Raven n'y connaissait rien en robot, rien du tout. Elle n'avait même rien de mécanique à part son pistolet qu'elle n'utilisait pratiquement jamais sauf quelques fois, des coups de sommations ou alors quand une personne bien trop dangereuse l'avait désarmé de son katana. Les programmes, les pianotages ou les trucs du genre lui paraissaient presque être de la comédie, un jeu que certains survivants s'amusaient à faire avant de mourir. Du coup, quand le gars lui annonça qu'il devait accéder au robot avant de le programmer, elle ne sentit pas le mensonge, ce qui ne fut pas le cas de son compagnon d'infortune qui affirma directement qu'il disait des conneries. Les raiders, en traînant dans ce genre de bâtiments déclenchaient certainement pas mal de ces satanés tas de ferrailles et avaient possiblement eu à régler un problème de ce genre au par avant. Ainsi quand le raider se montra sceptique, Raven fut convaincue qu'il avait raison. D'une manière générale, il ne lui avait pas encore menti et il ne l'avait pas encore mit dans la merde. Il lui avait même sauvé les miches une fois alors pourquoi pas ? L'homme expliqua qu'il avait déjà croisé des protectrons parfaitement en état de marche et qui étaient contrôlés à distance dans un métro, certainement celui de Denver, et il ajouta ensuite qu'il savait que le mécanicien ne devait pas avoir envie de les aider à cause de leur statut de raider... A près tout, de loin, accompagné par cet individus avec ce gros chien, elle ne devait pas semblait si différente des autres qui étaient dehors. Peut être légèrement moins droguée et sale même si après s'être rétamée sur le sol et s'être fait éclaboussée par du sang de Yao Guai, elle devait avoir perdu de sa fraîcheur (si tant est qu'elle en ai jamais eu...).

Ponctuant ses dernières phrases à l'adresse de l'intrus, il émit un son qui fit immédiatement réagir le chien... Elle l'avait presque oublié celui-là. Mais la bestiole poilue n'avait pas oublié Raven et quand son maître lui indiqua de se taire, il lui lança un regard noir et embêté. Nul doute que ce clébard pensait Raven responsable de la tournure dramatique des événements. Tant pis, tant qu'elle ne s'éloignait pas trop du raider, le chien serait certainement moins tenter de la croquer. Le raider prit la parole et décida de mixer un peu les deux propositions, il fallait rassembler le Yao Guai et le robot au même endroit dans l'enceinte du bâtiment pour tenter de les faire s'entre-tuer. Le survivant serait alors ensuite beaucoup plus faible, cabossé et incapable de se déplacer ou en sang et faible. Le plan semblait simple mais la part de risque que constituait le fait de ramener chaque protagoniste à un endroit précis était énorme.

L'homme finit par lui demander si elle avait une préférence quant à celui qu'elle allait devoir amener quelque part. Elle ne prit pas longtemps à prendre sa décision, avec son katana elle ne pourrait pas faire de dégâts significatifs au protectron si il s'approchait trop. De plus, ce dernier tirait des balles et elle n'avait pas encore vraiment apprit à lancer son katana avec une farouche précision. « Yao Guai. On les ramène dans la pièce d'à côté alors. Y a plusieurs portes, ça devrait être plus facile. La bestiole a l'air de s'être barrée, je vais aller la chercher. » Puis elle se retourna pour se diriger vers la porte barrée, délaissée par le Yao Guai qui avait dû aller chercher des proies ailleurs. Elle enleva la barre et le morceau de métal et se glissa à l'extérieur avant de s'arrêter, attentive. Elle tenta de trier les bruits. Dehors, des coups de feu et des cris. En haut, des bruits étouffés assez lourds. Grimpant les escaliers silencieusement, la marchande finit par arriver en haut où les sons commençaient à devenir de plus en plus précis. Des bruits humides semblaient se détacher des grognements et Raven arriva à repérer la masse de poil accroupie dans la pièce tout au fond, apparemment affairée sur le cadavre de quelqu'un. C'était une pièce qu'ils n'avaient pas visité et la jeune femme était ainsi face à un petit problème : le couloir, avec ses meubles, ses papiers et son bordel, était assez difficile à remonter et si elle voulait attirer l'attention de Yao Guai, elle allait potentiellement devoir se montrer. Après tout, les bruits de coups de feu ne semblaient pas donner envie à la bestiole.

Elle progressa avec précaution en évitant cette fois-ci de se prendre les pieds dans des feuilles ou dans les tapis et arriva près de l'encadrement de la porte. Elle arrivait presque à voir le Yao Guai affairé, grognant, claquant des dents dégoûtantes et dégoulinantes sur un corps qui devait dater de bien un ou deux mois, rongé par les mouches et d'autres insectes. Calmant son cœur affolé, elle prit silencieusement une respiration profonde qui ne l'apaisa pas pour autant. Autant y aller maintenant... Elle s'élança et donna un énorme coup de pied à la bête qui ne sembla pas bouger d'un pouce. Mais un grognement sourd et sa lourde tête se tourna vers elle. Raven n'eut pas le temps d'admirer plus longtemps la plastique de l'animal qu'elle détalla rapidement dans le couloir avant de s'arrêter. Il ne fallait pas que l'animal se désintéresse d'elle avant de la ramener dans la pièce d'en bas et avant de l'enfermer à l'intérieur. Elle ne savait pas encore comment fait mais elle improviserait une fois là bas. Le Yao Guai ne tarda pas à se montrer et la jeune femme couru en évitant les meubles qu'elle avait repéré en arrivant. Dans son dos elle sentait l'animal se rapprocher et elle se sentit soudainement stoppée en plein élan. La griffe de la bestiole venait de l'attraper par sa chemise. Elle tomba sur le dos avant de se dégager vivement. Elle se releva et détalla deux fois plus vite cette fois, distançant le plus possible l'animal. Arrivée en haut des escaliers elle les descendit cinq à cinq avant de rentrer dans la pièce, son poursuivant sur ses talons. Elle se dirigea vers le fond, là où le mécano avait apparemment décidé de se traîner et alors qu'il hurlait sa terreur face au spectacle qui se déroulait devant lui (et qui se dirigeait sur lui) la jeune femme pénétra dans la pénombre alors que le Yao Guai, attiré par le sang, commença à donner des coups de pattes à l'intrus de tout à l'heure. Raven s'esquissa le plus discrètement possible vers la porte avant de la fermer, se mordant la lèvre alors qu'un fin grincement fut étouffé sous les cris du mécanicien. Porte fermée... Elle se dirigea alors vers la fenêtre avant de réaliser que les cris s'étaient arrêtés. Elle escalada la fenêtre brisée et se glissa derrière le mur discrètement. Observant les environs et tendant l'oreille, la jeune marchande priait pour que le raider ai trouvé le robot et soit entrain de le ramener. Ce moment de calme fut le moment précis où elle sentit une légère douleur dans son dos et un liquide chaud se frayer un chemin sur le bas de son dos.

Lancer de dés #1 :
RÉUSSITE : Le Protecton ne touche pas Jax.
ÉCHEC : Le Protecton touche Jax.

Glissant sa main dans son dos, elle put constater qu'une longue griffure lui traversait le dos. La chair était touchée mais ses muscles n'étaient pas trop endommagés. Le Yao Guai devait l'avoir seulement effleuré car vu la taille de ses griffes, si il avait franchement découpé dans sa chaire, elle aurait potentiellement été coupée en deux. Mesurant à peine l'étendue de la chance qu'elle venait d'avoir en se faisant à peine couper, elle entendit des balles fuser à proximité d'elle, environs dix mètres. Elle se crispa et se redressa tout en restant à terre. Des bruits de pas et des coups de feu qui venaient de l'autre côté de la pièce. Se redressant pour pouvoir jeter un coup d’œil de l'autre côté, elle entendit arriver Jax. Mais elle ne le vit pas tout de suite. Un coup d’œil au fond de la pièce pour voir si la bestiole avait entendu toute cette agitation. Le Yao Guai semblait intrigué mais n'affichait aucune urgence, comme si il écoutait simplement, distraitement. Puis, Jax débarqua dans la pièce et tout se passa incroyablement vite. Le robot emboîta le pas et la créature finit par se redresser pour foncer sur les nouveaux arrivants. Mais elle ne s'intéressa pas beaucoup à Jax quand le protectron commença à entièrement mitrailler la pièce. Une rafale dévala sur la face du bâtiment où Raven était. Elle se jeta au sol et se protégea la tête, consciente que ces balles pouvaient quelques fois traverser les murs. Elle commença alors à ramper le long du mur dans la direction où courrait le raider la dernière fois qu'elle l'avait vu. La douleur commençait à peine à irradier dans son dos mais ça n'entravait pas plus que ça ses mouvements. Heureusement, aucune jambe ou bras n'avait été touché et elle ne serait pas totalement ralentie si elle devait détaler.

Une porte défoncée était légèrement barrée par des planches. Debout en un rien de temps, elle fut rassurée d'entendre des coups et des grognements dans la salle, couvrant ainsi le bruit qu'elle ferait en dégageant cette allée. Une seconde elle se figea en se demandant ce qu'elle faisait. Est-ce que ce type reviendrait la chercher si elle avait été dans sa position ? Est-ce qu'il risquerait de revenir dans cet endroit maudit, risquer de se prendre une balle perdue ou un coup de dent d'un Yao Guai pour elle ? Aucune idée. Il y avait toujours cet espèce de flou entourant le personnage, ce flou qui l'avait poussé à l'épargner et à la cacher aux yeux d'un de ses compagnons. Ses doigts étaient crispés sur le bois incapables de bouger. La mort semblait si près et son envie de partir pendant que les raiders étaient occupés et pendant que les deux principales menaces de la zone étaient entrain de s’entre-tuer était tellement tentant... Sa grand-mère beuglait dans sa tête de se barrer. Ce gros connard de l'autre côté crachait sur la vie tous les jours et même les dimanches et ne se priverait pas pour pisser sur sa carcasse si elle venait à crever la bouche ouverte.

Merde à la fin. Elle arracha les derniers morceaux de bois, en colère, réellement en colère contre elle même et contre sa grand-mère et contre tout le monde. Si le Yao Guai s'était pointé, elle aurait été tellement folle de rage qu'elle aurait pu essayer de lui casser la gueule. Une fois à l'intérieur en un bond, elle aperçu le raider sur le sol, ensanglanté. Etait-il trop tard ? Elle l'attrapa par le bras et le tira de toute ses forces vers la sortie. Étonnement elle ne sentit à peine pas la difficulté tellement elle était en rogne. Une fois le gars dehors, elle dégagea les morceaux de bois vers la porte pour ralentir n'importe qui voulant les suivre et prit enfin le temps de regarder autour d'elle. Le raider semblait blessé au niveau du bras. Vu son look, il ne devait pas avoir de bandages alors elle retira le reste de sa chemise déjà presque entièrement en lambeau à cause de la bestiole. « Donne ton bras. » Elle ne lui demanda rien. Surtout parce qu'à présent, elle s'attendait à voir débarquer ses copains et si ils voyaient le raider blessé et elle à côté, ils pouvaient se faire des idées. Ensuite, l'impact de balle était à l'arrière de son épaule. Et malheureusement, la balle n'était pas ressortie. Vu l'hygiène des raiders, il fallait retirer ce nid à microbes le plus vite possible. Ne sachant pas vraiment quand il allait trouver quelqu'un pour triturer son épaule, autant qu'elle ne l'ai pas sauvé pour qu'il crève dans deux semaines à cause de ça. « Bouge pas. » elle fouilla dans son sac et trouva des ciseaux qu'elle prenait souvent avec elle. De simples ciseaux à bout pointus mais qui pouvaient servir à de nombreuses choses. La plus part du temps ? Pour manger... Mais n'ayant pas de pince, le raider devrait s’accommoder de ces outils improvisés. Elle plongea les ciseaux dans la plaie, essayant de chercher rapidement la balle pour ne pas trop abîmer la chair.

Le raider lui souffla qu'il espérait qu'elle savait ce qu'elle faisait, ce à quoi elle ne réussi à répondre que « Moi aussi... » indiquant le haut niveau de confiance qu'elle avait concernant ses capacités médicales. La balle fut assez facile à trouver mais pas énormément à saisir mais une fois le bout de métal explosé entre ses lames, elle la retira le plus rapidement possible. Pas le temps ni la technique pour éviter de déchirer encore plus de chair, elle n'était pas médecin du tout et n'avait jamais vraiment apprit à faire ce genre de trucs. Elle avait vu faire avant et ça semblait si facile et rapide qu'elle fut assez déconcertée de sa performance. Mais finalement, l'homme paru soulagé que ce soit finit et ne semblait pas excessivement amoché par tout ça. Bien, au moins elle n'avait pas tout empiré en le vidant de son sang après l'avoir charcuté. Ca aurait été bien bête et bien humiliant pour elle... Il se releva et lui demanda si le mécanicien était mort ou vivant avant de rajouter que bien que son aide avait été utile, il ne pourrait plus faire croire qu'il avait été seul dans le bâtiment. Ensuite, il lui conseilla de se tirer avant que son chien ne rapplique. Les raiders ne devaient plus être bien loin et si elle faisait le tour, elle partirait dans l'autre sens, cachée par le bâtiment. « Il s'est fait bouffé par le Yao Guai. T'as qu'à dire que c'est lui qui l'a fait avant de crever. » Elle se releva en remettant son sac sur le dos, croisant le regard toujours aussi méchant du chien qui ne la quittait pas du regard.

« Et toi tu aurais certainement mieux fait de me laisser dans la merde aussi. Mais c'est pas ce qui c'est passé, n'est ce pas ? » Elle aurait presque pu lui retourner la question et bien d'autres encore, d'autres auxquelles elle aurait bien voulu avoir des réponses mais le temps pressait et ses collèges pourraient débarquer à chaque seconde et la capturer, mettant un point final à toute sa vie et surtout, terminant leur petite aventure d'une manière bien triste et négative. Et cette fois, il ne pourrait certainement pas faire grand chose pour l'aider à part peut être abréger ses souffrances. La route jusqu'à son camp n'était pas forcément longue mais elle était assez à découvert, il faudrait donc qu'elle fasse vite et mieux valait qu'elle s'y mette alors qu'elle avait encore de l'adrénaline pour porter ses jambes et ignorer sa blessure. Rangeant son ciseau plein de sang dans son sac, elle jeta un dernier regard au chien et se tourna vers le raider. « Reste en vie. Je crois que t'as des choses à me dire et je veux les entendre. » Et sur ce, elle s'éclipsa au prochain coin de bâtiment et se faufila par derrière. En face, des camions défoncés et une route en béton traçait tout droit vers des collines rouges. Elle s'esquiva de voiture en voiture tendant l'oreille au moindre bruit qu'elle entendait.

Des aboiements de chiens de l'autre côté du bâtiment, mais pas des aboiements menaçants. Ils devaient avoir trouver leur copain une fois qu'elle arriva près du bâtiment voisin. Elle se mit alors à courir dans la direction de son camp en priant qu'aucune balle ne vienne siffler à ses oreilles et qu'aucun chien ne vienne lui dévorer le mollet dans sa course. Étonnement, elle ne croisa personne à part, au loin, un petit groupe de voyageurs qu'elle n'arriva pas à identifier. Dans le doute, elle avait fait un grand détour pour éviter de se faire voir ou entendre et finit par trouver son campement. Leopold lui avait posé des centaines de questions mais elle s'était juste contenté de s'endormir alors qu'ils soignaient la fine coupure qui lui traversait le dos. Aujourd'hui elle avait déjà eu trop de questions, elle voulait un congé, là, maintenant, tout de suite.