Alice est née au sein du Maxson bunker il y a de cela un peu plus de trente ans. Ses parents étaient – et sont toujours – des membres de la Confrérie : son père un Paladin à la tête de l'une des équipes d'exploration et sa mère un Scribe de l'Ordre du bouclier. Tous deux éduquèrent leur enfant de telle sorte à ce qu'elle épouse les idéaux et les règles de leur groupe et ils s'y prirent si bien que déjà enfant, la jeune Alice ne rêvait que d'une chose : devenir Chevalier – et pourquoi pas Paladin un jour ? Comme tous les enfants de son âge, la jeune fille débuta par le rôle le plus bas sur l'échelle des grades, mais déjà elle faisait preuve d'un enthousiasme peu commun. Malheureusement pour elle, cela ne suffisait pas à cacher la tête en l'air qu'elle était et cela lui valut les railleries de plusieurs de ses camarades – son cousin par exemple. Mais il en fallait plus que cela pour décourager une personne aussi passionnée qu'Alice et, faisant fi des remarques des autres, l'enfant qu'elle était parvint finalement à faire suffisamment bonne impression pour que les instructeurs ne songent pas qu'elle allait passer l'arme à gauche dès sa première sortie. Il fallait avouer que malgré le fait qu'ils étaient un peu déçus d'avoir une fille aussi étourdie, les parents d'Alice faisaient leur possible pour la soutenir et lui enseigner des « à-côté » qui pourraient un jour se révéler très utiles.

Les années passèrent, les enseignements conjugués aux échanges avec ses parents avaient fini par faire d'elle une véritable fanatique de la Confrérie. Oh, pas l'un de ces pantins sans cervelle qui disait amen à tout ce qui lui était présenté, elle était encore capable de réfléchir par elle-même, mais disons simplement que la jeune fille se retrouvait parfaitement dans tous les préceptes de son groupe. Elle trouvait absolument naturel d'agir de la sorte et son comportement n'était en aucun cas dicté par autrui. Le seul point qui pouvait la rebuter étant que la Confrérie restait un groupe extrêmement fermé et que les étrangers, s'ils étaient acceptés, restaient des étrangers jusqu'à ce qu'ils fassent leurs preuves. D'un autre côté, elle aussi avait dû démontrer qu'elle n'était pas l'idiote que les autres voyaient en elle, leurs chemins avaient beau emprunter différentes routes, ils restaient assez similaires. D'une nature plutôt sociable, mais surtout très enthousiaste, la jeune femme aimait déjà approcher les étrangers pour apprendre à les connaître, comprendre comment ils vivaient et, pourquoi pas, les persuader de se joindre à eux ? Son but n'était pas de remplir les rangs de la Confrérie, mais uniquement d'offrir une meilleure vie à ces individus. Franchement, entre vivre à l'extérieur en danger permanent et vivre au sein d'un bunker en compagnie de personnes agréables, le choix était rapidement fait ! Pourtant, les réussites d'Alice se comptaient sur les doigts d'une main – et encore. Nombreux étaient ceux à ne pas la comprendre – comme son cousin – mais cela n'entachait pas la bonne humeur d'Alice pour autant.

Malgré les désillusions, la jeune femme ne perdait pas son enthousiasme et rapidement elle écopa de la réputation d'être une tête en l'air un peu sotte sur les bords. Après tout, qui pourrait donc persister dans une voie après avoir récolté plusieurs échecs ? Alice était certainement un peu trop naïve pour le rôle qu'elle occupait, mais c'était plus fort qu'elle. À ses yeux, le fait de se retrouver face à un échec ce jour-là ne signifiait pas qu'elle allait en avoir encore un la prochaine fois qu'elle retenterait sa chance. Certains parlaient d'entêtement, d'autres de stupidité. C'était certainement un mélange de deux. Toujours est-il qu'elle ne risquait pas sa vie pour autant, Alice avait beau être idéaliste, elle n'allait pas pour autant tenter de rallier les raiders du coin à sa solde !

Tout cela ne fut confirmé que lors de sa première réellement sortie en tant qu'Apprentie. Elle avait déjà fait ses preuves en tant qu'Initiée, mais pour espérer atteindre le rang de Chevalier, la demoiselle devait montrer sa valeur sur le terrain. La sortie en elle-même ne fut pas un échec, elle était plutôt simple puisqu'il s'agissait d'une simple mission de routine, mais comme bien souvent dans les terres dévastées, les ennemis attendaient à tous les coins de rue. Alice avait toujours été attirée par les fusils de précision et s'était révélée plutôt douée lors des entraînements, bien qu'elle ne se démarquait pas du commun des mortels pour autant. Ce ne fut que lorsqu'elle dû mettre en joue un homme – un raider – pour la première fois qu'elle comprit que c'était ce qu'elle voudrait faire tous les jours de sa vie durant. Tuer n'était pas son dada, mais permettre aux siens de pouvoir rester en sécurité tout en remplaçant leur mission, ça l'était. Puis quitte à devoir ôter la vie à quelqu'un, autant le faire avec rapidité et précision, non ? Rester au bunker n'était pas pour elle, tuer au corps-à-corps non plus, le tir à distance restait ce qui lui apparaissait comme plus logique. De retour de mission, elle annonça à son père qu'elle avait enfin trouvé sa voie et vu le sourire qu'il arbora, lui aussi pensait que c'était le cas.

La suite fut celle de bien des membres de la Confrérie : Alice finit par réussir à prouver sa valeur et devint Chevalier de la Confrérie de l'Acier. Dès lors, elle fut greffée à l'une des unités qui sortaient pour explorer les environs et repérer de nouvelles technologies. Son cousin, qui avait le même âge qu'elle, fut nommé dans la même unité qu'elle, mais pas son père qui avait tenu à ce que sa fille ne doive pas sans arrête s'inquiéter pour lui au risque de délaisser ses ordres de mission. Rapidement, Alice trouva ses marques et même si ses compagnons ne comprenaient pas toujours son enthousiasme et que certains craignaient de voir « la bigote » démontrer son talent pour la maladresse, elle s'en sortait finalement plutôt bien. Son côté au peu tarte semblait s'atténuer dès qu'elle devait remplir son devoir, mais cela ne l'empêchait pas de bafouiller bêtement dès qu'un nouveau membre rejoignait l'équipe et avait l'idée de venir lui parler. Au final, malgré son caractère pour le moins original, la jeune femme reste une tireuse d'élite compétente – pas la meilleure certes, mais c'était suffisant – et surtout une véritable fanatique de la Confrérie.