environs. Il était toujours bon de s'assurer que rien n'avait été gravement dégradé depuis leur dernière visite : cela indiquerait peut-être qu'il était désormais risqué de venir s'aventurer ici.

Une fois entrés dans le hall, le groupe se sépara donc et le duo resta un peu sur place le temps que les autres s'éloignent. Tournant la tête vers ce qui avait jadis été des toilettes, Heath secoua la tête en râlant, comme toujours.

« Ce que ça schlingue ces trucs. »
« On change de pièce alors. »
« Ça pue quand même. »

Soupirant, la jeune femme s'éloigna vers la porte précédemment empruntée par un visiteur des lieux, bien qu'elle l’ignorait alors. Ils commencèrent à sécuriser les environs jusqu'à ce que des bruits sourds ne leur parviennent, les guidant jusqu'à un homme qui leur tournait le dos et semblait très occupé à détruire ce qui restait d'un Protectron. Ou plutôt de le forcer pour récupérer des pièces. En possédait-il un ? Alice avait du mal à imaginer qu'il puisse s'agir d'un prospecteur vu la tenue très voyante qu'il arborait. Malheureusement pour l'homme, avant que la jeune femme ne puisse prendre la parole pour signaler leur présence, son cousin s'approcha de lui dans son dos et glissa son arme dans sa nuque pour le dissuader de faire le moindre geste. Les hommes ! Bien qu'étant une combattante, la Chevalière exécrait la violence et elle se porta aussitôt à la hauteur de son binôme pour attraper le canon de son arme et la détourner.

« Arrête avec ça, si un coup part acci..... »

Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase que, sous le coup de la surprise, Heath appuya sur la détente de son arme à énergie qui fit feu et dégomma une tête de Protectron posée non loin de là, frôlant de près l'homme qu'il venait juste de mettre en joue bien évidemment !

« Putain, mais t'es complètement tarée ! Combien de fois j't'ai dit de pas jouer à ça avec moi ? »

Se faire disputer comme une gamine devant un inconnu, il y avait mieux pour faire bonne impression ! Machinalement, la jeune femme baissa la tête comme si elle avait été prise en faute et Heath se détourna d'elle, relevant son arme pour pointer l'inconnu à la veste écarlate, reculant d'un pas pour éviter une nouvelle intervention de sa cousine. Cet homme devait les prendre pour de véritables fous furieux ! Deux personnes aux visages dissimulés par des casques et portant d'épaisses armures, il n'y avait pas énormément d’explications : des tarés de la Confrérie ! À son grand dam, Alice avait appris que son groupe était loin d'être apprécié à sa juste valeur – ou du moins à celui qu'elle lui accordait – et cet homme pouvait bien mal réagir à leur prise de connaissance. Décidée à effacer la bêtise qu'elle venait de faire, la jeune femme tourna la tête vers l'inconnu. Son fusil de précision était toujours baissé, signe qu'elle ne comptait pas s'en servir, puis elle s'adressa à lui d'une voix amicale.

« Navrée pour l'entrée en matière, mon cousin est un peu trop expéditif. »
« Pas la peine de t'excuser, je regrette juste de l'avoir raté. »
« Arrête avec ça. » Trop aimable ! Elle secoua la tête, ou plutôt le casque. « Nous sommes des Chevaliers de la Confrérie de l'Acier, nous étions en train de sécuriser la zone pour y trouver des pièces. Je peux vous demander ce que vous faites ici ? Vous cherchez des pièces de rechange pour votre robot ? »
« Il pillait plutôt. »

Tout comme eux en regardant ça de plus près, mais aller faire comprendre ça à un homme comme Heath, il était aussi têtu qu'Alice était naïve – et ce n'était pas peu dire !

Lorsque l'inconnu lui déclara qu'il ne croisait pas souvent des personnes en armures assistées, Alice fut contrainte d'avouer que sa précision était un peu stupide et surtout inutile. Il n'y avait pas énormément de personnes capables de porter de telles armures, même s'ils en possédaient une, ce n'était pas pour autant qu'ils arriveraient à les utiliser ! Elle esquissa un sourire désolé, même si l'homme ne pouvait pas le voir étant donné que son masque camouflait l'intégralité de ses traits. En tous les cas, l'étranger semblait avoir été un peu chamboulé par ce tir raté – ou plutôt réussi vu qu'il avait raté sa cible initiale fort heureusement – et elle le comprenait parfaitement. Malheureusement pour lui, si l'homme espérait obtenir des excuses d'Heath, il se confrontait à un véritable mur ! Le Chevalier était aussi peu compatissant et empathique qu'un super mutant devait l'être ! Le soupir que le concerné lâcha exprimait clairement son refus et il ne se donna même pas la peine de répondre à une question aussi « stupide ». Quoi qu'il en soit, cet individu avait réellement l'air de penser qu'ils pouvaient discuter tranquillement sans forcément avoir besoin d'armes, chose qu'Alice approuvait plutôt deux fois qu'une.

« Désolée, il est un peu à cran, mais nous n'allons pas vous tirer dessus ne vous inquiétez pas. »
« Tu vaux pas la peine que j'appuie sur cette gâchette. Mais un coup de crosse ça passe aussi bien. » Tournant la tête du côté de son cousin, la jeune femme rétorqua d'un ton agacé.
« Arrête, tu vas l'effrayer ! » Elle avait l'air de parler d'un lapin ou d'un chiot égaré. « Nous venons uniquement chercher des pièces et non tuer quelqu'un. Ne plaisante pas avec ça, ce n'est pas drôle. »
« Rien n'est jamais drôle avec toi. »

Ils avaient presque l'air d'un vieux couple, mais pour Alice c'était son quotidien. Quoique, non ! Cette fois-ci elle répliquait à son cousin alors qu'à l'accoutumée, elle laissait Heath se moquer d'elle autant qu'il en avait l'envie. Mais une chose était certaine : Alice ne comptait pas laisser son binôme s'en prendre à un type sans raison. Nul doute que si cet homme était une jolie fille, il aurait trouvé grâce aux yeux du trentenaire. Les hommes, tous les mêmes ! Un joli minois et ils n'avaient plus la moindre lucidité ! Une chance qu'il n'y en ait pas dans le coin.

En tous les cas, conformément à ce que la Chevalière pensait cet homme n'était pas ici pour piller, mais bien pour chercher des choses à revendre. La différence était mince, mais Alice en voyait une entre ramasser des affaires dans un bâtiment abandonné et s'attaquer à des convois pour voler des survivants. C'était ce qui différenciait les raiders des habitants normaux aux yeux de la demoiselle. Mais c'était sans compter la mauvaise fois d'Heath qui avait décidé qu'il n'aimerait pas ce type – certainement à cause de sa jolie gueule, les hommes étaient aussi très jaloux semblait-il ! La réplique ne se fit pas attendre.

« La Confrérie ne pille pas, nous utilisons ces matériaux pour le bien d'une communauté, toi tu pilles et tu revends pour ton profit personnel. Me compare pas à toi. »
« Ce n'est pas un pilleur, c'est un récupérateur. Les pilleurs c'est les raiders et s'il avait quelque chose à se reprocher il n'y attaquerait, tu le sais bien. »
« Il en a pas eu le temps c'est tout, arrête de voir tout le monde comme des habitants modèles bordel. »

Nouveau soupir du cousin qui perdait déjà patience. Quel pessimiste ! Alice tourna la tête vers l'homme qui arborait une expression plutôt encourageante. Il n'avait pas la tête d'un raider – mais quelle tête avaient-ils ? – et il avait l'air sympathique. Pour Alice c'était une raison suffisante pour lui faire confiance, même si Heath allait certainement pester si elle continuait à bavarder avec lui. De toute manière il râlait toujours, alors une fois de plus ou de moins.... Ce ne fut que lorsque l'étranger leur suggéra de retirer leurs casques que la jeune femme se rendit compte qu'elle l'avait toujours. Pourquoi pas après tout ? Il n'y avait apparemment aucun danger ici. Hochant la tête elle changeait déjà son fusil de précision de main.

« Oui c'est vrai. Désolée, l'habitude de le garder en mission. »
« Le retire pas bordel ! On a pas sécurisé tout l'endroit, si ça se trouve c'est un piège. »
« Tu seras là pour me protéger comme ça ! »

Le soupir agacé d'Heath montra qu'il ne comptait pas ôter le sien et encore moins assurer les arrières de sa cousine ! Celle-ci leva la main pour ouvrir les fermetures qui maintenaient son casque attaqué au reste de son armure, puis elle le retira avec un peu de difficulté. Ce fut un réel soulagement de sentir de l'air plus frais sur son visage et elle offrit aussitôt un sourire un peu benêt à l'étranger.

« Voilà ! Je suis le Chevalier Alice, lui c'est le Chevalier Heath. Je suis tireuse d'élite pour la Confrérie. »
« Ça va, tu veux pas lui filer ta carte pendant que t'y es ? » Elle soupira.
« Vous avez bien un nom ? Ou un surnom ? Vous venez de Jericho ? Je ne vous ai jamais croisé je crois. » Elle n'avait jamais mis les pieds là-bas cela dit. « Vous cherchiez quelque chose de particulier dans l'usine ? Il y a souvent des prospecteurs mal intentionnés ici vous savez, ce n'est pas très prudent de vous promener seul, surtout.... » Elle le regarda de haut en bas. « Surtout avec cette tenue. »

Ce n'était pas une critique, juste une constatation !

Heath n'avait rien répliqué à la remarque de l'étranger à propos de la légitimité qu'ils avaient à être présents ici, mais Alice savait bien qu'il n'avait pas – du tout – apprécié ce qu'il avait osé lui dire. Avec un léger soupir, elle nota qu'il risquait certainement de vouloir lui faire payer ce qu'il avait eu l'audace de dire, décidément les hommes.... Fort heureusement l'inconnu se présenta avant de répondre à ses nombreuses questions et d'avouer qu'il était davantage un nomade qu'un habitant d'une communauté des environs. Elle afficha une légère grimace comme si l'idée d'imaginer une telle vie la refoulait clairement et c'était un peu le cas. Le bunker Maxson était sa maison et la jeune femme n'imaginait pas une seule seconde de ne pas avoir d'endroit où rentrer le soir. C'était une forme de liberté dans un sens, mais c'était aussi très triste. Du moins c'était ce qu'elle pensait. Les yeux de la Chevalière se posèrent sur la cigarette que le prénommé Jake fumait. Il n'y avait qu'à espérer que cela n'attire pas quelques animaux à l'odorat délicat. Cela dit, ce qu'il déclara à propos de la Confrérie ne manqua pas de la faire rire légèrement.

« Oh, nous commerçons. Il y a plusieurs prospecteurs qui viennent nous vendre des technologies, mais disons que nous sommes un peu méfiants. Je suis certain qu'un homme comme vous doit savoir que les environs ne sont pas très sûrs. Nous avons des familles à protéger. » Il y avait des enfants et même parfois des femmes enceintes au bunker, une bonne raison pour se montrer particulièrement méfiants. « Vous pourrez toujours nous rendre visite un de ces jours. »

Bien que la première impression ne devait pas être la meilleure. Mais Alice avait aussi eu de mauvaises expériences avec les habitants des terres dévastées et ce n'était pas pour autant qu'elle se montrait méfiante à l'égard des étrangers – au contraire. Quoi qu'il en soit, apparemment Jake n'était pas venu ici les mains dans les poches, il savait ce qu'il y avait d'intéressant à trouver et il fallait avouer que cela impressionna agréablement la jeune femme. Bien trop de prospecteurs y allaient au petit bonheur la chance, pour une fois que les choses étaient différentes, ce n'était pas un mal. Le visage de la Chevalière se marqua finalement d'une expression de réflexion alors qu'il parlait de devoir ouvrir des portes verrouillées.

« On pourrait vous aider et partager ce qu'on trouvera si vous voulez. » Alice n'avait pas de problèmes à l'idée de partager. « Nous ne sommes pas seuls, nous avons notre supérieur, un Paladin, ainsi que plusieurs autres Chevaliers qui sont allés chercher les pièces dont nous avons besoin. Nous on devait sécuriser la zone. »
« Et exterminer les vermines. »
« Heath, arrête s'il te plaît. » Elle secoua la tête devant l'hostilité plus qu'évidente que son cousin avait pour cet homme. « C'est étonnant de savoir que vous êtes au courant de pareilles choses. Habituellement les prospecteurs sont plutôt du genre à avancer au hasard en espérant tomber sur un bon filon. Si vous saviez combien de leurs corps on a retrouvé par le passé ! » Son ton était navré alors qu'elle concluait. « On est habitués à explorer ce genre de bâtiments, je suis certaine que nous pourrions vous êtes d'une grande aide. Vous pouvez me faire confiance vous savez. »

Elle parlait avec franchise et semblait apparemment désireuse d'être crue. Il semblait d'ailleurs que Jake avait des priorités particulièrement... étranges ! Lorsqu'il déclara avoir du « Calvin Klein » Alice le dévisagea en se demandant s'il s'agissait d'un survivant de Jericho ou Dog City. Jake sembla flairer l'incompréhension de la brune puisqu'il lui conseilla de laisser tomber avant d'enchaîner avec quelques avertissements et précisions. Ils avaient l'air d'avoir trouvé un terrain d'entente et avant qu'Heath ne puisse répondre à la « provocation » du prospecteur, la Chevalière s'interposa.

« Nous n'avons pas l'intention de vous interdire de récupérer des pièces, vous l'avez dit vous-mêmes : elles appartiennent à tout le monde. Je m'en voudrais si vous deviez avoir des ennuis à cause de nous, vous étiez là avant après tout. » Elle s'approcha de lui et posa une main – gantée de métal – qui se voulait rassurante, sur son épaule. « Je vous l'ai dit, vous pouvez me faire confiance. »
« C'est nouveau ça, on s'associe avec des fouineurs ? » Alice se retourna vers son cousin, l'air agacée.
« Arrête avec ça, si tu ne veux pas nous accompagner, retourne avec les autres, moi je vais l'aider. » Heath lâcha un soupir, mais sans répondre, elle tourna donc la tête vers Jake. « Vous venez ? » Elle passa devant lui, avança de quelques pas avant de s'arrêter et se retourner vers lui. « L'odeur de votre cigarette risque d'attirer les créatures qui pourraient s'abriter ici. Et c'est mauvais pour la santé, le tabac avilit l'homme, vous ne devriez pas en consommer. »

Un discours anti-tabac après une guerre nucléaire, oui c'était encore possible ! La jeune femme se détourna finalement de Jake pour se diriger vers une autre porte située non loin de là, c'était une zone qu'ils n'avaient encore jamais véritablement explorée pour de nombreuses raisons, notamment celle qu'ils n'avaient aucune raison de le faire ! Leur Paladin allait certainement râler s'il apprenait qu'ils n'avaient pas suivi les ordres avec autant de sérieux qu'ils le faisaient habituellement, mais au pire des cas ils pourraient toujours prétendre qu'ils avaient entendu des bruits. Dans le dos de Jake, Heath avait déjà armé son arme et semblait attendre l'occasion idéale pour se débarrasser du problème gênant. Oserait-il en arriver là ? Alice n'en avait aucune idée, mais il n'aimait pas du tout ce prospecteur et c'était une raison suffisante pour s'inquiéter. Décidant de sécuriser Jake sas pour autant insulter son cousin, la jeune femme l'interpella.

« Vous pouvez venir vers moi Jake ? Vous avez déjà une idée de la zone où nous pourrions trouver ces choses ? »

C’était une des premières missions qui m’emmenait, ma nouvelle équipe et moi, dans les terres dévastées du Colorado. J’étais déjà sortie du bunker de l’oncle Maxson avec mes précédents équipiers, malheureusement décédés en mission pour la Confrérie. Enfin pas tous, mais pour la plupart. J’espérais maintenant que le scénario ne se reproduirait pas trop souvent, même si j’avais eu écho de précédents chez d’autres équipes. Nous étions là dans le but de ramasser des pièces et trouver diverses technologies qui pourraient bien servir la cause du Chapitre. En même temps, il était rare de voir une escouade d’hommes et de femmes en acier, se promener dans un autre but que de rechercher d’anciennes technologies – la chasse aux super-mutants mis à part. Bref, quoiqu’il en soit, le décor défilait, opacifié par les lunettes protectrices intégrées dans le casque de mon armure. Je préférai nettement avoir la trombine à l’air, mais par mesure de sécurité, j’estimais qu’il valait mieux garder mon cerveau à l’abri d’une balle ou autre joyeuseté de ce genre. Une fois que nous étions arrivés au complexe, le groupe se scinda en plusieurs sous-sections. Heath et Alice furent de ceux affectés au ratissage du complexe pour le sécuriser. De mon côté, je suivais le groupe principal, chargé lui de collecter tout ce qui était encore bon à prendre et suffisamment avancé technologiquement pour que ça vaille le coup de dépenser de l’énergie pour le transporter jusqu’au bunker. L’endroit était calme, mais comme bien souvent dans les terres dévastées, calme ne voulait pas dire sur. Nous étions tous sur le qui-vive, prêt à user de nos armes pour nous défendre.

J’étais occupée à observer une imposante turbine sur une machine toute aussi colossale, me demandant bien de quoi il pouvait s’agir, et l’utilité de pareille fabrication, quand une détonation lointaine se fit entendre. Instinctivement, les armes se levèrent à l’unisson. J’alignais une porte dans la mire de mon glock à plasma cherchant une cible potentielle, ou une quelconque menace.

« Y a rien ici. »

Tout le monde y alla de son petit commentaire pour indiquer qu’il n’y avait rien à signaler. Je baissais mon arme, le souffle cours. Je n’étais pas tellement stressée, habituée aux explorations en milieu fermé comme ça, mais ça n’empêchait pas mon cœur de cogner dans ma poitrine. Toute façon, il fallait un afflux de sang plus important pour oxygéner les muscles au cas où une attaque nous était tombée dessus et qu’il avait fallu réagir rapidement. Le paladin braqua les « yeux » de son armure sur moi, avant de m’enjoindre d’aller voir :

« Doc’, va jeter un coup d’œil voir si tout va bien. » Je voyais plusieurs raisons tactiques au fait qu’il m’envoie. Déjà, j’étais médecin, et qui disait coup de feu, disait peut être blessé. Certes, il n’y avait eu qu’un coup de feu. Etait-ce parce qu’il n’y avait qu’un ennemi et qu’il était mort, ou était-ce parce que plusieurs ennemis leur étaient tombés sur le coin de nez et qu’un seul coup de feu était parti avant qu’ils ne soient pleinement submergés par leurs opposants ? Après, il y avait quelques points noirs au fait qu’il m’envoie moi. Je n’avais qu’une arme de poing, purement défensive, et un poing assisté, guère plus offensif. D’un côté, ça me faisait du barda en moins à déplacer, et donc, foncièrement moins de bruit. Mais bon, avec cette casserole sur le dos, on allait quand même m’entendre arriver assez aisément, surtout dans ce silence quasi religieux qui régnait dans cette usine désaffectée il y a plus de 200 années maintenant. M’enfin, je ne pouvais pas refuser un ordre, m’étant toujours pliée aux volontés de mes supérieurs, tant qu’ils restaient intègres.

« Ok je vais voir. » Je n’étais pas la reine de l’orientation, mais en revenant sur mes pas, armes de nouveau prête à servir, suivant les murs et les angles avec mon point de mire, je pouvais remonter vers l’endroit où le groupe s’était séparé et prendre le chemin de mes deux équipiers. Depuis que j’avais entendu cette foutue chanson à la radio, je n’arrivais pas à me défaire de l’air qui trottait dans ma tête, lancinant, et c’est avec un certain agacement que je me surpris à fredonner les paroles de la mélodie.


S’il y avait un bruit suspect, je n’allais pas l’entendre en chantant de la sorte. J’arpentais des couloirs sombres, à la décoration très sommaire – du moins ce qu’il pouvait en rester, c’est à dire pas grand chose – où une multitude de câbles serpentaient ici et là sur les murs, servant par le passé à alimenter le complexe en énergie, ou à relier des endroits espacés de l’usine, comme je pouvais rapidement le constater en croisant plusieurs interphones à moitié rongés par la rouille. Il y avait même par endroit, au niveau du sol défoncé, des petites plantes vertes qui poussaient. L’armure que je portais était dès plus agréable, mais quelque peu bruyante. Le filtre du casque m’empêcha de sentir l’odeur de cigarette, et heureusement car je la trouvais abjecte, mais j’étais persuadée d’être dans la bonne direction, étant donné que des voix me parvenais faiblement. Il ne me fallu pas longtemps pour repérer un bonhomme avec un manteau rouge assez détonant dans ce contexte sombre et froid. De toute évidence, il m’avait entendu arriver, et ce n’était pas étonnant au regard du brouhaha que faisait l’acier en mouvement. Je le mettais également en joue. Il avait un flingue, et je ne savais pas s’il était hostile ou non.

L’impact psychologique devait être grand, aussi, je restais à le toiser l’espace d’un instant. Ne pas parler pouvait ajouter une composante non verbale stressante pour l’individu, se demandant à qu’elle sauce il allait être mangé. Mais si ça pouvait être vrai dans un sens, ça l’était aussi dans l’autre. J’apercevais enfin derrière l’individu, les deux armures typiques de la Confrérie. Surement Alice et Heath. La Bigote avait même enlevé son casque. Le niveau de menace descendit d’un cran dans ma tête en voyant Alice nue tête. Je ne baissais pas mon arme pour autant, soucieuse d’avoir une confirmation avant. Finalement, je me décidais à parler, la voix légèrement déformée par le casque qui couvrait mon chef :

« Est-ce que tout va bien ici ? Alice, Heath ? Nous avons entendu un coup de feu. »

J’ignorais volontairement l’individu en face de moi. Pas la peine de s’adresser directement à lui, je ne le connaissais pas. Les présentations pouvaient attendre. J’étais en territoire hostile, un brin stressée quand même.

« Nous sommes installés dans un bunker sécurisé, les marchands ne peuvent pas y entrer comme ils veulent, mais nous commerçons assez souvent. Il y a même certains habitués qui ont fini par se lier d'amitié avec certains d'entre nous. Et vous savez, nous ne sommes pas des tueurs, nous n'usons de nos armes qu'en cas d'extrême nécessité. Je vous en parlerai plus au moment de nous quitter. »

Inutile de s'étendre sur ce point pour le moment, même si c'était malheureux à dire il se pouvait qu'ils soient séparés ou que l'un d'entre eux y passe et ils auraient perdu beaucoup de temps à essayer d’expliquer des choses qui, finalement, ne leur serviraient pas. Quoi qu'il en soit, après ce bref intermède, la jeune femme se contenta d'écouter ce que lui racontait le jeune homme – il devait avoir à peu près son âge – sentant bien que le silence de son cousin n'était pas une bonne chose. Lorsqu'il se taisait c'était souvent pour dire ou faire quelque chose de particulièrement désagréable ensuite ! La tireuse d'élite se contentait donc de hocher la tête en esquissant de temps en temps un sourire aux paroles d'un Jake qui semblait au moins aussi bavard qu'elle. Tant mieux, au moins le silence d'Heath ne lui pèserait-il pas trop sur la conscience !

Alice n'avait pas vu la provocation de Jake qui s'amusait à éteindre sa cigarette sur le plastron de l'autre Chevalier qui hésita, l'espace d'un instant, à faire feu une seconde fois. Une chose était certaine, il n'avait pas apprécié la provocation et pourrait bien finir par décider de passer outre les requêtes de sa cousine de laisser ce crétin en vie. Un accident était si vite arrivé ! Quoi qu'il en soit, lorsque Jake revint vers elle pour qu'elle lui désigne les pièces qui l'intéressaient, il déclara ne pas en avoir vu ici parce qu'il s'agissait certainement du must en la matière. Sans aucun doute. Les membres de la Confrérie ne savaient pas fabriquer les armures assistées et ils se débrouillaient donc simplement pour les entretenir au mieux, sans pour autant en comprendre parfaitement le fonctionnement. La jeune femme resta silencieuse jusqu'à ce que l'homme à la veste rouge ne leur demande pour quelle raison est-ce qu'ils avaient besoin de ces pièces. Elle prit quelques secondes pour réfléchir avant de répondre.

« C'est assez varié, pour l'entretien des armures assistées notamment, pour les armes à énergie et aussi pour d'autres.... »
« Ça va, tu vas pas tout lui raconter quand même. » Le ton était rogue et contrarié.
« Il n'est pas spécialiste en réparation il l'a dit. Tu as peur de quoi ? Qu'il débarque au bunker pour tout voler ? »
« Il n'approchera pas de toute manière. » Elle soupira, levant les yeux au ciel.
« Tu me fatigues ! » Tournant la tête vers Jake elle ajouta quelques mots. « Si vous aviez été une jolie fille avec des formes avantageuses, il se serait proposé pour vous servir de guide. »

La remarque ne fut apparemment pas du goût du premier concerné, mais la jeune femme s'en moquait éperdument. De toute manière il y avait fort à parier qu'il avait compris tout seul qu'il avait affaire à un type qui ne pouvait pas le blairer. En tous les cas, ils étaient prêts à quitter la zone, du moins jusqu'à ce que le bruit familier d'une armure assistée ne se fasse entendre non loin de là et qu'Alice tourne la tête vers la porte pour repérer un membre de leur équipe. Cette fois-ci Jake ne se laissa pas avoir puisqu'il pointa son arme vers le Chevalier – il ne s'agissait pas du Paladin – qui se révéla être Erin au son de sa voix. Aussitôt la tireuse d'élite se porta à la hauteur de Jake pour poser une fois de plus sa main sur son épaule.

« C'est une membre de notre équipe, pas d'inquiétudes. » Son regard se porta vers le médecin. « Tout va bien ! Nous sommes tombés sur Jake. » Elle désigna l'homme à ses côtés d'un geste de la tête. « Et un coup est parti accidentellement, mais pas de blessé, pas de danger, tout va bien ! C'est le Paladin qui t'a envoyée ? »
« J'ai juste raté mon coup. »

Précision d'Heath qui avait apparemment décidé qu'il regrettait de ne pas avoir tué ce type, même par accident. Alice refusait bien évidemment de penser que son cousin était capable de tuer quelqu'un de sang froid, sauf qu'il n'était pas vraiment un exemple de maîtrise de soi. Il était plutôt à sang chaud et sous le coup d'une impulsion, les choses dérapaient rapidement. Son arme toujours à la main, Alice tourna la tête vers la porte située sur le mur opposé et où se trouvaient normalement le must des technologies de cet endroit.

« Jake est un prospecteur, on avait décidé de l'aider à explorer un peu cette zone. Il peut y avoir pas mal de pièces intéressantes, surtout pour l'Ordre du Bouclier je pense. Tu viens avec nous ? On ne sera pas de trop pour éviter de mauvaises surprises. » Elle soupira légèrement. « Et pour calmer les ardeurs de certains. »

Son regard se dirigea vers Heath. Même si Erin était nouvelle dans l'équipe, elle avait certainement dû cerner le Chevalier et comprendre de quel bois il était fait ! Après ces quelques mots, la jeune femme s'éloigna finalement du groupe pour se diriger vers la fameuse porte, indiquant clairement qu'elle était prête à y aller.

Je visais son épaule, un peu au dessus de son membre le plus en avant des deux, afin de tirer dans une zone qui ne risquerait pas de le tuer, mais plutôt de le neutraliser. L’angle était parfait entre mon œil, la mire du glock, et la partie du corps que je pointais. Il suffisait que je presse la détente pour le neutraliser. Certes, je risquais de prendre un tir en retour, mais j’avais l’avantage d’être en acier. Alice se manifesta rapidement, calmant le jeu, et le jeune homme rengaina son arme avant de me saluer poliment, peu après les questions inévitables d’Alice, qui ne perdait pas de sa tchatche même en opération. Au bout d’une seconde qui sembla durer une éternité, du moins pour moi, j’abaissais mon arme également. Je faisais confiance aux membres de mon équipe, quant à cet individu, j’allais m’en méfier pour le moment. Après tout, je n’avais pas côtoyé une myriade de personnes différentes depuis ma tendre enfance, à part les hommes et femmes d’acier. Il aurait été blessé, je l’aurai surement trouvé plus intéressant tout en étant moins méfiante. Je soupirais, laissant le stress s’évacuer dans cette expiration lente et profonde.

« Ok ok. Erin Ashworth, enchantée. » Rien ne m’empêchait d’être toute aussi polie que lui – surtout que c’était habituellement plutôt rare depuis deux cents ans - et j’accompagnais ma petite réponse par une petite inclinaison de la tête. Hors de question que mon couvre chef me quitte pour le moment. Pas dans un bâtiment comme-ça. J’avançais vers eux en prenant soin de répondre dans la foulée à Alice, histoire de justifier ma présence : « Oui, il s’inquiétait d’avoir entendu un coup de feu. Je venais m’assurer que tout allait bien. » J’approchais de Heath pour lui tapoter sur le plastron, provoquant un ignoble bruit métallique : « J’aurai peut être du contrôler tes yeux alors. » Je le taquinais, comme tout bon soldat l’aurait fait. Les boutades et l’humour avaient le don de renforcer la cohésion de groupe. « Maintenant que je suis là, je vais rester avec vous, je pense que les autres n’auront pas besoin de moi dans l’immédiat. »

Après tout, il s’agissait d’une mission d’exploration. Rien à voir avec une mission où le but était de tuer ou de déloger des personnes d’un endroit pour se l’approprier. Pour le moment, la Confrérie venait chercher des babioles technologiques afin de compléter le stock tout en cultivant l’espoir de tomber sur LE truc. Nous n’étions cependant pas à l’abri d’une mauvaise rencontre. Je n’étais pas claustrophobe, mais je me retrouvais engoncée dans une armure, à l’intérieur d’un bâtiment. J’avais plus l’habitude d’être au grand air, et je me sentais un peu à l’étroite dans cet environnement. Je mettais de côté mes états d’âmes, pour suivre le groupe, fermant la marche. Comme Heath m’avait dit lors de notre rencontre au bunker, Alice familiarisait avec les gens assez facilement. Elle semblait comme dans un poisson dans l’eau, et je me doutais, au regard de l’attitude d’Heath, qu’elle était à l’origine de la présence du prospecteur, ce qui n’avait pas tellement l’air d’enchanté le Chevalier Ours. Je n’avais pas envie de prendre position pour l’un ou pour l’autre, du coup je préférais ne rien dire pour l’instant, me contentant de suivre et d’observer, l’oreille aux aguets. Quoiqu’il en soit, je n’avais pas besoin des conseils de prudence du jeune homme pour me montrer particulièrement méfiante vis-à-vis de mon environnement.
Pour ma part, je n’avais pas rangé mon arme, la laissant toujours dans ma main histoire de l’avoir rapidement entre mes petits doigts. C’était des fractions de secondes de gagnées en cas d’agression. Nous nous engouffrâmes donc dans un couloir à moitié effondré, le prospecteur en tête. Nous passions tout juste à certains endroits, jouant des épaules par moment. Ce coté-ci de la structure du bâtiment semblait avoir morflé un peu plus que le coin d’où je venais. La petite troupe que nous composions débarqua dans une salle un peu plus vaste, garnie d’étagères rouillées qui n’étaient manifestement plus à leur place initiale. C’était le bordel en somme. Les traces de fluide corporel qui m’acculaient le sol n’étaient pas récentes. Une bonne chose de mon point de vue. Une porte métallique fermée attendait là, d’être ouverte. Le prospecteur fouilla un petit peu afin de trouver le bouton, qu’il actionna. Un grondement sinistre annonça l’enclenchement du mécanisme très certainement rouillé lui aussi. La porte grinça et se déplaça avant de se bloquer à mi-chemin de l’ouverture totale. Soit le mécanisme était mort pour de bon, soit quelque chose obstruait le passage de l’autre côté.

Je prenais l’initiative de jeter un coup d’oeil par l’interstice avant d’essayer de pousser la porte.

Lancer de dé #1

• Réussite : Personne derrière la porte, rien à signaler.
  
• Echec : Rencontre de ... décidé par le dé PNJ en bâtiment.
  
  Lancer de dé de PNJ en Bâtiment si Echec au dé du hasard.

Je n'apercevais rien de spécial dans cette nouvelle pièce qui s'ouvrait à nous. Je le signalais donc au reste de la petite troupe. « RAS là dedans. ». En rentrant le ventre, ce qui était bien entendu une façon de parler quand on était en armure, on pouvait passer par l'ouverture de la porte. Bien entendu, nous autres de la confrérie allions certainement rayer nos belles carcasses, mais elles étaient avant tout des objets utilitaires, et par conséquent, l'esthétique était secondaire. Rien ne nous empêchait de les rafistoler ensuite de toute manière. La pièce suivante était plus grande que la réserve. Il s'agissait d'une salle de contrôle, une immense vitre intacte laissant voir qu'ils étaient dans une pièce en hauteur, dominant une chaine de montage robotisée, depuis longtemps à l'arrêt. La pièce en elle même était déserte, divers écrans de contrôle, des chaises renversées, quelques armoires, tels des fantômes, hantaient les lieux. Néanmoins, les différentes traces dans la poussière indiquaient clairement qu'elle avait eut de la visite dernièrement. D'ailleurs, une porte latérale située sur la droite donnait sur un escalier en acier descendant probablement dans l'immense pièce qu'ils apercevaient par la vitre. L'interrupteur de ce côté-ci était cassé, ce qui expliquait sans doute que la porte fut restée close. Un unique terminal trônait là, allumé...

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'PNJ en bâtiment' :

Il semblait que Jake était particulièrement doué pour se mettre les filles dans la poche, Alice ne s'incluait pas dans le lot, mais c'était un trait commun aux hommes. Heath n'allait d'ailleurs certainement pas apprécier de voir ce gars s'amuser à lancer des petits compliments à Erin alors qu'elle n'était pas pour lui déplaire, mais la petite plaisanterie de la médecin sembla tout de même détendre l'atmosphère. Enfin à peine. Super, ils allaient avoir droit à une rivalité encore plus active. Soupirant légèrement, elle préféra donc se concentrer sur son analyse du terrain et finit par emboîter le pas à Jake. Habituellement elle aurait laissé passer Heath en premier, mais vu qu'il semblait prêt à descendre le jeune prospecteur dès qu'il en avait l'occasion, il était préférable de placer quelqu'un entre eux. Se déplaçant sans grande difficulté, Alice constata rapidement que le chemin allait être plus ardu que prévu en raison de leurs armures imposantes. Une chance qu'ils soient habitués à les porter ! Jetant un coup d’œil en arrière, la tireuse d'élite constata qu'Heath était directement derrière elle et qu'Erin fermait la marche. Il ne restait qu'à espérer que les choses se passent bien pour eux !

Alice apprécia toutefois que leur compagnon du moment dégage un peu le chemin pour leur faciliter la tâche. Son fusil de précision à la main, elle laissa son regard se promener sur les environs pour essayer de voir comment les choses se présentaient. Des traces de sang séché, c'était mauvais signe, mais vu qu'il datait visiblement de plusieurs semaines, voire mois, c'était quantité négligeable. Mais pas rassurant il est vrai. Elle grimaça légèrement en songeant à la personne qui avait dû se faire blesser ici, puis leva les yeux vers la porte métallique qui les empêchaient de progresser. Heath était déjà en train de contrôler les environs lorsque Jake mit la main sur l'interrupteur qui leur permis de déclencher l'ouverture de l'huis. Erin leur signala qu'il n'y avait rien et ils purent donc se lancer. Il fallait passer sous la porte comme celle-ci n'était pas totalement ouverte et Alice regretta brièvement de ne pas être en tenue civile, ce qu'elle pouvait détester cette trouille de rester coincée dans sa boîte de conserve ! Finalement, tout le petit groupe se retrouva de l'autre côté et ils constatèrent qu'ils se trouvaient dans une salle qui donnait vue sur une chaîne de montage semblable à celle qu'ils venaient de quitter. L'endroit était bien évidemment désert et rien ne semblait indiquer qu'il y avait quelque chose d'intéressant si ce n'était l'absence de poussière à certains endroits. Après cette brève analyse, la jeune femme se tourna vers ses collègues.

« Espérons que ce soit quelqu'un d'aimable qui est venu ici récemment. » Même si c'était peu probable. S'approchant du terminal, elle reprit. « Quelqu'un s'y connaît un peu en électronique ? J'ai déjà vu Sanders pirater des ordinateurs, mais je n'ai jamais essayé. »

Elle faisait référence au spécialiste en électronique de leur unité. Dommage qu'il ne soit pas avec eux ! Comme il semblait que personne n'était vraiment plus qualifié qu'elle, la jeune femme approcha sa main des touches avant de reculer à nouveau, jetant un coup d’œil sur les affaires posées autour d'eux. Il fallait un mot de passe pour entrer dans le système et ils n'avaient que quatre chances. Mieux valait tabler sur quelque chose qui pouvait intéresser les anciens employés de cet endroit ! Après avoir repéré quelques photos, Alice commença à taper un premier mot.

Lancer de dés #1 :
RÉUSSITE : Alice trouve le mot de passe.
ÉCHEC : Alice ne trouve rien.

Lancer de dés #2 : (Si réussite au lancer #1)
RÉUSSITE : La porte s'ouvre.
ÉCHEC : La porte refuse de s'ouvrir.

Lancer de dés #3 : (Si réussite au lancer #2)
RÉUSSITE : Ils ne rencontrent personne.
ÉCHEC : Ils rencontrent quelqu'un (voir lancer de dés en bâtiment).

Un premier bip lui indiqua qu'elle s'était trompée. Légère grimace. Alice hésita une fraction de seconde avant d'opter pour un autre mot qui, cette fois-ci, sonna juste. Un léger déclic indiqua que la validation venait d'être faite et qu'elle avait accès au système de l'ordinateur. Comme quoi, finalement, il n'y avait pas besoin de compétences particulières pour réussir à ouvrir une porte, juste d'un bon coup de chance ! Enjouée elle roucoulait presque en annonçant la nouvelle.

« J'y arrive ! J'ouvre la porte, tenez-vous prêts ! »

Elle enfonça la touche « Entrée » après avoir sélectionné l'option qui demandait l'ouverture de la porte et un nouveau bruit leur indiqua que l'ordre avait été accepté. Le temps qu'Alice se détourne du terminal, la porte s'était ouverte et les choses se compliquèrent. Un bruit étrange se fit entendre, comme quelque chose qui tombait sur le sol et l'huis fut brutalement repoussée sur le côté pour laisser apparaître une personne armée qui les visait.

« Attention ! »

Heath n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit que l'homme faisait déjà feu et Alice regretta stupidement de ne pas avoir songé à remettre son casque.

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#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'Jugement du hasard' :


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#3 'Jugement du hasard' :


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#4 'PNJ en bâtiment' :

Erin Ashworth, c'était donc bien une nouvelle dame qui se joignait à la joyeuse compagnie. Oh, elle n'avait pour l'instant de joyeuse que le nom bien que Jake essayait d'égayer la journée par quelques boutades et son attitude naturellement excentrique. Ca ne prenait guère avec ces guerriers aux armures bien huilées, ils avaient même moins d'humour que les raiders qui essayaient habituellement de plumer Jake. Il se rappelait d'un malade qui après avoir repéré la caravane du trentenaire l'avait poursuivis armé d'une petite cuillère. Au début, Jake avait détalé vu la détermination du bonhomme, avant de découvrir l'arme du type. La légende veut qu'un tueur à la petite cuillère sévissait dans Denver à cette époque et qu'il arrachait les yeux de voyageurs assoupis à l'aide de son terrifiant outil. Jake avait en tout cas mis fin à un bien étrange mythe urbain ce jour là, et l'idiot avait nourris Nicole deux jours durant. Oui, parfois, quand les moyens manquaient, l'humanité de Jake était laissée de côté...

Ou alors il avait déliré, sous Jet et divers alcools, et un autre marchand de passage, attiré par les gémissements d'agonie du dépravé l'avait ramené à Jericho. Non, ça c'était une autre fois... Dans les méandres de la mémoire de Jake, tout s'entremêlait, se ruait contre les parois de son crâne, remuait dans son cervelet agité. Des souvenirs trop anciens se mélangeaient facilement et perdaient tout sens, toute logique. Germait en lui des contes fantasmagoriques et des théories futuristes. Tellement futuristes que seul lui semblait leur donner de la crédibilité. En tout cas c'était l'impression qu'il avait.

Son esprit finit par mettre de l'ordre dans un flot de pensées trop emmêlées pour lui servir dans l'instant, et il s'appuya contre le mur près de la porte bloquée, observant les Chevaliers qui avaient visiblement décidés de prendre le devant cette fois. Il ne regrettait vraiment pas de se balader en vêtement légers, en les voyant jouer les contorsionnistes dans des grincements horribles. Le bruit du métal qui crisse, des plaques d'acier coulissant les unes contre les autres étaient particulièrement désagréable, si bien que Jake dû penser à autre chose pour ne pas avoir mal au crâne.

Une fois que les deux jeunes femmes furent de l'autre côté, Jake adressa un regard à Heath et lui fit un signe de tête pour qu'il passe. Trahissant un manque de confiance dans le prospecteur, l'homme hésita un instant avant de se lancer, sous l'oeil attentif du marchand qui se contenta d'hocher la tête en soupirant doucement. Ce type n'avait pas encore compris que la coopération était certainement une des rares raisons - avec les abris atomiques bien sur, et la ténacité des mauvaises herbes telles que l'humanité - qui avait fait survivre leur espèce.
Il fut donc le dernier à franchir la porte, avec moins de difficulté que ses prédécesseurs mais non sans pousser un petit soupir dans l'effort. Jake jeta un regard qui fit rapidement le tour de la pièce et ne trouva rien d'intéressant à récupérer en premier lieu. Puis, avant qu'il ne remarque le terminal, Alice s'affairait à déverrouiller la porte. Jake avait toujours son arme à la main et sifflotait paisiblement, satisfait de la réussite de la chevalerie qu'il s'était trouvé. Ils allaient vraiment être utiles ! Une belle efficacité. Le groupe qu'ils avaient formés étaient prometteurs, bien que Jake soupçonna Heath de trouver le prospecteur un tantinet inutile, il saurait se montrer décisif en temps voulu.

Et une nouvelle fois, son cul fit un appel d'air, prenant une bonne dose d'oxygène avant de se fermer avec vigueur. Instinctivement, Jake se pencha en avant quand le coup de feu partit, avant de se redresser, et de braquer son arme sur l'agresseur. Dans ce genre de situation il n'y avait pas le temps de réfléchir et il appuya vigoureusement sur la gachette de son arme, et les coups de feu qui retentirent furent bientôt suivis par le bruit d'armes lasers. Jake ne savait pas si le coup du feu du raider avait touché quelqu'un, mais il louait déjà sa chance qu'il n'ait pas été touché, au vue de sa faible protection. Le fait qu'il s'était tenu en retrait jusqu'ici avait joué en sa faveur.

Les deux premières balles de Jake trouèrent le torse du camé qui bascula en arrière avant que les tirs de la Confrérie n'achève définitivement le bougre. Jake, l'arme toujours en joue s'avança vers la porte, la passant méthodiquement. Ce genre de types étaient rarement, très rarement seuls, croyez-en l'expérience d'une cible mouvante, d'un attire connard. La porte donnait sur une passerelle en fer qui dominait elle aussi la chaine de montage et dessinait un réseau de chemins d'acier au-dessus de cette dernière, tous les chemins rejoignant un escalier de fer permettant de descendre. Il cru voir une lame luire en contrebas avant qu'un coup ne le surprenne dans les côtes, lui arrachant un cri de terreur et de douleur à la fois. Il avait par mégarde et naïveté penser que l'autre côté de la passerelle donnait sur le mur, à côté de la salle d'où il venait, mais la passerelle se prolongeait sur cinquante centimètre avant qu'un mur ne se dresse, laissant largement de quoi se planquer à une ordure. Échappant son arme, Jake fit volte-face tandis qu'il esquivait de justesse un nouveau coup qu'un raider armé d'une planche de bois lui adressait. L'homme se jeta sur lui, comme s'il savait que si il ne se rapprochait pas de sa cible dès maintenant, les trois autres armureries sur pattes le descendraient sans mal. Au corps à corps, difficile de ne pas faire de dommages collatéraux. Malheureusement pour le loup, le petit chaperon rouge était remonté aujourd'hui. Attrapant la planche de ses deux mains, Jake l'arracha de la prise du tox et la balança par-dessus la passerelle, ignorant alors que d'autres raiders venaient à la rencontre de tout ce beau monde, empruntant l'escalier. Collant une droite au type au visage crasseux et aux yeux illuminés par une substance prodigieuse, il encaissa un coup dans le torse sans broncher. Pas question de perdre son temps avec celui-là, et d'autres dans le dos. Repoussant ardemment le raider, il gratifia sa joue d'une grande gifle avant de l'attraper par le col et de profiter de son élan pour le précipiter par-dessus la rambarde de la passerelle, le laissant chuter avec vacarme vers la chaine de montage.

Ce fut de l'acier qui tâta ensuite la peau de Jake. Heureusement, pas celui d'une balle, mais celle d'une armure assistée. Il fut légèrement poussé en arrière tandis que ses camarades étaient visiblement désireux de prendre les choses en main. Profitant de cette couverture temporaire que représentaient l'imposante ossature de métal devant lui, Jake se mit en quête de son arme et mit enfin la main sur son pistolet, le ramassant en grinçant des dents. Le raider lui avait sans aucun doute fêlé une ou deux côtes et la douleur qui avait été momentanément chassée par l'adrénaline du combat lui donnait maintenant la nausée. Putain de journée. Gardant de sa contenance malgré tout, il se redressa et remit son arme en joue après avoir vérifié le chargeur, précédent les tireurs d'élites de la Confrérie qui exerçaient leurs talents.

[Désolé si mon action est un peu grosbill je ne savais pas s'il me fallait l'aval du MJ pour le combat, et j'ai du mal à doser les combats, je ferais mieux la prochaine fois, promis !   ]

Je préférais laisser quelqu'un de plus expérimenté que moi dans le domaine informatique se charger de ce terminal allumé. A essayer, je risquais tout simplement de le bloquer en composant des codes aléatoires. A part pour consulter, modifier, créer, ou compléter des dossiers médicaux, et bien que la Confrérie dans sa grande sagesse, utilisait des appareils technologiques de pointes – dans le contexte actuel – je n'étais pas une adepte des outils informatiques. Alice se chargea de l'opération piratage. Non seulement, elle se dévouait pour le faire, mais en plus de ça, elle réussissait en deux coups seulement à l'ouvrir. Impressionnant. Elle était décidément pleine de ressource cette petite. J'affectais de lui faire un sourire, tout en me souvenant que le casque que je portais anéantissait toute communication non verbale par le biais de mon faciès. Tant pis, je me contentais donc de lever le pouce en guise de félicitations. L'ordinateur semblait permettre de manœuvrer la porte latérale donnant sur une passerelle, laquelle donnait sur un escalier qui emmenait directement dans la salle en contrebas. Alice pressa quelques touches et le mécanisme permettant de faire coulisser le vantail.

Cette dernière n'avait pas finie de coulisser qu'elle fut plaquée violemment sur le côté permettant ainsi à un individu armé de faire irruption dans la pièce, avec la ferme intention d'en découdre comme l'indiqua la première volée de balles tirée à la va-vite en guise de préambule meurtrier. Le prospecteur fut le plus rapide à répliquer à l'intrusion, et il abattit le type de deux balles dans le torse. S'en était fini pour lui surtout quand nos armes l'achevèrent sans concession. Pour ma part, je m'étais planquée sur le côté, la pièce n'offrant pas beaucoup de zone à couvert. C'était une attaque inattendue, mais j'étais consciente que ce genre de chose allait arriver tôt ou tard. Ces immenses usines étaient que trop rarement déserte. Je jetais un coup d'œil du côté d'Alice, espérant qu'elle n'avait pas été blessée par les tirs, surtout que cette sotte n'avait plus son casque sur la binette. Dans le même laps de temps, le prospecteur, répondant au nom de Jake, s'engouffra par la porte d'où venait le bonhomme qui avait attenté à nos vies. De là où je me trouvais, je pouvais voir la scène par la vitre de contrôle. Je ne pouvais pas prendre le risque de tirer au travers de la fenêtre sans risque de toucher notre accompagnateur de la journée. J'assistais donc impuissante au combat au corps à corps. Je ne pouvais pas m'exposer en première ligne, les règles d'engagement de la Confrérie le stipulaient. Néanmoins, l'homme se d'emmerda pas trop mal, et il réussit à balancer le raider par dessus la rambarde, l'envoyant quelques mètres plus bas s'écraser. Pas sur qu'il meurt sur le coup, ce serait lent et douloureux.

Je suspectais qu'ils n'étaient pas que deux, et je laissais donc passer Heath et Alice devant, lesquels poussèrent le jeune homme qui avait salement prit un coup dans les côtes. Je suivais le mouvement, avant de m'arrêter à sa hauteur, posant ma main armurée sur son arme qu'il redressait en ligne de mire afin de se défendre contre le reste de la troupe de raiders.

« Arrêtes tes conneries, si tu tires, je t'explique pas la tronche que tu vas faire quand l'onde va se propager vers tes côtés si elles sont cassées.  »

Je faisais suffisamment confiance à ma consœur et à mon confrère pour se dépatouiller. J'irai les aider, certes, mais pas avant d'avoir ausculté brièvement le catcheur. Je défaisais mon casque rapidement, dévoilant ma trombine en sueur au prospecteur. Je sais, c'était prendre des risques, mais je ne pouvais pas faire mon travail sans regarder en face mon patient, fut-ce-t-il de cinq minutes. Posant le couvre chef sur le sol métallique, j'en profitais pour suggérer de faire quelques pas en arrière pour se positionner dans la pièce au terminal. Histoire de ne pas ramasser une balle par en dessous et d'être moins exposé. Qu'il accepte ou non m'importait peu. J'espérais simplement que Heath et Alice s'en sortaient. Je posais ma main au niveau de ses côtes. Pas le temps de faire un examen plus poussé. J'appuyais à différent endroit, remontant les côtes une à une du côté où il avait ramassé un coup de planche.

« Dis moi quand ça fait trop mal. Et est-ce que tu arrives à respirer normalement ou ça fait mal ? » Il fallait juste espérer qu'il ne s'était pas fait cassé une côtes susceptibles de perforer un organe proche, tel un poumon, ce qui serait pour le moins emmerdant, surtout pour lui.

Si à première vu la douleur était supportable, je le laisserai tranquille, remettant mon casque par la même occasion. Plus vite je serai de retour auprès de mes coéquipiers, meilleures seraient nos chances de vaincre. Non pas que j'excellais en situation de combat, mais il valait mieux avoir trois armes qui tirent, plutôt que deux. Néanmoins, je ne doutais pas des capacités d'Alice à faire mouche à chaque cartouches cramées.

La riposte des prospecteurs ne fut pas longue à arriver, l'idiot qui s'était positionné en première ligne se récolta quelques balles dans le torse et fut rapidement achevé par les deux autres Chevaliers, épargnant à Alice le besoin d'utiliser ses balles. Mais ils n'en avaient pas terminé et lorsque la tireuse d'élite vit Jake s'approcher de la porte, elle songea à lui déconseiller de jouer les éclaireurs. Mieux valait que l'un d'entre eux s'en charge et vu qu'Erin devait rester en état, pour les soigner, puis qu'Alice tirait à distance, c'était Heath qui était le plus qualifié. Mais avant que la jeune femme ne puisse dire quoi que ce soit, un nouvel assaillant fit son apparition, s'approchant dangereusement de Jake et lui expédiant plusieurs coups qui allaient certainement l'handicaper pour un petit moment. La trentenaire avait eu de la chance, elle n'avait pas été touchée durant le bref instant où l'autre tireur avait pu jouer de la gâchette et cela lui permettait donc de s'inquiéter pour les autres sans se soucier d'elle. Alice arma son fusil de précision, prête à faire feu, mais les mouvements des deux hommes étaient trop anarchiques pour qu'elle puisse tirer sans prendre le risque de toucher Jake. Le malheureux ne devait compter que sur lui et fort heureusement, il parvint finalement à envoyer son partenaire de danse par-dessus la rambarde et celui-ci alla s'écraser quelques mètres plus bas.

Sans attendre plus longtemps, Alice – accompagnée de son cousin – s'approcha de la zone pour s'interposer entre le prospecteur et les raiders qui arrivaient ensuite. Erin s'occupa du blessé et la tireuse d'élite lui faisait largement confiance, elle ne se soucia donc que de son boulot du moment : descendre les types qui s'amenaient vers eux. Visant la tête comme à chaque fois, la jeune femme essayait de n'utiliser qu'une balle par adversaire. C'était à la fois pour économiser les munitions, mais aussi pour éviter de les laisser souffrir pendant des heures. Même si c'était des raiders, ils ne méritaient tout de même pas de subir un traitement pareil ! Quelques éclats de voix arrivèrent de la salle d'à côté alors qu'Erin s'occupait de leur nouvel ami, mais le duo de tireurs était suffisamment occupé pour ne pas se soucier de ce qui se passait là-bas. Les squatteurs de l'usine avaient visiblement compris qu'ils avaient affaire à plus forts – et résistants – qu'eux puisqu'ils firent finalement demi-tour pour s'éclipser par une porte située non loin de là, à l'étage du dessous. Nul doute qu'ils allaient revenir à la charge d'ici quelques temps, mais pour le moment le groupe était tranquille. Baissant son arme, Alice se retourna vers les deux autres.

« Tout va bien ? Pas de blessé ? »

Elle interrogea Erin du regard avant d'entendre des gémissements non loin de là. Se détournant, la demoiselle jeta un coup d’œil par-dessus la rambarde et constata que les raider poussé par Jake était tombé sur une espèce de poutrelle en métal qui avait dû lui abîmer très sévèrement la colonne vertébrale. Sans perdre de temps, la tireuse d'élite quitta son perchoir pour dévaler les escaliers et rejoindre l'homme qui semblait souffrir affreusement. S'approchant de lui, elle effleura son bras.

« Vous pouvez parler ? »

La seule réponse fut un nouveau râle qui semblait indiquer que la réponse était négative. Malheureusement pour eux. Tournant la tête vers le reste du groupe qui avait dû la rejoindre, la jeune femme hésita un bref instant. Dans un sens cet homme pouvait avoir beaucoup d'informations en sa possession, mais d'un autre côté, il souffrait clairement et la position de son corps indiquait qu'il avait pas mal de choses de cassées. Il n'y survivrait pas, donc autant l'achever directement.

« Je crois qu'on devrait abréger ses souffrances et continuer la visite. Ils sont partis par là. » Elle désigna la porte qu'avait empruntée les autres raiders. « Heath, tu vois quelque chose de ton côté ? »

L'intéressé s'était éloigné de l'autre côté, celui par lequel ils étaient arrivés, mais à l'étage du dessous. La trentenaire quitta provisoirement le blessé pour s'approcher de son cousin qui avait dégotté une porte débouchant sur un escalier qui semblait ramener à l'étage par lequel ils étaient arrivés dans le bâtiment. Une bonne porte de sortie en somme ! Alors que la demoiselle s'apprêtait à lui dire qu'il pouvait revenir, elle trébucha sur quelque chose et se rattrapa à une manette positionnée à côté d'elle ce qui eut pour effet d'enclencher la fermeture de toutes les portes du mur est – dont celle de l'escalier. Heath se trouvant de l'autre côté à ce moment-là se retrouva enfermé et la porte de l'étage aussi, autrement dit il était malheureusement impossible de ressortir par là et maintenant ils ne se retrouvaient plus qu'à trois. La tireuse d'élite s'approcha aussitôt de la porte pour tambouriner contre.

« Tout va bien ? Tu es blessé ? » La réponse fut négative. « Essaye de remonter et de retrouver les autres, on continue tous les trois en attendant. »

Il allait certainement l'allumer la prochaine fois qu'ils se verraient, mais tant pis ! Quittant la porte, Alice rejoignit les deux autres avec un sourire navré collé au visage et leur résuma brièvement la situation.

« J'ai accidentellement fermé les portes de ce côté... Heath va rejoindre les autres, mais ça veut dire qu'on va devoir continuer tous les trois. Et passer par la même porte que les amis de monsieur. » Elle regarda le blessé. « Vous avez décidé quoi à son sujet ? »

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'Jugement du hasard' :

A première vue, à la palpation, les dommages ne semblaient que très superficiels. Pas d’os de cassé, une sacré chance. Heureusement que le raider avait tapé avec le plat de sa planche, le côté plus fin aurait d’autant plus fait de dégâts en réduisant la force sur un faible point d’impact. Il semblait avoir une côte de très légèrement déplacée. Rien de grave en soit, avec le temps, elle reprendrait sa place. C’est ça qui était chiant avec les côtes, c’est qu’on ne pouvait pas y faire grand chose. Le plus douloureux resterait donc l’hématome qui allait sortir avec le temps, lui promettant une bonne grosse tâche bleutée qui allait passer par de nombreuses couleurs peu ragoutantes avant de laisser à sa peau une tâche à nouveau rosie, naturelle. Il me demanda si c’était grave une fois mon examen dès plus sommaire effectué. Pas besoin de l’inquiéter outre mesure.

« C’est tout bon, ça risque d’être douloureux une paire de jours, mais rien de grave. Vous vous en sortez bien. »

J’étais naturellement repassée au vouvoiement, l’ayant quelque peu de mis de côté dans nos précédents dialogues. Il fallait dire que le tutoiement pouvait par moment imprégner une recommandation d’une certaine forme d’autorité plus conséquente que l’utilisation de la seconde personne du pluriel. En même temps, je n’avais pas vraiment réfléchi sur le coup, et même maintenant, je ne prenais pas garde à mes changements de styles verbaux. J’avais d’autres préoccupations plus importantes. Alice me héla rapidement pour s’enquérir un petit peu de l’état de santé de tout ce beau monde.

« C’est ok pour le prospecteur et pour moi-même. » Je n’ajoutais rien, constatant visuellement qu’Heath et sa cousine semblaient indemnes. Pas besoin de tomber dans le mélodrame et l’hystérie collective. D’autant plus qu’Alice tourna la tête, orientant son regard vers le bas. Elle venait d’entendre l’autre amateur de planche qui venait de faire le grand saut. Suivant le mouvement de la Chevalière, et de Jake, j’entrepris de descendre les marches reliant la plateforme métallique au plancher des vaches à deux têtes, même si à la réflexion, je ne pouvais pas vraiment savoir si nous étions au rez-de-chaussée ou dans un des multiples étages de l’usine. Apparemment, les raiders restant avaient prit la poudre d’escampette en voyant qu’ils n’allaient pas avoir le dessus sur le petit groupe. Cela n’augurait rien de bon, laissant présager dans l’air un petit parfum d’embuscade. S’ils avaient un minimum de jugeote, ce dont je le leur attribuais peut être un peu plus que de raison, ils choisiraient surement un terrain favorable pour arriver à leurs fins. Lesquelles ? C’était là toute la question. Peut qu’ils défendaient leur territoire ? Un magot ? De la technologie de pointe ? Sinon pourquoi s’en prendre à nous, si ce n’est par pure gratuité ? Je savais pourtant au fond de moi-même, ayant rencontré par le passé des individus de cette trempe, qu’il ne leur fallait pas de raison spécifique pour s’en prendre à d’autres êtres humains. Néanmoins, à quatre, nous nous en sortions plutôt bien.

J’approchais du malheureux qui agonisait. Vu la posture de son corps et la hauteur de la chute, il semblait effectivement qu’il n’avait plus une vertèbre entière. Paralysé à vie pour peu qu’il s’en sorte. Mais dans un monde comme celui-ci, et pour un individu de son genre, cela rimait avec mourir. Qui allait s’occuper d’un junkie dans son genre ? En plus de ça, il devait avoir de multiples lésions internes qui ne tarderaient pas à remplir son corps de sang, de son propre sang. Il était condamné. J’étais entrain de considérer le malheureux, que la fermeture des portes attira mon attention. Qu’est-ce que c’était que cette merde encore ? Alice alla tambouriner à un des vantaux pour appeler Heath, qui semblait malheureusement de l’autre côté, sans possibilité de retour. Qu’est-ce que je disais à propos de notre succès à quatre ? J’affichais un sourire contrit à Alice. On ne pouvait pas faire grand chose pour sa maladresse. Tant pis. Cela me fit prendre conscience que je n’avais pas remis mon casque sur mon chef. La discussion revint sur l’agonisante petite créature.

« Autant abréger ses souffrances oui, je ne pourrai rien faire pour lui de toute manière. » Je n’en avais pas tellement envie, ce serait une pure perte de temps au regard de son état physique. Le prospecteur ajouta qu’une balle en pleine tête serait rapide et efficace et je partageais son avis. J’avais aussi le poing assisté, qui éviterait de gâcher une munition, mais pouvait-on parler de gâchis quand il s’agissait d’épargner à un homme des souffrances inutiles. Par contre, il était hors de question que je prenne l’initiative de le flinguer. Je n’en avais pas tellement le courage, et même si ma conscience me disait que c’était la meilleure solution, il y avait une petite voix qui lui disputait le fait qu’étant médecin, je devrai tout faire pour le tirer de là. Alors non, ce ne serait pas moi l’élu. Autant le signifier clairement.

« Euh par contre, j’me sens pas de le faire. » Facile de se prononcer pour une sentence de mort, plus difficile était de l’appliquer. Mais merde, ce n’était pas mon rôle ici. Je baissais les yeux vers le malheureux, avant de jeter un coup d’œil à mes comparses, puis je prenais la décision de m’éloigner de la scène. Tirer pour se défendre, sauver sa vie, c’était une chose, exécuter un mec, fut-ce cela pour lui épargner les pires maux, c’en était une autre. J’aurai été toute seule, je me serai forcée, mais là, nous étions trois, et il était hors de question que je m’y colle.

« Désolée. »

Limite je m’excusais de ne pas vouloir flinguer un type. Mais dans quel monde vivons-nous ? Non au demeurant, je m’excusais, en fait, auprès d’Alice et de Jake de leur imposer ça à eux. C’était facile pour moi de dire ‘non je ne le fais pas’ et de laisser le sale boulot aux autres. Peut être avais-je l’impression d’avoir les mains propres ensuite ? Non pas vraiment. Tant bien, Alice ou Jake n’aurait pas autant d’état d’âme que moi. J’imaginais pas Alice prendre ça à la légère, mais je me souvenais qu’elle avait dit qu’elle n’aimait pas faire souffrir les gens en situation de combat. Alors peut être qu’elle se montrerait volontaire. Quant aux prospecteurs, je n’avais vraiment aucune idée de sa personnalité et de son mode de fonctionnement. Je préférais aller jeter un coup d’oeil à la pièce qui nous était désormais échue. Les raiders envolés, nous pouvions faire rapidement un petit tour du propriétaire histoire de voir ce qui trainait là. La pièce était immense comme on pouvait s’y attendre de pareille chaine de montage. Les robots devaient sortir en masse de cette usine. Il fallait bien ça pour inonder le marché de Mr. Handy pour les ménagères, et de Mr. Gusty pour les troupes, sans parler du reste... Finalement, il n’y avait pas grand chose à voir dans cette pièce, la plupart des robots étaient à moitié fini, et les composants qui constituaient leurs entrailles n’étaient plus là. Du coup, je mettais en route vers la porte où les fuyards s’étaient enfuis. Il n’y avait plus que cette issue, et pour éviter toute irruption non désirée, je me positionnais sur le côté de la porte, prête à ouvrir le feu sur le moindre individu suspect. J'espérais que tout allait bien pour l'autre groupe, ainsi que pour Heath qui allait être isolé le temps de retrouver les autres.

Les deux autres étaient d'accord pour ce qui était d'abréger les souffrances du raider blessé, mais Erin n'avait pas envie de s'en charger. Cette déclaration n'étonna pas vraiment la trentenaire qui se souvenait bien de leur discussion au bunker : le médecin détestait la violence, ou du moins le fait de devoir tuer des personnes. Quoi de plus normal lorsque votre rôle était de vous occuper des blessés ? Tuer allait à l'encontre de son métier. Alice hocha la tête d'un air rassurant, restant silencieuse lorsque la Chevalière s'éloigna, puis elle tourna la tête du côté de Jake. La snipeuse se voyait mal lui faire savoir qu'il allait devoir s'occuper de ça : elle était membre de la Confrérie et sa présence ici était donc plus « légitime » que celle d'un simple prospecteur. Le rôle du civil était plutôt de trouver des pièces intéressantes à ramasser et non de jouer de la gâchette. Lui offrant un sourire rassurant elle lâcha quelques mots.

« Je m'en charge. »

Elle ne le faisait pas de gaieté de cœur, mais si Alice était devenue snipeuse, c'était parce qu'elle détestait l'idée de voir des gens souffrir. Tuer un homme qui souffrait le martyre entrait donc dans le même mode de fonctionnement. Inspirant profondément, elle s'approcha donc du blessé, se demandant avec quoi elle allait faire feu sachant que son fusil de précision n'était pas la meilleure arme qui soit pour ce genre de tâche. Alice trouva sa réponse en baissant les yeux : une arme de poing était tombée de la poche du raider et en la ramassant, elle constata qu'il ne restait plus qu'une balle dans le chargeur. Bien, c'était juste ce qu'il fallait. Levant les yeux vers l'homme, elle lui offrit à lui aussi un sourire – décidément, elle allait faire des abonnements.

« Ce sera bientôt fini ne vous inquiétez pas. »

Le gars ne s'agita pas, ce qui laissait penser qu'il avait bel et bien envie d'en terminer. À moins qu'il n'ait le dos dans un état tel qu'il ne pouvait tout simplement plus bouger ? Peu importait, il fallait agir et arrêter de penser. Levant son arme, Alice adopta une position fixe avant de presser sur la gâchette. La balle se ficha dans la tête du raider qui cessa définitivement de respirer. Histoire de vérifier que c'était bien le cas, la brunette s'approcha encore pour glisser sa main au-dessus de la bouche de l'homme et vérifier si de la buée se formait sur son armure. Rien. Il ne respirait donc plus. Déposant l'arme à côté du corps, la Chevalière se retourna vers Jake et Erin. Cette dernière avait déjà pris les devants en visitant la pièce qui se révélait être assez peu intéressante au final. Il n'y avait que des robots inachevés et des matériaux peu intéressants. La suite devrait certainement apporter plus de variété, du moins elle l'espérait. Soupirant en songeant à son cousin qui devait la maudire sans arrêt, la trentenaire reprit son arme en main, prête à faire feu en cas de besoin, puis se glissa de l'autre côté de la porte. Maintenant qu'elle n'avait plus son soutien – Heath – elle serait plus vulnérable, mais il n'était pas question qu'elle demande à Jake de passer devant. Le regardant, elle reprit d'ailleurs la parole avec un discours un peu « maman poule. »

« Jake, vous êtes blessé alors vous passez après moi. Ne jouez pas les suicidaires, je n'ai pas envie de devoir m'occuper aussi de vous. » Elle faisait référence à ce qu'elle avait fait au raider. « Et puis ça fera trop plaisir à mon cousin. »

Il ne savait pas qu'Heath était son cousin, mais pour Alice c'était clair comme de l'eau de roche ! D'un geste, elle fit comprendre à Erin qu'elle passait devant. Le médecin était trop important pour passer en avant et risquer de se faire toucher, elle était donc toute désignée pour ce rôle ! Après avoir emprunté la porte, la jeune femme déboucha sur un long corridor au sol maculé de saletés, mais aucune trace de raiders dans le coin. La zone avait l'air d’être « habitée » depuis longtemps vu les bouteilles de nuka-cola qui traînaient par terre et peut-être que ces individus restaient là uniquement parce qu'ils n'étaient pas dérangés ? Il ne restait qu'à espérer qu'ils ne croisent personne de dangereux ! Le corridor débouchait sur une nouvelle salle non loin de là, mais un panneau en bois lui bouchait la vue et forçait Alice à arriver dans la pièce à l'aveugle, offrant aussi une cible de choix. Croisant les doigts pour ne pas se faire canarder, la brunette passa en avant, s'accroupissant pour éviter d'offrir une cible trop importante.

Lancer de dés #1 :
RÉUSSITE : Il n'y a personne.
ÉCHEC : Il y a du monde (voir PNJ en bâtiment).

Lancer de dés #3 : (Si échec au lancer #1)
RÉUSSITE : Personne n'attaque.
ÉCHEC : Ils se font tirer dessus.

Lancer de dés #4 : (Si échec au lancer #3)
RÉUSSITE : Personne n'est touché.
ÉCHEC : Alice est touchée.

Alice lâcha un cri de dégoût en posant les yeux sur une colonie de radcafards qui se dirigeait vers elle. La jeune femme avait beau ne pas être particulièrement sensible en ce qui concernait la propreté (ou plutôt son absence) ou encore à cause des blessures peu ragoûtantes, mais les insectes l'avaient toujours écœurée. Elle tourna la tête vers ses deux comparses.

« Des radcafards ! Allons-nous-en, ils me dégoûtent ! »

Elle accompagna ses paroles d'une grimace parlante, puis se redressa promptement pour essayer de passer à côté d'eux afin de rejoindre l'autre porte de la salle. Les insectes étaient occupés à dévorer les restes de ce qui semblait être un cadavre – peu ragoûtant encore une fois – et une odeur nauséabonde était présente. Une énième fois, la jeune femme regretta de ne pas avoir enfilé son casque bien que cela simplifiait tout de même la discussion avec leur compagnon civil. Alors qu'elle s'approcha de la porte, Alice eut la désagréable surprise de voir un insecte s'intéresser à elle et lorsqu'il tenta de lui monter sur la jambe, la Chevalière effectua un magnifique drop qui expédia la pauvre bête contre le mur face à elle où il s'écrasa avec un bruit peu appétissant. Entre les raiders et ces insectes, le choix était rapidement fait !

Le membre 'Chevalier Alice' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'PNJ en bâtiment' :


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#3 'Jugement du hasard' :


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#4 'Jugement du hasard' :

Le membre 'Jake Sigurdson' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

#1 'Jugement du hasard' :


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#2 'Jugement du hasard' :


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#3 'PNJ en bâtiment' :

L’affaire fut vite expédiée concernant le raider agonisant sur le rail de production. J’étais soulagée qu’Alice s’en soit chargée sans poser de question et sans même me blâmer. Je n’étais pas contre une certaine forme d’euthanasie humaine, mais dans des conditions un peu plus propres que ça, sous entendu avec du matériel chimique, pas avec une balle. Bref, l’inspection de la salle ne donna rien et notre petit groupe passa à la pièce suivante, progressant dans les entrailles de la bête industrielle d’avant guerre. Alice, tête en l’air habituellement, prit les choses en main comme une vraie professionnelle, qu’elle était d’ailleurs, à n’en point douter. Comme à son habitude cependant, elle y alla de son petit sermon à l’endroit du prospecteur, motivée par le soucis de préserver son intégrité physique. Qui pouvait l’en blâmer ? Nous laissâmes donc la salle des machines derrière nous pour pénétrer dans une pièce infestée de radcafards géants. Ces saloperies étaient répugnantes, mais il n’était pas rare d’en croiser dans les profondeurs de ce genre de complexe. Après tout, la nature reprenait ses droits petit à petit, entre végétations, animaux et insectes en tout genre. Je partageais volontiers le dégout de ma comparse d’équipée pour ces insectes. Ils étaient les messagers peu ragoutants d’un environnement sale. Je n’aimais pas la saleté, c’était plus fort que moi. Ils étaient entrain de bouffer un cadavre en état avancé de décomposition. L’odeur n’arriva pas à mes narines puisque j’avais eu la bonne idée de remettre mon couvre-chef, lequel filtrait l’air. Une de ces saloperies décida que la jambe d’Alice était une attraction plutôt cool, et qu’elle ne fut pas sa déception quand la jeune femme l’expédia s’écraser sur un mur. Jake passa sur le côté, non sans faire un trait d’humour qui me fit sourire sous mon casque, prenant soin de ne pas les déranger plus que ça, et les bestioles semblaient un peu plus intéressées par les restes que par les vivants.

Finalement, le petit chaperon rouge prit les devants, et se positionna contre le mur, près d’une porte qui semblait être en bois. Un rajout ? Ou alors le bois était vraiment bien traité pour avoir survécu aux passages du temps sans entretien. J’inspectais rapidement la pièce quand le prospecteur ouvra le battant de la porte. L’éclairage provenait de néons vert installés au plafond, distillant leur lumière blafarde sur une pièce pourvue de terminaux informatiques cramés - seulement un semblait fonctionner au regard de la lumière tamisée qu’il diffusait - et d’une table où siégeaient des vestiges de papier. Le civil s’engouffra dans la pièce. Nous suivions derrière lui. Personnellement, je gardais mes doigts bien cramponnés sur la crosse de mon arme, prête à faire feu. Après-tout les raiders s’étaient fait la malle, et je restais persuadée qu’ils allaient essayer de nous prendre à revers. Ils devaient connaitre les lieux un peu mieux que nous s’ils étaient installés ici depuis un moment. Et on ne pouvait pas dire que nos armures étaient des modèles de discrétions. Il y avait bien un bruit bizarre, mais je n’y prêtais pas tellement attention jusqu’à ce que j’entende Jake causer de Suzanna. Je faisais volte face pour constater, non sans une certaine horreur, qu’une goule était attachée par des liens rudimentaires, au mur. Son faciès semblait indiquer qu’elle avait été tabassée. J’approchais, alors que la goule répondait au prospecteur :

« Ouiiiii.... » La voix était gutturale, laissant présager d’une probable déshydratation. La femme, répondant donc au prénom de Suzanna, redressa un peu la tête pour examiner les nouveaux venus. Elle semblait faire des efforts surhumains pour parler. « Il y a longtemps qu’on n’a pas prit la peine de m’appeler comme ça... » Elle toussa à la fin de sa phrase. Elle semblait vraiment dans un sale état. Il me semblait évident qu’elle était le jouet des raiders. Elle ne pouvait pas être restée là pendant des siècles. Qui plus est, nous avions suivis le chemin des camés puisqu’Alice avait malencontreusement verrouillée tout le côté est de l’industrie, du moins pour eux. J’approchais de la goule.

« Vous permettez que je vous détache ? » Je n’attendais pas spécialement son approbation mais elle lâcha dans un soupir un pâle : « Faites, mademoiselle d’acier. » J’entreprenais de défaire les liens, qui bien qu’artisanaux, étaient solidement arrimés au mur et aux poignets de la pauvre créature.

Je cherchais du regard de mon casque mes camarades pour qu’ils m’aident à porter la personne goulifiée vers la table ou une chaise. Finalement, ce fut une chaise, bancale mais solide, près du bureau au terminal allumé. L’examen fut rapide, je ne voulais pas m’immiscer dans l’intimité de cette personne. Il lui fallait de l’eau et à manger. Elle portait des traces de coups et de maltraitances, mais rien de vital. C’était plus préoccupant du côté de la déshydrations et de la malnutrition.

« Je pense que vous devez boire et manger un peu, madame. » J’essayais de me montrer polie. Après tout c’était une patiente comme une autre.
« Je ne vous le fais pas dire, ces raiders me tiennent là depuis quelques temps sans vraiment me nourrir. »

Je n’avais rien sur moi pour soulager sa faim ou sa soif, du coup, je tournais une nouvelle fois la tête vers mes coéquipiers pour voir un peu s’ils avaient quelque chose sur eux. De toute évidence, si les raiders s’occupaient de cette pauvre femme ici même, ils devaient crécher dans le coin.

Lancer de dé #1

• Réussite : Le petit groupe n’est pas dérangé pour le moment dans cette salle aux néons verts.
  
• Echec : Un ou des visiteurs se pointent dans la salle (voir lancé PNJ en bâtiment).
  
  Lancer de dé #3
  
• Réussite : Ils ne se montrent pas hostiles.
  
• Echec : L’hostilité est avérée et ils engagent un combat contre le nouveau quatuor.

Personne ne pointa le bout de son nez pendant la conversation avec la goule. Concernant le terminal informatique, je ne comptais pas essayer de le forcer, laissant ce soin à Alice qui avait démontré ses talents dans le domaine quelques minutes auparavant. Je restais auprès de la goule, la détaillant du regard. L'important était qu'elle mange et qu'elle boive pour reprendre des forces. La question qui allait se poser était de savoir ce qu'on allait en faire ensuite.