C’est une mission toute particulière qui l’attira dans les alentours un peu malfamée du Fort Colorado. A croire que son chef n’était qu’un psychopathe qui voulait se débarrasser d’elle, vu la dangerosité de la chose. Après tout, Wan n’avait pas la moindre intention de servir d’esclave à ces stupides Légionnaires en armures désuètes et la seule issue, si elle venait à se faire pincer, serait très certainement la mort. Pourtant en soit, il n’y avait rien de vraiment compliqué à sa mission. Etape numéro 1, s’approcher du camp des Légionnaires. Etape numéro 2, les espionner, pour obtenir le plus d’informations possibles, sur leurs habitudes, leurs deals et autres trucs du genre. Enfin étape numéro 3, quitter le coin, sans une égratignure. Une simple façon pour les Dragons de se tenir informés à propos de leurs compatriotes des Terres Dévastées. Malheureusement, Wan n’était pas vraiment à son aise dans ce type de mission. Bien sûr, elle était très discrète et savait passer inaperçue, mais une peur insidieuse s’était emparée d’elle, alors qu’elle traînait maintenant dans les environs de ce fameux fort. Les habitudes esclavagistes des chers espionnés n’étaient vraiment pas un secret et l’idée de se retrouver esclave d’un pauvre type macho ne l’enchantait pas des masses. Cela l’effrayait même, car s’il y avait bien une chose d’inconcevable pour la chinoise, c’était de se retrouver prisonnière de chaines, ainsi que de ne plus jamais pouvoir vagabonder à son aise dans les terres dévastées. Malheureusement, dans son cas, lorsque la peur s’emparait d’elle, elle s’emparait tout autant de sa chère compagne d’infortune et cette fois là n’échappa pas à la règle. Bien que fidèle et aimante, Syndra n’arrivait pas à se calmer lorsque Wan paniquait, si bien qu’un très long sifflement s’échappa de l’animal. Ca va ma belle, calme toi. On va pas se faire pincer, après tout, ce sont juste des abrutis en jupette non ? Une façon comme une autre de se rassurer. Oui en effet, la jeune femme parlait souvent à son animal et en général, l’effet était assez saisissant. Enoncer ces quelques mots à voix haute avait presque rassuré la jeune femme, qui se planqua finalement dans un amas rocheux, en entendant des pas dans sa direction…

Curieuse, bien que discrète, la brune leva la tête pour observer 3 hommes approcher, ainsi qu’un autre, non loin. Si le groupe semblait bien loin d’être des Légionnaires, le dernier, correspondait plus au stéréotype, si bien qu’elle se concentra sur lui un peu plus. Elle était un peu loin pour entendre distinctement leurs propos, par contre, elle ne loupa pas le début de la bagarre, qui l’amusait bien plus qu’elle ne pourrait l’avouer. Lorsqu’elle vit l’éclat soudain d’un couteau, la jeune femme hésita une seconde à intervenir, pour sauver l’homme d’une mort peu glorieuse, mais quelque chose lui disait au fond, que sa stupide fierté de mâle supérieur ne supporterait pas ça et l’effet serait bien inverse à celui qu’elle cherchait. Après tout, cet homme était plutôt séduisant, selon ses propres critères et elle espérait bien obtenir des informations d’une toute nouvelle façon. Pas de crapahutage dans la terre sèche et les rochers. Les confessions sur l’oreiller étaient bien plus confortables. Forte de son plan, elle décida donc de rester caché un peu plus, mais souffla de soulagement lorsqu’il se sortit indemne de sa rencontre avec le couteau.

Pourtant, il était au sol, ce qui plaçait Wan dans une position de force, qu’elle s’empressa de renforcer en sortant de sa cachette. Maintenant visible du probable légionnaire, elle arbora un air moqueur, avant de croiser les bras sur sa poitrine, en le voyant se relever. Elle avait une sorte de position défensive, bien que clairement moqueuse. Cependant, son apparente désinvolture cachait une méfiance à toute épreuve. Cet homme était dangereux et elle ne devait l’oublier sous aucun prétexte. Quand enfin, il s’adressa à elle, pour ne pas dire beugler, elle écarta les bras, en une position paisible, comme pour le calmer légèrement. Le gecko, juste à côté d’elle, s’approcha légèrement, comme pour juger l’homme non loin, et Wan suivit son exemple, pour voir plus clairement ses traits, même si elle maintenait une distance de sécurité respectable. La Legion hein… Etrangement, je vous pensais plus doués. Jamais je n’aurais imaginé voir un légionnaire se faire tabasser aussi facilement. Un sourire plus large décora les traits de l’asiatique, avant qu’elle ne se mette à rire légèrement. Complètement moqueuse… Je ne pensais pas que vous étiez du genre à laisser des hommes vous frapper, et ensuite les laisser en vie. Elle dissertait avec ironie, utilisant les clichés bien connus sur les Légionnaires bien trop imbus de leur personne. Quelque chose lui disait cependant qu’il ne valait mieux pas trop tirer sur la corde. L’homme avait l’air déjà très énervé, par sa rencontre avec ces hommes, ou probablement autre chose. Si bien qu’elle perdit un peu de son sourire, pour l’observer avec plus d’acuité. Comme un chasseur regarderait une proie à vrai dire… Mais cela ne dura que quelques secondes, avant qu’elle ne reprenne un air plus enjoué. Pour répondre à ta question, je cherche à comprendre pourquoi un visible Légionnaire, se balade sans son armure, sans son arme, dans le désert… C’est pas très glorieux tout ça. T’es probablement juste un affabulateur en fait. Pas un vrai Légionnaire, mais juste un pauvre type qui essaye de se faire mousser en se faisant passer comme tel. Cette fois, un très large sourire décore son visage, même si elle sait qu’elle est probablement aller trop loin. Mais bon, c’est bien une partie de sa mission aussi, de découvrir la façon de réagir des Légionnaires…

La provocation n’avait peut être pas été le meilleur des plans à adopter dans cette situation. Certes, l’homme semblait désarmé et en position de faiblesse, mais elle ne devait pas oublier qu’il s’agissait là de son territoire. Et s’il s’était fait plus ou moins massacré par les trois hommes juste avant, elle ne devait pas non plus oublier, qu’il leur avait laisser un souvenir cuisant. Cet homme était dangereux et c’était une donnée qu’elle ne devait pas oublier, sous aucun prétexte. Elle avait l’avantage pourtant, d’être armée et en compagnie de son Gecko favori. S’il devenait un peu trop dangereux, elle n’aurait qu’à sortir son revolver et le pointer sur son visage séduisant, mais libre de toute protection. Un outil de dissuasion efficace après tout. A coup sûr, cela refroidirait les ardeurs de son interlocuteur, en cas d’attaque de sa part… Doucement alors, pour faire croire à un geste anodin, elle ramena l’une de ses mains à sa ceinture, très près de son arme. Son visage bien sûr, ne laissait rien passer, mais elle était tout de même sur le qui-vive.

Lorsqu’il s’approcha, avec son sourire presque mauvais et son regard, elle sentit un curieux frisson parcourir sa colonne vertébrale, et l’inquiétude tendit son corps à l’extrême. La jeune femme était prête à se battre si nécessaire. Chacun de ses pas vers elle, semblait lent, calculé et pendant une seconde, elle retint sous souffle. D’accord, il n’avait pas d’armure, ni même d’arme, mais il restait très impressionnant de charisme et d’un charme inquiètant... D’ailleurs, l’homme était bien plus grand qu’elle et maintenant qu’il avait terminé d’avancer, elle devait relever les yeux pour croiser les siens, mais elle n’avait pas vraiment peur. La peur ne la prenait jamais avant un potentiel combat… Sauf bien sûr, en cas de présence de wolverines, mais heureusement, ce n’était pas le cas actuellement. Non loin d’elle, Syndra siffla d’un air menaçant. Elle estimait à juste titre que le brun était beaucoup trop près de sa maîtresse et cette dernière ne reculait pas, à cause d’une fierté mal placé. Il était hors de question pour elle qu’elle lui donne le moindre ascendant. Ce n’était guère prudent, mais elle s’en moquait. Il lui restait encore plusieurs atouts dans sa manche après tout.

Alors quand il commença à parler, ce ne fût pas l’inquiétude qui décora ses traits, mais plus une paisible moquerie à peine déguisée, ainsi qu’un fin sourire de provocation. Sa question pourtant, amena une moue un peu dubitative à Wan. Elle essayait de déterminer à quel point cela pouvait être vrai et finalement, après quelques secondes d’hésitation, elle parvint à une conclusion logique. Non, cet homme était bien un Légionnaire et sa question donc, n’était qu’une simple provocation pour l’effrayer. Cela aurait pu fonctionner, quelques années plus tôt, mais la chinoise n’était plus la jeune fille naïve et douce du passé. Elle avait appris à trouver les mensonges là où ils étaient, du moins la plupart du temps, et là, elle était presque sûre qu’il mentait. Alors elle se détendit très légèrement, pour continuer de l’écouter, sans chercher à le couper pour l’instant. Après tout, ce qu’il dit ensuite, était déjà beaucoup plus proche de la vérité et une nouvelle fois, ce frisson désagréables s’empara d’elle, jusqu’à la faire changer d’expression. D’amusée et souriante, elle devint refermée et froide. Ce jeu n’était plus très amusant et ses menaces lui faisaient froid dans le dos. Simplement parce que les rumeurs concernant les esclavagistes la répugnait, et qu’elle savait très bien que si ça devait lui arriver, son sort serait bien funeste. Doucement, elle se mordit la langue pour s’éviter de répondre, avant de la passer doucement sur ses lèvres, pour ne pas les laisser trembler. Montrer des faiblesses fac à l’homme était une très mauvaise idée et elle espérait sincèrement que cela passerait inaperçu. Ce n’était pas tant l’étalage de ce qui était arrivé aux esclaves le matin qui la répugnait, mais plutôt sa propre vision de l’esclave.

Mourir n’était vraiment pas dans ses projets d’avenir, mais elle savait que ça serait le seul et l’unique, si elle venait à être enfermée dans ce camp. Alors quand il menaça de s’agacer et qu’il lui demanda de partir, elle eut un réflexe. Probablement stupide d’ailleurs, mais elle sortit son arme et recula d’un pas pour la pointer sur son front, entre les deux yeux. Syndra siffla de nouveau, plus agressive encore et cracha une très légère flamme, juste pour effrayer le Légionnaire. Le gecko n’attaquait pas sans ordre de sa maîtresse ou sans qu’elle ne soit en grand danger, donc pour l’instant, elle restait en position offensive, ses yeux braqués sur le brun. Probablement parce qu’à cet distance, je ne peux pas te louper. Que j’aurais bien le temps de m’enfuir avant que quelqu’un ne trouve ton cadavre… Et aussi parce que je n’ai pas peur de toi. Elle termina cette tirade avec un sourire en coin, avant de reculer d’un nouveau pas, pour affermir sa prise sur l’arme, et dégager son angle de vue. Après tout, avec leur différence de taille, elle devait bien compenser autrement. Je retire ce que j’ai dis, t’es probablement un vrai Légionnaire. Vous êtes les seuls débiles à menacer les gens sans savoir qui ils sont. Elle ne mâchait pas vraiment ses mots, parce qu’en vérité, la panique l’avait submergé pendant une minute. C’était la raison pour laquelle elle tenait cette arme, pointée sur lui. Soudain, elle recula d’encore deux pas, avant de finalement baisser son arme avec un soupir. C’est bon, t’as réussi ton numéro de gros macho, maintenant on peut passer à autre chose et parler business ? Bien qu’elle ne le menace plus de son arme, Syndra était toujours dans sa position d’attaque et n’attendait qu’un seul mot de Wan pour attaquer, cette dernière d’ailleurs, ne fit rien pour la calmer, préférant conserver cette menace sur l’homme, juste pour être sûre qu’il ne l’attaquerait pas.

 
Baisser son arme devant lui, avait plusieurs intérêts pour l’asiatique. Tout d’abord, cela appuyait ses propos, à propos de la peur qu’il lui inspirait, ou non. Et puis, après tout, le fait de ne plus le menacer devait probablement inspirer une ambiance un peu plus propice à l’échange verbal. Rien ne servait d’attiser le feu entre eux et puis, au final, quelque chose chez le brun attirait son attention. Ce n’était probablement pas ses yeux, bien qu’ils soient magnifiques, et encore moins son regard, qui essayait de passer pour méchant, malheureusement, ce n’était pas une grande réussite. Non, c’était probablement quelque chose dans son attitude, cette arrogance peut être, qu’il continuait d’afficher avec une aisance proche de l’indécence. Sans mouvement brusque, elle rangea son arme à sa ceinture, prête à la dégainer de nouveau en cas de besoin. A son image, son regard ne le quittait pas, si bien qu’elle observa tout son manège, d’un air un peu morne. Elle n’était pas inquiète non, mais savait bien que le Légionnaire était en train de jouer avec ses nerfs. Ce caillou pourrait très bien servir d’arme, elle le savait très bien, l’ayant utilisé plusieurs fois pour sauver sa peau. Quelque chose lui disait donc qu’elle devrait conserver son attention perpétuellement sur cette pierre, si elle voulait éviter les bosses.

C’était donc ce que la brunette faisait, gardant son attention et sa concentration sur sa main, prête à esquiver au moindre lancer vers elle. Mieux valait en effet conserver toutes ses facultés, si elle ne désirait pas se retrouver dans une tente puante, avec un mâle arrogant pensant avoir tout pouvoir sur elle. Même si l’asiatique n’était pas vraiment au fait des techniques pour attraper une future esclave, quelque chose lui disait que cette technique pourrait très facilement fonctionner. Le long frisson était de retour et elle se maudissait d’être aussi impressionnable. Finalement, les années étaient peut être passées, mais elle restait tout de même une gamine sur de nombreux points. L’esclavage semblait être un de ces points et pendant une seconde, elle se demanda ce qu’elle était venue faire dans cette galère. D’accord, le voyage jusqu’ici avait été finalement assez agréable pour elle, mais maintenant, elle doutait du bien-fondé de sa mission. S’informer sur les Légionnaires semblaient bien trop dangereux pour elle maintenant, mais de toute façon, elle ne pouvait pas reculer maintenant. Et puis après tout, il n’avait toujours pas lancé le caillou, petite preuve, peut être, qu’il acceptait tout de même de l’écouter. D’ailleurs ses yeux revinrent dans les siens et pendant une seconde encore, elle fût saisie par leur éclat. Trop bleus, pour ce monde sec et lumineux, mais elle les trouvait magnifique. Finalement, elle se rendit compte, qu’elle avait elle aussi quitté des yeux le caillou, si bien qu’elle se sentit mal à l’aise une seconde. Durant ce temps, qui lui semblait infini, ou elle s’était perdue dans ses yeux, il aurait très bien pu l’assommer et la brunette se maudit soudain d’être aussi imprudente.

Ce n’était pas le moment pourtant, de se perdre pour une belle paire d’yeux. Le danger était beaucoup trop grand et le jeu n’en valait pas la chandelle surtout. Cet abruti n’attendait probablement qu’une faiblesse de sa part pour l’attraper et il était hors de question qu’elle lui laisse entrevoir ça. Non, elle était une femme forte et absolument pas le genre de personne qu’on voudrait pour esclave. Pourtant, elle ne quitta pas ses yeux pour surveiller de nouveau le caillou, mieux valait entendre ce qu’il avait à dire avant. Et ses mots suintaient encore l’ironie et l’arrogance. Mais cette fois, ce ne fût pas Wan, qui prit la mouche, mais plutôt la bestiole l’accompagnant. Si l’asiatique avait le moindre doute concernant sa compréhension des humains, ce n’était plus le cas, dès que Syndra lança une longue flamme en direction du Légionnaire. Réaction presque immédiate à l’insulte de l’interlocuteur de sa maîtresse. Cependant s’il fallait être tout à fait honnête, c’était Wan qui avait fait un discret signe à son encontre pour qu’elle l’attaque, mine de rien. Oups… Tu devrais pas l’insulter tu sais. Elle est incroyablement susceptible et j’crois qu’elle a pas aimé ton insulte chéri. Bien sûr, le sobriquet était une façon comme une autre de se moquer de lui, même si au fond, c’était une habitude dont elle avait du mal à se débarrasser. Finalement, elle soupira, jeta un œil au caillou, méfiante, avant de reprendre, la voix plus calme que son esprit qui s’agitait en tout sens. Je suis à la recherche de… disons quelques informations. Je suis disposée à… Allez je te propose deux choses en échange. Un, une pommade pour tes brûlures là. Il se trouve que j’en ai une très bonne. Et… deuxième chose… Elle s’avança soudain, d’un pas très vif, et donna un coup dans sa main, pour se débarrasser du caillou. Bien sûr, elle savait très bien qu’il pourrait la maîtriser physiquement très facilement, mais elle tenta sa chance tout de même. Que voulez vous, l’impulsivité des raiders…

Sans dire un mot pour l’instant, elle posa sa main sur son torse, non loin de son cœur, presque douce pendant une seconde… Deuxième chose disais-je, on pourrait faire… Elle se passa la langue sur ses lèvres une seconde, plus par habitude que pour l’aguicher. la paix. J’ai pas franchement envie de t’abimer plus que tu ne l’es déjà. Enfin, te fais pas de films, si tu essayes de m’assommer ou quoi que ce soit du genre, je laisserais Syndra te montrer qu’elle n’est pas un petit gecko. Mais en vérité… J’ai des envies beaucoup moins meurtrières et beaucoup plus agréables.

L’effet qu’elle venait de faire sur lui, la jeune chinoise le savourait. C’était une sorte de don chez elle, que d’arriver à captiver certains hommes, avec un simple contact. Non pas qu’ils étaient faibles, du moins, c’était ce qu’elle se plaisait à croire. Elle s’imaginait simplement, avec peut être un peu trop d’arrogance, avoir un charme imparable. Un jour, probablement que ce petit jeu se retournera contre elle, mais pour le moment, la brunette se contentait de savourer. Sentiment encore renforcé, par le sourire qu’elle avait surpris sur les lèvres du légionnaire juste avant. Cette désagréable impression qu’il s’était moqué d’elle ne la quittait pas et si elle n’était guère un modèle de fierté déplacée, elle n’aimait pas franchement cette constatation. Et puis ce rire, léger, juste après sa proposition, achevait de l’agacer. Certes, elle était au courant de l’arrogance démesurée des membres de la Legion, mais le voir en vrai lui hérissait légèrement le poil. Comme si ces imbéciles de machos pensaient être intouchables, à cause de leurs pratiques douteuses, ou peut être leurs capacités aux combats et à l’organisation. Cependant à l’humble avis de la chinoise, ils n’étaient guère mieux que des sardines dans une boite. La jeune femme, s’agaça encore de son rire, pourtant assez agréable à l’écoute. Cette désagréable impression de ne pas être prise au sérieux était en train de s’incruster dans son esprit et s’il continuait ainsi à rire, à chacune de ses phrases, elle ne mettrait guère de temps à ressortir son arme. Pourtant, elle se détendit presque, lorsqu’il reprit la parole. A croire que malgré tout, ses quelques mots avaient touchés son esprit ou quelque chose du genre.

Sans parvenir à s’en empêcher, elle esquissa un sourire moqueur lorsqu’il refusa sa pommade contre les brûlures. Alors quoi, monsieur le super légionnaire pensait se soigner en restant en plein soleil. Certes, elle ne savait pas si la brûlure était récente, mais elle savait une chose, il avait cherché à protéger son bras lors de l’attaque de Syndra, petite preuve en tout cas, qu’il avait encore probablement mal. Néanmoins elle haussa les épaules pour l’instant, bien trop intéressée par la suite de ses propos. Son corps se tendit d’ailleurs en l’entendant commencer sa phrase, même si son instinct la poussait à se méfier. Elle avait tout de même planté son regard dans le sien, en attendant la suite, un sourire aux lèvres. En effet, le Légionnaire était en train d’instaurer le même type de suspense qu’elle avait elle-même utilisé juste avant. Cela plaisait beaucoup à Wan, qui intérieurement, commençait tout de même à apprécier le légionnaire, même si quelque chose dans son attitude la poussait à penser que ça ne durerait pas. Et en effet elle n’avait pas tort du tout. Le numéro de type en jupette effrayant était parfaitement rodé pour l’homme et malgré un mépris évident qu’elle avait pour ce genre de discours, elle sentait tout de même son dos se hérisser légèrement. Ce n’était pas vraiment de la peur, mais elle était impressionnée tout de même par sa prestance et son charisme. Ses propos certes, étaient assez drôles à écouter, mais son attitude, son regard… étaient impressionnants.

Patiemment, elle attendit qu’il ait fini son petit numéro, avant de finalement se reculer d’un pas, non pas pour mettre de la distance entre eux, mais simplement pour se sentir un peu moins petite à côté de lui. Elle croisa même les bras, pour se donner un peu plus de prestance, avant de finalement secouer la tête. Si tu veux mon avis, tu ne devrais même pas m’envisager comme esclave chéri. Elle esquissa un sourire, presque sincère. Le surnom lui avait de nouveau échappé, sans qu’elle n’y puisse rien et n’était même pas moqueur d’ailleurs. En tout cas, cette petite remarque lui avait permis de trouver ses mots, et c’est un peu plus assurée, qu’elle reprit la parole. A vrai dire, je n’avais pas l’intention de tomber sur un légionnaire. Pas plus que je n’avais voulu te parler au début. Tu n’as été intéressant que lorsque j’ai remarqué tes yeux et aussi lorsque j’ai vu que tu t’étais pris une branlée. Les mots sortaient, facilement, mais elle remarqua soudain à quel point ils pouvaient être désagréables à entendre pour lui. Après tout, il ne fallait plus démontrer la fierté de ces messieurs en armures du passé. Te vexe pas hein ? J’ai simplement pensé que tu ne serais pas aussi idiot que tous tes copains. Cette fois elle tente un sourire, plus charmeur et agréable que les précédents. Après tout, elle ne se moquait plus vraiment de lui, tout ce qu’elle cherchait à faire maintenant, c’était remplir sa mission, sans trop de casse. Et puis, si ça pouvait lui apporter un peu de plaisir charnel, elle n’hésiterait plus. Wan. C’est mon prénom. Pour le reste par contre, il va falloir qu’on trouve un deal ou quelque chose. Je te donne des informations sur moi… Si tu m’en donnes sur toi. Je suppose que tu imagines être en position de force. C’est probablement le cas. Cependant pense bien à une chose… Je ne suis pas forcément ce que je semble être… Ce n’était pas une menace, mais un simple avertissement pour le légionnaire. Quelque chose dans son cœur, disait à la chinoise qu’elle n’aimerait vraiment pas déformer le si joli visage de son vis-à-vis.