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Je brûle comme il faut. Va, démon!

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Esclave
April Twist
Esclave
April Twist

Généralités
Twist & Slave

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☢ Date de Naissance : 06/04/1994
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Message Je brûle comme il faut. Va, démon!  Empty (#) Dim 23 Fév - 16:22

Putain April, t’es chiante, on avait dit qu’on partait à l’aube, merde !

Axel gueulait pour changer. Il croyait certainement que toute la caravane était à ses ordres, qu’il était seul à décider. Cela dit, il était bien connu qu’April avait un problème avec l’autorité et il aurait eu une couronne sur la tête qu’elle l’aurait quand même trouvé con et qu’elle ne l’aurait certainement pas écouté. Il se prenait pour qui à la fin ? Après tout, en quoi l’âge donnait le droit au pouvoir ? C’est pas la gérontocratie ici hein, pensait-elle avec une certaine ironie. Celle-ci venait du fait qu’elle avait effectivement fait cette remarque à Axel, seulement, le mot gérontocratie avait laissé plus de place au vide neuronal plutôt qu’à n’importe quelle réaction de colère. Bref, il ne savait pas ce que c’était. C’était pas grave, elle savait qu’elle n’était pas là pour étaler sa science bien qu’elle s’amusât régulièrement à le faire pour se permettre d’insulter Axel sans qu’il comprenne. Au fond, ça pouvait sembler quelque peu lâche, seulement, ce n’était pas réellement qu’elle le détestait, il était juste chiant à se prendre pour le « papa » de la bande. Pourtant il l’aimait bien April. Certes elle savait que c’était plus pour son talent à négocier que pour sa personnalité particulière.

Ainsi, April haussa les épaules, leva un sourcil assuré vers lui en lui lançant une bourse qu’il reçut avec suspicion. Il l’ouvrit.

C’est quoi tout ça ? lui demanda-t-il de façon agressive.

La recette du Taurus et du M&A 9mm, répondit-elle nonchalamment.

Il y eut un petit moment de silence durant lequel la jeune femme tira une cigarette de sa poche et l’alluma. Elle en tira une bouffée et reporta son regard sur l’homme lorsqu’elle souffla un épais nuage de fumée. Son expression hybride laissant entendre qu’il était tout aussi méfiant qu’étonné. Il fallait dire que le talent de la grande et svelte marchande l’impressionnait tout autant qu’il le rendait soupçonneux. Etait-il jaloux ? April n’en savait rien. Souvent il lui posait des questions sur sa manière de procéder, suspectant qu’elle ne pouvait escroquer tant les acheteurs avec de simples mots. Elle devait bien offrir d’autres choses pour qu’ils se laissent berner par la jeune femme avec tant de facilité. Les friandises du corps sont parfois très attractives lorsqu’on cède à la gourmandise. Pourtant April était sèche comme un bout de bois, ce n’était pas le genre de femme qui rassasiait l’appétit. Peu importait au fond puisqu’elle ne jouait pas de ce genre de charme pour vendre. Etait-il si impossible d’admettre qu’elle était douée ? Son esprit malin et affuté venait à bout de tout.

Quoi qu’il en soit, Axel grimaça, rangea la bourse et monta sur le chariot en retenant une remarque, ce qui poussa la jeune fille à intervenir.

Ca valait la peine de nous mettre en retard, non ? lança-t-elle en feignant l’innocence.

C’est ça, répondit-il. La prochaine fois, prévient nous quand tu passes la matinée avec un pauvre con de raider assez défoncé pour se faire enfler de trois fois le prix.

C’était un régulateur, rétorqua l’habile marchande avec assurance.

L’homme ronchonna, tentant clandestinement de se persuader qu’elle mentait, puis se détourna d’elle. Avec un sourire satisfait, elle s’assit à l’arrière du chariot et fuma sa cigarette sous le soleil. Soudain une voix à l’avant du convoie retentit : ils allaient bientôt se mettre en route. Un de ses amis, Jack, surgit furtivement devant ses yeux avec un regard complice. Dans un clin d’œil, April comprit que l’homme avait écouté leur conversation. S’asseyant à ses côtés il murmura au creux de son oreille :

Pas mal pour une fille aussi louche que toi. Il a eu pitié de toi ce pauvre régul’ ?

Dans un éclat de rire, April donna une boutade vengeresse à son ami qui, pour se venger à son tour, lui prit sa cigarette des mains.

Rends-moi ça ! protesta-t-elle. Tu en as dans ton sac, t’es chier quand même !

Tirant tout de même une bouffée, il finit par la lui rendre.

Ma bizarrerie doit faire mon charme, continua-t-elle avec amusement. Tu es seulement jaloux mon petit Jack ! Si tu n’avais pas tout le temps la morve au nez, tes clients seraient plus généreux.

Ce fut elle qui reçut un coup. Et ils rirent. C’était comme ça lorsque la bande de caravaniers voyageait entre les villes et bourgades dans lesquelles il fallait faire des affaires.

Ce jour-là, la caravane passait dans les terres agricoles. Elle avait suffisamment lentement pour que les voyageurs descendent et s’éloignent même parfois, ce qui arrivait assez régulièrement à April et Jack. C’était d’ailleurs d’autant plus drôle que cela mettait Axel hors de lui. Après son expérience pour se faire virer de l’abri, April avait acquis ce talent de faire chier en toute impunité. Axel était son jouet favori et Jack son compagnon préféré. Sous la chaleur torride, la vie était, de cette façon, douce malgré tout, bien que rude et parfois dangereuse. Que fallait-il de plus ? Rien pour April.

La journée s’écoula donc sans de francs dommages, excepté quelques remontrances provoquées de la part d’un Axel qui ne savait que faire de deux gosses qui n’avaient d’autres passe-temps que celui d’emmerder les autres quand ils s’ennuyaient. Ils énervaient plus ou moins tout le monde d’ailleurs. Et c’était bien ça le plus marrant pour April.

En toute fin d’après-midi, la jeune femme avait reprit sa place d’origine, à l’arrière de la caravane, assise sur le chariot, à l’endroit où elle était le mieux camouflée en cas de bêtises compulsives. Cependant, elle restait calme à ce moment précis, s’étant assez suffisamment agitée pour la journée. Elle sortit alors une cigarette une nouvelle fois et perdit son regard vers le soleil couchant. Dans la lueur écarlate de cette fin de jour, les yeux de la jeune femme étaient d’un ocre très profond, d’un miel presque mouvant laissant entrevoir le mécanisme d’une vivacité peu commune et subtile, dans lequel s’entremêlait une part enfantine et manipulatrice. Face au soleil écarlate, ses nombreux et étranges tatouages se découpaient sur sa peau d’une façon curieuse, donnant cette extraordinaire impression que la jeune femme n’était pas normale, pas humaine. Tu me fais penser à un loup, disait Jack.

April laissait divaguer ses pensées devant ce spectacle qui allumait son regard tout autant qu’il lui cramait les pupilles. Mais peut importait, elle tenait à résister face à cette horizon cramoisie, comme s’il était possible que l’astre solaire cédât le pas à l’intensité d’un regard qui souffrait déjà de le fixer. C’était peine perdue que de croire que le soleil allait ployer devant lui. A cet instant, il semble qu’April aperçut un genre de mouvement dans cet horizon qui lui piquait furieusement les rétines. Se redressant quelque peu, elle fronça ses sourcils, focalisant ses yeux orangés vers une masse qui se mouvait au loin. Leur cadence était étrange, trop carrée, trop réglée, trop organisée pour être naturelle, d’autant que la chaleur de la terre s’élevant vers le ciel faisait se tordre en vagues les silhouette de part et d’autre des corps qui semblaient se rapprocher d’eux. April ne sut jamais pourquoi elle n’eut pas de réaction à cet instant. Elle fixait cet horizon sans rien faire sans rien dire jusqu’à ce que Jack apparaisse soudainement devant elle avec un sourire aux lèvres.

Qu’est-ce que tu fais ? lui demanda-t-il avec enjouement.

Elle ne répondit pas et descendit ses yeux couleur d’ambre vers lui, un certain air grave flottant sur son faciès. Il marchait à côté d’elle qui était assise, surélevée par rapport à lui. C’était un sentiment singulier qu’elle ressentait là, qui l’oppressait, la laissant muette, même face à son ami avec qui elle ne pouvait s’empêcher de rire. Jack comprit que quelque chose clochait car son sourire disparut également.

Qu’est-ce qu’il y a ? l’interrogea-t-il l’air inquiet. Qu’est-ce que tu regardais comme ça ?

Alors, à son tour, Jack tourna les yeux vers le soleil couchant. Il dut apercevoir le mouvement qui venait vers eux parce qu’il lança à quelqu’un d’emprunter une lunette afin de déterminer quelle étrange chose était en train de les rejoindre.

Ca se rapproche drôlement vite, commenta Jack.

April ne trouvait pas ça drôle elle, elle n’aurait d’ailleurs pas utilisé cet adverbe pour désigner la chose. C’est en dirigeant de nouveau ses yeux vers le soleil qu’elle constata avec une inquiétude froide que la chose avait doublé la cadence.

LA LEGION ! hurla une voix par-dessus elle.

Jack jura. Il ne jurait jamais de coutume. Peut être était-ce cela qui l’alarma, car April retrouva enfin une certaine vigueur. Toute la caravane se jeta sur une arme et elle en fit de même.

Il ne faut pas qu’il nous atteigne ! ordonna la voix d’Axel. Sinon on est mort !

April savait que la Légion était une élite du combat au corps à corps et que, si les armes n’étaient de coutume pas leur fort, un combat avec eux était en revanche impossible à gagner. C'était la première chose qu'on lui avait apprise sur les soldats de la Légion de Caesar: ne jamais les laisser t'atteindre. Les tuer à bout portant était la seule solution. Ces hommes en jupes étaient trop sur-entrainés pour perdre un combat à mains nues avec des simples caravaniers – et surtout face à une April menue. La jeune femme passa son regard dans le viseur, toutefois la lumière du soleil était d’autant plus puissante à travers lui. Tous les caravaniers étaient gênés par l’éblouissante luminosité qui les aveuglait trop pour qu’ils ne manquent pas la moitié de leurs tirs. Constatant avec horreur la difficulté de la situation, April se tourna vers Jack avec un rire qui ne lui ressemblait pas, un rire franc et pourtant faux, immoral face à la mort imminente, à la souffrance. C’était une nouvelle sensation d’euphorie excentrique qui s’infiltrait en elle à ce moment.

On est dans la merde !cria-t-elle à son fièle compagnon de jeu dans un esclaffement farfelu.
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Légionnaire
Tiberius Quintilius
Légionnaire
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Message Je brûle comme il faut. Va, démon!  Empty (#) Lun 24 Fév - 23:52

Voilà qui était une brillante façon de s'illustrer en mission. Tiberius avait été appelé pour rejoindre la troupe qui partirait le lendemain dans les terres agricoles. Il était visiblement temps de remplir les stocks de la Légion, et ça n'était pas plus mal. Cela faisait un moment que le légionnaire avait l'impression de rouiller au Fort. Après tout, on en avait vite fait le tour quand on cherchait à s'agiter un peu. Aussi, à peine la nouvelle était-elle tombée que Tiberius avait fait affûter son glaive et fait briller son armure pour l'occasion avant de partir mettre la raclée à quelques recrues pour s'échauffer. Le lendemain, Tiberius s'était levé largement avant le départ tant il avait attendu cette sortie. L'air frais de la nuit faisait doucement place aux premiers rayons du soleil tandis qu'il chargeait son sac de voyage sur le dos. Les conditions de vie allaient être plutôt rustiques, mais ça n'était pas ce qui allait déranger le légionnaire, et puis le peu de bagage à trimbaler derrière eux leur permettait d'avancer plus vite, et donc d'atteindre leur cible en quelques jours seulement. Ainsi, dès que la troupe fut finalement prête, ils quittèrent le Fort aussitôt pour ne pas perdre de temps, en espérant que la récolte serait bonne.

*

Voilà plusieurs jours déjà que les légionnaires marchaient vers la terre promise. Ils avaient bien croisés quelques voyageurs malchanceux de-ci delà, mais rien de véritablement amusant aux yeux de Tiberius. La journée était particulièrement chaude et certaines recrues commençaient à traîner des pieds sous le soleil agressif qui leur tapait dessus depuis le matin. Seulement telle était la vie au sein de la Légion, et chacun préférait se taire en imaginant une grande piscine au bout du voyage plutôt que de ne simplement penser à oser se plaindre. Tiberius quand à lui s'était réfugié sous sa capuche pourpre de légionnaire vétéran et marchait plutôt en tête. Ne prêtant même pas attention à la chaleur presque oppressante de la journée, il continuait de mettre un pied devant l'autre sans se poser de question, l'esprit complètement ailleurs.

En fin de journée, il était finalement passé à l'arrière de la troupe en discutant avec deux autres légionnaires du fort problème médical qui pesait sur la Légion – un sujet qui l’obsédait presque depuis la mort de sa mère pour faute de soins suffisants. Et tandis que le débat faisait rage entre le Med-X et l'espèce d'asperge au goût horrible qui leur servait d'anti-douleur, le decanus ordonna soudainement de resserrer les rangs. Aussitôt, les légionnaires s'exécutèrent sans demander d'explication. C'était sans doute ce qui faisait leur force face aux soldats rebelles de l'ERGP. Les légionnaires étaient sur-entraînés à la dur, mais aussi particulièrement disciplinés et organisés, alors qu'il n'était pas rare de croiser des soldats de cette soit-disant république salvatrice complètement ivres voire en train de se taper dessus ou de contester carrément l'autorité qui les dirigent. Non, au final, les plus redoutables selon Tiberius, c'était probablement la Confrérie de l'Acier à la pointe de la technologie. C'était sans doute ça qui coûtait cher aux légionnaires : la technologie. Mais après tout, il ne s'agissait que de son humble avis, et le temps n'était plus à la question de qui était le plus fort, mais bien à la démonstration.

Resserrant sa poigne sur son bouclier, Tiberius releva la tête pour apercevoir la caravane que le decanus avait choisi pour cible. Esquissant un léger sourire face au véritable exercice qui s'annonçait, le légionnaire n'attendait plus que l'ordre de charger pour aller dire bonjour aux caravaniers. Ils étaient sympas dans la Légion quand même.

Finalement, le decanus donna le signal, usant stratégiquement du soleil bas pour s'approcher plus discrètement des voyageurs tandis que les caravaniers seraient obligés de plisser les yeux pour les apercevoir. En quelques instants, ils avaient rattrapés leur cible. Seulement, à une certaine distance les moins aveugles de la clique repérèrent tout de même que quelque chose les suivait, et les premiers coups de feu retentirent. C'était le moment d'espérer que le bouclier tiendrait le coup et que les caravaniers ne sauraient pas trop viser. Cependant, Tiberius était confiant. Il savait bien d'expérience qu'il valait mieux essuyer une volée de tirs de caravaniers plutôt qu'un tir groupé de l'ERGP aux armes souvent tout de même mieux entretenues voire plus performantes. Et puis les pauvres voyageurs commençaient déjà à paniquer et probablement à songer à abandonner le navire. Ce qui était assez paradoxal, puisqu'en voulant fuir la Légion pour sauver leurs fesses, ils allaient sans doute seulement crever de soif - ou de faim à la limite - quelques part sur les routes du désert. Quoi qu'il en soit, une fois à distance raisonnable du chariot visé, Tiberius planta son bouclier devant lui pour attendre tranquillement qu'on ait fini de lui tirer dessus tout en chargeant son propre fusil. L'avantage d'être un pourpre, c'était qu'on était mieux armé. Il était clair que la plupart des petits nouveaux de la Légion ne faisait pas long feu quand il s'agissait d'aborder un mec armé qui vous tirait dessus sans se poser de question alors que vous n'aviez qu'une petite épée à la ceinture – et que vous la maîtrisiez difficilement par dessus le marché. C'était donc ainsi, accroupi et bien planqué derrière son bouclier que Tiberius eut une petite pensée pour toutes les pauvres recrues de la Légion qui avait la vie dure, mais c'était la meilleure façon de prouver sa valeur après tout. On se croyait presque dans Matrix lorsque les nouveaux passaient entre les balles sans une égratignure. Ainsi dans la Légion, quand on survivait on était soit super doué, soit super chanceux, à voir.

Une fois fin prêt à faire feu à son tour, Tiberius cessa de s'inquiéter un instant pour les petits nouveaux qui ne faisaient de toute façon pas partie de cette mission, et s'occupa à répondre avec la même gentillesse à ceux qui essayaient de les tirer comme des lapins. Rabaissant sa capuche, il visa un premier mec à pied qui s'était accroupi à côté du chariot en se croyant probablement à l'abri pour tirer tranquillement sur les légionnaires qui s'approchaient de trop près. Un coup, et boum. Ce petit bijou, il pardonnait à aucune cible d'être dans le viseur. Le pauvre gars lâcha son arme, un peu surpris sur le coup. Visiblement, il avait mal. Et ben c'était bien fait pour lui, en voilà un qui n'emmerderait plus la troupe. Tiberius allait se choisir une nouvelle cible lorsque une balle siffla juste au-dessus de sa tête. Il avait eu chaud. Remerciant mentalement le soleil dans son dos et le manque d'adresse de celui qui avait tiré, il tenta de trouver d'où venait le coup avec prudence. La troupe était en train de cerner la caravane, il aurait été bête de se faire descendre maintenant.

C'est là qu'il la vit. C'était une jeune femme couverte de tatouages étranges et au regard furieux qui pointait son fusil vers lui. Il eut juste le temps de lui retourner un regard tout aussi mauvais qu'elle lui tira encore dessus. Par chance, ce fut encore le bouclier du légionnaire qui prit le coup à sa place. Ah ! La saleté l'avait regardé droit dans les yeux et lui avait tiré dessus sans sourciller ! Et bien pan ! C'était son tour de tenter sa chance, en un instant, il sortit de sa cachette, pointa son arme sur elle et tira à son tour sans laisser à personne le temps de dire ouf.

Le coup du sort voulu qu'il manque cette fois sa cible de peu. Sans s'en émouvoir davantage, Tiberius jeta son arme déchargée sur son dos et s'empressa de changer d'emplacement avant que la petite maline ne recharge et ne réessaye de le prendre pour cible. Son bouclier n'était pas un mur non plus, et il ne tenait pas à tomber le premier dans la bataille entre cette petite sauvageonne et lui.

Il avait fini par contourner rapidement le chariot en s'approchant toujours plus. Il n'était plus qu'à quelques mètres lorsqu'un collègue légionnaire à quelques pas de lui fut touché. Le pauvre gars tomba à la renverse sous l'impact, touché à la gorge. Son corps tremblait encore tandis qu'il tentait d'obtenir un peu d'oxygène dans un bruit d'agonie horrible alors que ses poumons se remplissaient peu à peu de sang. Le sang, l'odeur atteignit rapidement les narines de Tiberius qui fut prit d'un léger haut-le-cœur face à la scène qui lui sembla durer une éternité. Dans quelques instants, le pauvre soldat aurait rendu l'âme. On avait beau traiter les légionnaires de brutes épaisses, misogynes et sans cœur, ça ne voulait pas non plus dire qu'ils allaient se mettre à faire la ronde en sautillant autour d'un massacre bien sanguinolent. Après tout, l'idéal même de Caesar était de retrouver la paix et la prospérité de l'ancienne Rome. La fin justifiait les moyens, c'était tout. Et surtout, c'était ce qui valait cette si bonne réputation des légionnaires dans les groupes extérieurs. C'était vraiment trop triste et épuisant de devoir ouvrir les yeux à tous ces gens à l'esprit obtus, enfermé dans la violence et le désordre constant.

Cependant, loin de prendre le temps de s'émouvoir de ce que pensait les caravaniers de lui, Tiberius lâcha le cadavre frais du regard pour le porter tout droit vers le tireur. Soudainement, plus rien ne comptait mis à part ce mec là, le légionnaire focalisa toute son attention sur lui comme pour s'assurer qu'il ne lui échapperait pas. Une attitude pas très prudente en soi, mais la caravane était déjà quasiment prise, et les tireurs commençaient déjà soit à se rendre, soit à rendre leur dernier souffle. Aussi, avant même que sa nouvelle cible n'ait le temps de le mettre en joue s'il l'avait au moins remarqué, Tiberius escalada le chariot en un éclair pour jaillir sur lui en attrapant le canon du fusil pour le lui arracher des mains et le jeter un peu plus loin où il ne ferait plus de mal à personne. Au moment même où l'ombre du légionnaire s'abattit sur le bonhomme, la peur passa dans le regard du caravanier qui comprit ce qui allait se passer, qui comprit qu'il n'allait pas pouvoir échapper à la haine coriace de son futur bourreau qui l'avait condamné d'un regard. Il tenta tout de même d'attraper une autre arme en tâtonnant au hasard autour de lui sans pouvoir détacher son regard de celui du légionnaire qui le fusillait d'un regard noir et sans pitié tout en tirant son glaive de sa ceinture. D'un mouvement rapide et sûr, Tiberius planta son arme dans le flan droit du caravanier, les yeux toujours plantés dans ceux de sa victime jusqu'à ce que toute vie les aient quitté. Le bonhomme cracha un peu de sang, s'agita un instant de convulsions lorsque le légionnaire enfonça un peu plus son arme dans le corps tiraillé de l'homme et cessa finalement tout mouvement. Voilà que la Légion était vengée d'au moins un homme. Récupérant son arme ensanglantée d'un geste vif, Tiberius se redressa de toute sa hauteur pour faire le bilan autour de lui. Ici et là des affrontements mineurs persistaient tandis que les derniers résistants s'agitaient avec rage, mais la caravane était prise.

Un cri plus fort que les autres attira l'attention du légionnaire. Il tourna aussitôt la tête dans cette direction et aperçut avec surprise la fameuse tireuse qui avait tenté de l'avoir précédemment et qu'il avait lui-même loupé s'agiter toute seule tandis qu'un autre gars s'enfuyait dans le coucher de soleil. S'emparant de l'arme du caravanier décédé, Tiberius tenta de viser le bonhomme en fuite malgré le soleil dans les pupilles et tira finalement au hasard. Il lui sembla tout de même qu'il l'avait manqué. Abandonnant alors le cadavre tout frais qui gisait devant lui, il quitta son perchoir pour rejoindre la pauvre femme qui continuait de s'agiter autour du chariot pour que personne ne l'attrape. Sans le tragique de la scène, la situation en était presque burlesque. Esquissant un sourire presque sadique – il fallait dire que le sang lui montait vite à la tête lorsque tout le monde finissait par se tirer plus ou moins dessus – il eut tôt fait de rejoindre la jeune femme et de l'intercepter dans sa tentative de fuite. Elle le heurta tandis qu'il s'interposait soudainement sur son chemin en lui décochant un petit sourire en coin presque fier du genre « Coucou c'est re-moi ! ». Finalement, alors qu'elle le fusilla de ses yeux à l'étrange couleur, Tiberius eut un instant l'impression que la jeune fille était véritablement capable de tuer d'un regard tant elle mettait du cœur à la haine transmise par ses douces pupilles, mais cette constatation eut seulement pour effet d'élargir son sourire. « Et où tu comptes aller ensuite comme ça petite louve ? » La questionna t-il d'un air presque moqueur en attrapant fermement le poignet de la main qui avait tenté de le frapper. De plus près, la jeune femme était vraiment belle. Et puis elle avait ce côté sauvage et indomptable qui lui donnait tout son charme. En un regard, il avait été conquit. Mais alors qu'il continuait à lui sourire comme un imbécile fier de sa trouvaille, la jeune femme en profita pour tenter à nouveau de se débattre. Le frappant plus vite et plus fort, le légionnaire n'en resserra que plus fort ses petits poignets pris au piège. Alors, dans un dernier élan d'appel à la liberté, la petite sauvageonne attira le bras du légionnaire vers elle pour y planter rageusement ses petites dents aiguisées. Lâchant subitement sa nouvelle prise en poussant un juron, il décida de se venger instantanément en usant de la prise de son glaive pour assommer la jeune femme d'un coup derrière la tête. La pauvre fille s'écroula à ses pieds sur le coup. Problème réglé, au moins, elle n'embêterait plus personne pendant un certain temps.

Dès que les derniers individus agités furent calmés à peu près de la même manière, la Légion se regroupa à nouveau pour faire le bilan des pertes et des gains avant d'organiser le retour au Fort dans la même heure. Selon le decanus, le bilan était suffisamment positif pour rentrer, et les provisions allaient finir par manquer si l'on s'attardait trop en décidant de conserver quelques prisonniers. Mais après tout, au pire les nouvelles prises mourreraient de faim s'ils n'avaient pas la force de tenir jusqu’à obtenir leur nouveau statut d'esclave officiellement en franchissant les portes du mythique Fort Colorado. Ainsi, après avoir soigneusement ligoté sa petite victime pour ne pas qu'elle s'agite avec la même violence à son réveil, Tiberius la chargea sur le chariot et les légionnaires reprirent la route après une brève pause pour se remettre de leurs émotions.

Ce ne fut qu'une fois la nuit tombée et leur camp de fortune installé que la petite louve dénia finalement émerger de son sommeil forcé. Pour s'excuser du mal de tête qu'il avait sûrement causé en frappant un peu fort, Tiberius la rejoignit pour lui offrir si gentillement une portion de sa ration du soir. « Alors, comment tu te sens la p'tite louve ? T'es calmée ? » Lui demanda t-il d'abord en souriant. Puis finalement, histoire de temporiser un peu sa moquerie, parce qu'il pouvait bien comprendre que ça n'avait sans doute rien de drôle aux yeux de la jeune femme, il lui tendit de quoi manger, dans son immense gentillesse compatissante. « Allez mange un peu, tu vas avoir besoin de toutes tes forces pour nous taper dessus. » Suggéra t-il alors. Mince, il s'était encore moqué, c'était mal partit... Mais c'était l'intention gentille qui comptait le plus non ?
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Message Je brûle comme il faut. Va, démon!  Empty (#) Mar 25 Fév - 15:55

La bataille faisait rage autour d’elle et Jack, son ami, poussé par les tirs des soldats, s’éloignait d’elle peu à peu.

T’as rien trouvé de mieux à dire que « on est dans la merde », sérieux ?! s’était-il écrié après qu’elle eut fait cette remarque en riant.

April ignorait encore que c’était les derniers mots qu’ils échangeaient et qu’elle lui avait offert son premier rire de démence pour l’occasion. Ces saletés de travestis avaient bien choisi leur moment : celui où l’astre solaire caressait l’horizon d’un rouge tellement puissant qu’il était impossible de se repérer en regardant vers lui. Ils avaient débouché de nul part, profitant de l’aveuglement pour attaquer les salauds. Quelle bande de lopettes, pensait April. Seulement, la devise qu’on lui avait inculquée vis-à-vis des légionnaires étaient maintenant défaite, vaine : ils étaient là, sur eux et ils ne pouvaient rien faire que tenter d’en tuer le plus en constatant avec désespoir qu’ils n’avaient aucune chance de l’emporter. Les balles provenant de la caravane s’étaient perdues dans les aveuglants rayons vermeils du soleil couchant, ne devant au mieux que blesser à défaut de tuer les assaillants qui leur sautaient dessus. Par chance, les Gun Runners, la caravane dont elle faisait partie, vendait des armes, il fut alors aisé de s’en procurer rapidement, sans pour autant apporter la victoire.

C’est dans un nouveau rire de folie qu’April constata qu’ils allaient perdre et qu’elle allait mourir. Tant pis. Elle avait au moins vécu un peu et avait eu l’occasion de sortir de son trou. Après tout, elle savait que cela pouvait finir ainsi en sortant de l’abri, ça avait était un deal, un accord tacite laissant l’emprisonnement sécuritaire céder le pas à la liberté périlleuse ; et c’est d’ailleurs dans une dernière pirouette qu’elle voulait terminer sa courte existence. Alors elle choisit sa cible avec attention. Lui, murmura une voix au plus profond de son être. C’était moins par son agilité, sa force et sa rapidité qui le rendait très dangereux que par le fait qu’il était roux qu’elle le choisit. Elle aurait pu également se dire que c’était parce que cette couleur se rapprochait étrangement de celle qui l’avait aveuglée et qui, de ce fait, l’avait empêchée de repérer la Légion plus tôt – ce qui les menait désormais à leur perte imminente -, qu’elle l’avait choisi. Ca aurait noble et presque poétique de mourir de cette façon, en plein combat, sous le feu de l’ennemi, dans une lutte acharnée pour la vie et la liberté. Mais non. C’était vraiment juste qu’il fût roux.

Tant pis pour lui ! chantonna-t-elle avec une joie immature.

Alors, reprenant son sérieux afin de se concentrer sur sa proie orange, elle tira. Putain, jura-t-elle. Elle l’avait manqué. Saleté de soleil encore. Le rouquin parut étonné pour ne pas dire franchement étonné. Qu’est-ce qu’il avait celui là à ne pas comprendre pourquoi on lui tirait dessus en pleine bataille ? Il se croyait muni d’une jupette pare-balle ou quoi ? Connaissant le goût des légionnaires pour la technologie, ça ne risquait pas ! April ne put quand même s’empêcher d’émettre un petit rire amusé et c’est d’ailleurs peut être cela –elle ne le sut jamais vraiment- qui attira l’attention du type roux vers elle. Il la fixa avec rage, les muscles saillants, la mâchoire carrée, le corps puissant, ce qui, il fallait le dire, contrastait nettement avec sa jupe. Les gens sont pas normaux, songea April. A cet instant, sans que le roux puisse avoir le temps ne serait que de lever le gros orteil de sa sandale, April tira de nouveau, et sacre Dieu, le manqua encore. Sa jupette était peut être vraiment magique en fait. La jeune femme constata alors qu’elle n’avait plus de munition, il allait falloir qu’elle retourne dans à l’intérieur du chariot pour en trouver une autre, et surtout, elle avait intérêt à dégager d’ici car elle était à découvert et sans défenses. Se retournant rapidement en retraite, une balle siffla prêt de sa joue. C’est qu’elle lui aurait éclaté le visage si elle l’avait touchée ! C’était ce sale roux qui l’avait visé, quelle enflure ! Il allait lui payer cher le fait d’avoir essayé de la tuer ! Cependant, avant de mettre sa vengeance à exécution, April s’éloigna. Elle réussit à rentrer dans le chariot dont l’entrée était suffisamment proche de sa position initiale. C’est en prenant une nouvelle arme – n’importe laquelle- qu’elle entendit au-dessus de sa tête :

Tu vas me lâcher les basques, petites raclures !

Tiens, tiens, songea April. Axel et sa douce voix. Franchement, il abusait d’insulter ces gars de petites raclures en sachant qu’il avait déjà utilisé cette expression pour elle autrefois. Les gens étaient ingrats en plus d’être étranges. Quoi qu’il en soit, la jeune femme se redressa et rejoignit Axel pour l’aider avec son assaillant. Une fois debout, elle visa la tête du type et tira. Il faut dire que le canon en dents de scie, ça faisait pas mal de dégâts : l’impact de la balle lui arracha la moitié de la joue et les lèvres. Le légionnaire ne mourut pas immédiatement, il touchait ce qui lui restait de nez et de dents cherchant à pousser des hurlements qui, faute de bouche, ne sortaient pas. En un rire victorieux et un peu fou, elle aperçut Jack non loin et vit qu’il avait observé la scène sanglante.

Tu as vu ce que fait ce truc, Jack ?! lui lança-t-elle en lui désignant l’arme qu’elle tenait. C’est dommage, j’en aurais tiré un bon prix !

Elle n’eut pas franchement le temps de voir quelle réaction il avait, mais il lui sembla qu’il ne rit pas. Retournant la tête, elle aperçut aux pieds du chariot son petit rouquin de toute à l’heure. Ni une ni deux, elle réarma son fusil et tira dans sa direction. Malheureusement, c’est son collège d’à côté qu’elle toucha à la gorge. Le rouquin sembla surpris et se tourna vers le soldat égorgé. Elle aurait voulu absolument voir sa sale tronche quand il aurait constaté que c’était elle qui avait tiré, seulement, à cet instant, Axel, qui se trouvait juste à côté d’elle, la poussa.

Dégage April ! vociféra-t-il.

Était-ce pour la sauver ou parce qu’elle le gênait, elle ne le sut pas, mais tomba néanmoins à la renverse de l’autre côté du chariot. Le dur impact contre le sol l’étourdie quelques instants et, sous les roues, elle fut le témoin du meurtre sanglant d’Axel que le rouquin plantait de son glaive avec violence. Les lèvres de la jeune femme se retroussèrent sur les dents. Celui-là, il va crever, se promit-elle. Alors, au moment où elle s’y attendait le moins, alors qu’elle était encore allongée sur le sol, une force surhumaine la fit se redresser brutalement. De sa main droite elle tenta de resserrer ses doigts sur l’arme qu’elle tenait quelques instants plus tôt toutefois elle découvrit avec horreur qu’elle n’y était plus. Tournant quelques peu la tête, elle l’aperçut, gisant sur le sol prêt d’une des roues du chariot. Les lèvres pincées, elle planta son regard dans celui de son agresseur. April ne riait plus du tout là. Lui, il était grand, fort, bien trop puissant pour une jeune fille menue comme elle. Il semblait fou et avide de sang, à tel point qu’elle se demanda s’il n’allait pas lui mordre la jugulaire. Elle le fixa, la rage dans les yeux pour l’expression tranquille de celle qui était résignée. C’est comme ça que je meurs alors finalement, se dit-elle. Elle chercha à faire le bilan de sa vie avec célérité, mais n’y parvint pas car en un grognement de douleur, le soldat qui l’emprisonnait de ses bras s’écroula à terre. Elle parvint à se rattraper de justesse et scruta autour d’elle, cherchant des yeux celui ou celle qui l’avait libérée de l’emprise du légionnaire. C’était Jack. Jack qui dans un regard d’excuse, choisit son moment pour faire une percée. Non pas une percée héroïque comme April s’y attendait, mais une percée vers l’horizon pourpre d’où le mal avait surgi. Jack, murmura-t-elle de désespoir. Il l’abandonnait ? Il se barrait littéralement. Soudain, elle éprouva tout autant de haine pour le pauvre type qui gisait à terre que pour son ancien compagnon. Emplie de haine, telle une furie incontrôlable que le goût du sang aurait trop enivrée, elle sauta sur le légionnaire encore au sol et surtout, encore vivant. Celui-ci tendait sa main vers elle telle une mâchoire et April se jeta proprement dans la gueule du loup. En un cri rageur elle le frappa d’une multitude de coups, visant au passage les parties intimes qui le laisserait gémissant au sol. Ce coup stratégique l’empêcha de la frapper tant sa douleur étant grande, de telle sorte qu’elle eut le loisir de lui asséner tout autant de chocs que de coups de pieds. La jeune femme ne songea même pas à fuir, c’eut été impossible de toute façon car la bataille était terminée. Le peu de personnes restées vivantes étaient soit immobilisées soit enfuies. April était la seule à se démener comme un petit diable. Plusieurs hommes vinrent à la rescousse de leur congénère à terre, afin de le débarrasser de ce petit lutin capricieux. Ils lui attrapèrent les bras et la soulevèrent en l’air, l’éloignant de celui sur lequel elle défoulait ses nerfs.

Lâchez-moi bande de salopards ! hurlait-elle à plein poumons.

Mais ils n’en démordaient pas. Alors elle non plus. Elle se démenait tel un petit démon, jouant des pieds et des mains, parfois de la tête et de la mâchoire pour qu’ils la lâchent. Toutefois, lorsqu’elle parvenait à ce qu’ils lui libèrent en membre, un autre légionnaire venait immédiatement le lui reprendre. April savait qu’elle n’avait aucune chance, qu’elle allait simplement mourir. Pourtant elle n’en démordait pas, littéralement. Elle courait, sautait, virevoltait, abusant de sa ruse et de son habileté pour compenser son manque de force et de rapidité. Seulement rien n’y faisait. Ils étaient toujours après elle dès qu’elle parvenait à s’échapper. C’est alors qu’après un virage extrêmement serrée en dérapage, son poursuivant dérapa pour le coup et se rétama par terre dans la poussière. Il jura et April, jetant un regard en arrière, repartit de plus belle vers sa vaine fuite en avant. A cet instant, elle percuta une armure, un vrai mur, toute aussi dure que les muscles qu’elle recouvrait. S’assommant presque, elle tomba au sol, étourdie derechef.

« Et où tu comptes aller où ensuite comme ça petite louve ? »

April leva ses yeux vers le légionnaire. Bordel, c’est l’autre rouquin, jura-t-elle au plus profond d’elle-même. Il la regardait de ses yeux bleus, un léger sourire un coin qui transpirait la satisfaction arrogante sur les lèvres, ce qui horripila la jeune femme d’une force qu’elle ne put expliquer. Il l’avait reconnue, c’était évident, tout aussi bien qu’elle l’avait reconnu. C’était qu’ils avaient déjà une histoire ensemble. Remplie de rage, en un cri furibond, April tenta de se redresser et tendit ses poings vers le visage fier de ce trouffion. Elle était décidée à lui enlever son sale sourire. Néanmoins, une nouvelle fois, l’homme s’interposa à son geste, lui saisissant fermement les poignets. La frustration était si grande en elle qu’elle poussa un nouveau cri de fureur et alla planter ses dents tout droit dans l’avant-bras du roux. Beurk, il va falloir que je me lave les dents après ça, songea-t-elle.

Espèce de…, commença-t-il.

Puis, au même moment elle sentit une forte douleur sur sa nuque venant du roux ou de quelqu’un d’autre, elle ne parvint pas à savoir, et ce fut le trou noir.


***

Lorsqu’elle ouvrit ses paupières, elle grimaça quelque peu avant toute chose. Il avait eu la main lourde celui qui l’avait assommée. Après cela, elle se rendit compte qu’elle était en vie : la mort ne donnait probablement pas si mal à la tête. C’était assez ahurissant, elle était persuadée qu’elle serait tuée, surtout après le petit spectacle de pétage de plomb qu’elle leur avait offert quelques heures plus tôt accompagné d’un léger accès de violence. « Pourquoi suis-je encore vivante ? » ne cessait-elle de se répéter. Après avoir émis un léger grognement de douleur, elle commença à regarder autour d’elle. La nuit était tombée, un feu brûlait non loin d’elle et autour de lui, des soldats s’agitaient en riant grassement. Était-elle la dernière survivante ? April ne le savait pas encore car elle était seule pour l’instant, allongée au sol. Encore un peu dans le vague, elle tenta de se redresser.

Putain, jura-t-elle.

En effet, les satanés légionnaires l’avaient étroitement ligotée et elle se retrouvait, là, immobilisée et incapable de bouger. Elle songea un instant à pousser un hurlement pour remettre de l’ambiance, mais son état ne le permettait guère pour le moment. Décidant fermement de s’y atteler dès que possible, elle ferma de nouveau les yeux, cherchant tant bien que mal à soulager son mal de crâne par la seule force de sa pensée. Certes, le résultat n’était pas franchement concluant.

. « Alors, comment tu te sens la p'tite louve ? T'es calmée ? »

Soudain, la voix l’éveilla pour de bon. Elle connaissait cette voix, depuis peu, et la détestait déjà. April tourna vivement le visage vers le roux qui s’adressait à elle et le fusilla du regard aussi méchamment que possible.

« Allez mange un peu, tu vas avoir besoin de toutes tes forces pour nous taper dessus. »


Ok. Lui il allait finir par manger ses cheveux. C’était clair et net. Et peut-être même un bout de sa propre langue. Pour toute réponse, April lui lança un long regard tout aussi langoureux qu’une fourchette faisant des nœuds avec un intestin grêle. Le rouquin fronça quelque peu les sourcils puis lui tendit la ration. La jeune prisonnière haussa un sourcil dubitatif puis se redressa davantage afin d’être à la hauteur de l’homme qui s’était accroupi devant elle. April comptait ne pas décrocher un seul mot avant d’avoir une idée fabuleuse.

Comment veux-tu que je mange avec les mains attachées ? lança-t-elle en lui montrant ses poignets.

Elle tenta d’arborer une expression un peu plus avenante bien que toujours méfiante et ce n’était pas facile vue l’acidité haineuse qui coulait à ce moment même dans ses veines. Le rouquin quant à lui, ne fut pas dupe, il haussa à son tour un sourcil sur ces deux yeux bleus nuit à la lueur éloignée du feu qui brûlait et étira pour la seconde fois ses lèvres en un sourire moqueur et arrogant. Je vais lui découper les lèvres à la cuillère un jour, pensa-t-elle immédiatement.

Tu crois sincèrement que je suis assez stupide pour te détacher les mains avec le petit numéro que tu nous as fait toute à l’heure ? demanda-t-il avec une ironie des plus moqueuse.

La nourriture était encore trop loin selon son estimation pour qu’elle ne rate pas son lancé.

Je me suis calmée, répondit-elle en le fixant d’un regard intense.

Vu la chorégraphie que tu m’as faite, rétorqua-t-il. Je te crois assez imaginative pour trouver une solution toute seule, mais allez, dans ma grande mansuétude, je vais un peu t’aider.

Mais quel con. Seulement, peu importait à cet instant puisqu’il rapprocha largement le morceau de ce qui semblait être du pain. Avec un léger sourire, elle regarda le légionnaire.

Je te remercie, tu es trop bon, susurra-t-elle, mieleuse.

A ces mots, elle cracha autant de bave qu’elle le put sur le pain et éclata d’un léger rire frénétique.

Mange-le toi, je n’ai pas très faim pour ma part, lança-t-elle joyeusement.

Il se prenait pour qui lui ? Non mais oh. Elle était heureuse et lui dépité, son plan avait parfaitement marché et elle se sentit enfin quelque peu soulagée. Lui, semblait bouillir de rage, à croire qu’il était vraiment très énervé de ne pas pouvoir déguster ce bout de pain ranci. Bon, elle admettait que ça ne lui aurait certainement pas plu non plus, cela dit, il venait de la capturer, tous ses compagnons étaient morts et Jack avait fui en la laissant aux mains des légionnaires. Il était alors quelque peu normal qu’elle ne soit pas de très bonne humeur non plus. Elle se souvint alors que juste avant qu’elle ne soit assommée, elle avait aperçu d’autres vivants.

Où sont les autres ? demanda-t-elle soudainement en retrouvant plus de sérieux, plantant un regard intense dans celui du rouquin. Je les ai vus, il y en avait d’autres, pourquoi je ne suis pas avec eux ? Pourquoi je suis seule et pourquoi tu ne me tues pas ? Vous m’emmenez où là ? Je vais vous servir à rien, même pas un produit à échanger, à rien, je vais juste vous pourrir l’existence.

Afin de donner l’exemple, elle lança sa tête en arrière et se mit à hurler de toutes ses forces.

Le roux lui plaqua immédiatement la main sur la bouche, sans qu’elle comprenne pourquoi il préférait ça plutôt que de la frapper. C’est qu’elle pouvait être très agaçante lorsqu’elle le voulait. Elle tenta à plusieurs reprises de lui mordre la main, toutefois il la serrait trop fort de sa puissante poigne pour qu’elle y parvienne. April se débattit quelques instants, gardant son regard fou toujours planté dans celui qui la maintenait et lorsqu’elle se fut calmée, l’homme resta quelques secondes silencieux, un silence durant lequel un nouveau sourire sadique et presque effrayant s’étira sur ses lèvres. Toujours aussi moqueur, il ne cillait pas sous l’intense regard de la prisonnière, c’était bien la première fois qu’on soutenait son regard d’une telle façon.

Des survivants que tu as vu toute à l’heure, commença-t-il avec un calme froid. Deux sont déjà morts, pour te donner une idée de ce qu'on fait des chieurs.

Il continuait d'arborer sont sourire moqueur et ne cillait toujours pas et April se refusa à le faire également. Comptait-il l’effrayer ? Si c’était le cas, alors, honnêtement, c’était plutôt réussi.
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Tiberius Quintilius
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Je brûle comme il faut. Va, démon!  Empty
Message Je brûle comme il faut. Va, démon!  Empty (#) Mer 26 Fév - 15:26

Visiblement, la petite sauvage qu'ils avaient attrapé n'était pas d'humeur à apprécier son humour. Pourtant, il se trouvait rigolo lui. Aussi se contenta t-il d'ignorer le regard le plus haineux de la Terre que la jeune femme lui envoya pour toute réponse à sa suggestion si gentille pour manger un morceau. Néanmoins, lorsqu'il lui tendit finalement un morceau de pain – rien de bien fantastique mais ils n'allaient tout de même pas se trimbaler du poulet rôti-frites en plein milieu du désert après tout – la jeune femme sembla prendre un air intéressé. Finalement, les petites sauvageonnes qu'ils attrapaient au hasard de leurs sorties, c'était un peu comme des petits animaux : ils faisaient tout un cirque quand on les arrachaient à leur petite vie terrible en plein milieu du désert, mais dès qu'on leur offrait une couette et de quoi manger, c'était un tout autre discours. Le légionnaire étira un peu plus sous sourire en constatant qu'elle était peut-être bien une petite louve au fond. Mais finalement, elle le tira de ses pensives conclusions en daignant enfin lui adresser la parole.

C'est ça, prend moi pour un con. Songea Tiberius en haussant un sourcil lorsqu'elle demanda implicitement à ce qu'il défasse ses liens. Pour qu'elle se remette à courir dans tous les sens comme une petite démone en griffant et mordant tout ce qui bougeait ? Très peu pour lui. Non, elle allait rester sagement assise, son cul posé sur le sol, à manger son bout de pain sans faire d'histoire. Voilà le beau petit scénario idyllique que s'était écrit le légionnaire. Le pauvre était bien loin d'arriver au bout de ses peines. En effet, la petite jouait bien la comédie : elle avait tout tenté pour le convaincre de la libérer, et, face à son échec cuisant, comme pour chercher vengeance, elle cracha généreusement sur la nourriture que lui proposait le soldat, éclatant de rire au passage tout en affirmant qu'elle n'en voulait pas, fière de son petit numéro, tandis que le légionnaire se contenta de soupirer d'un air dépité. Elle avait gagné cette première manche. Il la foudroya du regard un court instant tandis qu'elle riait encore, et leva les yeux au ciel. Puisque c'était si drôle, il laissa tomber le pain dans le sable, histoire de lui donner un peu plus de goût. Voilà, comme ça lui non plus il n'avait pas faim, et cette pauvre débile aurait tout le loisir de contempler son œuvre face à la portion qui aurait pu lui remplir un peu l'estomac.

Mais alors qu'il entreprit de retourner tranquillement auprès du feu en plantant cette pauvre débile pour qu'elle médite sur ses actes le reste de la soirée, elle se mit tout à coup à lui débiter tout un flot de questions, affirmant à la fin qu'elle ne servirait à rien et qu'elle allait seulement leur pourrir l'existence. Cette seule petite remarque méritait bien qu'elle soit ignorée pour le reste de la soirée, toute seule dans son coin, comme on punissait les petits enfants, mais la jeune femme appuya son propos par un terrible hurlement qui fit sursauter plus d'un légionnaire. Cette fille n'était qu'une pauvre folle, ou peut-être une suicidaire chanceuse, puisque à ce rythme, elle allait rapidement être servie si c'était la mort qu'elle cherchait. Néanmoins, loin de la délivrer aussi facilement, Tiberius se contenta de plaquer une main forte sur sa petite bouche pour l'étouffer dans son propre cri. La petite sauvageonne tenta bien de le mordre une nouvelle fois, mais le légionnaire se contenta de resserrer sa prise sur sa petite mâchoire enragée en fronçant les sourcils. Il était clair qu'elle n'était pas encore résignée à faire ce qu'on lui disait – sa seule tâche étant pour le moment de simplement se tenir tranquille pourtant – sans en faire un cinéma façon blockbuster...

Lorsque enfin il lui sembla qu'elle se calmait, Tiberius desserra doucement sa prise avant de la lâcher tout à fait pour être sur qu'elle n'allait pas recommencer. Cette petite folle devait être l'incarnation d'une furie furieuse pour se tortiller comme ça avec tant d'énergie. L'espace d'un instant, le légionnaire la contempla en silence, se perdant dans ses yeux ocres furibonds. D'aussi loin qu'il ne se souvienne, il n'avait jamais vu pareil couleur. Couplé à ces étranges tatouages et à cette haine viscérale qui semblait l'animer, la jeune femme dégageait véritablement quelque chose d'étrangement non-humain. D'un côté, on aurait pu avoir peur de se faire mordre, mais maintenant qu'elle était bien ligotée, le légionnaire pouvait profiter aisément de se charme tout particulier qu'elle dégageait. Finalement, revenant à lui, il envisagea de lui donner une bonne leçon à coup de pression, histoire de s'assurer qu'elle comprendrait bien la suite des aventures. Ainsi, prenant son air largement inquiétant affublé d'un sourire presque sadique, il entreprit de lui répondre de la plus calme des façons : « Des survivants que tu as vu toute à l’heure ? Deux sont déjà morts, pour te donner une idée de ce qu'on fait des chieurs. » Étirant son sourire, il marqua une nouvelle pause en se redressant le temps que l'information monte au cerveau de la petite furie, espérant que cela suffirait à la dissuader de continuer à leur pourrir l'existence comme elle était si déterminée à le faire. « Maintenant on rentre au Fort Colorado, et tu viens avec nous. Ne t'inquiète pas, tu apprendras vite à te rendre utile, on ne fait pas commerce de jolies filles comme toi. » Assura t-il finalement d'un air mystérieux pour conclure leur premier échange. « Maintenant tu ferais mieux de garder tes forces le voyage, il nous reste encore plusieurs jours en ta belle compagnie. Alors reste tranquille et dors. Ne m'oblige pas à t'assommer encore, c'est clair ? » Et ce fut sur ces doux mots qu'il abandonna la petite louve à son triste sort pour la soirée.

*

Le lendemain, la troupe était prête à repartir dès les premiers rayons de soleil. Les légionnaires avaient profité de l'atmosphère encore fraîche de l'aurore pour avaler un morceau avant de reprendre la route, le temps de refaire les valises et de resserrer les armures en filant un coup de main aux blessés, et c'était repartit pour la journée. Le decanus avait donné un rythme plutôt rapide car la caravane avait beau contenir une marchandise plus qu'intéressante puisqu'il s'agissait principalement d'armes, elle ne leur avait offert que très peu de nourriture supplémentaire. Or, en envisageant de traîner les prisonniers pendant tout le voyage, les rations allaient se faire de plus en plus petites, et surtout de plus en plus rares. Il n'était donc pas question de traîner longtemps dans le désert.

Traîner longtemps dans le désert, c'était pourtant ce que cette tête de mule de petite louve semblait pourtant bien décidé à faire, marchant volontairement le plus lentement du monde, râlant toutes les deux minutes et quémandant à manger et à boire toutes les trois minutes. « Ferme ta gueule, économise ta salive et marche l'esclave ! » Avaient bien avertis plusieurs fois quelques légionnaires, mais à l'entendre insister comme ça toute la journée, du petit matin jusqu'à l'après-midi, et sans se fatiguer une seule seconde, elle finissait même par démoraliser les légionnaires qui marchaient autour d'elle, fatigués de l'entendre se plaindre encore et encore, alors qu'ils s'efforçaient eux d’intérioriser toute cette douleur qui faisait crier leurs petits muscles tiraillés depuis le début du voyage. Au final, on lui donna raison.

La torture psychologique de la petite louve avait bien fonctionné, on avait finalement décidé de la ligoter à nouveau comme un petit saucisson et de l'embarquer au milieu de la marchandise dans la caravane, là où elle n'embêterait plus personne. Tiberius quand lui avait observé ça de loin alors qu'il marchait au devant de la caravane. « Si tu veux mon avis, cette petite chieuse va se faire massacrer avant la fin de la journée. » Avait commenté son compagnon de voyage. « C'est vrai que c'est une sacré championne. » Avait répondu le légionnaire. « Au moins elle sera énergique au camp. » Après tout, il fallait bien lui trouver des qualités à cette petite, même si elle s'efforçait de mettre son gros défaut en valeur depuis le début. Quoi qu'il en soit, Tiberius soupira et décida de s'en désintéresser. Après tout, il l'avait bien prévenu la veille, mais entêtée comme elle était, il allait sans doute lui falloir quelques leçons un peu plus démonstratives, au grand damne du légionnaire qui avait fait tout ces efforts pour la calmer le soir précédent. Finalement, il aurait peut-être du l'assommer une nouvelle fois pour de vrai...

Ce n'est qu'environ une ou deux heures plus tard qu'un nouvel incident ralentit une nouvelle fois la caravane. Un coup de feu avait retentit, puis on avait entendu les légionnaires à l'arrière de la marche s'agiter. A l'avant, on avait d'abord cru à une embuscade, bien qu'ils n'aient rien vu venir. Cependant, un cri de femme retentit, un cri que Tiberius connaissait bien depuis la veille, et tout devint soudainement plus limpide. En quelques pas rapides, il rejoignit l'arrière de la caravane pour constater qu'effectivement, la petite louve était encore en prise avec les légionnaires. Tirant sa capuche pourpre en arrière pour bien la fusiller du regard, Tiberius pointa un doigt accusateur sur elle. « Encore toi ?! » Avait-il seulement déclaré d'une voix à la fois tonnante et exaspérée. « Cette salope a essayé de me tirer dessus ! » S'exclama un légionnaire visiblement très énervé qui la maintenait tranquille d'une poigne de fer. « Et elle m'a mordu ! » Ajouta t-il d'un grognement presque mi-énervé, mi-plaintif. Tiberius aurait presque pu en rire s'il ne s'agissait pas de la vie d'un légionnaire à laquelle la jeune femme avait attenté. Une nouvelle fois, le légionnaire posa donc un regard inquisiteur sur la jeune femme, la foudroyant sur place d'un seul regard plus noir que la nuit totale elle-même, comme s'il avait voulu l'assassiner d'un regard, mais tout en restant silencieux, ne trouvant pas ses mots tant il manquait d'inspiration pour la sauver de la mort. « J'sais comment régler ça fissa moi ! » S'exclama l'un des hommes juste à côté en tirant son épée. Pendant une fraction de seconde, une sorte d'inquiétude passa dans le regard de Tiberius, et aussitôt, il avala la distance qui les séparait encore en un instant pour aller lui mettre la gifle de sa vie, allant même jusqu'à la projeter par terre. « Ce s'rait trop facile pour cette petite tarée. J'vais la traîner jusqu'au camp moi, et elle va l'apprendre, la vraie vie ! » S'était-il exclamé en hurlant presque, se retenant pour ne pas la frapper davantage. Si elle espérait pouvoir trouver l'occasion de les shooter tous les uns après les autres avant son arrivée au Fort, alors elle se leurrait bien la face. Dans son immense gentillesse, Tiberius avait bien essayé de lui faire vivre ça de la plus facile des façons, mais cette tarée débile avait décidé de tout gâché. Et bien très bien, ça serait donc à la dure. Mais il était hors de question qu'il ne lui accorde la façon la plus facile de leur échapper, soit en se faisant tuer. Ça non, il allait veiller sur elle, cette petite garce, et une fois qu'ils seraient arrivés au Fort il s'arrangerait pour assister à tous ses passages au fouet jusqu'à ce qu'il ait finalement le plaisir de la voir docile et obéissante, comme toutes les autres sauvages avant elle. Ainsi, il la redressa d'une main de la plus indélicate des façons en l'attrapant par le bras et demanda une corde, qu'on lui remit presque aussitôt. Ce fut donc sans cesser de la foudroyer du regard qu'il lui attacha les mains en faisant largement exprès de serrer ses liens trop fort puis il attacha l'autre bout à la caravane avec la même solidité. « Et maintenant tu vas marcher tout droit sans faire d'histoire, et tu vas la boucler, sinon croit moi les gars vont faire la queue pour t'arracher la langue ! » Conclut-il en espérant que, cette fois au moins, le message aurait atteint son petit neurone faiblard qui devait gérer à lui tout seul son petit cerveau démuni.

Maintenant elle pouvait bien traîner en tirant sur la corde, freiner avec ses pieds ou même se rouler par terre, elle serait de toute façon forcée d'avancer. C'était donc soulagé et fier de son ouvrage que Tiberius continua le voyage, non loin d'elle, histoire de la surveiller de près avant qu'elle ne retente une autre connerie qui pourrait lui coûter la vie, et aussi parce qu'il était si rigolo de la regarder se débattre contre quelque chose de plus fort qu'elle. Au final, elle avait eu de la chance que le légionnaire sur lequel elle avait tenté de tirer ait été moins gradé que Tiberius, sinon, il aurait bien pu réclamer un châtiment plus lourd. Après tout, la saleté aurait bien mérité plus. Mais quelque part, au fond de lui, Tiberius sentait que cette imbécile en puissance allait trouver l'occasion de refaire des siennes, aussi gardait-il tout de même régulièrement un œil attentif sur elle.

Ce ne fut qu'en début de soirée qu'un nouvel événement vint perturber le voyage de la troupe. Alors que le campement était fraîchement installé, on entendit un hurlement déchirer le ciel. C'était clairement un hurlement de mort. A cet instant précis, Tiberius était justement en train de desserrer un (strict) minimum les liens qui rattachaient la petite louve à la caravane. Ce n'était donc clairement pas elle qui était (pour une fois) la cause de ce cri. Tirant son épée comme quelques autres, Tiberius guetta les alentours. Il fallait dire que la pénombre s'installant doucement n'aidait pas les légionnaires dans cette histoire. Soudain, c'est en plissant les yeux pour forcer ses pupilles à s'adapter au manque de lumière que le légionnaire la vit. La bestiole grognait méchamment, s'avançant tranquillement vers eux en retroussant ses babines pleines de sang. Elle était donc là, la cause du cri qui les avaient tous fait bondir. Et elle s'approchait dangereusement d'eux à présent. Sur ses gardes, Tiberius ne bougeait plus, guettant un mouvement de la bête, elle était désormais trop proche pour prendre le temps d'attraper son fusil et de tirer. Mais en un instant, elle sembla faire demi-tour pour disparaître dans l'obscurité. Peut-être avait-elle prit peur ? Tiberius abaissa donc son arme en se détendant à nouveau. Ceci étant dit, le fait qu'elle ait disparu n'était pas forcément mieux, elle pourrait tout à fait envisager de revenir lorsqu'ils seraient endormis, et là, le carnage risquait d'être prometteur. Il allait donc falloir rester vigilant.


Dernière édition par Tiberius Quintilius le Jeu 27 Fév - 1:27, édité 3 fois
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April Twist
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Message Je brûle comme il faut. Va, démon!  Empty (#) Mer 26 Fév - 21:07

« Maintenant on rentre au Fort Colorado, et tu viens avec nous. Ne t'inquiète pas, tu apprendras vite à te rendre utile, on ne fait pas commerce de jolies filles comme toi. »


Oula quel mâle ! pensa April. Il doit vraiment croire qu’il en a une grosse celui-là dis donc ! La jeune femme eut un léger rire qui, malheureusement, fut étouffé par la puissante main qui était plaquée sur sa bouche. J’espère qu’il s’est lavé les mains depuis la dernière fois qu’il est allé pissé, songea-t-elle. Beurk, des mains sales de roux. Décidément, c’était le pompon. Double infection. Non, quadruple même, parce qu’en plus, non seulement c’était un légionnaire, mais il portait toujours sa satanée jupette ! April se dit qu’elle devrait lui conseiller de se trimbaler à poil plutôt.

Seulement, là, elle se rendit compte de quelque chose : Fort Colorado, le repère de la Légion, ce malheureux endroit où tous ceux qui y rentraient sans être natif du camp n’étaient rien – sans parler des femmes qui n’étaient que des esclaves, natives du camp ou non. C’était bien de ça dont il parlait ? Et avait-elle rêvé ou il avait vraiment parlé de l’emmener là-bas ? Non, non, c’est bien ce qu’il a dit, lui confirma la part de raison qui cohabitait avec sa nouvelle colocataire la folie. April voulut réellement éclater de rire, il continuait à croire qu’il allait parvenir à l’y emmener ?! C’te blague ! C’était fou d’être aussi rêveur ! Les raideurs lui avaient-ils prêté des produits louches ou quoi ? Et puis, quoi d’autre, « jolie fille » avait-il dit le roux ? Non désolée, elle ne faisait pas la charité à ce niveau là. Pouah.

« Maintenant tu ferais mieux de garder tes forces le voyage, il nous reste encore plusieurs jours en ta belle compagnie. Alors reste tranquille et dors. Ne m'oblige pas à t'assommer encore, c'est clair ? »

Décidément, il avait une drôle de façon de draguer les filles lui. Mais bon, après tout, peut être que les légionnaires avaient des techniques étranges qui leurs étaient propres. Le monde était fou. April se sentait seule au milieux de cette populace insensée ; heureusement qu’elle était là pour compenser parfois.

Plus sérieusement, la situation pouvait devenir alarmante, et cela, la prisonnière en était consciente. Elle ne comptait pas se laisser emmener dans le camp pour finir en esclave, c’est pourquoi elle prit la ferme décision de ne pas se laisser faire et de tout tenter pour fuir, jusqu’à risquer sa peau. Après tout, si jamais elle parvenait à s’échapper, alors elle ne regretterait pas les éventuelles blessures qu’elle aurait reçues et risques qu’elle aurait courus. Elle croyait profondément en son talent pour survivre et pour arriver à ses fins. Cela n’avait-il pas fonctionné auparavant ? Certes, le nouvel aspect de sa personnalité l’avait quelque peu surprise sans vraiment le faire, car elle savait qu’au fond, elle était intelligente et qu’elle saurait se débrouiller pour s’en sortir. Tant pis pour la démence, cela ne ferait qu’ajouter à son curieux charme. Du moins, elle essayait de s’en convaincre. Après tout, le rouquin avait dit qu’ils avaient plusieurs jours avant d’arriver au Fort et ainsi, durant la nuit qui suivit, April mit au point une stratégie des plus simples : être elle-même, en pire.



***


Dès l’aube du lendemain matin, ils repartirent. April voyait des prisonniers plus loin, elle n’était donc pas seule. Il fallait dire qu’ils n’étaient pas beaucoup, que deux en fait. En avait-elle vu plus avant qu’elle ne se fasse assommer ? Elle n’aurait su le dire et donc, n’aurait su confirmer où infirmer les propos du roux quant à la mort de deux autres parce qu’ils étaient chiants. Le fait est qu’il fallait prendre le risque. Les trois prisonniers furent mis ensemble, à l’arrière du chariot, où quelques légionnaires, les moins gradés paraissaient-ils puisqu’ils obéissaient tels des toutous à leur decanus, les entouraient pour plus de sécurité. Alors qu’ils marchaient tous au pas, April avait observé la situation. Il était évident que toute tentative de fuite dans cette position était vaine et s’ils restaient ainsi jusqu’à la fin du voyage, alors elle n’aurait pas la possibilité de s’échapper. Elle tenta de discuter avec les deux prisonniers qui étaient avec elle, seulement, ils faisaient partis de ces individus qu’elle n’avait jamais beaucoup fréquentés et qui, de surcroit étaient trop effrayés par les légionnaires les entourant pour échanger plus d’un mot avec elle. Il allait donc falloir qu’elle se débrouille seule, tant pis. Vu la situation, il semblait clair que le maître mot était le changement. Elle fit donc ce qu’elle savait faire de mieux, comme elle le faisait avec Jack : l’enfant. Ce sale gosse capricieux contre lequel on ronchonne au début pour finir par le fâcher sans oser véritablement le tuer, pour finalement lui céder pour avoir la paix. C’était beau la psychologie de l’homme. Bon certes, au sein de la Légion, April se doutait qu’elle serait probablement frappée, voire tuée, mais ne s’était-elle pas jurée de tout risquer pour retrouver sa liberté ? De ce fait, elle chouinait, gémissait, se plaignait, tel un vrai bébé, à tel point que les légionnaires se foutèrent franchement en rogne.
Le coup fatal, ce fut lorsqu’elle demanda au légionnaire d’à côté si ce n’était pas trop dur d’être sous-gradé ainsi, surtout étant donné qu’elle connaissait des femmes avec plus de pouvoir que lui. Cette phrase fut de trop pour le petit macho, allez savoir pourquoi. L’homme se jeta allègrement sur elle, la honte surmontée d’une fureur pleine de testostérone dans les pupilles. Elle se débattit pour la forme, mais s’inquiéta un peu lorsqu’il posa la main sur son glaive en disant qu’il allait la tuer.

Non fait pas ça ! protesta l’homme de l’autre côté. Elle appartient au vétéran ! Il pourrait se venger sur toi si tu agis sans son accord !

Elle lui appartenait ? Non mais c’était quoi ce délire encore ?

Ce paria ne me fait pas peur ! rétorqua l’autre avec agressivité.

Paria ? Tiens, voilà qui était intéressant, elle ne se priva pas de garder l’information dans un coin de son esprit.

Quand bien même le « vétéran » ne lui faisait pas peur, le légionnaire en colère rangea son glaive. A peine la prisonnière avait-elle pu pousser un souffle de soulagement qu’elle reçut un coup dans le ventre. Soudain courbée par la douleur, elle se plia en deux, la respiration coupée, à deux doigts de vomir, et tomba à genoux. Tout en jurant, le soldat la releva, toujours insatisfait du fait qu’elle vive mais soulagée de l’avoir frappée, et la saucissonna, littéralement, bâillonnant au passage sa bouche. Ca allait manquer d’ambiance tout d’un coup.

Une fois balancée dans le chariot, elle analysa minutieusement la situation de nouveau. C’était le chariot qu’elle connaissait bien, celui sur lequel elle avait voyagé lorsqu’il appartenait encore aux caravaniers et elle savait, de ce fait, que dans le sac caché derrière celui qu’il y avait au dessus de sa tête, se cachait un Colt 45. Cependant, ce savoir ne servait à rien tant qu’elle n’avait pas les mains libres, et elle n’avait pas les mains libres, de fait. Inspectant de nouveau ce qui l’entourait, elle rechercha n’importe quelle chose qui permettrait de couper ses liens. C’était un échec toutefois, il n’y avait rien de coupant à portée de main. Débiles ces légionnaires, mais pas tant que ça parfois, constata-t-elle avec déception. Finalement, elle opta pour une pique de bois, inoffensive à première vue, et qui, clairement, ne coupera rien du tout, mais qui aura néanmoins le pouvoir de desserrer ses liens. Rampant quelque peu, elle avança ses mains vers la pique. Certes, le travail était fastidieux, car non seulement la pique était dirigée vers le haut –ce qui l’obligeait à péniblement se relever avec ses bras- mais en plus, elle n’était pas très efficace. Par conséquent, elle mit beaucoup de temps à parvenir à se libérer, ce qu’elle finit par faire pourtant, au bout de quelques heures. Après cela, elle dut enlever laborieusement toutes les autres cordes qui entouraient son corps svelte –c’est qu’il l’avait vraiment bien ficelée le salopard- et son bâillon –fallait bien qu’elle les fasse profiter de ses hurlements une fois qu’elle serait lancée- puis qu’elle parvienne à récupérer le Colt ; tout cela, sans se faire repérer. C’est pourquoi cela lui prit pas mal de temps.

Lorsqu’elle fut prête, elle s’assit, cala l’arme entre deux sacs et visa le gros con qui l’avait frappée. Elle allait lui défoncer la tronche. A son grand damne, à l’instant où elle tira, le chariot roula sur une pierre : son bras bougea lors de son tir. Le coup partit, l’homme hurla (Chouette je l’ai touché, le gros ! se félicita-t-elle.), et elle ne vit plus qu’une solution : s’élancer. Dans un cri, elle s’envola par dessus les sacs et sauta à terre. Fût-ce un manque de chance ou une mauvaise manœuvre ? Le fait est qu’elle se retrouva désarmée, totalement immobilisée par les deux légionnaires qui surveillaient le petit groupe de prisonniers. En voyant une main sur son épaule gauche, elle sortit les dents et s’en servit. C’était pratique ce truc, et après on ose dire que les animaux sont stupides ? En effet, l’homme lâcha prise, seulement on la gifla d’une telle force qu’elle tomba à la renverse. Quand elle releva le regard, elle observa que le gros type qui l’avait ficelée était indemne, il n’avait crié que par peur cette tapette.

Oh non je t’ai loupé ?! déplora-t-elle avec sincérité, les yeux abattus.

Tournant de nouveau la tête, elle vit approcher son cher petit rouquin qui n’avait pas l’air franchement content : « Encore toi ?! »
Oups. Elle lui tira la langue, quoi faire de mieux ?

« Cette salope a essayé de me tirer dessus ! »

April lança un regard parfaitement innocent vers le roux qui la regardait avec un rictus signifiant certainement qu’il était pas très content, tandis que l’autre rajouta d’une voix de fillette :

« Et elle m'a mordu ! »

A cet instant, elle ne put s’empêcher d’émettre un petit rire qui, il faut le dire, ressemblait davantage à un gazouillement. De son côté, le vétéran, comme les autres l’avaient appelé, avait envers elle un regard mauvais, c’était étrange, on aurait dit un peu un papa. D’ailleurs, c’était assez déroutant.

April ne sut pourquoi, mais elle sentit comme un étrange sentiment de mauvaise augure monter en elle ; c’était peut-être à cause du curieux aspect dans le regard de son patriarche : une sorte d’indécision, presque une inquiétude menaçante.

« J'sais comment régler ça fissa moi ! »

L’homme sortit son glaive. Ah oui en effet, l’atmosphère sentait pas le brownie pour elle. Ca pue pour moi, songea-t-elle. Soudain, en deux enjambées, le rouquin était sur elle et lui lança une gifle qui la fit gémir de douleur. Adieu le sentiment d’inquiétude.

« Ce s'rait trop facile pour cette petite tarée. J'vais la traîner jusqu'au camp moi, et elle va l'apprendre, la vraie vie ! »

L’épuisement cumulé à cette claque la rendit molle, telle une poupée de chiffon qu’on aurait trop usée à force de jouer avec. Le roux finit alors par rattacher ses poignets –trop fort- et elle s’efforça de retenir les couinements de souffrance qui lui prenaient la gorge. A sa plus grande horreur, le vétéran fut assez malin pour la harponner au chariot. Mince, je suis tombée sur le moins couillon de tous, se dit-elle.

« Et maintenant tu vas marcher tout droit sans faire d'histoire, et tu vas la boucler, sinon croit moi les gars vont faire la queue pour t'arracher la langue ! »

En clair, et de force, April devait se calmer. Pas d’autres choix de toute manière pour le moment, à ce stade d’énervement, les soldats ne l’épargneraient plus si elle dérapait. Bon, constata-t-elle, je suis encore vivante, mais ça sent toujours le foin pour mes fesses. Quoi qu’il en soit, elle était trop épuisée et trop compromise pour tenter quelque chose désormais, elle devrait attendre que la compagnie se pose pour la nuit afin d’envisager une nouvelle tactique.


***


La petite troupe finit enfin par atteindre un endroit dans lequel les légionnaires se sentirent assez en confiance pour se poser. April crut mourir de fatigue : les genoux tremblotant, elle appuya son front sur le pan en bois du chariot en fermant ses yeux ambrés. Le « paria » s’approcha alors d’elle avec un léger sourire satisfait. L’enfoiré, il était spécialement satisfait de la retrouver dans cet état à la fin du voyage. Fronçant les sourcils, elle rouvrit ses paupières en entendant approcher et lorsqu’elle constata que c’était lui, elle le fusilla du regard. C’est qu’elle ne lui avait toujours pas pardonné l’énorme gifle qu’il lui avait flanquée. Si elle en avait eu l’énergie, elle l’aurait probablement mordu à cet instant. Qu’allait-il lui faire encore ? Si jamais il osait lui faire ne serait-ce qu’une remarque moqueuse ou désobligeante, elle lui vomissait dessus, c’était entendu. Pourtant, elle le vit –presque à regret finalement après cette idée de dégobillage- seulement desserrer ses liens en silence. Soudain, un terrible cri retentit dans le noir. Le roux se mit brusquement en garde tandis qu’April redressait la tête avec surprise. Chouette y’en a un qui claque ! se réjouit-elle sans bruit. Toutefois, la nouvelle était toute autre : les légionnaires et les prisonniers entrevirent dans l’obscurité une monstrueuse bête, presque aussi grande qu’un ours, des crocs presque aussi longs que les doigts d’April, brillant à la lueur du feu, quasiment aussi étincelant que ces yeux assassins. C’était pas beau à voir, et d’ailleurs, la jeune femme aurait préféré ne jamais voir ça. Jamais elle n’avait croisé de telle créature auparavant : il en régnait tant et tellement plus dangereuses les unes que les autres... Cela dit, ses crocs promettaient de généreuses lacérations, ce qui représentait un danger franchement non négligeable, d’autant plus que le corps canin de la créature laissait présager une rapidité fulgurante et une force titanesque.

Le roux était devant elle et ce n’est que par dessus son épaule qu’elle pouvait observer la bête. Au moins, si ce machin attaquait, c’est le roux qui mourrait avant elle. Il fallait bien qu’il serve à quelque chose tout de même. Tous restèrent totalement immobiles et April les imita, largement trop effrayée pour faire quoi que ce soit d’autre. Après quelques secondes de battements, la bête finit par reculer, avait-elle estimé qu’ils étaient trop nombreux ou que ça sentait trop la transpiration dans le coin ? April l’ignorait et s’en fichait pas mal, elle était juste rassurée que l’animal (pouvait-on l’appeler ainsi ?) parte en retraite dans la forêt.

C’était quoi, ça ? murmura la jeune prisonnière, comme si parler à voix haute pouvait l’attirer de nouveau vers le camp.

Le roux se tourna vers elle en haussa un sourcil presque méprisant. Puis, reprenant une expression neutre, pour ne pas dire blasée, il entreprit de détendre les liens de la jeune femme.

Une sale bestiole appelée wolverine, répondit-il. Ne t’avises pas de t’échapper, il doit encore rôder dans les parages et tu sais quoi ? Il ne ferait qu’une bouchée d’un sac d’os comme toi.

Il avait prononcé ces deux dernières phrases en la fixant de son regard inquiétant et sadique, esquissant de nouveau son coutumier sourire arrogant. April pinça quelque peu les lèvres, mi-apeurée, mi-agacée.

Quoi que, rajouta-t-il en se reconcentrant sur les liens. Il ferait p’t’être de toi sa petite amie, ma p’tite louve.

Elle le détestait. Il lui jeta de nouveau ce regard inquiétant et moqueur puis tourna les talons pour se rapprocher des autres légionnaires.

Pas de dîner pour toi ce soir ! lança-t-il en s’éloignant sur un ton chantonnant, tout fier de lui.

Enfoiré, chuchota-t-elle.

Alors elle observa de nouveau en silence, pensant qu’il était plus sage de se faire oublier avant de faire toute autre tentative. Néanmoins, un frisson remonta le long de son échine à l’idée d’être laissée seule à l’écart, sans défense, attachée, à la merci de son « futur petit copain » ; à tel point qu’elle faillit appeler son roux pour qu’il vienne avec elle. Cependant, elle avait une dignité, elle devait penser à se libérer.

Autour du feu, les légionnaires s’étaient réunis et le chef de la troupe donnait des ordres quant au wolverine qui revenait dans les parages. Là, ce fut affreux, il parla de « massacre », de « se faire bouffer », il envisagea une « meute » et soutint qu’il fallait laisser les esclaves à leur sort si jamais ils étaient blessés ( !! ). Ca ne sentait pas bon tout ça. A partir de ce moment, tous attendirent : presque personne ne dormait bien qu’il y ait des tours de garde de prévus pour que les légionnaires se reposent. De la même façon, April resta longtemps éveillée, trop terrifiée pour pouvoir s’endormir tranquillement. Elle ne songeait même plus à s’éloigner du camp à cet instant. Finalement, accablée de fatigue après les deux derniers jours qu’elle avait passé, elle finit par sombrer, à moitié sous les roues du chariot, seul moyen trouvé pour se protéger au mieux en cas d’attaque surprise.


***


AUX ARMES !!!

Le tumulte réveilla April en sursaut. Se redressant précipitamment, elle se cogna le front au chariot. Aïe…, se plaignit-elle.

Il est où bordel ?! cria quelqu’un.

Là !

Merde !

Non par là !

Putain je sais pas !

Ah ben bravo la coordination les gars, songea April avec ironie. Elle émit un petit rire avant de mieux saisir ce qu’il se passait. La bête tournait en rond autour de camp précaire et chargeait sans crier gare. Un des soldats était déjà à terre, le coude jutant de sang, pleurant un avant bras à qui on avait imposé de se faire la malle. La prisonnière cessa de rire net lorsqu’elle remarqua avec effroi qu’elle se trouvait à la bordure du camp, avec le chariot, et qu’elle y était attachée sans moyen de s’enfuir ! Elle allait pas mourir en se faisant bouffer ! Il lui sembla entendre un grognement, était-elle parano. Prise d’une panique soudaine elle tira comme une folle sur ses liens qui ne firent que se resserrer davantage sur ses poignets. Elle grognait, serrait les dents, tirant sur ses bras de toutes ses forces, mais rien à faire, la corde qui la maintenant prisonnière ne cédait pas. Paniquée, elle regarda autour d’elle, cherchant quelque chose, n’importe quoi qui puisse faire l’affaire, mais rien ! Soudain, la bête en un bondissant rageur, bondit dans le halo de lumière que créait le feu du camp à dix mètres d’elle, fauchant avec une célérité des plus inimaginable l’autre femme prisonnière. Mais un des légionnaires avait sauté vers elle, glaive en main, détournant l’attention du monstre qui échappa sa fraiche prise. La femme fut délaissée au sol, hurlant, crachant ses poumons, essayant vainement d’appuyer sur la plaie faite à sa gorge de laquelle des jets de sang jaillissaient d’une artère éventrée qui pointait son nez dehors. Devant ce spectacle, April eut un rire frénétique et se retint de vomir à l’idée que, la bête ayant manquée sa proie, elle en chercherait une nouvelle et que ce serait probablement elle.

Aidez-moi ! hurla-t-elle soudain.

Tous sur leur garde, c’est le roux qui se retourna vers elle.

Donne-moi une arme, n’importe quoi ! s’égosilla-t-elle. Détache-moi au moins !

Le roux sembla hésiter quelques secondes, pesant le pour et le contre face à un choix qui devait être cornélien dans sa position. April l’aurait bien comprit, mais elle n’avait pas franchement l’esprit tolérant à cet instant précis et elle n’appréciait guère ce temps qui passait et qui la mettait de plus en plus en péril.

Allez ! insista-t-elle pour qu’il agisse rapidement.

Sous cette pression, il s’élança vers elle, arriva à sa hauteur, souleva son glaive bien haut –à tel point qu’elle crut qu’il allait l’achever, en fait- et trancha férocement les cordes qui l’attachaient au chariot. Elle ne put s’empêcher d’avoir un petit cri de soulagement, les yeux ronds d’ahurissement, comme si jamais elle n’aurait cru que le légionnaire se risquerait à la libérer pour sa sécurité.

Donne-moi une arme ! demanda-t-elle encore. Je sais m’en servir ! rajouta-t-elle en désignant un long couteau qui pendant à la ceinture du roux.

Ca, c'était faux.

A cet instant, sans laisser le temps au vétéran de répondre, la bête surgit de nouveau, détournant l’attention d’April, comme de son rouquin. Ce dernier se précipita vers le centre du camp pour venir en aide à ses congénères tandis que la bête disparaissait une énième fois dans les ténèbres de la forêt épaisse. La jeune femme, soudainement laissée seule et détachée, ne sut vraiment quoi faire. Il fallait pourtant qu’elle prenne rapidement une décision et, dans les deux cas, c’était à ses risques et périls –pour changer. Elle regardait frénétiquement autour d’elle, réfléchissant à toute vitesse, la respiration courte, le sang battant dans ses veines tout autant que son cœur dans sa poitrine, la poussant en avant, dans n’importe quelle direction, mais il fallait qu’elle bouge ! Lançant un ultime regard au roux qui rejoignait juste les autres, elle tourna les talons et s’enfonça dans l’obscurité.

A peine avait-elle fait dix mètres qu’elle s’arrêta, en sueur, trop perdue, trop terrifiée pour pouvoir raisonner correctement. Elle s’assit par terre, le souffle saccadé, aveugle dans le noir, incapable de crier et de se repérer. Les cris se faisaient entendre, la bête avait du refrapper. Les légionnaires vociféraient, posant des questions à la nuit qui ne leur répondait qu’en leur envoyer cette monstrueuse bête.

OU ES-TU ?!!!! tonitruaient les voix.

Totalement en alerte, April crut entendre un craquement non loin d’elle. Immédiatement, elle cessa tout mouvement, tout souffle, et n’osa même pas tourner le regard dans une autre direction. Elle écouta, le cœur battant encore plus fort, guettant dans l’obscurité morbide le moindre son suspect. Et elle l’entendait. Il était là, tout prêt, des feuilles qui se crispait sous les membres, la respiration profonde d’une cage thoracique, d’un coffre large et imposant stimulé par l’effort, et ce grognement, presque imperceptible…

OU-ES TU ?! redemanda la voix.

Soudain, la jeune femme se releva aussi vite qu’elle le put –alors qu’elle se serait cru incapable de bouger- et vola vers la lueur qu’elle apercevait non loin.

ELLE EST LÀ !! hurla-t-elle.

La bête était sur ses talons et si les arbres n’étaient pas si étroitement proches, elle lui aurait déjà mangé la tête.



Lancer de dés:
REUSSITE: April s'en sort saine et sauve
ECHEC: April est blessée par le wolverine



La jeune femme surgit des bosquets à toute vitesse, fonçant vers le feu, la créature derrière elle, elle sentait son souffle sur son épaule, les vibrations de ses côtes, son grognement si proche de son oreille. Dans sa course effrénée, semblant tout voir au ralenti, elle fixait le regard si bleu du roux et s’écroula à ses pieds tandis qu’il levait son glaive de nouveau haut vers les étoiles, dans un cri rageur et déterminée, son regard planté dans ceux de la bête.



Dernière édition par April Twist le Mer 26 Fév - 22:36, édité 6 fois
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Message Je brûle comme il faut. Va, démon!  Empty (#) Ven 28 Fév - 1:08

Revenant vers la petite louve pour terminer ce qu'il avait commencé, celle-ci sembla s'inquiéter tout particulièrement de ce qui venait de se passer, allant jusqu'à parler à voix basse comme si cela allait la rendre moins visible. Tiberius haussa les sourcils un peu surpris, puis franchement amusé. C'était bien la première fois qu'il voyait une autre expression que celle d'une haine viscérale sur sa petite bouille de sauvageonne. A bien y regarder, elle était presque mimi avec ses petites pupilles dilatées au milieu de ses yeux inquiets grand ouvert, prenant une petite voix inquiète pour abandonner son ton rageur et presque méprisant. Notant donc qu'il devrait songer à l'effrayer un peu plus souvent, il lui attrapa les mains pour desserrer tranquillement ses liens en lui répondant d'une voix calme : « Une sale bestiole appelée Wolverine. » Puis plongeant son regard sombre dans celui de la jeune femme inquiète, il ajouta d'une voix grave sans arriver vraiment à cacher son amusement : « Ne t'avises pas de t'échapper, il doit encore rôder dans les parages, et tu sais quoi ? Il ne ferait qu'une bouchée d'un sac d'os comme toi. » Élargissant son sourire en constatant que son avertissement avait fait son petit effet chez la jeune femme, il reporta son attention sur les liens tout en poursuivant d'un ton plus franchement moqueur : « Quoique, il ferait p't'être de toi sa petite amie, ma p'tite louve. » Une dernière fois, il leva les yeux vers elle pour profiter de cette petite terreur profonde lisible dans son regard, avant de l'abandonner dans son coin à son triste sort. Après tout, cet isolement, elle l'avait bien cherché. Néanmoins, alors qu'il se dirigeait déjà vers un feu entouré de légionnaire, il se retourna une dernière fois vers elle pour ajouter d'un ton particulièrement fier de lui : « Pas de dîner pour toi ce soir ! » Voilà qui lui permettrait de réfléchir un peu mieux à ses actes de la veille. Le ventre vide et la fatigue de la journée allait l'accabler toute la nuit, et c'était bien fait pour elle. Selon lui, il était même clément envers elle après tout le cirque qu'elle leur avait fait aujourd'hui. C'est pourquoi il se promis intérieurement de la livrer au Wolverine des parages si jamais elle faisait sa chieuse dans la soirée.

Très vite, le decanus regroupa la troupe pour envisager une possible attaque de la bestiole. Il fallait dire que ce n'était pas vraiment une menace négligeable. Ils étaient certes nombreux, mais il fallait protéger les blessés, et la nuit particulièrement obscure n'allait pas jouer en leur faveur, l'animal allait pouvoir les approcher de très près sans même qu'ils ne s'en rende compte. Une fois les consignes données et les tours de garde établit, les légionnaires tentèrent de trouver le repos. Les plus fatigués d'entre eux y parvinrent sans doute à contre coeur, mais la plupart des soldats se contentaient de micro siestes en gardant les oreilles grandes ouvertes, attentifs au moindre signal d'alerte. Tiberius glissait doucement dans les bras de Morphée, réalisant peu à peu à ses rêves les plus inaccessibles, lorsque cet ingrat le ramena brusquement à la dure réalité des faits. Ils étaient attaqués, et en plein milieu de la nuit. Aussitôt, Tiberius bondit sur ses deux pieds, propulsé par l'adrénaline. Tirant son épée, formant un cercle avec d'autres légionnaires pour protéger ses arrières. Le réveil avait été brutal, mais la douleur en valait la chandelle : c'était une question de vie ou de mort. Aussi se força t-il à se concentrer, ouvrant grand ses yeux pour tenter de percer l'obscurité et contractant ses muscles au possible, prêt à frapper tout ce qui surgirait devant lui, sans se poser de question. La bestiole de la taille d'un ours et de la rapidité d'un loup n'allait certainement pas hésiter pour venir les déchiqueter les uns après les autres à coup de dentition surpuissante ou de griffes meurtrières. Pendant un instant, le chaos sembla gagner les rangs, certains frappaient le vide en croyant voir arriver quelque chose alors qu'ils n'étaient juste pas tout à fait réveillés, d'autres apercevaient la bête qui redisparaissait aussitôt pour apparaître à l'autre bout du campement de fortune. Le prédateur les cuisinait. Petit à petit, il leur mettait la pression, venant les titiller de-ci, de-là, et lorsque l'un d'entre eux serait fatigué de ce petit jeu, lorsque l'un d'entre eux baisserait négligemment sa garde, alors le Wolverine serait là pour en profiter, et nul doute qu'il ne louperait sa proie.

Sa proie il la choisit bien, puisqu'il s'en prit d'abord aux esclaves, laissés seuls et abandonnés de tous dans leur coin à côté du chariot. Le plus logique en soit. Lorsque Tiberius se retourna vers la scène, alerté par les cris de la pauvre fille égorgée et du rire terrifié d'April, le légionnaire eut à peine le temps de voir le prédateur s'effacer à nouveau dans l'obscurité, chassé par un coup de glaive manqué. Maintenant qu'il avait goûté au sang, nul doute qu'il ne viendrait en redemander très prochainement.

C'était sans doute la même conclusion à laquelle April était venue puisqu'elle s'excita pour demander de l'aide comme une demeurée, qui, en soit, n'avait pas tort : elle était la prochaine cible. Leurs regards se croisèrent tandis qu'elle s'époumonait pour demander une arme ou au moins la liberté de courir dans tous les sens pour sauver sa peau. L'espace d'un instant, le légionnaire se contenta de l'observer de loin d'un œil distrait. Si seulement cette maudite obscurité pouvait devenir claire, ils ne feraient qu'un tajine de cette saleté de bestiole ! Quoiqu'il en soit, pendant une fraction de seconde Tiberius visionna la bête bondir, les griffes en avant, la gueule ouverte, lâchant un dernier grondement dans l'effort, alors qu'April aurait toujours les yeux plongés dans ceux du légionnaire. Il assisterait à la scène de là où il était. Impuissant, il aurait vu cette puissante mâchoire se refermer sur la gorge de la jeune fille dont le visage se serait soudainement mué dans une grimace de douleur et d'horreur, sa bouche se serait ouverte sans pour autant trouver la force de pousser le moindre cri, ses muscles tous paralysés par la peur, cette peur invincible qui vous informe que vous n'échapperait pas à la mort. Il aurait vu son petit corps basculer en arrière sous le poids de la bête, qui aurait déjà refermé une prise sûre sur la jeune femme. D'un coup de mâchoire féroce, le prédateur aurait fait gicler le sang, et, de là où il était, il aurait seulement put voir la vie s'éteindre dans le regard de la petite louve, à laquelle il n'aurait donné aucune chance.

Des morts, il en avait déjà vu des tas, plus horribles les unes que les autres. Parfois, ça avait été des connaissances, voire des amis. Ça l'avait secoué, certes, il n'était pas non plus le dernier des abrutis insensibles, mais il s'en était remis. Alors voir celle d'une esclave qui avait craché sur sa gentillesse la veille, qu'est ce que ça pouvait bien lui faire ?

C'était une question à laquelle il allait devoir trouver réponse lorsque, dans un dernier cri pressé de la jeune femme, le légionnaire s'élança finalement vers elle, comme harponné par ses étranges yeux paniqués qui l'appelaient à l'aide. Merde, fut le seul commentaire qu'il trouva approprié à son raisonnement. Quittant donc subitement son cercle, se mettant stupidement à la merci du wolverine qui frétillait probablement de joie face à ce spectacle, Tiberius sprinta pour rejoindre la pauvre fille en quelques pas seulement et coupa la corde d'un coup sec et précis. Ce fut à cet instant précis, alors que la jeune fille exprimait un soulagement indéniable, que le légionnaire comprit son erreur, que d'un seul coup, il réalisa qu'il s'était jeté lui-même dans la gueule du loup (et paradoxalement dans celle de la louve aussi). En effet, en quittant la manœuvre, il avait offert tant d'angles morts à la bête que même un vétéran comme lui ne faisait probablement pas le poids face à une bête aussi fourbe et calculatrice que le prédateur qu'était le wolverine. Il s'était tout bêtement livré à la bête lui-même. Et alors que la peur lui saisissait les entrailles, le forçant à resserrer subitement prise sur son arme, comme si cela allait l'aider, la petite louve s'agita de nouveau en réclamant une arme. Mais le légionnaire ne faisait déjà plus attention à elle. Ses sens tous en alerte, sa concentration entière était vouée à la traque du wolverine. Soudainement, le prédateur resurgit à l'opposé du camp, un cri se fit entendre. A la fois soulagé que la bête n'ait pas été du mauvais côté au mauvais moment et inquiet quant à celui qui avait poussé ce cri, le légionnaire ne prit donc pas le temps de dire à April de trouver refuge au centre du camp pour aller venir en aide à son compagnon nouvellement blessé, laissant de nouveau la jeune femme abandonnée à son triste sort. Le pauvre gars avait été pris de revers, et la bête lui avait presque arraché la main, le forçant ainsi à lâcher son arme. Il se roulait désormais par terre en hurlant toute sa haine et sa douleur à la nuit tandis que deux des soldats le traînaient hors de la bordure du camp. Tiberius sentait sa respiration s'accélérer. La pression montait, certains soldats se mettaient à hurler, de rage ou de désespoir, on ne savait trop dire, mais il était clair que quelque chose devait être fait, et vite. Si le decanus perdait le contrôle des hommes, ils allaient tout bonnement se démobiliser, se mettre à courir bêtement dans tous les sens en se rendant encore plus vulnérable qu'ils ne l'étaient déjà, et se faire massacrer dans le sang et...le sang. Voilà tout.

C'était donc pour éviter pareil tableau si peu réjouissant que Tiberius comprit qu'il était temps de se ressaisir. Repensant à son père, et à ce qu'il lui avait enseigné, il tenta d'ignorer – tant bien que mal – l'agitation qui l'entourait pour resserrer les rangs qu'il avait rejoint avec quelques soldats. Ils se devaient de faire une absolue confiance les uns en les autres s'ils voulaient survivre à cette histoire. Ainsi, alors qu'il s'était senti partir l'instant d'avant, cédant doucement à la panique qui accablaient tous les soldats dans cette oppressante atmosphère, le légionnaire se reconcentra, jusqu'à en oublier de respirer. Il fallait faire abstraction de tout ce désordre pour se rapprocher de l'essentiel : le wolverine. Cette sale bête devait devenir l'obsession numéro de tout légionnaire des environs, et rien ni personne, pas même la plus tumultueuse des esclaves, ne pourraient les en détourner. Ainsi, tandis que les soldats se mettaient tous à hurler d'une seule voix pour appeler la bête – ou, à défaut, l'effrayer – tout en se donnant du courage à travers l'unité, cette fameuse tumultueuse esclave resurgit de nul part, hurlant la réponse à leur question. Elle était là, la bête était là, lancée aux trousses de la petite louve au regard fou qui courrait vers eux pour sauver sa vie.

Ces derniers instants, Tiberius les perçut comme un mauvais ralentit. Inspirant longuement tandis que la jeune fille se rapprochait de lui et donc, irrémédiablement, le prédateur aussi, le légionnaire leva son glaive d'un geste sûr, sans trembler, le regard droit fixé sur la bête enragée aux babines retroussées et sanglantes. A peine la petite louve s'était-elle jetée à ses pieds que Tiberius se jeta à son tour à la rencontre du fauve en abattant fatalement son arme sur l'animal grondant qui avait bondit sur eux. Le choc fut rude et le soldat bascula en arrière sous la force du prédateur. Il eut le souffle coupé en heurtant le sol, et le choc lui fit perdre prise sur son arme. Un peu sonné, il n'eut pas vraiment le temps de comprendre ce qui se passait vraiment, en proie à une perception confuse de ce qui l'entourait. Ignorant s'il avait seulement réussi à toucher l'animal, il tenta de le repousser à mains nus en hurlant de rage, coincé sous cette force herculéenne qui lui grognait désormais dessus. Les autres légionnaires se précipitèrent à son secours, mais alors que les lames les plus rapides perforaient déjà les côtes du monstre, celui-ci arracha tout de même un cri de douleur au légionnaire à terre.

C'est son armure bien serrée qui lui sauva probablement la vie. N'ayant pas trouvé prise sur sa clavicule, l'animal avait mordu dans le bras du légionnaire. Par chance dans sa malchance, le monstre avait rendu l'âme brutalement avant même de trouver le temps de lui arracher le bras pour faire une ultime victime. Les dents étaient longues et bien aiguisées, laissant donc une blessure profonde et douloureuse derrière leur passage, mais au moins, Tiberius avait toujours son bras, et une chance de s'en sortir. Cependant, dans l'immédiat, il étouffait sous le poids de la bestiole, et il avait l'impression d'avoir mit son bras au feu tant la douleur explosait dans son bras. Seulement, plus il gigotait sous la boule de poil sans vie, plus il s’essoufflait et perdait des forces. Son bras devait saigner abondamment, et s'il continuait ainsi, il allait seulement aggraver les choses. Néanmoins, ce ne fut que lorsque l'on réussit à l'extirper de dessous le monstre et qu'on lui eut assurer une bonne dizaine de fois qu'il était mort que Tiberius accepta enfin de se calmer et d'hurler après ce monstre qui lui avait probablement fiché la peur de sa vie.

Le reste de la soirée se résuma entre remettre le campement en ordre, s'occuper rapidement des blessés et rattacher l'esclave en fuite qui se baladait librement parmi eux après cette petite (grosse?) mésaventure. Quoi qu'il en soit, l'attaque avait fichu Tiberius de sacré mauvaise humeur, râlant toute les deux secondes après le pauvre gars qui essayait de lui faire un bandage correct. Ça c'était sur, ils allaient entendre longtemps parler de la médecine moderne qui les auraient guéris presque instantanément au lieu de risquer l'infection qui les mèneraient tout droit à la mort avant la fin du voyage. Et puis même s'il devait y rester, il allait tous les hanter pour leur faire payer cet aveuglement aberrant à l'encontre de la technologie qui aurait eu raison de deux membres de sa famille : sa mère et lui-même.

Le reste de la nuit fut donc long et douloureux pour le légionnaire. Cependant, après absorption d'un anti-douleur douteux et dégeulasse made-in la Légion, le soldat finit par s'endormir, à bout de force. Le lendemain, le départ se fit plus pénible, le moral était globalement plus bas, même s'ils avaient finalement réussit à se débarrasser de la sale bête qui avait hanté une bonne moitié de leur nuit. Les légionnaires étaient donc fatigués, parfois blessés, et certains commençaient à s'impatienter de voir le campement apparaître à l'horizon.

Ils devaient sans doute en être au dernier quart de leur voyage lorsque le decanus s'inquiéta d'un nouveau facteur : ils étaient désormais en train de traverser la dernière partie du rude désert, mais au loin, on apercevait déjà aisément un large nuage sombre et inquiétant. Visiblement, c'était une tempête peu sympathique qui leur arrivait droit dessus. La première fois qu'il avait constaté le phénomène au loin, Tiberius avait cru à un cauchemar – même si la douleur dans son bras en écharpe était bien réelle, elle. Depuis qu'ils trimbalaient cette maudite esclave qui s'était jeté à ses pieds avec le wolverine aux fesses la veille, ils enchaînaient les catastrophes, comme si, en plus d'en être une à elle toute seule, elles les attiraient à répétition.

Déjà les vents se levaient et soufflaient parfois de violentes bourrasques qui désarçonnaient les légionnaires prit par surprise. Tiberius s'était réfugié sous sa cape pourpre en s'efforçant de maintenir son bras contre lui pour ne pas trop le secouer. Il allait falloir trouver un abri, et plutôt dans le genre rapidos si ils ne voulaient pas connaître une nouvelle situation (très) compliquée. Le decanus avait fait accéléré la marche – au grand damne de plus d'un légionnaire – et continuerait de le faire si nécessaire. Tiberius quand à lui, observait avec plaisir et d'un œil mauvais la pauvre petite louve, à nouveau attachée à son chariot, qui luttait tant bien que mal contre les vents houleux en tentant de protéger ses petits yeux des grains de sable soulevés qui venaient piquer son visage. Un spectacle qui sonnait comme une bien piètre réparation face à ce qu'avait subit le légionnaire à cause d'elle. Si seulement elle avait pu se faire dévorer un peu plus loin du camp, dans l'obscurité, histoire que la bête, une fois repue, les laisse tranquille en plus de les avoir débarrasser d'une chieuse en puissance... Mais non, elle était toujours bien là, et Tiberius avait failli perdre son bras dans l'histoire. Il espérait bien qu'elle en était consciente, car à la moindre connerie qui ferait chier un légionnaire (déjà presque tous sur les nerfs), il serait le premier à s’asseoir devant pour crier de joie en la voyant se faire embrocher net.

Cependant, alors qu'il soulageait sa conscience en s'évadant dans un fantasme vengeur et sanguinolent, le légionnaire releva la tête lorsqu'un nouveau mouvement attira son attention. Quelque chose, ou plutôt quelqu'un venait vers eux en arrivant par la droite de la marche. La caravane se stoppa malgré l'urgence de continuer, et les légionnaires attendirent que ces nouveaux arrivants les aient rejoints, une main sur le glaive, l'autre sur le fusil. Visiblement, c'était une bande d'environ une dizaine d'énergumènes équipés de foulards pour se protéger du sable de plus en plus capricieux qui venait aujourd'hui leur dire bonjour. Au moins, ils ne leur tirait pas dessus, eux. C'était déjà ça de prit, des gens polis dans ce pauvre pays de damnés.

« Holà, Avé et tout ça, messieurs les légionnaires ! » S'exclama l'un d'entre eux en se mettant en avant. Visiblement, c'était celui qui dirigeait les opérations. Aussi le decanus de la troupe entreprit à son tour de venir à sa rencontre. Après quelques mots échangés rapidement, il s'avéra que la Légion avait affaire à un groupe de raiders qui les avaient vus coursés par la tempête, et qui étaient venus leur proposer un abri contre la caravane. Ce qui était, à première réflexion, juste hors-de-question. Tiberius soupira, un peu désespéré, lorsqu'un nouveau coup de vent manqua de le renverser en réveillant une vive douleur dans son bras alors qu'il avait effectué un mouvement brusque pour se rattraper. Ronchonnant dans son coin, il trouva refuge derrière le chariot pour se protéger un minimum des bourrasques le temps de la négociation. Au pire, ils en descendaient quelques uns, prenaient les autres en otages, et les menaçaient de les abandonner à la tempête si ils ne leur fournissaient pas le dit-abri. Non ? Ça n'était pas assez gentil pour la Légion ? Ou pas assez méchant peut-être ? Dans ce cas, on pouvait tous les tuer sans réfléchir, et se démerder ensuite tout seul. Ah oui, ça c'était bien digne des machos sans cervelle qu'ils étaient tous non ?

Et alors que Tiberius discutait stratégie avec lui-même en écoutant d'une oreille distraite la discussion qui avait lieu entre le decanus et les raiders, soudain l'un des raiders pointa un doigt vers lui en s'exclamant soudainement : « Hey !! Mais c'est c'tte p'tite garce d'April !! » Fronçant les sourcils, Tiberius était sur le point d'aller s'expliquer avec lui lorsqu'il eut l'intelligence de se retourner et de découvrir, à son grand damne, que la dénommée April qui accaparait désormais toute l'attention n'était autre que cette saleté d'esclave qui ne tenait pas en place. Levant les yeux au ciel en priant pour qu'elle ne leur attire pas encore un énième problème dans les pattes, notant au passage que le doux sobriquet de «garce» semblait être affectif puisqu'il se dirigea vers elle en souriant, les bras ouverts. « Ahah ! T'es sacrément dure en affaire, mais tu t'es bien fait niquer au final on dirait ! » Plaisanta le raider à l'attention de la petite louve tandis que les légionnaires s'interposaient entre elle et lui. S'il la connaissait, pour peu qu'il essaye de la libérer, la situation allait vite dégénérer, et c'était plutôt à éviter avec la tempête qui commençait à grossir. Néanmoins, le raider sembla avoir l'intelligence de comprendre cela, puisqu'il n'insista pas davantage pour s'approcher. Ça n'avait donc plutôt l'air d'être qu'une connaissance plutôt qu'un véritable ami. Tiberius, sans dire un mot, observa donc la scène avec attention, se délectant des réactions de la dite-April qui rencontrait sa «connaissance» pour la dernière fois.
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April Twist
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Twist & Slave

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Message Je brûle comme il faut. Va, démon!  Empty (#) Ven 28 Fév - 16:49

C’était franchement dégoutant tout ça. Il aurait pu mourir et lui laisser l’occasion de partir quand même. Mais non, il avait fallu qu’il la pourchasse alors qu’il hurlait comme un petit cochon qu’on égorge, criant sur tout le monde, sur tous ceux qui osaient croiser son regard. En fait, il a vraiment un caractère de chien, pensa April en le voyant gigoter de partout. Et tout ça, juste parce qu’il avait un petit bobo au bras. Quelle idée de se jeter sur ce monstre ? Il fallait bien être fou, au moins à moitié. En voilà un qui avait besoin de faire ses preuves, un complexé en somme. April ne s’arrêtait pas de rire lorsqu’elle l’apercevait hurler à la lune. Certes, elle avait moins rire –quoi qu’encore un peu- lorsqu’il se mit à lui courir après, en rage, afin de la rattraper, en jurant à l’aide de tous les diables que c’était sa faute à ELLE s’il était dans cet état là maintenant. Non mais qu’est-ce qu’il faut pas entendre… C’est surtout qu’il avait bien cru qu’il allait crever étouffer sous le nounours oui ! Quelle lopette ces légionnaires… Et il osait dire après que c’était de la faute d’April. Le monde ne tournait certainement pas rond.

Bref, quoi qu’il en soit, bien que blessé, et probablement passablement stimulé par son léger accès de colère, le roux finit par la rattraper. D’ailleurs, il fut bien le seul à lui courir après puisque désormais, les autres légionnaires ne voulaient puis rien faire d’autre d’elle qu’un malheureux steak. Ca aurait pu être un point positif que cet homme la pourchasse si ça n’avait été pour la réduire en esclavage. En tout cas, il lui avait saisi violemment le bras et l’avait jetée par terre. Il fallait dire qu’elle riait trop pour pouvoir courir correctement, d’autant plus qu’elle était relativement épuisée et affamée après une journée et une nuit telles que celles-ci. Par conséquent, ses facultés étaient diminuées. C’était assez fâcheux malgré tout puisqu’elle était toujours prisonnière et qu’elle commençait à craindre de voir dangereusement s’approcher les murs du camp à l’horizon. Honnêtement, sa situation commençait réellement à la préoccuper. Il était temps, cela dit.

Pour le reste de nuit durant lequel ils pouvaient tous espérer de se reposer un peu, le rouquin, encore en rage, tira la petite sauvageonne vers le chariot –son nouvel ami- et l’attacha de nouveau très, très fermement, à tel point que la jeune femme ne sentait plus ses poignets. Le légionnaire souffrait de la plaie qu’il avait au bras, et April constata que la plaie était cuisante. En outre, ses doigts étaient comme moues, maladroits, et son visage semblait quelque peu fondre, de la même façon que les raiders défoncés. Ce doit être à cause du truc que les autres lui ont donné, en déduisit-elle. Il émettait ainsi des petits « aie ! putain ! » rageurs en serrant les nœuds des liens trop fort, ce qui faisait naître en April des petits gloussements d’amusement.

Arrête de rire où je t’en colle une ! la menaça-t-il à bout de nerf. C’est ta faute ça, pauvre tarée ! rajouta-t-il en désignant sa blessure.

C’est faux ! protesta-t-elle avec véhémence.

Il lui jeta un regard des plus mauvais et elle vit qu’il retint un sévère coup. Son aspect mou disparut soudain, pour revenir un instant après. Toujours dans la provocation et ayant entendu un léger désaccord quant aux soins modernes, April rajouta sous couvert de l’innocence :

Avec un stimpack, cette plaie serait déjà guérie…

Bon, elle abusait un peu : elle ne serait pas déjà guérie. Mais le soin serait efficace au moins. Et puis, ça aurait bête de louper une occasion pareille !

Rouge de colère, malgré son corps dans les vapes, lui fit une rapide prise devant ressembler à un croche-patte et le visage d’April rencontra encore une fois en dix minutes durement le sol.

Putain, je crois que tu m’as pété le nez…
se plaignit-elle.

Pour toute réponse, la rouquin la fusilla du regard, cracha par terre de mépris et retourna avec le reste des soldats.


***


Le lendemain, April se retrouva une nouvelle fois attachée au chariot, en compagnie de l’unique esclave qui restait puisque l’autre avait été jouer un jeu dangereux avec le wolverine.

C’est quoi ça ? demanda un légionnaire soudain durant le trajet.

April, curieuse, dirigea son regard dans le sens de celui du légionnaire et aperçut au loin –et à son plus grand désespoir- un lourd nuage dont la couleur se perdrait entre l’ambre de la terre brûlée et chaude et le grisâtre du désastre.

Ben tu vois bien que c’est un cheval, lança un autre légionnaire avec ironie.

Ah-Ah, c’est qu’ils ont un humour tordant en plus, lança April à l’autre prisonnier qui ne la regarda même pas.

Pauvre…, commença l’offensé.

C’est une tempête de sable, dit April doucement, d’un ton blasé.

Ferme-la, toi ! vociféra un des gars en lui mettant un coup de pied dans le tibia.

Putain, jura-t-elle en silence en se pliant de douleur. Seulement, tandis qu’elle s’arrêtait, le chariot continuait sans elle, tant et si bien qu’elle fut tirée en avant, et qu’elle dut boitiller pour ne pas se faire traîner. A côté d’elle, les deux gros cons de légionnaires riaient aux éclats. C’est ceux qu’elle saignerait en premier après son rouquin. Non, après réflexion, elle le saignerait après eux, car après tout, il lui avait un peu sauvé la vie avec le wolverine –bien qu’elle ne soit pas certaine qu’il le fit exprès pour elle- et il l’avait détachée indubitablement pour qu’elle ne se fasse pas bouffer, au risque qu’elle se tire, ce qu’elle avait fait de surcroit. Donc oui, elle le tuerait après. Un peu de respect quand même.

Très vite, les bourrasques de vents chauds remplis de sables se rapprochèrent, poussant dans leurs forces légionnaires et esclaves de côté, menaçant de les jeter au sol. Tous les hommes se protégèrent le visage de leur cape et turbans tandis que les deux prisonniers ne pouvaient se contenter que de fermer les yeux. Une multitude de grains de sable venait assaillit le visage d’April, tels un flot d’aiguilles venant percer sa peau. Elle ne pouvait ouvrir les yeux sans qu’une ou deux poussières viennent leur faire la bise, ce qui faisait gémir de douleur la jeune sauvageonne. Pour couronner le tout, en plus de sa fatigue qui pesait sur son corps, des courbatures et hématomes qui parcouraient ses muscles et sa peau, de sa faim qui lui tordait le ventre et l’affaiblissait davantage, le rouquin se retournait fréquemment vers elle avec son sourire moqueur –retrouvé subitement depuis la veille- se délectant probablement du spectacle de sa souffrance. Cette dernière chose était la pire de toute pour la jeune femme qui, au-dessus de ses souffrances physiques, remuait allègrement le couteau de la plaie qui alimentait sa haine dans son esprit. Elle lui lançait des regards mauvais, sans pour autant parvenir à soutenir le sien du fait du sable qui lui piquait la rétine. Il devait être content de sa performance l’enfoiré car la jeune femme était bien trop occupée à essayer de tenir debout – de tenir tout court en fait- pour essayer d’élaborer un plan de fuite.

Tandis que la jeune femme passait un temps partagé entre le ressentiment et l’effort physique, les légionnaires autour d’elle semblèrent s’agiter. A son plus grand soulagement, le chariot s’arrêta soudain et la jeune prisonnière eut l’occasion de pencher sa tête derrière lui pour échapper au vent et au sable. De la sorte, elle en profita pour observait la cause de leur arrêt subit. D’après ce qu’elle semblait apercevoir, une troupe d’individus discutaient avec le chef de la compagnie. Il n’y avait pas de caravane avec eux, ça ne pouvait être des marchands. Des raiders peut-être ? Ils s’approchèrent davantage ce qui fit se resserrer les rangs des légionnaires qui restaient, impossible de ne pas le constater, sur leur garde. C’est qu’ils étaient à cran avec tout le tapage que la prise de cette caravane avait causé. En un petit rire, April fut fière de se dire que c’était en grande partie à cause d’elle.

« Hey !! Mais c'est c'tte p'tite garce d'April !! »

Ca parle de moi ?! dit-elle à voix basse.

Se redressant subitement, April fronça les sourcils. Tous les regards se tournèrent vers elle, dont celui de Tiberius –beurk- qui fit un pas rageur vers le type. Super il la connaissait !!! Mais au fond, cela allait-il changer quelque chose pour elle ? J’espère que c’est pas un type que j’ai arnaqué, pria-t-elle. Le gros légionnaire qui était à côté d’elle la scrutait, mi-étonné, mi-méfiant.

Ben quoi ? lui dit-elle. Fait pas le surpris, si tu m’avais demandé, t’aurais su tout de suite que c’était moi April, mais remarque, ça aurait pas été drôle, t’aurais été spoilé !

Tandis qu’il affichait un rictus mauvais annonçant une certaine nouvelle baffe, il fut coupé dans son élan :

« Ahah ! T'es sacrément dure en affaire, mais tu t'es bien fait niquer au final on dirait ! »


L’homme se rapprochait avec familiarité d’elle sans se préoccuper des légionnaires qui l’arrêtèrent dans son mouvement lorsqu’ils s’interposèrent tous devant elle, la main sur leur fourreau respectif. Le raider leva les bras en l’air en signe de pacifisme, un brin étonné par ce mur de baraques bodycuildées et bovines. Sa bonne humeur c’était légèrement calmée bien que le raider ne soit pas tant impressionné que ça. April passa sa tête sous le coude d’un des légionnaires afin d’apercevoir la tête de celui qui semblait la connaître. Ah mais oui ! se dit-elle. Je le connais celui-là ! Un léger sourire se forma sur ses lèvres. Mais comment il s’appelle déjà ? se demanda-t-elle presque aussitôt.

Hey salut ! s’exclama-t-elle joyeusement. Eh oui comme tu vois j’ai pas de chance sur le coup.

Tais-toi ! lui dit-on fermement.

La jeune sauvageonne passa son sa tête sous un autre coude afin de savoir qui lui avait lancé cet ordre. Evidemment, c’était le roux qui s’était rapidement approché et qui maintenant faisait face au raider, les bras croisés, le dominant de toute son impressionnante musculature et de toute sa hauteur. Faut dire que le raider ne pesait pas lourd à côté d’un légionnaire tel que lui. Quel rabat joie celui-là, râla April tout de même.

Tu es qui et tu la connais d’où.

En fait, ce n’était pas vraiment une question que le roux posait, et son ton était un de ceux qui ne tolère pas de refus. On voit qu’il aurait pas été bon commerçant, lui, se dit April.

Mais c’est une caravanière ! répondit le raider avec bonne humeur. Enfin, c’était, hein April ! Elle m’a vendue des armes ! D’ailleurs tu m’avais bien enflée sale raclure ! Voilà ta punition !

L’homme riait. Il était soit défoncé, soit juste bête.

Comme tu vois ! s’écria April vers lui avec bonne humeur, se disant que si elle pouvait recevoir son aide, elle ferait mieux de ne pas se vexer de ses propos débiles. Qu’est-ce que tu fous là ?

Tais-toi ! ronchonna de nouveau le roux. Et toi arrête de lui parler !

Attend mon pote, je vais plus jamais la revoir après ! argumenta le raider.

« Mon pote ». Ben il est pas sorti de l’auberge celui-là, songea April. En effet le roux fronça les sourcils et afficha un sourire mauvais. Il allait lui taper dessus c’était obligé. Voyant qu’il avait peut-être lancé les hostilités, le raider fit machine arrière.

Enfin, calmes-toi hein, je vais pas te la voler ta chérie, j’te la laisse moi je m’en fiche !
tempéra-t-il.

Bon ben c’est loupé pour moi, pensa la prisonnière. Afin d’accentuer cette constatation, le roux tourna la tête vers elle avec un sourire voulant signifier quelque chose du genre : « Mwahaha t’es cuite ma poulette ». Elle lui arracherait une oreille un jour, après avoir découpé sa bouche à la petite cuillère comme elle avait déjà prévu de le faire.

Qu’est-ce que vous faites ici ? lança April en désespoir de cause.

On voulait échanger un abri pour la tempête contre la caravane !

Et moi au passage ? songea April.

Ni une, ni deux, le roux tourna les talons avec rage, brisa les rangs des légionnaires et fonça sur elle avec détermination. Franchement, il faisait peur et April ne put s’empêcher de laisser monter une certaine crainte en elle, à tel point qu’elle se ratatina sur elle-même. Arrivé à sa hauteur, il lui saisit fermement le poignet et alors qu’il allait agir –parler ou frapper, elle ne sut- elle l’interrompit en chuchotant.

Attend ! le stoppa-t-elle. C’est mon métier de négocier, t’as entendu ?

L’homme l’écouta sans franchement paraître convaincu. Il fallait qu’elle tente quelque chose.

Je les connais, ils vont vous escroquer ! plaida-t-elle. Moi je peux réussir à vous faire garder la caravane !

Tu mens, affirma-t-il sans détour.

Non ! se défendit-elle.

Il allait falloir qu’elle rajoute de la sauce pour le convaincre.

Je les connais je te dis ! C’est des raiders, si vous ne céder pas, ils vont attaquer et tous vous tuer ! Réfléchis ! Si ça tourne au conflit, vous n’êtes pas sûrs de l’emporter, vous êtes tous à moitié crevés et défoncés. Non mais regarde ton bras !

La jeune femme le fixait intensément de ses yeux ocres, sans ciller, mettant tout son cœur dans son discours d’arnaqueuse. A son plus grand soulagement, elle constata que le regard azur du roux se fit peu à peu moins sévère et qu’il était en train de peser le pour et le contre. Elle devait vraiment mettre toutes ses chances de son côté. Subitement, elle se remis dans le contexte : elle se rappela sa position dans la caravane, les coups qu’elle prenait seulement parce qu’elle parlait et peu importe ce qu’elle pouvait dire, les « esclaves ! » qu’on lui balançait à la figure. Ainsi, pour la première fois, elle dut jouer avec ce nouveau statut qui lui collait à la peau, elle se vit dans l’obligation de se soumettre à ses lois si elle voulait survivre. En un sens, April se dit que c’était le début de la fin. Une boule dans la gorge, elle rajouta à contrecœur :

Mets-toi devant moi pour me cacher, je te soufflerai ce qu’il faut dire pour que les autres ne sachent pas que c’est moi qui parle. C’est le seul moyen… Il te suffit de me dire ce que tu ne veux pas perdre.


Elle sentit comme des larmes lui monter aux yeux, peut-être croirait-il que c’était les grains de sable. La fatigue, la faim, le remord et le désespoir la faisait craquer. La petite sauvageonne, soudain apaisée aurait tout donné au monde en cet instant pour pouvoir se rouler en boule et simplement laisser les larmes couler. Une petite voix timide et compatissante lui murmurait au fond d’elle que c’était fini pour elle. Cependant, son orgueil et sa dignité l’empêchait purement et simplement d’abandonner afin que, si une minuscule chance se présente, elle saute sur l’occasion, afin de se dire qu’elle avait tout tenté. Se donnant du courage, elle ravala ses larmes sans quitter des yeux le roux qui paraissait réfléchir.

Ok, chuchota-t-il finalement. On garde le chariot, pas de bataille, on passe notre chemin, hors de question qu’on s’arrête chez eux.

A ces mots, il se retourna, sembla faire un signe demain (était-ce une sorte de code ?) à son chef. Sa posture était telle qu’il était presque collée à sa prisonnière, et quant à elle, il lui suffisait de souffler en silence des paroles pour qu’il les entende.

C’est à moi désormais que tu t’adresses, plus à elle, commença-t-il sur un ton qui se voulait ferme sans être offensant.

Celui qui devait être le chef des raiders s’avança à son tour pour se placer devant celui qui avait parlé à April.

Un combat de coqs, ça commence super bien, ronchonna April.

Ayant entendu, le roux, écrasa le bout du pied de la jeune femme de son talon pour qu’elle se taise –ou pour se venger de son sarcasme.

Et c’est avec moi que tu traites, l’ami
, rétorqua le raider en chef.

Ainsi commença la négociation, le vétéran parlant pour April. Au début, l’ambiance était certes, quelque peu tendue car il était clair que le raider ne voulait pas partir les mains quoi qu’il en soit, et ça April l’avait bien compris. Elle appliqua donc sa méthode : il fallait dans cette situation toujours demander plus qu’on ne pouvait avoir et qu’on ne voulait nous accorder et batailler avec des arguments puissants (ceux en présence impliquèrent d’ailleurs une menace implicite qui eut tôt fait de faire son effet). En vérité, April se doutait bien que les raiders n’attaqueraient pas, mais elle avait dû le faire croire afin que le roux accepte ces conditions. Il fallait laisser miroiter sans céder dans un premier temps, puis ensuite sembler arriver à un compromis. C’était simple dans la tête d’April. Deux fois, elle tenta de souffler au légionnaire de persuader les raiders de laisser le passage libre contre un des esclaves –elle bien entendu- seulement le roux, loin d’être sot attendait un certain lapse de temps avant de répéter les mots, histoire de vérifier que ce qu’elle disait n’était pas stupide ou mauvais pour eux. Il dut bien être convaincu car il répéta tout, changeant parfois une formulation ou deux qui se voulaient moins mielleuses qu’à l’origine afin d’effrayer, et bien évidemment, resta muet lorsqu’April suggéra d’échanger un esclave. Certes, le roux n’était pas sot et la manœuvre peu subtile, mais elle était franchement désespérée. Tous finirent enfin à arriver à un accord lorsqu’au lieu d’engager le conflit – que les raiders auraient sûrement perdus vu le nombre de légionnaires-, April fit dire au légionnaire que la caravane contenait des armes –ce qui était vrai de surcroit, le jeune femme le savait bien puisque c’était SA caravane- or c’était une offre alléchante pour des raiders, toujours en quête d’armes à feu.

Eh oui, il faut toujours garder un atout dans sa poche ! murmura April avec fierté.

En se retournant, le roux lança un nouveau regard sévère à la jeune femme puis lui et quelques autres hommes fouillèrent le chariot afin de dégoter les dites armes. Finalement, les raiders finirent par s’éloigner.

Tu m’as fait peur pendant un moment, lança le decanus au vétéran. Qu’est-ce qu’il t’a pris ? Heureusement que je savais que tu avais déjà traité avec des raiders hein !

Le roux resta humble devant le petit sermon de son chef. Il avait après tout prit les choses en mains sans officiellement demander l’autorisation. Le signe de main n’avait donc était qu’un moyen de dire « laisse-moi faire » et non un code bizarres. Il était normal en quelque sorte que le chef l’engueule un peu : il fallait bien qu’il ne passe pas pour une tantouse. Le rouquin se fit donc gentiment remonter les bretelles, seulement le succès était total, surtout étant donné que la Légion n’était pas friande d’armes modernes et que, par conséquent, ce don n’était pas une grosse perte.

Avant de repartir, April entendit le decanus annoncer qu’ils allaient traverser la tempête puis trouver un endroit pour la nuit. Il fallait dire que toute la troupe était exténuée, si ça n’avait été que les esclaves, ça n’aurait pas été grave, mais là des pauvres petits légionnaires avec deux ampoules aux pieds… Ensuite, le roux prétexta de venir ajuster les liens de la prisonnière pour s’avancer vers elle. La jeune femme était à bout, complètement décalquée, cet effort et ce stresse mentale avait finis de l’achever, à tel point qu’elle ne trouve même pas la force d’être odieuse. Il saisit ses mains qui restèrent molles et dénuées de volonté entre les siennes. April sentait le regard de l’homme sur elle de telle sorte qu’elle finit par lever ses yeux rougis par la fatigue et le sable de la tempête vers lui. Sans un mot, il dénoua ses liens, lui tenant quand même fermement les poignets –juste au cas où- et les attacha un peu plus haut sur ses avant-bras afin de soulager la partie pelée d’où commençait à perler le sang sous la corde. Néanmoins, il les serra tout autant, toujours avec cet affreux sourire en coin qu’elle abhorrait tant ; ce qui la fit d’ailleurs grimacer.

Ca a marché, lui glissa-t-il avec sérieux. Mais fais plus jamais ça ou tu meurs.

La menace était réelle au fond, April le savait bien, cependant, elle ne sut s’il disait cela parce que c’était trop risqué, ou parce qu’elle avait été trop impertinente. Les deux peut-être. Quoi qu’il en soit, il s’éloigna en arborant son coutumier sourire moqueur et arrogant.
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Tiberius Quintilius
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Message Je brûle comme il faut. Va, démon!  Empty (#) Sam 19 Avr - 0:31

Il n'y avait pas de mot assez fort pour décrire toute la haine que Tiberius avait à l'encontre de cette petite tarée sauvageonne. Non seulement elle avait eu assez de stupidité pour se faire la malle au lieu de se tenir tranquille alors qu'il avait si gentillement pris le risque de la libérer, mais en plus elle était revenue droit sur lui avec ce Wolverine de malheur aux fesses quelques instants après. C'était sûr, c'était sur elle et non sur la bête qu'il aurait du frapper avec son glaive.

D'ailleurs, cette petite folle avait même l'indécence de continuer à se foutre de sa gueule – certes de loin, mais quand même – alors qu'elle incarnait déjà le mal absolu à ses yeux. Alors, dès que son bandage fut fini, Tiberius bondit sur ses pieds et se précipita vers elle pour lui faire passer l'envie de rire une bonne fois pour toute. Pendant un cours instant, elle tenta de lui échapper en gloussant à moitié, mais la pintade fut vite rattrapée. D'un mouvement, il la jeta au sol pour stopper sa course et la traîner jusqu'au chariot, là où elle aurait dû rester toute la soirée. Et si elle avait du se faire dévorer à moitié par cette bête immonde qui lui avait mordu le bras, il aurait regardé le spectacle avec attention et intérêt. « Arrête de rire où je t’en colle une ! » Avait-il menacé sans le moindre ton de plaisanterie dans sa voix. En cet instant précis, il aurait été capable de l'étouffer d'une main juste à cause de son petit rire particulièrement agaçant. « C’est ta faute ça, pauvre tarée ! » Déclara t-il alors d'un ton largement accusateur en la foudroyant du regard, serrant ses liens plus violemment encore qu'avant, espérant qu'elle en souffre tant que les larmes lui monteraient aux yeux, et qu'elle regretteraient si profondément ses actes d'aujourd'hui qu'elle se tiendrait à carreaux le lendemain. Après tout, il restait encore bien gentil dans un tel traitement, d'autres se seraient déjà débarrassés d'elle depuis bien longtemps. Seulement, elle avait déjà dépasser la limite depuis bien longtemps pour que le légionnaire lui accorde la seule liberté de mourir. Non, la vie au camp allait être parfaite pour elle. Pour sûr, ça allait la changer, et plutôt dans le genre radical. Néanmoins, malgré son avertissement qui lui avait semblé plutôt limpide, même pour la plus stupide de toutes les esclaves, la petite folle trouva tout de même le moyen d'ajouter une petite phrase sarcastique sur la médecine de la Légion.

Il devint alors clair, net et précis que cette fille était la plus insupportable de toutes que le légionnaire n'ai jamais rencontré. Elle battait tous les records, en quelques jours seulement, elle s'était attirée toute la haine de la troupe. Ses mots étaient jetés comme des serpents venimeux bondissaient pour mordre leurs victimes, et ce poison terrible, Tiberius le sentait désormais couler dans ses veines, brûlant, incontrôlé et incontrôlable, lui arrachant même un frisson tant la rage était intense. L'espace d'un instant, alors qu'il était resté immobile sous la remarque, il décida sérieusement de la frapper jusqu'à ce que mort s'ensuive et qu'il ait enfin la paix. Mais une petite voix encore sensée lui hurla qu'il ne saurait trouver la paix, même après une telle satisfaction. Non, ce qu'il voulait, c'était la voir souffrir, la voir désespérer, la voir hurler et s'excuser d'exister.

Alors la raison reprit le dessus, il reprit subitement contrôle de ses muscles, et d'un mouvement vif et précis, la frappa si fort dans les jambes qu'elle s'étala brusquement sur le sol, lui arrachant même une petite plainte quand à son petit nez souffrant. Et ça n'était rien quant à ce qui allait suivre dans les prochains jours si elle continuait à se comporter de la sorte. C'était donc encore rageur que Tiberius la laissa ainsi à sa solitude, espérant qu'elle passerait la pire nuit de sa vie en profitant du vent doux du désert pour faire le point sur sa misérable vie qui allait prendre fin pour en commencer une nouvelle dès lors qu'ils auraient passé les portes du Fort Colorado.

*

La reprise de la marche le lendemain avait été longue et pénible. Les pas se faisaient plus lourds et plus lents, la troupe perdait de la vitesse, c'était inéluctable. Tiberius quant à lui était resté silencieux toute la journée, trop concentré à mettre un pied devant l'autre pour prêter attention à quoi que ce soit d'autre – mise à part la souffrance évidente de la petite folle qui était à l'origine de toutes ses souffrances. Seule l'intervention du groupe de raiders qui avait surgit au bon moment avait pu le tirer de sa torpeur. Et voilà que ces imbéciles drogués surgit de nul part ramenaient toute l'attention sur cette tarée de future esclave que Tiberius tentait d'oublier en faveur de la préservation de sa santé psychologique. En tout cas, de ce petit échange fort désagréable, le légionnaire en tira au moins le nom de la jeune tyrannisée : April. Bon, c'était toujours ça de pris, même s'il s'en fichait pas mal au final. Néanmoins, la petite maline qui s'était tenue tranquille jusque là sauta sur l'occasion pour se faire remarquer à nouveau, et le pauvre débile de raider ne semblait pas vraiment comprendre qu'il faisait face à la Légion. Aussi, lorsqu'il tenta de se rapprocher d'elle pour tailler la bavette ou l'insulter – c'était difficile à dire vu la façon dont il se moquait de sa nouvelle situation d'esclave – il se heurta au mur que formèrent les légionnaires lorsqu'il s'approcha de trop près de la caravane. Tiberius ne put empêcher un sourire de se dessiner sur son visage en apercevant l'air consterné de la petite April, prise au piège. Sourire qui disparu bien vite lorsque le raider expliqua que leur petite bande d'impertinents était venue négocier un abri pour la tempête contre la caravane qu'ils traînaient avec eux, de quoi faire grincer les dents des légionnaires, qui s'étaient donnés tant de mal pour se l'approprier. L'espace d'un instant, ce fut la main sur l'épée que la troupe observa en silence les raiders qui leur faisaient face. Néanmoins, la plupart des soldats n'étaient pas aussi en forme que ce qu'ils essayaient de faire croire. Après la bataille de la caravane et la nuit du wolverine qui avaient rythmé le voyage long et pénible des légionnaires, leurs forces étaient sérieusement diminuées. Aussi une négociation s'imposait-elle.

Cependant, avant d'envisager une quelconque discussion, une chose restait grandement nécessaire... Tiberius combla l'espace qui le séparait encore de l'esclave en quelques pas, et s'apprêta à lui rappeler la définition du verbe « se taire » de la manière forte au moment même où elle l'interrompit pour enfin dire quelque chose d'intéressant. Il était vrai que la dite-April avait visiblement déjà commercé avec les raiders, aux dires de l'abruti qui s'était avancé pour se foutre ouvertement de sa tronche, mais même si une envie sincère de leur faire bénéficier de son talent de négociatrice lui avait prit, il était de toute façon trop dangereux de faire confiance à une esclave – qui plus est une sauvage comme elle ! – pour envisager un seul instant d'accepter de l'écouter parler. Aussi la sentence du légionnaire fut rapide et catégorique : « Tu mens ». Seulement, la jeune fille insista, affirmant que les raiders étaient assez fous pour opter pour la force s'ils n'obtenaient pas gain de cause et surtout, soulignant la décadance des forces des troupes, allant jusqu'à relancer le sujet de la blessure de Tiberius – qu'il n'avait d'ailleurs toujours pas digéré. Fronçant les sourcils et la fusillant du regard, il resta un instant silencieux en se contentant de la menacer ainsi, mais la jeune fugitive ne cilla pas non plus. Finalement, abstention faite de sa profonde colère, Tiberius savait bien qu'elle n'avait, dans le fond, pas tort. Le petit air triste de condamnée résolue qu'elle prit soudainement acheva de le convaincre. C'était bien la première fois qu'il avait le loisir de la contempler dans une telle détresse, et si ça n'avait tenu qu'à lui, il aurait pu y passer la journée à l'observer ainsi tant sa satisfaction était grande, mais le temps passait.

Ainsi, une fois les choses misent au clair et leur petit jeu en place, la discussion put commencer. Tiberius fit rapidement signe au decanus qui s'inquiétait de la situation avant de se plier au petit jeu d'April avait proposé, éludant quelques formes de politesse pour les transformer en menaces plus appuyées, omettant quelques propositions que l'esclave lui chuchota (comme celle de sa libération, non mais elle se prenait pour un joyau en plus ? Il aurait sans doute fallu leur fournir plus que la caravane pour que les raiders acceptent d'emmener cette petite peste avec eux !) et appuyant parfois ses remarques peu sympathiques d'un regard plus mauvais que commerçant. Il était clair et même limpide que les raiders n'avaient pas eu l'occasion de se sentir supérieurs dans leur dialogue. Néanmoins, la chose finit tout de même par aboutir. Comme quoi cette petite April était douée pour autre chose que faire chier le monde ! Incroyable !

La Légion se délestait donc de quelques armes cachées dans la caravane et en échange les raiders passaient leur chemin. De plus, ils leur indiquèrent même un endroit où ils pourraient essuyer la tempête sans trop de difficulté sans avoir à se risquer dans un campement d'imbéciles profonds abrutis par la drogue (un endroit peu fréquentable en soit, surtout pour l'intelligence suprême qu'incarnait la Légion..). Quoi qu'il en soit, l'affaire été réglée dans la paix et la gentilesse. Une grande première pour les soldats qui commencèrent à peine à se détendre en voyant les raiders s'éloigner mais en sentant le souffle puissant de la tempête dans leur dos qui les pressaient d'avancer. Le decanus s'approcha de Tiberius pour lui repporcher d'avoir pris les devants. Après tout c'était vrai, il n'aurait logiquement pas du faire une telle chose, avec un peu de recul, c'était même carrément incensé. Mais bon, il n'était pas obligé de savoir (en plus) que la petite peste avait discrètement pris part à la discussion. Faisant profil bas, Tiberius accepta donc les reporches de son supérieur sans rien ajouter, bien qu'au fond, il ne regrettait pas le moins du monde d'avoir tenté le coup : c'était certes osé, mais le jeu en avait finalement valu la chandelle. S'il avait fallu négocier plus longtemps, la tempête les auraient rattrapés, et s'il avait fallu régler l'affaire plus brusquement, la troupe y aurait probablement laissé des plumes en plus. Tout était bien qui finissait bien donc.

La caravane se remit donc en marche, à la recherche de l'abri indiqué pour la nuit. Tout en se remettant en route, Tiberius se glissa vers la petite esclave épuisée pour venir lui soulager ses poignets endoloris par le frottement de la corde. Surpris de constaté qu'elle ne tenta pas de prononcer la moindre remarque voire de lui adresser la moindre grimace agaçante, il ne put s'empêcher de réprimer un certain petit air satisfait alors qu'elle se laissa faire, comme si elle s'était finalement résolue à ne plus s'acharner après le monde afin d'accepter sa nouvelle condition. « Ca a marché » Murmura t-il pour lui adresser quelques mots au passage. « Mais fais plus jamais ça ou tu meurs. » II ne jugea pas spécialement utile de se faire très menaçant, la jeune fille ne semblait pas vraiment de plannifier un autre de ses fabuleux plans diaboliques de toute façon. La remarque servirait juste à l'enfoncer un peu plus dans son malheur, et c'était bien fait pour elle. Après tout, lui aussi souffrait. Son bras le lançait terriblement, et le manque de stabilité que leur imposait le vent ne faisait que rendre les choses plus compliquées. Il n'empêche que si cette sale bête de Wolverine ne l'avait pas écrabouillé comme une petite galette apétissante, il se serait chargé lui-même de lui arracher les dents une par une.. ! Finalement, ce fut à force de persévérer à travers les grognements, les jurons et les trébuchements que Tiberius releva enfin la tête en affichant un air plus soulagé. Les soldats de devant avaient parlés d'un abri potentiel, ils allaient enfin pouvoir se protéger de ces impitoyables tornades de sable tout en se reposant pour le reste de la soirée. Que demander de plus, sinon un steack-frites et un Nuka Cola bien frais ?

L'endroit avait l'air abandonné. Ici et là ce qui semblait avoir autrefois servit de clotûres jonchait le sol en morceaux. La troupe de légionnaire fourra la caravane dans la grange qui tremblait le moins face au vent violent et chacun s'engouffra là où il put trouver un abri qui lui semblait suffisemment stable pour passer la nuit. Tandis que Tiberius entrait à son tour en jetant un regard attentif à la charpente qui semblait les menacer de tous les enterrer vivant au prochain coup de vent, le decanus proposa de monter le camp ici pour la nuit. La ferme ferait donc office de refuge. Soulagé d'entendre une si bonne nouvelle, Tiberius se laissa glisser le long d'un mur pour se débarasser un instant de son armure comme il le put avec son maudit bras. Pestant, jurant et maudissant tout ce qu'il pouvait : ce maudit désert et ses tempêtes, ce maudit wolverine et ses dents puissantes, ce maudit sable qui était un vrai cauchemar... Il en avait partout, ça s'inflitrait par la moindre petite ouverture, ça picotait, ça chatouillait, bref, ça n'était pas du tout agréable. Et pour le coup que les grains aillent se ficher dans la chair à vif de son épaule, il aurait tout gagné du voyage.

De ce fait, alors qu'il avait lourdement insisté pour s'occuper de son bras lui-même (cette sale brute lui avait tant compressé l'épaule la veille qu'il se souvenait encore des mille et une façons dont il avait imaginé lui rendre toute la souffrance qu'il avait provoqué en le soignant), il réalisa qu'il n'était pas le seul à être dans un sale état. April jonchait le sol, non loin de là, affichant probablement la mine la plus piteuse de toute la troupe réunie. L'espace d'un instant, un sourire moqueur fendit le visage du légionnaire blessé. Non pas qu'il aimait particulièrement voir les gens souffrir, mais il estimait, en toute légitimité, qu'elle avait bien mérité sa situation actuelle. Aussi, profitant du spectacle, gravant les moindres détails de toute cette souffrance assumée dans son esprit, il finit par tenter une nouvelle approche, une fois qu'un compatriote légionnaire - moins violent que le précédent - l'eut aidé à refaire un bandage plutôt correct.

"Alors le p'tit microbe, tu rends finalement les armes ?" Questionna le légionnaire d'un air plutôt moqueur. Microbe, voilà un nom qui convenait bien pour une petite peste comme elle, et puis on restait dans le thème de l'indésirable et de l'impuissant. Après tout, il ne voulait surtout pas qu'elle s'imagine qu'il allait avoir pitié d'elle. Au contraire, il s'empara même d'un morceau de nourriture pour le déguster tranquillement en s'appuyant sur le mur, la dominant de toute sa hauteur tandis qu'elle stagnait toujours sur le sol. Finalement, il s'abaissa à sa hauteur pour pouvoir ajouter quelques mots, avec un sourire en coin, légèrement fier de lui : "Alors, tu vois ! Ce morceau de pain que tu as dédaigné la dernière fois, il t'aurais bien aidé là maintenant toute suite tu crois pas ?" Oh oui, il allait remuer le couteau dans la plaie pendant longtemps. Après tout, cet épisode avait été la toute première fois où il avait tenté d'être gentil, et elle avait craché sur son aide comme sur un vulgaire deal de raider défoncé. Maintenant, elle allait le regretter. Il savoura un instant encore cette délicieuse situation, avant de finalement lui tendre sa gourde en prenant un air plus désolé, mais toujours un brin moqueur : "Est-ce que tu accepteras au moins de boire un peu ou tu préfères uriner sur de la bonne eau potable ? Mh ?" Proposa t-il en agitant le précieux contenant devant elle. Finalement, après être resté silencieux un cours instant en observant les autres légionnaires autour d'eux tout en tendant l'oreille pour surveiller si le hurlement du vent dehors ne s'amplifiait pas trop dangereusement, il ajouta une ultime phrase pour briser d'avantage le petit moral de la louve sauvage : "Allez, reprend des forces ! Courage, ce n'est plus qu'une question d'heures avant de découvrir ton nouveau chez toi !" Déclara le légionnaire avec une impatience non camouflée. Non seulement il était pressé de pouvoir se poser un instant dans le campement après toutes ces péripéties, mais en plus il était certain qu'April allait adorer cette bonne nouvelle.

Il était vrai que dans un autre contexte de rencontre que celle d'une future esclave lui tirant dessus, dans d'autres circonstances moins douloureuses et moins fatiguantes, dans une autre vie en somme, Tiberius aurait presque pu prendre la petite April en pitié. Elle était triste à voir, certes, mais après tout, elle était seule et unique responsable de sa condition. Les légionnaires n'avaient fait qu'aider à l'épuiser jusqu'à ce qu'elle n'ait plus la force d'inventer la moindre connerie. D'ailleurs, Tiberius était bien sympa d'accepter de prendre encore le temps de lui adresser quelques mots : la plupart des autres légionnaires qui avaient déjà subi ses plaintes bruyantes et répétitives étaient plutôt d'avis de l'abandonner au désert ou à la prochaine bête sauvage qu'ils croiseraient pour faire diversion. Mais finalement, au fin fond de lui-même, le légionnaire blessé était bien curieux de voir comment cette petite sauvageonne allait se débrouiller au campement. Si ça n'avait tenu qu'à lui, et pas au terrible caractère de cochon de ce petit virus, il se serait presque inquiété pour elle. Car au fond, il l'aimait bien. Il aimait bien ce petit regard pétillant de malice, cette énergie incroyable à se débattre sans avoir peur des conséquences, et cette inventivité fantastique pour toujours trouver le mauvais mot dans toutes les situations. Il ne savait pas trop si elle aimait juste empirer sa situation ou si elle était simplement bête pour ne pas s'inquiéter des conséquences, mais il était plutôt intéressant d'observer la façon dont elle s'en sortait à chaque fois. "Alors, d'où est ce que tu viens ?" Questionna t-il finalement soudainement d'un air tout à fait sérieux. Car oui, dans un élan nostalgique, Tiberius tenta de s'imaginer un instant à la place de la petite esclave. Après tout, s'il était lui-même né au sein de la Légion et n'avait jamais rien connu d'autre, la plupart des hommes venaient auparavant de l'extérieur et avaient connus une vie différente, avant de se convertir à la noble cause de Caesar. Ce genre de sentiment, d'être arraché à son ancienne vie pour une nouvelle imposée, qui ne vous apparait pas immédiatement plus belle en plus, il ne l'avait jamais connu, lui. Et il était bien curieux d'en savoir plus sur l'histoire de la jeune femme, juste pour peindre un peu mieux sa vision du monde et de la vie en dehors de la Légion.


Dernière édition par Tiberius Quintilius le Sam 19 Avr - 1:59, édité 1 fois
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Les liens qui enserraient les poignets de la petite sauvageonne –moins sauvage que la journée d’avant il fallait dire- , bien que plus lâches que précédemment, commençaient à lui marquer la peau sévèrement. En effet, les cordes rêches avaient frotté, tourné, tiré, tanné, en clair, littéralement agressé sa chair jusqu’à ce qu’elle rougisse, puis qu’elle déchire sous la brulante morsure des liens. Les sillons, d’abord formés par les attaches trop serrés, s’étaient transformés en plaies suintantes et sanguinolentes dont la douleur lui rappelait sa situation à chaque fois que la charrette la tirait plus en avant, quand le rythme de ses pas faiblissait. La jeune femme gémissait de temps en temps, hésitant même à demander à ce qu’on lui coupe de nouveau la circulation dans les mains, ce qui aurait stoppé toute forme de frictions : au moins elle ne sentirait plus la douleur de la chair à vif, travaillée par la corde sans interruptions. Comme si cela ne suffisait pas, April était totalement exténuée, trébuchant à chaque fois, elle devait faire ce qui lui semblait un effort surhumain quand il s’agissait de suivre le rythme de la caravane qui manquait de la trainer par terre à chaque pas. Evidemment, elle refusait catégoriquement de se laisser tomber à terre et tirer car, non seulement ça n’aurait pas été franchement indolore, mais surtout, elle n’aurait pas supporté que ces salopards en jupe se foutent de sa tronche : ces deux balourds qui l’entouraient, et encore pire, son petit rouquin tant détesté. Enfin, par « détesté », il fallait quand même relativiser certains points : du fait qu’il ait desserré ses liens, elle le haïssait moins que lorsqu’il les lui avait serrés et qu’il l’avait frappée, mais elle ne pouvait plus seulement pour ça -et accessoirement pour le fait qu’il ait fait d’elle une prisonnière qu’il comptait la réduire en esclavage- ne pas abhorrer sa sale tronche de pouilleux. J’espère qu’il va choper une infection avec son bras, pensait-elle.

C’était pour occulter la douleur et la fatigue qu’elle pesait le pour et le contre, rangeant méthodiquement ce que son rouquin avait fait de gentil et de franchement moins gentil. Au bout du compte, bien entendu, le capital d’actions malveillantes avait explosé les records ; rien d’étonnant à cela, certes, mais la haine de la marchande enfla davantage encore. Bon, il fallait avouer que leur première rencontre avait été ponctuée d’un échange de balles, leur relation ne pouvait donc évoluer grâce à la tendresse. C’est qu’il avait essayé de la buter bordel ! Etrangement, elle entendait la voix du roux dans sa tête qui lui rétorquait rageusement :

Mais toi aussi t’as essayé de me tuer bon sang !

Ah mais non, j’ai pas essayé de te tuer moi, c’était de la légitime défense moi, monsieur ! se voyait-elle répondre avec assurance.

Il n’était pas compliqué pour elle de visualiser dans son esprit la tête qu’aurait faite le vétéran à ce moment là : il serait devenu rouge et se serait énervé, balançant une des ces remarques cinglantes et la frappant, oui parce qu’il ne savait faire autre chose que lui donner des coups lorsqu’elle l’énervait avec ses remarques assassines auxquelles il était la plupart du temps incapable de répondre. La violence, c’est la réponse des faibles ! se dit-elle. April considérait qu’ils étaient opposé sur ce point : elle avait la cervelle et lui les muscles. Or selon son expérience, les neurones avaient toujours été plus efficaces que la force physique à long terme. Cependant dans la situation réelle, le court terme était de mise, ce qui posait un réel problème. Puis, dans le doux délire qu’elle était en train d’imaginer, c’était elle qui le dominait, et elle n’était pas non plus enchaînée, alors ça aurait été beaucoup dire qu’il réussisse à lui mettre un coup. Qu’il soit à sa merci… Quel savoureux rêve…

April se rendit compte qu’à partir du moment où quelqu’un commençait à imaginer des dialogues dans son crâne avec une des personnes que l’on détestait le plus sur terre, c’était qu’il y avait un problème. J’ai un problème alors, pensa-t-elle. Oui, en effet, elle était à bout de forces, tant et tellement qu’elle dut bientôt faire converger toute son attention sur le peu qui lui en restait pour tenir debout. Et puis, de toute manière, elle décida qu’elle devait arrêter de porter toute cette attention, même mentale et aussi méprisante soit-elle, sur ce sale type. C’était déjà une erreur de la nature juste par le fait qu’il soit roux, ajoutez à cela qu’il était légionnaire, et il était bon pour l’euthanasie. Bon certes, avant lui, elle n’avait jamais rien eu contre les roux, mais là, elle était vaccinée.

Fort heureusement pour ses jambes, ses mains, et tout le reste de son corps puisqu’il hurlait tout entier de douleur et de fatigue, la troupe ne mit pas trop longtemps à rejoindre une vieille ferme indiquée par les raiders, apparemment abandonnée et à y poser le campement pour la nuit. Lorsque la caravane s’arrêta à l’abri du vent rempli de sable, derrière les murs de la bâtisse, April s’écroula au sol, sans plus aucune force pour la maintenir debout. Le bruit des bourrasques s’étant atténué dans ses oreilles, le grondement d’estomac de la jeune femme se fit lourdement ressentir dans son corps. Après réflexion, elle se rendit compte que cela faisait deux jours qu’elle n’avait rien avalé, que ce soit de l’eau ou de la nourriture, ni dormi – surtout vu la dernière nuit durant laquelle un Wolverine avait absolument tenu à leur chanter une berceuse, plus ou moins douce selon les opinions d’ailleurs.

Son état miteux avait néanmoins un certain avantage étant qu’elle ne voyait pas le sourire moqueur de son légionnaire. Après tout, si elle l’avait vu, elle n’aurait rien pu faire dans son état –une grimace lui semblait être un effort insurmontable- et ça elle s’en serait voulu à mort. Il était quand même préférable de détester le rouquin plutôt qu’elle-même dans cette situation. C’est dans cet état de quasi totale léthargie que sa voix la fit sursauter :

"Alors le p'tit microbe, tu rends finalement les armes ?"

April releva des yeux pleins de haine d’où transpirait tout le mépris que son corps ne pouvait plus montrer. Au fond, elle espérait sincèrement qu’il voyait dans le reflet de ses yeux sa langue, qu’elle lui aurait arrachée, se débattre, encore palpitante de vouloir trop parler, entre les dents de la jeune femme. Rendre les armes ? Jamais, se jura-t-elle intérieurement. Attend que je sois rétablie et je vais te montrer moi… pesta-t-elle en silence. Alors qu’elle levait déjà un regard noir vers son ennemi, il se baissa à sa hauteur, faisant jouer entre ses doigts un bout de pain dans lequel il planta les dents avec appétit. Puis, il ronronna avec une fierté et une arrogance délibérément affichées :

"Alors, tu vois ! Ce morceau de pain que tu as dédaigné la dernière fois, il t'aurais bien aidé là maintenant toute suite tu crois pas ?"

D’accord. Elle allait lui manger le visage jusqu’à atteindre ses cordes vocales pour qu’il ne puisse plus crier, et cela malgré sa faim, sa soif, sa fatigue, ce serait son dernier acte en tant que vivante s’il le fallait mais elle allait lui…

"Est-ce que tu accepteras au moins de boire un peu ou tu préfères uriner sur de la bonne eau potable ? Mh ?"

Oula, bon d’accord elle le tuerait un peu plus tard. Elle pouvait bien lui accorder un petit délai, non ? Sans même une réponse auditive, elle se jeta sur la gourde et but goulument jusqu’à étancher complètement sa profonde soif. Elle allait lui finir tout le contenu de sa bouteille sans remords s’il le fallait.

"Allez, reprend des forces ! Courage, ce n'est plus qu'une question d'heures avant de découvrir ton nouveau chez toi !"

Ah, le délai venait subitement de raccourcir. C’était fou de constater à quel point l’avenir pouvait fluctuer autour d’une phrase stupide. Elle reposa la gourde brutalement, chercha péniblement à se redresser pour lui faire face, bien qu’assise et lui accroupi devant elle. Ses yeux s’enflammèrent d’un semblant d’énergie, un instinct de survie qu’insufflait son besoin de liberté. Pourtant, contre toute attente, le vétéran parut se détendre et adopter une posture plus aimable :

"Alors, d'où est ce que tu viens ?"

Aussi étonnant que cela le paraissait, l’homme avait l’air d’être sérieux. La colère qui avait soudain émergé dans les prunelles d’April s’atténua quelque peu, subitement perdues dans la stupeur. Dans un premier temps, elle hésita à répondre, décidant fermement que plus elle pourrait l’emmerder, mieux elle se porterait. Cependant, elle se souvint qu’elle était en posture de faiblesse, elle n’avait plus la force de se battre ce soir et s’il ne lui avait pas menti et qu’effectivement, la troupe était prête à arriver au camp, elle aurait besoin d’énergie pour se défendre et s’échapper. Il lui semblait que plus ils se rapprochaient de ce foutu camp, moins la petite sauvage avait de chance de parvenir à semer ses kidnappeurs. Toutefois là, elle n’avait pas d’autre solution que de recouvrir ses forces en dormant et en mangeant, si tant était que son roux allait lui apporter un bout de nourriture. Pour en arriver là, il était préférable de ne pas le mettre en colère. Elle avait déjà pu boire, c’était pas si mal. Alors elle décida de ne pas se battre, concluant que, de toute manière, dans le pire des cas, lui répondre ne pouvait pas la compromettre davantage, et dans le meilleur, elle pouvait attirer sa sympathie et probablement de la bouffe avec.

De l’abri 32 à l’origine, répondit-elle sans lâcher le regard azur du roux des yeux. Puis à seize ans je suis partie pour rentrer dans la caravane des Guns Runners.

Elle contempla le visage de l’homme qui lui faisait face avec un certain mépris, car retracer ce bref parcours de vie lui rappelait rageusement comment il risquait de terminer si elle ne se remuait pas vivement le postérieur dès le lendemain. Oui elle avait déjà prévu de foutre le bordel dès l’aube. Elle voulait être sympathique, agréable, presque drôle si elle y parvenait.

Toi je suppose que tu viens de la Légion hein, lança-t-elle. Ca crève les yeux, sinon tu saurais que réduire les gens en esclavage, ça ne se fait pas trop dans le coin… tout comme porter des robes…

L’agréabilité, c’était raté. Elle n’avait pas voulu être drôle, elle n’avait pas voulu être cassante non plus. Seulement, elle n’était ni parvenu à agir en son intérêt, ni à réprimer sa colère contre le roux. Elle se flagella l’esprit pour se reprendre :

Merci pour l’eau, se força-t-elle à prononcer.

A cet instant une voix retentit dans la grange, de l’autre côté du chariot où un feu commençait à brûler :

Tu crois que tu vas réussir à la ramener vivante celle-là Tiberius ? Si t’y arrives, tu vas avoir du mal à la mâter, va falloir l’envoyer en stage chez le centurion ! Il aime bien faire de ce genre de garce son repas du soir si tu vois ce que j’veux dire…

Tous eurent des rires gras, sournoisement complices. C’était des bovins. Dans un élan de rage, April releva le menton pour répondre à ce porc quand, le fameux Tiberius –c’était bien un nom de légionnaire ça hein, aucun doute- ayant vu son geste, plaqua durement sa main sur sa bouche. Elle l’aurait volontier mordu si elle n’avait saisi cette étrange expression à la fois ferme et prévenante dans le sens où son regard pâle semblait lancer à ses yeux profondément ocre un avertissement. La jeune femme fronça les sourcils puis tenta de se dégager, mais la prise de l’homme sur son visage était trop ferme. Alors il chuchota :

Hop hop hop, ferme-la. Si tu réponds au Decanus comme tu réponds aux autres soldats, il n’hésitera pas à détacher chaque membre de ton corps, les mettre dans un sac et les donner aux chiens en arrivant au campement, et tu sais quoi ? Moi je regarderai sans rien dire parce que c’est ce que tu mériteras ! Tu piges ?

Tout d’abord, elle ressentit comme un vent de panique, car, si il y avait bien une chose qu’elle ne voulait pas là, maintenant, tout de suite, c’était se faire couper en morceaux. Et en général, mourir, ça n’avait rien de bien tordant, surtout après ce qu’elle avait déjà accomplie pour rester vivante. Une fois sa crainte passée, elle jeta un regard un peu plus blasé vers son kidnappeur. Après tout, cela semblait très exagéré étant donné qu’elle avait fait les pires bêtises et qu’elle n’était pas pour autant (encore) morte. Ce Tiberius aimais juste jouer avec elle. Et puis, tu parles, songea-t-elle. Il regarderait sans rien dire ? Pff…
Certes, la jeune femme ignorait quel intérêt elle pouvait bien avoir aux yeux du roux, mais elle devait bien en avoir un, qu’il soit bienveillant ou malsain.

Soudain, à repenser aux paroles du decanus, April se demanda si l’intérêt que lui portait le vétéran n’était pas d’ordre intime. S’il avait besoin de kidnapper une fille pour ça, c’est qu’il ne devait pas avoir beaucoup de succès. C’était un peu pathétique. En revanche, l’idée qu’il veuille la kidnapper rien que pour ça était plutôt flatteuse pour elle, car s’accaparer une femme juste pour l’avoir pour nous tout seul, c’était presque poétique. Peut être un peut psychopathe aussi, au fond. Elle ne put s’empêcher d’avoir envie de rire en imaginant ce Tiberius comme une romantique. Cela dit, elle devait au moins accorder ça, elle n’avait pas été témoin ou victime de viols avec la Légion, ce qui, il fallait le signaler, était une autre histoire quand il s’agissait des raiders. Cette soudaine forme de respect fit tiquer la petite sauvageonne, ce qui lui fit d’ailleurs bien trop vite oublier que ce « respect » ne prenait apparemment pas en compte les droits de chaque individus à disposer de lui-même et de ne pas être victime de violences également. Posant la main sur le poignet du légionnaire, elle le pressa légèrement afin qu’il libère sa bouche. Etrangement, il se laissa faire, sans doute conscient qu’il n’y avait pas de plan machiavélique dans l’intention de la petite sauvage, mais celle-ci ne le remarqua pas vraiment. Gardant le large poignet dans sa main frêle, April détailla minutieusement l’avant-bras puissant du vétéran sur lequel saillait des veines bleues ; puis remonta son regard le long de son bras raidi -trahissant probablement une certaine méfiance- jusqu’à son épaule musculeuse. L’homme avait enlevé son armure, ce qui laissait aux pupilles de la jeune femme le loisir d’observer à leur guise. Elle ne pouvait nier que l’homme était bien fait. Plutôt vraiment bien fait d’ailleurs, mais pas dans le genre bœufs des autres légionnaires, il y avait certes coutumière expression rusée sur son visage qui indiquait une certaine intelligence. Indéniablement, son visage était loin d’être repoussant également. Très lentement, elle remonta sa main jusqu’à la blessure du rouquin et l’effleura. Lors d’un instant, elle se surprit à imaginer ce que ce devait être que d’être l’amante de ce Tiberius, que de goûter sa peau.

A cet instant, elle surpris le fameux et inébranlable sourire moqueur fièrement affiché sur la face de cet enfoiré. Fermant immédiatement son visage, elle s’éloigna quelque peu, en ramenant son bras à elle, se rendant compte qu’elle s’était inconsciemment rapprochée de l’homme. Après tout, s’il n’a pas de succès chez lui, c’est qu’il a un truc bizarre, en conclut-elle. En imaginant plusieurs hypothèses, elle grimaça car, a priori, le défaut n’était pas là où on pouvait le voir si aisément alors il était probablement… ailleurs…

Beurk, dit-elle en ayant un frisson. Jamais ça n’arrivera ! T’as sûrement pas bon goût de toute façon!

April ce n’était pas rendu compte qu’elle avait parlé à voix haute, et que Tiberius n’avait vraisemblablement rien compris à sa réaction. Le découpage de membres, les chiens, tout ça était déjà passé à la trappe après une telle réflexion qui lui avait pompé le reste de son énergie mentale. Pourtant, malgré cela, elle ne put s’empêcher d’entendre ce bruit derrière celui du vent. C’était un léger cliquetis mécanique, comme celui d’une voiture sur le point de rendre l’âme.

Il semblait que toute la bande ce soit paralysée. Quelle que soit la chose qui faisait ce bruit, cela n’annonçait rien de bon et cela, tout le monde l’avait compris. Après tout, l’endroit était censé être désert.

Putain fait chier, maugréa April, à peine lucide. Y’a un espoir que ce soit le vent qui bouge des taules ? J’ai pas la force de flirter avec une bestiole une deuxième fois…, rajouta-t-elle à l’attention de Tiberius.

Elle n’en pouvait plus, personne n’en pouvait plus. Tous semblèrent plus abattus que sur leurs gardes.

Ca risque pas, répondit le vétéran. Parce que cette fois, je te laisse attachée !

Alors qu’April allait férocement protester, une voix électronique retentit dans l’espace :

« Ennemi localisé, cible verrouillée. »

A peine ces mots avaient-ils été prononcés qu’un coup partit et qu’un légionnaire tomba au sol, sans vie, le poitrail explosé. La jeune femme eut un petit cri de frayeur et se jeta sous la caravane tandis que Tiberius se relevait. Dans une pièce adjacente à la grange dans laquelle les légionnaires se trouvaient, un petit robot apparut derrière les flammes du feu. Après avoir détaillé la machine, April jugea avec horreur que l’engin était un robot sentinelle, ceux qui, une fois programmés, ne s’arrêtaient pas avant d’avoir rempli leur mission. Or, en général, les robots sentinelles étaient utilisés pour garder du matériel et écarter toute chose s’en approchant. Ils allaient tous mourir si personne n’arrêtait cette chose. Elle tentait de faire le tour du bûcher, ce qui l’empêchait de correctement cibler les individus qu’elle voulait abattre. Il fallait dire que le robot était dans un tel mauvais état qu’il devait bien avoir quelques défaillances, d’autant que sa présence ici était parfaitement anormale. Avait-on voulu s’en débarrasser ou la grange n’était-elle pas ce qu’elle laissait paraître ? Peut-être que du matériel militaire était caché ici ! L’instinct mercantile de la brunette fit surface lors d’un instant. Cela devait faire des années qu’il hantait l’endroit. Ces saletés de raiders devaient savoir, il lui avait paru étrange qu’ils n’aient pas cherché à se protéger ici également plutôt que d’affronter la tempête, c’était donc pour cette raison, ils savaient que ce robot était là ! Quelle bande de connards finis ! Ils ne devaient pas être bien loin à espérer de pouvoir éventuellement récupérer la caravane. Et en plus, ces bouffons de légionnaires, les individus les plus nases du monde quand il s’agissait de technologie, n’allaient jamais savoir comment neutraliser ce robot et ce n’était pas avec leurs pauvres glaives qu’ils allaient y parvenir.

Réfléchissant, elle se dit que laisser les légionnaires mourir était une option assez alléchante, et ça aurait d’autant plus avantageux si ce satané Tiberius n’avait pas décidé de la laisser attaché pour cette fois. A croire qu’il n’aimait pas lui courir après. Quel rabat-joie.

Quoi qu’il en soit, April jugea que le robot était probablement trop lourdement armé, il n’y avait donc pas de temps à perdre, car il ne l’épargnerait pas sous prétexte qu’elle est cachée, surtout s’il se mettait à lâcher un missile. Alors, tandis que le rouquin se relevait pour rejoindre ses partenaires, la petite sauvageonne lui attrapa vivement la cheville depuis sa cachette :

La carte mère ! Dans le dos !

Peu de mots, pas de verbes et surtout, pas de réponse. Le vétéran s’était vite dégagé, avait-il entendu ? Et avec tout ça, elle n’avait même pas eu à manger…



Dernière édition par April Twist le Lun 21 Avr - 14:12, édité 7 fois
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Message Je brûle comme il faut. Va, démon!  Empty (#) Jeu 5 Juin - 23:14

Ah ! Cette petite sauvageonne venait de l'abri 32 ! Vraiment ?! Tiberius ne put s'empêcher d'afficher une petite moue surprise. Comment un endroit aussi autoritaire, refermé sur lui-même presque à l'égale de la Légion, avait-il pu donner naissance à un être aussi rebelle ?! Dès son enfance ce petit monstre avait du être perçu comme un véritable démon ! Rien d'étonnant à ce qu'elle ait été rendu au monde libre et radioactif de ce fait... Cependant, si elle pouvait en révéler davantage sur les activités et l'organisation de l'abri 32, le Centurion en serait probablement fort satisfait, c'était donc plutôt une bonne nouvelle qu'elle venait de lâcher là. Néanmoins, avant même que le légionnaire n'ait pu songer à une question suivante pour tenter d'en savoir plus, la jeune rebelle lui retourna indirectement la question, devinant qu'il appartenait à la Légion depuis un certain temps. A sa remarque, Tiberius se contenta d'esquisser un petit sourire amusé. Sa colère commençait à s'apaiser (la fatigue physique qui tiraillait son corps en étant sans doute pour quelque chose) et il ne sentait donc pas la force d'entamer une nouvelle joute verbale avec cette future esclave pour des futilités. Il se jugeait (à tort ou à raison ?) bien au-dessus de tout cela. Et puis après tout, dans un sens, la colère de la pauvre petite prisonnière était compréhensible... Aussi se contenta t-il d'accepter la remarque sans prendre la peine de dépenser davantage d'énergie à la contredire. Les deux ennemis gisaient désormais en silence l'un pas loin de l'autre, le regard un peu perdu dans le vide, à bout de force tandis que le voyage touchait presque à sa fin. Il était temps.

Finalement, April brisa ce nouveau silence par une phrase si percutante qu'elle ranima Tiberius qui se perdait déjà dans un semi-sommeil. Ouhahou ! Cette petite sauvage savait dire merci !! Le légionnaire posa un regard à la fois impressioné, ému et amusé sur son interlocutrice, mais au moment même où il s'apprétait à la féliciter pour avoir fait preuve d'autant de civilité pour une fois, le Decanus s'adressa à lui pour souligner le côté largement rebelle de la jeune femme d'un ton moqueur. Ah ça, il était clair qu'on ne plaisentait pas avec le Centurion. Même lui – qui semblait tant la détester – n'avait pas la cruauté de lui souhaiter le stage que suggérait le Decanus pour lui apprendre la discipline de la Légion. Néanmoins, la remarque lui arracha un sourire tandis que d'autres éclataient franchement de rire. Après tout, nombreux étaient ceux qui avaient été pris d'envie de la trucider sur place (Tiberius compris d'ailleurs) pendant ce court séjour à ses côtés, il n'aurait donc pas été surprenant de trouver des soldats pariant sur le nombre de jours qu'elle allait tenir au Fort Colorado...

Cependant, la moue colérique de la jeune femme qui sembla soudainement ranimée d'une colère sourde alerta le légionnaire. Oulà, c'était sûr, elle s'apprêtait à sortir la connerie de sa vie, celle qui allait causer sa mort. L'instant suivant sembla prendre une éternité. Comme un flash aveuglant, Tiberius fut prit de la vision du corps de la jeune femme transpercé par le glaive du Decanus déchainé. Son cri de douleur lui transperça les tympans : il se voyait prendre le petit visage de l'esclave tordu dans une ultime grimce de douleur et de peur, il se voyait plonger ses yeux inquiets dans son regard vide et désormais sans vie, il se voyait rattraper son petit corps secoué d'un dernier spasme douloureux dans ses bras avant de s'éteindre là, inanimé pour le reste de l'éternité. Aussitôt, dans un mouvement presque instinctif, les muscles du soldat se contractèrent en une fraction de seconde pour se précipiter sur la jeune femme afin de l'arrêter dans son geste. Ainsi, malgré la subite douleur intense qui frappa son épaule blessée, le légionnaire pressa une main ferme sur la bouche trop bavarde de la jeune femme, plongeant un regard à la fois inquiet et autoritaire dans celui rageur et fatigué de la pauvre inconsciente. « Hop hop hop, ferme-la. Si tu réponds au Decanus comme tu réponds aux autres soldats, il n’hésitera pas à détacher chaque membre de ton corps, les mettre dans un sac et les donner aux chiens en arrivant au campement, et tu sais quoi ? Moi je regarderai sans rien dire parce que c’est ce que tu mériteras ! Tu piges ? » Tiberius parla doucement, mais sur un ton rapide et percutant, comme pour l'alerter d'un danger immédiat qu'il n'avait pas pleinement le temps d'expliquer mais qui risquait de lui coûter (très) cher si elle n'abdiquait pas. Par chance, l'image de son pauvre petit corps faible découpé et dévoré par les chiens sembla suffisante pour la dissuader de continuer.

Elle posa doucement une main sur son poignet, et si le légionnaire hésita un instant à la libérer, la scrutant un instant les yeux dans les yeux d'un air méfiant, il finit par lui rendre sa liberté de parler, en espérant qu'elle soit suffisamment intelligente pour ne pas commettre de folie furieuse. Cependant, elle refusa de lâcher son poignet, qu'elle s'affaira à scruter avec attention en silence. Un peu tendu, se demandant ce que cette pauvre folle préparait encore, le légionnaire se contenta cependant de l'observer en silence, guettant le moindre signe de comportement étrange. Mais la jeune femme semblait seulement perdue dans ses pensées. Lentement, elle remonta le long de son bras pour venir effleurer les bandages de sa blessure tout en se rapprochant de lui d'un air pensif. Au contact de ses doigts froids contre sa peau, un sourire étira doucement les lèvres du soldat. La petite louve était bien plus belle avec ce regard apaisé et pensif. En vérité, il savourait même ce moment qui était le tout premier qu'elle lui offrait et sans doute le dernier (ou l'avant-dernier, avec beaucoup de chance...). Pendant un court instant, il put se perdre dans l'intriguante couleur de ces yeux sauvages, il n'osait plus faire un geste – à peine respirait-il – de peur de rompre ce surprenant moment de calme entre eux. Elle s'était rapprochée de sorte qu'il pouvait désormais la saisir entre ses bras pour l'attirer contre lui, et si l'idée avait pu lui effleurer l'esprit l'espace d'une seconde, elle s'envola bien vite : le légionnaire avait à peine eut le temps de détailler timidement les traits harmonieux de la jeune femme qu'elle s'écarta brusquement de lui, en le faisant presque sursauter par son exclamation. Hein ? Exclamation qui n'avait d'ailleurs aucun sens. Est-ce qu'elle délirait ? C'était trop tard, elle souffrait de déshydratation intense et allait juste perdre la tête avant de rendre l'âme ? Tiberius la détailla un instant d'un air à la fois perplexe et un peu inquiet, mais avant même qu'il n'ait pu ouvrir la bouche pour l'interroger sur la raison de ce soudain sursaut, un bruit fort inquiétant attira brutalement toute son attention.

C'était là, juste derrière le mur, à quelques mètres d'eux. April ne put s'empêcher de râler un peu, histoire de tenir sa petite réputation sans doute, et Tiberius jeta un regard inquiet à son voisin, qui lui répondit par le même air. Mauvais signe donc, il n'avait probablement pas imaginé cet étrange bruit métallique qui n'était pas souvent bon signe. Lorsque la petite esclave affirma qu'elle n'avait pas la force de reproduire le même petit manège que la veille, un sourire étira à nouveau les lèvres du légionnaire tandis qu'il répondait d'un air presque fataliste : « Ca risque pas ! Parce que cette fois, je te laisse attachée ! » Mais avant même qu'elle ait pu trouver le temps de défendre sa position, une voix robotique se fit entendre, suivi d'une déflagration qui projetta un soldat à terre. « Merde ! » Le juron échappa au légionnaire tandis qu'il se précipitait sur son arme en se redressant, oubliant à nouveau son épaule lancinante dans le feu de l'action mais qui se manifesta rapidement à nouveau. Serrant les dents, Tiberius tenta d'ignorer la douleur pour rejoindre les légionnaires qui se précipitaient tous sur leurs boucliers tandis que le Decanus aboyait des ordres de défense. Voilà qui leurs apprendraient à ne pas faire de reconnaissance de terrain avant de poser leurs pauvres petites fesses fatiguées sur le sol ! Tandis que le légionnaire pestait pour lui-même à ce propos, une petite main lui attrapa la cheville et la voix d'April lui aboya quelque chose (de difficile à comprendre avec tout ce raffut soudain) à propos de la carte mère. Mais n'en ayant pas grand chose à faire de sa maman sur le moment, le soldat eut tôt fait de se dégager d'un mouvement rapide pour aller rejoindre ses camarades de combat.

Ils faisaient désormais face à un robot sentinelle : que du bonheur. La fatigue se lisait sur tous les visages, et les prises se faisaient sans doute moins fortes sur les armes. A force de ne jamais dormir pour affronter un ennemi différent à chaque fois, ils finiraient par ne pas revenir entier de ce voyage fort mouvementé d'ailleurs ! Dans un élan de nostalgie, Tiberius se rappela combien il était en forme au départ de cette excursion, réclamant justement ce genre d'affrontements pour se défouler un peu. Et ben pour le coup, il avait été servi ! Rapidement, l'adrénaline provoquée par l'agitation soudaine fit son effet sur la troupe, et les soldats se mirent presque aussitôt à couvert. Seule April demeurait plus ou moins exposée dans sa cachette de fortune, mais ça n'était pas vraiment la préoccupation immédiate des légionnaires sur le moment. Tiberius gardait les yeux fixés sur le robot qui semblait faire le bilan du nombres d'adversaires à exterminer, guettant le moment où il ferait feu à nouveau. Il ne valait mieux pas être la future cible qu'il allait verouiller. Alors pour perturber cette sale machine dans son savant calcul, le Decanus ordonna qu'on ouvre le feu sur elle. Ils étaient quelques-uns à transporter des armes à feu : Tiberius, quant à lui, visa d'abord la tête. Le robot sembla légèrement reculer sous la rafale, mais ne flancha pas pour autant. La poisse. Et puis il jugea probablement que son tour était venu de riposter, puisque son bras métallique s'agita avant de pointer une sorte de mitraillette droit sur les légionnaires. « A couvert ! » Hurla le Decanus. Tiberius trouva refuge derrière son bouclier, qui vint heurter son épaule sous la rafale plutôt violente. Ca commençait à le faire sérieusement chier qu'on ne laisse pas sa pauvre épaule tranquille. Et c'est cette rage soudaine qui lui apporta un éclair de génie : un peu plus tôt dans la journée, April avait mentionné la présence d'armes dans la caravane. Avec un peu de chance, ils pourraient peut-être dégoter un assez gros calibre pour venir à bout de cette machine infernale.. !

« Les armes, dans la caravane ! » Gronda alors Tiberius en se planquant à l'abri derrière une grosse caisse remplie de trucs bizarres et rouillés. Ohyeah, si seulement l'un des légionnaires à proximité de la caravane pouvait dégoter un lance-roquette pour faire taire cette sale boîte de conserve, ce serait la soirée la plus magnifique de toute l'expédition ! Mais au moment même où deux des soldats s'étaient dirigés vers la corne d'abondance pleine de promesse, le robot décida de refaire des siennes, il était lourd celui-là. L'un des deux bonhommes fut projeté à terre, l'autre fit immédiatement demi-tour. Allons bon, à ce rythme là ils allaient tous se faire descendre les uns après les autres jusqu'au dernier et ça n'allait pas très bien (et même très mal) se terminer. Mais alors que Tiberius pestait après cette maudite technologie qui leur pourrissait la nuit (et peut-être bientôt la vie) en se tenant le bras dont la douleur l'assaillait par vagues plutôt violentes, le robot porta son attention sur le côté opposé de la pièce, sans doute là où une petite tête de légionnaire maladroit dépassait... C'était le moment rêvé pour le légionnaire, une autoroute en or était toute tracée de la caravane jusqu'à lui, un tout petit peu plus loin. Pestant alors à nouveau sur le fait qu'on était jamais mieux servi que par soi-même, il tenta sa chance. Se relevant subitement sur ses pieds, il fonça tout droit vers la caravane avant d'attirer l'attention de cette sale boîte de conserve rouillée. Malheureusement pour lui, rouillé, le robot ne l'était pas encore tout à fait, et il repéra bien vite ce petit bout d'ennemi qui était sortit de son abri, et en quelques instants, son bras armé était verouillé en la direction de Tiberius.

Par chance dans son malheur, le légionnaire fut assez rapide pour atteindre la caravane à temps. Mais alors qu'il entrait à l'arrière pour jeter un coup d'oeil au chargement, le sale tas de feraille fit feu en sa direction, et en celle d'April à la même occasion. M'enfin cette petite esclave n'était pas la première préoccupation du légionnaire trop occupé à fouiller en toute hâte les quelques sacs autour de lui pour se demander ce qu'elle fabriquait. Heureusement pour elle, le robot avait tiré dans le décor. Malheureusement pour elle, le décor tombait désormais sur elle. Et alors que le visage de Tiberius s'éclairait d'un air victorieux en mettant la main sur une ceinture de grenades, un cri perçant l'alerta subitement : April hurlait. De rage ? De désespoir ? De douleur ? De joie peut-être aussi ? De on-ne-savait-trop-quoi avec cette fille de toute façon. En s'aventurant à nouveau sur le champ de bataille, le légionnaire eut tôt fait de constater que le fracas énorme qui avait suivit la rafale du robot avait été provoqué par l'effondrement d'un bout de la ferme. Etonnament, ça n'était pas April mais ce tas de débris qui était en train de hurler comme ça. Ah moins que... En s'approchant prudemment, Tiberius constata mi-amusé mi-horrifié que la jeune femme était coincée en dessous à s'agiter comme une petite folle enragée. Ouf, au moins, elle était en vie. Et puis, finalement, il lui en restait de l'énergie ! Mais visiblement, elle était coincée. Lorsqu'elle constata la présence du légionnaire, elle lui hurla dessus avec toute la rage, la panique et la folie dont elle semblait capable : « Ma jambe ! Je suis coincée !! » Oh ça aurait été le moment parfait pour se moquer un peu d'elle, dans d'autres circonstances. Seulement, là maintenant tout de suite, le robot s'apprêtait à refaire feu droit sur eux. Aussi, sans prendre le temps de lui répondre quoi que ce soit mis à part un froncement de sourcils (qui traduisait son incompréhension de cette incroyable capacité à s'attirer tous les ennuis du monde dont faisait preuve cette petite louve), Tiberius s'empara d'une grenade, la dégoupilla d'un geste vif et la lança tout droit sur cette saleté de robot sans se poser de questions, hurlant seulement à l'attention des autres soldats qui sauraient comprendre le message simple et bref : « GRENADE ! » Quelques secondes et BOUM. Le légionnaire s'accroupit aux côtés d'April et planta son bouclier devant lui afin de se protéger de la détonation tant bien que mal. Le ferme trembla mais tint bon. Pendant un instant, le légionnaire n'osa pas bouger, ses tympans encore vrillés par l'explosion, s'attendant à une féroce réplique de leur nouvel ami métallique, mais rien ne vint.

Finalement, il osa relever timidement la tête avant de se relever tout à fait pour constater les dégâts. Le cadavre du robot disloqué gisait devant eux. Alleluja ! Ils allaient pouvoir dormir en paix ! Oui, c'est la première pensée qui traversa la plupart des esprits à cet instant. Alors que le regard un peu abasourdi de Tiberius croisa celui soulagé du Decanus, la complainte d'April qui reprit aussi intensément qu'auparavant lui rappela sa misérable existence. Levant les yeux au ciel, se demandant ce qu'il avait fait au désert pour mériter pareilles épreuves au cours de cet affreux voyage, il se tourna à nouveau vers la pauvre petite louve coincée. « Il va falloir que tu m'expliques comment tu te débrouille pour toujours faire ce qu'il ne faut pas, quand il ne faut pas, au moment où il ne faut pas... » Soupira le légionnaire d'un air parfaitement calme et presque exaspéré. « C'est du beau travail Vétéran. » Déclara subitement le Decanus qui était venu à lui. Tiberius se contenta d'hocher de la tête, à la fois heureux de recevoir pareilles félicitations tout en considérant son acte comme parfaitement normal. « Vous me sécurisez la zone maintenant avant de poser vos fesses où que ce soit ! » S'exclama finalement le Decanus à l'attention du reste de la troupe, jetant un regard moqueur à l'esclave piégée. « Et bien ? Qu'est ce qu'elle fabrique encore cette pauvre petite ? » Questionna t-il en étandant un large sourire presque sadique. « Un nouveau plan d'évasion révolutionnaire, je crois. » Répondit Tiberius de son air le plus sérieux possible. Le Decanus ne put retenir un petit rire avant d'admettre : « Tu vas avoir besoin d'aide pour la sortir de là. » Sans donner de réponse à l'affirmation de son supérieur, le légionnaire se contenta de se redresser. Effectivement, avec son bras blessé et tyrannisé, il n'allait sans doute pas pouvoir soulever cette espèce de mini-poutre qui était tombée sur la jambe d'April tout seul. Ainsi, de son seul bras valide, et avec l'aide du Decanus, les deux hommes soulevèrent l'objet pour l'envoyer rouler un peu plus loin à côté. « Et voilà l'travail. » S'exclama l'homme d'un air victorieux. « Merci, Decanus. » Répondit seulement le soldat en saluant son supérieur. Celui-ci se contenta d'hocher la tête à son tour et de faire demi-tour en adressant un dernier regard moqueur à la pauvre petite esclave qui se tenait désormais la cheville.

Tiberius se pencha à nouveau vers elle. « Est ce que ça va ? » Oui, il aurait pu s'inquiéter....dans une autre vie. Mais si la jeune femme était blessée, particulièrement à la cheville, ça allait devenir compliqué de la transporter, et il allait falloir la soigner. Une esclave blessée devenait davantage un handicap qu'un atout peu certain aux yeux de la Légion. Il ne serait donc pas une bonne nouvelle qu'elle soit souffrante, que le légionnaire s'inquiète vraiment pour elle ou pour la Légion tout simplement. Quoique, le fait de savoir qu'elle puisse en baver autant que lui sur le dernier bout de trajet qu'il leur restait à parcourir était plutôt réjouissant dans l'esprit de Tiberius... « T'es vraiment un boulet... » Constata finalement le légionnaire en soupirant, prenant à nouveau un petit air exaspéré, sans songer un seul instant que c'était lui-même qui avait attiré les tirs du robot dans cette direction tandis qu'April était toujours attachée à la caravane. Puis sans un mot, il s'accroupit à ses côtés pour jeter un coup d'oeil à sa blessure, posant doucement sa main sur la cheville meurtrie pour l'examiner d'un air concentré. Puis fronçant les sourcils, il fit mine de réfléchir un court instant comme s'il faisait face à un extrême dilemme. « April... » déclara t-il d'un air grave et parfaitement sérieux. «...c'est très grave, je pense qu'il va falloir te couper le pied. » continua t-il de son air le plus solennel du monde. Et sans répondre un mot de plus, il se redressa et la quitta l'espace d'un instant pour aller chercher quelque chose dans un sac du campement. Il échangea brièvement quelques mots sypathiques avec deux-trois soldats qui étaient à côté en train de se remettre de leurs émotions, et revint immédiatement après vers la petite louve qui ne semblait plus le quitter des yeux. Plongeant un regard perçant dans ses magnifiques yeux ocres, Tiberius tira son glaive d'un geste vif tout en avançant vers elle, un petit rictus affiché dans son coin de bouche. Oh oui, pas de doute, c'était la chose la plus drôle qu'il n'avait jamais faite. Savourant cet instant, se délectant de la terreur mal contenue qui brillait dans les pupilles de la petite sauvageonne malgré elle, le légionnaire continuait d'avancer tout droit vers elle. Et lorsqu'il fut à sa hauteur, sans prêter attention aux protestations plus ou moins virulantes de la jeune femme, il leva son glaive et...le planta tout bêtement dans le sol à côté de lui. Le regard consterné de la pauvre petite lui arracha un rire franche. Il avait joué au légionnaire sérieux trop longtemps, il ne pouvait plus le contenir davantage. En tout cas, l'effort avait valu le coup, la tête de la petite louve était mémorable !

Puis retrouvant finalement son calme, le légionnaire s'installa en face d'elle avant d'ouvrir un petit pot contenant une étrange crème à la couleur vert très clair, une sorte d'arnica préhistorique en somme. « Ahah ! Tu aurais vu ta tête ! C'est juste une cheville foulée, tu mets un peu de ça et tu feras pas ta chochotte ! » S'exclaffa le soldat en lui montrant le pot et un bandage. Il était temps qu'ils arrivent au Fort d'ailleurs car, à ce rythme, la troupe allait vite manquer de soins... Ainsi, tout en retrouvant contenance, le légionnaire s'affaira à étaler lui-même un peu de la crème froide sur la cheville blessée d'April, se méfiant d'un possible comportement violent dans lequel il avait vu la petite sauvage s'emparer du pot pour le lui jeter à la figure dans un accès de rage. Ainsi, malgré un mince sourire amusé toujours affiché sur le visage, Tiberius s'applica à la tâche, prenant soin de ne pas presser la zone douloureuse trop fortement. Au fin fond de lui-même, il se doutait que l'expérience terrible qu'endurait April pouvait être vraiment démoralisante et la solitude dans laquelle elle était plongée devait être véritablement atroce. Seulement, elle avait tant cherché à attiser la haine et le conflit entre eux que la rancoeur du légionnaire ne pouvait pas s'empêcher de reprendre régulièrement le dessus pour lui faire payer toute cette indomptable folie. « Et voilà. Demain ce sera comme neuf. » Murmura t-il en observant la cheville bandée avec soin d'un air satisfait. Puis il se redressa presque aussitôt avant de reprendre d'un air un peu plus moqueur : « Allez, console toi, demain on sera à la maison ! Tu devrais te reposer avant de commencer ta nouvelle vie. Ca va être intense ! » S'exclama t-il en étirant son sourire. Puis saisissant à nouveau son glaive pour le ranger à sa ceinture en un geste précis, il jeta un dernier regard amusé à sa petite proie avant de lui tourner le dos pour rejoindre les autres légionnaires un peu plus loin. Mais alors qu'il avait déjà fait quelques pas, il se stoppa un instant, sembla hésiter, puis fouilla rapidement dans son sac avant d'en sortir un petite boîte en fer qui contenait de la viande séchée, ses dernières provisions, et de la lancer à la pauvre petite esclave pour ensuite reprendre son chemin.
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April Twist
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Twist & Slave

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Je brûle comme il faut. Va, démon!  Empty
Message Je brûle comme il faut. Va, démon!  Empty (#) Mer 16 Juil - 22:10

Ras le bol. Il n’y avait rien de plus à dire sur ce pauvre type vétéran-roux-paria-transsexuel. En fait, il voulait la tuer avant même que la troupe atteignent le camp. Quelle autre raison ? Après tout, lorsque ce fichu robot ne s’intéressait pas à lui, Tibérius ne s’intéressait pas à elle, n’accordait aucune attention à ses plaintes ; mais quand la chose cherchait à le tuer, ah là, pas de problème, il se souvenait d’elle. Il se vengeait du Wolverine, il n’y avait pas d’autres explications valables… Ou alors était-il seulement bête ? C’était une hypothèse plus que probable également. Alors, quand le rouquin courut vers elle, le viseur de la sentinelle collé à son train arrière, puis qu’il s’enfuit en sautillant, elle voulut lui lancer : « Heu excuse-moi l’ami, mais en fait je suis toujours attachée moi, reviens ! ». Seulement, à peine avait-elle pensé ces mots que la sentinelle tira –à côté- puis, alors qu’elle s’apprêtait à insulter allégrement cet idiot fini, quelque chose de lourd, très lourd, tomba sur sa jambe. Elle hurla. Cependant, personne ne sembla s’émouvoir de son mal. Alors qu’elle tirait férocement sur ce le bout de jambe qui lui restait de libre, elle aperçut avec horreur qu’un nouveau pan du toit de la grande allait s’effondrer sur le reste de son corps. Elle cria de plus belle, cherchant désespérément à sauver ce qui rester de son corps épuisé et endolori, pourtant, son rouquin préféré avait pour nouveau hobby de danser autour du feu, en face du robot. April savait que les légionnaires étaient arriérés et retardés, mais s’il croyait que c’était le moment de faire une danse de la pluie, c’est qu’il avait un problème – ce dont April n’avait jamais douté d’ailleurs.

Quoi qu’il en soit, lorsqu’elle put enfin capter l’attention du futur petit rat de l’opéra, elle lui expliqua calmement sa délicate situation : « Ma jambe ! Je suis coincée !! »

Mais non. Tout ce qu’elle eut pour réponse, ce fut un début de sourire mesquin et un : GRENADE !!!!

En effet donc, ce soldat devait avoir un sérieux problème neurologique, sans cela, il aurait certainement remarqué que la grange était en fait à deux doigts de s’effondrer non seulement sur elle, mais sur eux tous. Ils préféraient être vainqueurs, quitte à en crever, plutôt que de simplement sauver leur peau. Quels bandes de fions…, pensa-t-elle. Qu’est-ce qu’ils mangeaient là-bas pour se permettre de réfléchir si peu ? Allait-elle devoir avaler la même chose lorsqu’elle… Oups ! s’arrêta-t-elle de penser brusquement. Lorsque rien du tout oui ! J’irai pas dans leur trou ! se persuada-t-elle.

Bref, malgré la tempête, l’explosion, les dégâts déjà causés -par miracle en somme-, la charpente tint le coup. Tout content de sa performance qui tenait davantage de la chance que d’une compétence particulière qu’il aurait souhaité posséder, il vint vers elle, son coutumier sourire arrogant collé sur la face :

« Il va falloir que tu m'expliques comment tu te débrouille pour toujours faire ce qu'il ne faut pas, quand il ne faut pas, au moment où il ne faut pas... »

Entre deux geignements de souffrance, elle ouvrit la bouche pour essayer de le mordre, l’insulter, de lui expliquer avec diplomatie qu'il allait prendre une baffe un jour à force de dire des conneries, lui demander s’il était sérieux et au passage lui cracher au visage, tout ça en même temps bien entendu, mais alors qu’elle s’évertuer à chercher le moyen de faire tout cela, le décanus s’approcha et bava longtemps et pitoyablement sur les sandales pourries du roux. Faites-vous un bisou tant que vous y êtes…, pensa-t-elle avec dédain. Brave toutou surtout ! Pouah. Et le pire c’était qu’ils restaient là, à se foutre ouvertement de sa tronche, la laissant crier de douleur, tout content de leurs conneries ! Elle se vengerait, c’était certain.

Après quelques minutes de pause, les deux hommes s’intéressèrent enfin au fait qu’elle restait littéralement coincé sous des gravats, son pied se tordant de douleur. Ils eurent l’extrême bonté de la dégager, en discutant de la pluie et du beau temps, tels deux vieux potes en train de siroter une grenadine au bar. Sans rire… April souffrait de son côté et dès qu’elle le put, elle se jeta sur sa jambe afin de vérifier qu’elle était resté entière, soulagée lors d’un laps de temps, elle voulut bouger lorsqu’une douleur aigüe lui transperça la cheville. Elle gémit de nouveau –combien de fois l’avait-elle fait depuis qu’elle avait rencontré ce satané roux ?- et son kidnappeur sembla se tourner vers elle avec un semblant d’inquiétude :

Est-ce que ça va ? lui demanda-t-il.

Etait-il sérieux le fourbe ? Avait-il remarqué qu’elle était dans cet état uniquement à cause de sa bourde ?!

« T'es vraiment un boulet... » soupira-t-il, comme blasé.

Eh beh non. Clairement, il n’avait pas saisi. Elle lui tira la langue pour toute réponse tandis qu’il s’accroupissait devant elle. Par rancœur, elle fut à deux doigts de le renvoyer bouler, de lui dire que pour sa sécurité à elle, il valait mieux qu’il ne l’approche plus JAMAIS, qu’il la laisse loin derrière avec un de ces potes en jupe lequel ne tenterait pas de lui faire exploser la tête, lui. Mais bon, après réflexion, aucun des autres légionnaires n’auraient examiner sa cheville comme il était en train de le faire, ils ne s’en seraient même pas préoccuper, or, si elle voulait parvenir à fuir, il était évident qu’elle allait avoir besoin de toute sa motricité.

April laissa donc l’homme s’occuper d’elle à dessein : le légionnaire avait un air concentré qui la rassurait, il était probablement connaisseur bien que ce soit d’une médecine antique. De ce fait, elle ne s’inquiéta pas trop, au premier abord. Toutefois, elle commença à apercevoir comme un air préoccupé sur le visage de son soigneur. D’ailleurs, cette manière de plisser le nez ne lui allait pas à merveille ; bien au contraire, cela lui donnait un certain air de porcinet. Un cochon roux. Il manquait plus que ça pour la dégoûter de cet être abject.

Pourtant, la petite sauvage délaissa ses pensées bienveillantes quand, tout à coup, l’homme se releva, la main se frottant le menton avec inquiétude. Ca sentait carrément mauvais, et elle ne parlait pas de son odeur corporelle du moment.

April…, commença-t-il gravement en s’accroupissant de nouveau devant elle.

La petite brune se recroquevilla soudain, tel un oiseau effrayé, le regard en panique, l’aile blessée, incapable de s’envoler. Cette soudaine prononciation de son prénom avec tant de cérémonie n’annonçait rien de bon. Si elle n’avait pas eu peur de ce qui allait suivre, elle aurait probablement tout fait pour que plus jamais on ne l’appelle par ce –si magnifique- prénom qu’il venait de souiller.

… C’est très grave, il va falloir te couper le pied, déclara-t-il avec sérieux.

Dans un réflexe de désespoir total, April plaqua ses mains sur sa bouche pour éviter de hurler d’horreur. C’était impossible ! Elle voulut en parler, négocier, avoir des explications rationnelles, une longue discussion visant à trouver une solution pour sauver son pied, son malheur et si gentil pied qui n’avait rien fait ; mais –l’enfoiré-, il s’éloigna d’elle sans plus de façons. Elle l’observa attentivement, faisant de son buste une antenne pour parvenir à le suivre du regard du mieux qu’elle pouvait, levant haut le menton, contorsionnant son coup. Subitement, voyant l’homme attraper son glaive, elle se recroquevilla de nouveau, cherchant à fuir, seulement, en plus de sa jambe blessée, elle restait injustement attachée à cette caravane qui allait lui valoir sa première ablation. Telle une frêle créature terrorisée, elle tirait dans tous les sens en voyant la lame tranchante du glaive se rapprocher dangereusement de sa jambe. Cependant, il avançait vers elle, un mauvais regard plaqué sur le visage, une satisfaction insolente collée sur sa bouche sèche. Etait-ce l’idée de voir bientôt son sang couler qui faisait luire ses yeux d’un tel appétit ? N’arriverait-il donc jamais à satiété de la martyriser ?

Soudain, April s’immobilisa, les yeux écarquillés : le bourreau venait de s’arrêter. Merde, songea-t-elle. Il ne fit que blaguer avec deux de ses petits camarades. La brunette ne réussissait pas à réfléchir, à raisonner afin de trouver une solution lui permettant de s’échapper immédiatement, avant que la sentence tombe sur son pied. Son pauvre pied qui l’avait accompagnée jusqu’ici, qui avait supporté ses courses folles précédemment, qui avait tenu bon de la faire rester droite, d’avancer un peu plus puis de tenter de fuir une énième fois. Valeureux pied qu’était le pied d’April. Se séparer de lui ? Quelle tragédie de quitter un compagnon si loyal et fidèle. Et quelle douleur surtout…

Le rouquin avançait toujours, sans gêne, il ne s’arrêtait pas de la rejoindre fièrement, peu soucieux du mal qu’il allait lui faire. Et alors qu’il atteignait sa hauteur, April tenta en vain de tirer sur ses liens, d’arracher son corps à cette maudite corde qui allait lui faire perdre son pied. Malgré sa volonté et sa dignité, l’ancienne marchande ne put s’empêcher de chouiner, pleurant presque, gémissant en plantant ses doigts dans le sol comme si tout d’un coup, le sol allait basculer à la verticale. Alors le soldat leva dans les air son glaive, la regardant avec une froide gravité : la pointe montait vers le ciel avec une mine triomphante quand tout d’un coup, elle s’abaissa. April détourna vivement les yeux en ne pouvant étouffer un petit cri de terreur. Elle resta quelques secondes ainsi, les yeux serrés, attendant le coup, puis la douleur insupportable. Pourtant, cette dernière ne vint pas. Alors, la jeune femme ouvrit un œil inquiet, redoutant une mauvaise blague du roux qui aurait pu attendre qu’elle ouvre les yeux pour voir son pied se détacher de son corps, et vit le glaive, planté à moitié dans le sol. Subitement, elle rouvrit les yeux, comprenant enfin le jeu du soldat qui explosa de rire. Durant quelques instants, elle le regarda, l’air béat, une grimace tordant sa lèvre supérieure puis vit rouge, tout aussi rouge qu’était devenu son visage.

Ahah ! Tu aurais vu ta tête ! C'est juste une cheville foulée, tu mets un peu de ça et tu feras pas ta chochotte !

Ouvrant de grands yeux de prédateurs assoiffés de chair, April bondit, tout aussi vite qu’elle se rassit, tombant sur son postérieur à cause de la douleur de sa cheville qu’avait masqué sa fureur.

Espèce de… ! commença-t-elle.

Elle se tut rapidement en lorgnant le regard noir du rouquin. C’était pas le moment de le fâcher, il venait de sortir une boite contenant un médicament. Par orgueil, elle continua de le fixer de ses yeux intensément, les lèvres pincées à cause de la rage qui tiraillait son estomac définitivement vide. Mais il n’y faisait pas vraiment attention semblait-il : il s’attachait à appliquer une pommade verdâtre, probablement moisie et inutile, sur sa cheville. Elle espérait qu’elle puait du pied, que jamais un pied n’avait autant reniflé que le sien en ce jour et en cette heure.

Le légionnaire était doux malgré tout et lorsqu’il finit de bander la blessure, il eut même un sourire d’enfant satisfait qui s’était bien occupé de sa poupée. Elle faillit lui demander depuis combien d’année il jouait à papa-maman avec ses petits copains, mais se ravisa. Après tout, la dernière fois qu’elle lui avait lancé une remarque désobligeante, il lui avait fait tombé la moitié d’une grange dessus. Il jouait dans la cours des grands celui-là, fallait pas trop le chercher. Cela dit, April se jura qu’elle allait lui montrer qu’elle était largement, mais alors très largement, à la hauteur. C’était qui la pro de la bêtise ?! C’était elle !

Et voilà. Demain ce sera comme neuf.

Il était content le salopard, et si April ne l’avait pas tant détesté, elle aurait bien voulu s’en faire un nouveau copain pour jouer. Tibérius se redressa, étira ses bras musculeux au-dessus de sa tête – Des aisselle couverte de poils roux, c’est étrange, se dit-elle -, sembla retenir un bâillement puis lui lança nonchalamment :

Allez, console toi, demain on sera à la maison ! Tu devrais te reposer avant de commencer ta nouvelle vie. Ca va être intense !

Oh bordel, murmura-t-elle, consternée.

Dans son esprit, l’évidence même qu’il était temps de se remuer le derrière se planta telle un pilier en acier. Le lendemain de ce jour allait peut-être signer le début d’une toute nouvelle existence, de la même façon que son départ de l’abri avait été une renaissance, mais en beaucoup moins sympa. Elle regarda rapidement autour d’elle, sa raison faisant une nouvelle apparition : elle vit alors un bout de ferraille qui avait du sauter de la caravane lorsque le toit lui était tombé dessus. Sans lui accorder plus de temps encore, le vétéran tourna les talons, la laissant dans sa morosité. Elle en profita néanmoins pour saisir dans sa paume le bout de métal. C’était étrange de se dire que l’homme était tout autant son pire ennemi que son meilleur compagnon ici. Bien entendu, jamais en aucun cas ni d’aucune façon il deviendrait un jour un individu ressemblant à quoi que ce soit approchant d’un « compagnon » en étant le légionnaire bovin et roux qu’il était. A l’instant ou elle comptait lui lancer une pique bien méchante et bien placée, le demi brahim se retourna, fouilla dans une sacoche et lui lança quelque chose : de la nourriture, comme à un chien qu’on aime bien. Alors, elle ferma la bouche encore une fois, laissant de côté sa précédente fierté et bêtise qui lui avaient valu sa faiblesse. Son refus de manger avait atteint à sa santé et ce n’était pas la façon la plus habile d’engranger suffisamment d’énergie pour tenter une évasion. De la sorte, elle se jeta sur la nourriture, ne regardant même plus son légionnaire tant abhorré. Une fois qu’elle eût terminé le sachet, la douleur de la faim s’atténua bien que son estomac soit loin d’être rassasié, puis sans vraiment le contrôler, elle tomba d’un coup dans un lourd sommeil, non en avoir au préalable, tiré la langue au soldat roux qui la dévisageait.


***

Le lendemain matin, la troupe avait dormi plus tard que de coutume. La fatigue, les combats et désagréments à répétition avaient largement entamé la vivacité physique et le moral des soldats qui, en cette calme matinée, trainait une patte molle derrière eux pour la plupart. Seul le décanus tentait de faire bonne figure, pourtant il suffisait de détailler son faciès cancérigène, les yeux en forme d’une burne violette de poney, pour se rendre compte qu’il était tout aussi mal en point que les autres. Qu’est-ce qu’il fallait pas assumer pour être gradé…., se dit April. Plus vigoureuse que le jour précédent, elle observait minutieusement le vétéran, ses yeux ocres remplis d’une lueur malicieuse. La jeune femme avait parfaitement compris que son petit manège de mesquinerie l’énervait tout autant que le sien l’énervait à elle. C’est pourquoi elle ne pouvait s’empêcher d’afficher un air satisfait, un sourire insolent et moqueur en regardant le légionnaire s’affairer dans la grange en ramassant les affaires et rangeant, tandis qu’elle, la soi-disant « future esclave » était assise bien tranquillement par terre, à ne rien faire. Il n’était pas nécessaire de faire de remarques fort sympathiques –à elle s’entend- dans ce contexte : son expression parlait pour elle.

Une fois toutes les affaires en place dans le chariot, Tibérius s’approcha de la petite sauvage avec un air renfrogné, une humeur dégradée par ses petits sourires moqueurs. Sans un mot, il la tira pour qu’elle se lève, puis la força à marcher afin de connaître l’état de la cheville : April boitait, mais pouvait marcher. Quelle plaie… Alors il la tira jusqu’à la caravane pour l’y attacher.

J’ai failli attendre ! s’exclama-t-elle en feignant une mine d’aristocrate mécontente de son valet.

Elle refusa de baisser le regard devant l’éclair de rage qui alluma le regard de son ennemi, et pour se faire, elle resserra ses doigts sur le bout d’acier qu’elle était parvenue à récupérer la veille. Alors, le petit groupe se mit à avancer péniblement et lentement, ce qui allait très bien à April dont le pas se faisait de plus en plus faible à cause de sa cheville affaiblie. Mais le gros point noir dans l’histoire, c’était que le rouquin avait pris place non loin d’elle, à portée de vue, ce qui la gênait tout particulièrement pour correctement user la corde avec son bout de métal émoussé. D’ailleurs, cela lui prit toute la matinée pour entamer correctement la matière tressée, à tel point que ses doigts affaiblis étaient passés du rouge, puis au bleu, pour prendre à cet instant une couleur dangereusement violacée. Cherchant à se faire oublier pour ne pas que des yeux trop curieux portent le regard sur sa stratégie d’évasion, elle évitait soigneusement de se plaindre ou de parler, chose qui aussi étonnant que cela puisse être, semblait ravir tous les légionnaires et particulièrement son rouquin. Il avait même fini par ne plus lui jeter de regard du tout, probablement persuadé que la petite sauvageonne était bien trop fatiguée et résignée pour tenter de fuir encore. Héhé, c’est là que tu te goures mon coco ! ria-t-elle intérieurement.

La caravane zigzaguait entre les collines et April restait tant prise par son affaire qu’elle en oubliait de regarder le paysage. Elle se hâter car elle craignait que le fort se rapproche trop dangereusement à son goût. Et c’est d’ailleurs quelques minutes après avoir eu cette pensée, que des soupirs d’aise l’alarmèrent. Elle releva des yeux interrogateurs et ils rencontrèrent immédiatement un sourire diaboliquement satisfait sur le visage du vétéran. La peur au ventre, elle regarda par dessus l’épaule de l’homme et aperçut avec horreur un mont décapité qui n’était, après réflexion, pas un mont décapité : Fort Colorado s’était dans toute sa puissance sur une colline plate. Il dominait les reliefs tel un pénitencier réservés aux enfers, la loge bannie de ceux qui ont vraiment pas de bol, comme April.

Dis bonjour ! Tu vas te faire plein de nouveaux amis là-bas! Qui sait, peut-être que tu en connaîtras qu'on a capturé il y a pas longtemps! s’exclama Tibérius en la regardant.

Soudainement prise de panique, elle ne put étouffer un cri de guerre tout autant qu’il était d’horreur. Elle utilisa ses dernières forces pour tirer sur ses mains et enfin déchirer les liens qu’elle s’affairait à couper depuis le matin. Prenant ses jambes à son coup, elle tourna les talons aussi vite qu’elle le put et fuit dans la direction opposée au fort.

April ! hurla le roux comme s’il grondait une enfant venant de faire une grosse bêtise.

Elle courut autant que son état le permettait et se retrouva bientôt dans une situation analogue à celle qui lui avait valu sa place en ce jour. Elle se retrouvait poursuivie tour à tour par un légionnaire différent, pleurant, hurlant des insultes et des menaces, dans le désespoir de voir qu’elle ne saurait s’échapper pour de bon. April savait que les dès étaient jetés, qu’elle n’avait plus aucune chance d’en réchapper, que les paroles du roux c’étaient avérées… Toutefois, elle ne pouvait abandonner, elle refusait de se laisser attraper, elle ne pouvait s’arrêter, cognant quand elle ne mordait pas, trébuchant, tombant et se relevant, dans un ultime effort à la vie.

Attrapez-la ! criait l’un.

Tuez-la plutôt ! vociférait l’autre.

Laissez-la danser, au moins on saura quoi en faire de celle-là ! rit un autre.

Tibérius quant à lui, restait sur le bord du cercle humain qui la contenait, regardant la scène avec attention. Son visage était indescriptible, trop placide pour qu’April puisse interpréter quoi que ce soit de ce qu’il pouvait penser. A contrecœur, elle ne pouvait s’empêcher de lui jeter des regards implorants car il avait été le seul à lui venir en aide parfois. Seulement, il demeurait immobile, l’observant boitiller entre les légionnaires qui se moquaient de son malheurs. Allait-il faire quelque chose, enfin ?

Bon ça suffit maintenant, déclara le décanus. Cette petite Médée est insupportable, elle n’apportera rien de bon dans le camp, faites en ce que vous voulez puis tuez-la.

Entre deux sanglots et trois insultes, April stoppa net, regardant avec crainte les yeux soudain gourmands des soldats. Elle se demandait à quel jeu des légionnaires comme eux pouvaient jouer avec un être comme elle. La petite brune n’était pas certaine de vouloir connaître la réponse. Rendant les armes avant les mots, elle tomba à genoux, épuisée.

Alors qu’elle ne l’espérait plus, Tibérius détacha enfin son regard d’elle puis interpella son supérieur. Elle ne put entendre ce qu’il lui disait mais le décanus finit par lever la main et dire :

Ca suffit légionnaires. Tibérius a suffisamment mérité de faire ce qu’il veut de son… jouet. Le fort n’est pas loin, en route maintenant !

Le vétéran s’approcha alors vivement d’elle : il la releva brusquement, lui donna un féroce coup de pied dans sa cheville endolorie pour l’immobiliser et la traina dans le chariot dans lequel il l’attacha. A bout de forces, elle se laissa faire, des petits sanglots agitant son corps, des larmes rougissant ses yeux ambrés.

Je vais bientôt en avoir marre de te sauver les fesses, moi ! lui lança Tibérius avec un humour qui ne la contamina pas.

Pour toute réponse elle tourna vivement les yeux vers et lui jeta un regard noir soudain ; tellement sombre qu’il paraissait possédé et elle paraissait possédée : son visage n’était plus secoué par des sanglots, les yeux, bien que rouges, ne versaient plus de larmes, il n’y avait que la colère, la vangeance, le meurtre dans ce regard, l’envie de liberté. A cet instant, April savait qu’il avait compris qu’il allait en baver avec elle, et elle compris à son tour lorsqu’il fronça les sourcils sévèrement, qu’il n’allait pas se laisser faire. En somme, ça allait être une chouette camaraderie.

Tibérius finit par détourner le regard à l’appel d’un de ses congénères. Ensuite, il revint à elle, marchant à sa hauteur, à côté du chariot et il lui lançait un long regard impassible, ne laissant toujours transparaitre d’émotions indicatrices de ce à quoi il pouvait songer. Il effleura du bout des doigts la blessure qu’il avait dû aggraver de son coup de pied et April rétracta son pied sous l’effet de la douleur.

Je te soignerai, murmura-t-il.

Ce n’était quand même pas de la pitié qu’elle entendait dans sa voix, si ?

En même temps, je suis pas le genre à dire « Je te l’avais bien dit. », mais je te l’avais bien dit petite louve !

Donc non, visiblement, aucune pitié dans l’histoire. Il tentait de faire de l’humour l’enfoiré.

Tu laisses rentrer l’enfer chez toi, chuchota-elle avec un regard flamboyant.

April savait pertinemment qu’aucun autre légionnaire n’accepterait de la garder, et étant donné l’ardeur que son roux avait déployé pour la garder en vie malgré son comportement insupportable, il était évident qu’il ne comptait pas la prêter à ses copains. C’était donc ensemble qu’ils allaient partager leur existence, une association dangereuse et explosive qui durerait jusqu’à ce qu’elle s’évade. Son cher détestait roux… S’il n’était ni légionnaire, ni esclavagiste, elle aurait adoré joué avec lui. Mais voilà, c’était un gros con quand même.
Alors, elle resta allongée sur le fond du chariot. Elle resta calme, froide, jusqu’à voir passer au dessus de son visage l’entrée ouverte du camp, puis entendre les portes de bois se refermer lourdement.
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Légionnaire
Tiberius Quintilius
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Message Je brûle comme il faut. Va, démon!  Empty (#) Sam 30 Aoû - 17:46

Au réveil des troupes, Tiberius s'était levé avec un air mécontent. A cause des cabrioles de la veille, la douleur dans son bras qu'il avait réussi à tempérer jusqu'alors avait repris de plus belle. Le moindre de ses mouvements en était presque devenu douloureux. Néanmoins, pour avoir vécu cette vie depuis toujours, il n'en était pas du genre à se plaindre. Alors il se contentait de jeter un regard noir à ceux qui le méritaient – soit principalement à April, qui les observait d'un air satisfait absolument méprisable qui plus est.

En quelques instants, le légionnaire avait replié toutes ses affaires. Il avait soigneusement pris le temps de s'occuper de sa blessure lancinante avant d'enfiler son armure, puis se décida à jeter un coup d'œil à la cheville de cette maudite April. La petite sauvageonne semblait déjà d'humeur à lui pourrir sa journée en lançant une petite pique d'aristocrate, mais le légionnaire se contenta de la fusiller de son regard noir parlant de lui-même et de la relever sans un mot pour vérifier l’état de sa blessure. L’onguent de la veille avait fait son effet : l’esclave boitillait mais marchait. Tant mieux pour elle, car si elle n’avait pas été capable de se relever, ils l’auraient probablement – dans le meilleur des cas – abandonné sur place sans eau ni nourriture. Et une fois la petite colonie prête à repartir pour ce qui devait être son dernier voyage, Tiberius prit place non loin de la petite rebelle qui – il en était sûr – préparait sans doute un nouveau plan machiavélique (et surtout débilissime) pour tenter (vainement) de s’échapper. De là où il était, il pouvait la garder à l’œil et être aux premières loges si cette petite peste en venait à se faire tuer malgré tous ses efforts.

La matinée passa tranquillement. April semblait se tenir tranquille (probablement pour la première fois de sa misérable vie), et peu à peu le paysage de plaine désertique se mua en collines. Doucement, les légionnaires sortaient de leur torpeur en réalisant que le fort n’était plus loin. Enfin, ils étaient de retour : Tiberius allait pouvoir faire (à peu près) décemment soigner sa blessure, et surtout penser à autre chose que surveiller April. Lorsque le Fort Colorado leur apparu enfin, le rythme de la troupe accéléra de lui-même : malgré le côté plutôt rustique du campement, les légionnaires s’y sentaient en sécurité, ils n’y manquaient de rien, et ils avaient de sacrées aventures à raconter aux autres. Tiberius, quant à lui, s’y sentait comme chez lui. D’ailleurs, ça avait toujours été chez lui. Et chaque vision qu’il avait du Fort Colorado, puissant et dominateur ainsi perché sur cette colline, était un soulagement. Cependant, certains voyait probablement l’endroit d’une toute autre façon, et dans l’élan de son enthousiasme nouveau, le légionnaire ne tarda pas à se tourner vers la petite esclave qui marchait silencieusement – trop silencieusement ? – pour se moquer un peu d’elle. « Dis bonjour ! Tu vas te faire plein de nouveaux amis là-bas! Qui sait, peut-être que tu en connaîtras un qu'on a capturé il y a pas longtemps ! »

L’instant suivant, la petite furie, animée d’une force nouvelle, se mit à hurler (de rage ? de désespoir ? Un mélange des deux sans doute…) et à tirer sur ses liens à la manière d’un animal sauvage paniqué. Sur le coup, Tiberius la regarda faire d’un air un peu surpris : il s’était davantage attendu à une petite réplique cinglante plutôt qu’à cette tentative de fuite peu rationnelle. Jusqu’à ce que les liens cèdent enfin, libérant subitement la petite furie de la caravane. Voyant la petite louve sauter sur ses deux pieds pour tenter de fuir le fort à toute vitesse, Tiberius hurla son prénom comme s’il rappelait son chien aux pieds après qu’il ait fait une grosse bêtise. « April ! » Ce simple appel laissait entendre toute la colère et la lassitude qui habitait le légionnaire. N’avait-elle rien appris ? N’en avait-elle pas marre ? Comment ne pouvait-elle pas se résigner alors qu’il était évident qu’elle affronterait seulement un autre échec ? Il était au moins certain que cette petite folle n’était pas en manque de persévérance !

Alors Tiberius l’observa. Rapidement, les légionnaires qui marchaient autour de la caravane l’avaient entouré. Rapidement, la dernière lueur d’espoir qui avait brillé dans ses yeux allait s’éteindre. Le légionnaire observait cette scène d’un air tout à fait platonique, guettant cet instant où elle comprendrait enfin qu’elle n’avait plus d’autre choix que celui de renoncer à la liberté ou à la vie. La petite louve avait presque l’air ridicule à tourner ainsi en rond comme dans une cage, faisant sans arrêt face à un nouveau légionnaire, assurant sans arrêt son impuissance totale. Déjà, certains soldats formulaient quelques idées pour lui faire payer ce comportement plus qu’agaçant qu’elle avait eu jusqu’au bout du voyage. Et Tiberius commençait à se demander s’ils n’avaient pas tort. Sa fatigue de l’instant était telle qu’il en avait même du mal à se rappeler pourquoi il ne l’avait pas égorgé lui-même plus tôt. Elle avait beau lui jeter ce regard de chien battu en faisant briller ses petits yeux ocres, il se contenta de lui renvoyer un regard froid et insensible. L’espace de ce court instant, il souhaitait qu’elle comprenne qu’elle ne pouvait pas toujours compter sur lui. Désormais, elle allait devoir se résoudre à sa nouvelle vie d’esclave, sans quoi elle ferait face à beaucoup moins indulgent que lui. Finalement, il ne lui avait probablement pas rendu service en étant si gentil avec elle. Il ne pourrait probablement plus se permettre d’être aussi protecteur une fois les portes du Fort franchies. C’était donc là une leçon fort instructive : pas de place pour l’espoir parmi les esclaves de la Légion.

Lorsque la petite April tomba finalement à genoux, comme résignée, Tiberius revint à lui. Il avait toujours baigné dans la cruauté de la Légion vis-à-vis du monde extérieur. Pourtant, il continuait à trouver certains agissements étranges parmi certaines recrues. Certains étaient violents et même carrément mauvais, mais seule leur fidélité à Caesar comptait. Peut-être était-ce par compassion pour ce statut d’esclave qui avait été celui de sa mère, peut-être était-ce parce que cette petite furie s’accrochait à sa liberté avec tant de hargne qu’elle forçait le respect aux yeux du légionnaire. Peut-être se reconnaissait-il lui-même dans cette image de solitude profonde qu’incarnait la petite louve en cet instant… Tiberius ne sut et ne saurait probablement pas vraiment pourquoi, mais à cet instant, il lui aurait sincèrement souhaité bon vent si elle avait pu s’en tirer. Malheureusement pour elle, elle était faite comme un rat, et le decanus lui-même perdait patience. Cette petite peste ralentissait tout le monde avec son cirque, et tous ici sauf elle avaient hâte de franchir les portes du Fort. Aussi, se débarrasser d’elle était une option tout à fait convenable aux yeux de tous. Mais au dernier moment, alors que les soldats délibéraient déjà sur la façon dont ils allaient abandonner la petite Médée, Tiberius se tourna vers son supérieur. Il lui adressa habilement quelques mots, et l’instant d’après, le decanus annula son ordre. April était sauve, pour cette fois. Le légionnaire aurait pu citer mille et une raisons pour la laisser endurer son triste sort sans ciller. Pourtant, au fond, il se sentait satisfait d’accorder une dernière chance à cette petite esclave. Peut-être était-ce la curiosité de voir jusqu’où ce petit monstre serait capable d’aller ? Après tout, à ses côtés, les légionnaires étaient tous allés de surprise en surprise.

Alors tandis que certains soldats se résignaient sans cacher leur déception, Tiberius s’avança pour relever brusquement l’esclave, frappant violement sa cheville dans une colère non dissimulée (après tout, la petite fourbe ne devait pas avoir si mal que ça si elle trouvait encore la force de galoper ainsi dans tous les sens.. !) et la jeta dans la caravane comme une vulgaire marchandise après avoir serré à nouveau des liens solides. « Je vais bientôt en avoir marre de te sauver les fesses, moi ! » April cessa alors de chouiner et se contenta de le fusiller du regard le plus sombre possible, ce qui ne déstabilisa d’ailleurs le légionnaire pour rien au monde. Cette puérile bataille de regard prit fin lorsqu’une voix appela Tiberius. Le légionnaire détacha donc finalement son regard impassible de la petite esclave pour aller voir ce qu’on pouvait bien lui vouloir.

L’euphorie de l’arrivée prochaine de la troupe au Fort dissipa bien rapidement la déception de la survie d’April. Le decanus donna rapidement quelques consignes pour finaliser leur retour et la marche repris aussitôt. A ce stade, hors de question de s’attarder davantage. Les blessés insistaient déjà pour marcher sans aide, une vigueur nouvelle se faisait sentir tandis que la fierté gagnait les rangs. Déjà les éclaireurs venaient à leur rencontre.

Tiberius avait repris sa place aux côtés de la caravane pour garder un œil sur la petite sauvageonne, bien qu’il était désormais certain qu’elle ne tenterait plus une tentative de fuite. Elle semblait soudainement dénué de toute volonté, le regard vide, posé sur son pied blessé. Un court instant, le légionnaire l'observa en silence avant de lui murmurer brièvement « Je te soignerai. » Si elle se révélait incapable de marcher, elle ne serait plus d'aucune utilité au camp de toute façon. Mais Tiberius n'était pas vraiment certain qu'elle puisse se réjouir en apprenant qu'elle ne succomberait pas tout de suite si elle guérissait vite pour pouvoir travailler au service des légionnaires. Aussi, il décida de taire cette partie, du moins pour le moment. « En même temps, je suis pas le genre à dire "je te l’avais bien dit", mais je te l’avais bien dit...petite louve ! » Malgré le fait qu'il soit né au sein même de la Légion, Tiberius ne se montrait pas toujours aussi cruel que certain ancien esclaves devenus légionnaires. Peut-être cela était il dut à l'éducation qu'il avait reçu directement de son père ? Ou au fait que sa mère ai été elle même une esclave de la Légion ? Quoi qu'il en soit, il lui arrivait de se montrer violent, mais rarement pour le plaisir. C'était un comportement qu'il jugeait inutile et parfois même dégradant. Pas étonnant qu'on entende dire que la Légion était peuplée de sauvages sanguinaires et esclavagistes après ça. Cependant, il ne fallait pas s'y méprendre. Cela ne voulait pas dire qu'il entrait en désaccord avec les pratiques du grand Caesar. Alors qu'ils franchissaient les portes du Fort Colorado, il restait intimement persuadé qu'April, comme tous les autres avant elle, finirait par entendre raison et se calmerait pour s'adapter à ce nouveau mode de vie nécessaire pour mener Caesar à la victoire. Il espérait donc bien que cette fois-ci était la dernière fois qu'il avait à appeler April de ce surnom sauvage qu'il lui avait trouvé durant le voyage.

Néanmoins, malgré ses nombreux avertissements et cette ultime démonstration de force, April se sentit une dernière fois la force de lui jeter le regard le plus mauvais de tous les temps en proférant sa menace. Mais loin de se laisser démonter par ces paroles qu'il savait bien inutiles, le légionnaire se contenta de répondre avec la même violence dans le regard « Mais l'enfer, c'est ici. »

Et alors que les portes se refermaient derrière eux, April fut emenée d'un côté pour recevoir sa nouvelle éducation tandis que Tiberius partait d'un autre, sans se retourner, pour se débarasser de son armure et aller faire soigner son bras comme il le fallait.
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