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Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William

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Vault Boy
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Vault Boy

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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Lun 21 Oct - 18:42

Sarah était sortie depuis peu du cocon où elle vivait depuis sa naissance, mais elle avait rapidement compris que pour survivre dans ce monde, il valait mieux éviter de se retrouver isolé au milieu du désert. Le Colorado n'abritait pas uniquement de dangereux raiders ou des habitants peu scrupuleux, les animaux qui le peuplaient étaient parfois bien plus dangereux que le reste. La jeune femme, accompagnée de sa sœur et de son fidèle robot, avait quitté la zone où se trouvait son ancienne maison fuyant les responsables du meurtre de sa mère et avait réussi à rencontrer quelques personnes bien intentionnées. Mais pour combien de temps serait-elle en sécurité ?

De son côté William était un comptable comme il en existait peu – logique vu la situation actuelle me direz-vous. Travailler pour une caravane n'était pas forcément aussi palpitant que l'on pouvait l'imaginer, cela n'avait pourtant pas l'air de déranger outre mesure ce jeune homme particulièrement débonnaire. Au cœur d'un monde où la violence était quotidienne, il était inutile de préciser qu'un comportement trop pacifique pouvait coûter particulièrement cher.

C'était d'ailleurs ce que Sarah avait appris à ses dépends en perdant à la fois sa mère – tuée lors d'un raid – et son père qui n'avait pas eu le temps de s'échapper avec elle. La jeune femme avait donc croisé la route de la caravane de marchands et découvrait qu'il existait des personnes encore capables de faire preuve de bonté en ces bas-monde. Alors qu'elle avait été autorisée à visiter le campement des marchands, Sarah se promenait entre les abris provisoirement montés pour la soirée, cherchant peut-être un endroit où s'installer pour passer la nuit en sécurité. Des conversations étaient clairement audibles partout autour d'eux et l'attention de la jolie blonde était en permanence attirée par des nouveautés qui se présentaient à elle. Occupée à regarder tout ce qui s'offraient à ses yeux, Sarah ne remarqua pas que sa sœur lui faussa compagnie, attirée par un petit animal qu'elle n'avait encore jamais vu. Était-ce le manque d'expérience ou un besoin de se prouver que tout n'était pas mauvais ici bas ? Toujours est-il que Mary s'éloigna rapidement de sa sœur et celle-ci ne s'en rendit pas compte, pas immédiatement.

Ce ne fut que lorsqu'elle tomba sur William qui se rendait auprès du feu de camp qu'elle constata que sa sœur s'était envolée. Aussitôt, la première idée qui lui vint fut d'aborder cet homme qui se trouvait là par hasard, il lui fallait de l'aide pour retrouver Mary et éviter qu'elle ne s'éloigne trop du campement et fasse une mauvaise rencontre....


Voilà pour vous, chers Enfants du Hasard !

Vous souhaitiez une rencontre de la Roue du Destin sur un thème libre et nous vous avons mis face à une quête que vous devez mener. La jeune sœur de Sarah s'est trop éloignée du campement et durant la nuit, les risques sont multiples ! Faut-il la sauver ou l'abandonner à son triste sort ?

Ceci n'est qu'une introduction pour vous et à partir de là, vous entrez dans un sujet à mener vous-mêmes, selon vos envies ! N'hésitez pas à communiquer entre vous, si vous le souhaitez et surtout, ne tardez pas trop à répondre à votre partenaire ! Je me réserve toutefois le droit d'intervenir à un moment que je jugerais opportun, si besoin est, pour vous servir une belle surprise...

Prenez garde aux caprices de Vault Boy !
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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Jeu 24 Oct - 16:48

C’était si bizarre de nous trouver entourées, après avoir passé tant de temps à errer dans le désert, entre exaspération et folie. J’ai du mal à m’accoutumer, forcément – presque comme un petit animal sauvage que l’on aurait arraché à sa meute pour jeter au milieu de l’inconnu. Bien sûr, je suis foutument intriguée par chaque individu que je croise, par chaque figure aux multiples expressions. Le moteur de ma curiosité. Je connais par cœur celles de ma sœur, de mon père et de ma mère. Mais tous ces individus qui passent à mes côtés dans un semblant d’indifférence et de banalité sont authentiques – et semblent passionnants. Entre fascination et circonspection, je marche lentement, buvant du regard chaque présence, frôlant la méfiance à chaque mouvement de mes comparses qui me semblent comme anormaux.
Alfie claquebringue derrière moi et je m’assure par quelques coups d’œil que Mary n’est pas loin. On s’est pas beaucoup parlé depuis tout ça – comme si on s’était contentée de préserver notre salive durant les derniers jours qu’on vient de passer. Un peu horrible, faut l’avouer. D’ailleurs, je crois que j’ai encore du mal à réaliser. J’veux pas de conte-coups – je me sens malmenée par cette envie de chialer qui me tord le ventre et celle de me réjouir de tout ça. D’un peu de civilisation, et d’espoir en somme.

J’entends des sonorités multiples et variées alors qu’un immense type s’entretient avec un autre, bien plus maigrichon. Grimaçant en pleine contemplation, m’arrêtant ainsi pour tendre l’oreille sans aucune discrétion, je sens Alfie grincer en butant dans mon dos.

« Il va falloir que je jette un œil à tes capteurs… » Que je laisse échapper d’un soupir résigné. C’est qu’il a pas mal souffert de cette marche interminable sous le soleil brûlant mais je n’ai pas grand-chose pour le rafistoler. A la limite, si je peux trouver deux ou trois trucs dans le coin…

Je jette un œil à la ronde, plissant les paupières à travers la poussière. Je scrute brièvement les tentes déployées, me mordillant la lèvre d’anxiété.

« Mary… Il faut qu’on essaie de trouver de quoi réparer Alfie. On va se trouver un coin tranquille et… » – Je cherche ma sœur des yeux mais je la vois pas. Un sursaut de panique s’empare de mon corps et je tourne sur moi-même à m’en faire miroiter des étoiles. « Mary, Mary ?! Merde, où est-ce qu’elle est ? »

Mon interrogation va à Alfie, mais étant sur mes talons, bien sûr qu’il n’a rien vu. Je me hisse sur la pointe des pieds, main en visière, à la recherche de sa silhouette chétive de jeune fille blonde. Pour sûr qu’elle ne passerait pas inaperçue au milieu des autres gens. Je me précipite vers les alentours, sentant mon sang froid déguerpir à la vitesse de mes humeurs contradictoires.

« MARY ? Où… MARY ?! » – Où est elle allée ? La petite sotte ! Bon sang, ça m’rend furieuse. Après tout ce qu’on a traversé, qu’elle puisse disparaitre sans état d’âme. Mes yeux se braquent sur les gens aux alentours qui doivent me prendre pour une tarée sans nom.

Les yeux humides d’inquiétude, je m’agrippe au bras du premier venu, un jeune homme avec une chevelure flamboyante et peu commune. Je reste un instant interloquée, scrutant sa peau mouchetée de tâches de rousseur. Je réalise pas encore à quel point je peux sembler vexante, mais y n’empêche que j’ai bien d’autres préoccupations en tête. Et avec quelle détresse frisant l’hostilité je l’agresse sans faire exprès !

« S’il vous plait… Une jeune femme blonde, un peu comme moi, vous l’avez vu ?! Croisé… ? » – Je balbutie, je manque même de m’écrouler, les yeux hagards, partagée entre le désir de le dévorer des yeux, ce garçon à la carnation si particulière, ou chercher ma jeune sœur qui s’est éloignée. « Je… Il faut que je la trouve. S’il lui arrive quelque chose, j’ne pourrais pas… »

Me le pardonner, ça c’est sûr… J’prends même pas le temps de me présenter. Faut dire que le type aurait des raisons de détaler devant mon rentre dedans plutôt douteux.
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Jericho
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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Lun 28 Oct - 0:35

Nous nous étions arrêtés au milieu du Red Rocks Park. Il paraît qu'avant, ce lieu était vraiment magnifique, mais au moment où nous y étions, il n'y avait que des pierres. Ce n'était pas la première fois que nous campions ici alors on avait monté un campement de fortune assez rapidement. Ici, il n'y avait presque personne. Dès que ma pseudo-tente avait été montée, je m'étais allongé un moment pour dormir. Non parce que j'adorais parcourir les Terres Dévastées, j'avais l'impression de vivre une aventure, mais c'était quand même difficile physiquement. Un des gardes de la caravane avait promis de me réveiller au bout d'une heure. C'est ce qu'il fit.

Je me levai donc et sortit pour voir un peu ce qui se passait sur le camp. Je remis rapidement le t-shirt que j'avais enlevé. Je marchais donc avec ce même garde pendant qu'il me racontait que le vieux Leo avait laissé entrer une jeune femme pour qu'elle puisse se reposer et profiter de notre compagnie. Bien étrange. Il devait sûrement penser qu'elle allait nous acheter des trucs. Comme toujours, je lui répondais par de vagues phrases et haussements d'épaules. Il avait l'habitude et ne cherchait même pas à établir un vrai dialogue. Je lui souris et une fois près du feu, nous restions debout face à face. J'aimais bien l'écouter parler. Il ne parlait pas pour ne rien dire, même si comparé à Raven ou à moi, c'était un moulin à paroles. Et puis il me laissait tranquille.

Une femme s'était mise à crier comme une folle. Je l'entendis derrière moi. Mais je n'eut pas besoin de me retourner puisqu'elle s'était littéralement jetée sur moi. Et avait arraché mon bras droit, en passant. En me tournant vers elle dans un mouvement un peu forcé par l'ardeur de la blonde, je haussai un sourcil. Ses yeux s'étaient inévitablement fixé sur mes cheveux et tout le reste. Il faut dire qu'ils étaient particulièrement rouges dans le soleil couchant. Son inspection se termina rapidement et elle finit par parler.

« S’il vous plait… Une jeune femme blonde, un peu comme moi, vous l’avez vu ?! Croisé… ? »

Je ne comprenais absolument rien à ce qu'elle disait. Elle était toujours accrochée à mon bras et était à la limite d'éclater en sanglots. Et puis je compris en voyant ses yeux qu'elle cherchait quelqu'un. Quelqu'un d'important apparemment. Enfin, ses jambes avaient manqué de lâcher, alors j'imagine qu'elle était un peu bouleversée. Je la tenais à présent par les épaules, histoire qu'elle ne tombe pas pour de vrai. Ce fut mon tour d'observer son visage. Malgré ses traits tirés par l'angoisse, elle avait de très jolis yeux.

« Je… Il faut que je la trouve. S’il lui arrive quelque chose, j’ne pourrais pas… »

Le coin de ma lèvre tressaillit parce que j'avais failli sourire. Elle était presque suppliante, comme si j'allais lui dire de dégager et de me foutre la paix. Mais j'étais déjà prêt à partir. Non pas que je me sentais chevalier ce jour là, mais retrouver une jeune fille dans un campement de marchands, ça ne devait pas être très difficile...

« Elle a pas pu aller bien loin. J'vais t'aider à la trouver. »

Peut-être que j'aurais du la vouvoyer, mais j'avais oublié. J'attrapai son bras et commençai à marcher. Elle était un peu raide alors je la forçais à me suivre en marchant un peu vite. Normalement, il y avait des gardes autour du campement, ils l'avaient forcément vue... Je me dirigeai vers l'un d'eux, en emmenant la jeune femme.

« J'm'appelle William. »
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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Lun 28 Oct - 20:50

Ne pas me mettre à chialer, ne pas me mettre à chialer. J’ai les nerfs à vif et ça me gênerait vraiment de m’écrouler aux pieds de cet inconnu dans un moment de faiblesse. En l’observant bien, c’est peut-être pas le type idéal pour m’aider si danger il y a, mais les autres ont un air pas franchement avenant et j’ai pas le temps d’essuyer des refus. Les nuits là-dehors sont encore bien plus effrayantes que les journées sous ce soleil de plomb. Quand la chaleur s’éclipse et la lumière se dissipe, qui sait ce qui nous guette. Rien que d’y penser, je frémis de la tête aux pieds. Je me fais violence pour me ressaisir, plantant mes yeux dans ceux de mon interlocuteur, me concentrant sur la moindre de ses mimiques qui pourrait m’aiguiller sur son opinion. Sûrement qu’il est un peu surpris de s’être fait alpaguer comme ça – hésitant aussi, mais son visage dégage un quelque chose de rassurant. Je parviens à étirer un demi-sourire de mes lèvres tremblantes dans un souci de mimétisme – le but n’est pas qu’il me prenne pour une tarée. Après tout, qui se préoccupe vraiment de moi et de ma sœur dans ce campement ? C’est peut-être le moment d’essayer de se faire… un ami ?
Ça me fait drôle de penser à cette notion nébuleuse d’amitié, et c’est que ça me foutrait même le trac. Mais chaque chose en son temps… Je secoue la tête, portant une main à mon front avant de lever mes yeux vers l’homme à la chevelure flamboyante et aux yeux couleur de bronze. Je me tords les mains d’anxiété, ne le lâchant pas de mes mirettes attentives avant d’accueillir ses paroles, la bouche entrouverte d’appréhension. Son approbation et son soutien ne me donne qu’un éphémère soulagement qui doit cependant se lire sur mon expression faciale.

« Merci… Merci beaucoup. » – Que dire de plus ?

Mes joues s’enflamment, et je chasse la gêne en tournant le dos à cet homme, cherchant avidement ma sœur des yeux. Anxieuse, je jette involontairement un voile d’indifférence sur mon comparse. Il m’entraîne dans une direction en m’attrapant par le bras, ce qui m’arrache un bref sursaut. C’est que je suis pas très habituée au… Contact – surtout de la part d’inconnus, mais peu importe.

« Mary, Mary, où-est ce que t’es… » – Je grommelle, m’assurant qu’Alfie est toujours sur nos pas, avant de me rendre compte que le bon samaritain vient de me dire son prénom. Je reste un brin circonspecte, roulant des yeux de lui à Alfie avant de finir par retrouver contenance. « Moi c’est Sarah. Ma sœur Mary. Et lui c’est Alfie, mon robot. »

J’ose pas trop le dire fort. Après tout, j’ai affaire à des marchands, et tous semblent bien intéressés par la technologie d’Alfie. Et pourtant, j’serais incapable de le refourguer. Je l’ai depuis tant d’années… Intimidée par la proximité du dénommé William et me heurtant à son intention de me mener à un garde, j’ai les bouts des doigts qui me picotent d’inquiétude. La tête dans les épaules, freinant le pas dans un semblant de méfiance, je formule brièvement :

« Qu’est ce que tu veux faire ? » – Comme s’il pensait à me jeter à une meute de loups enragés. Sarah, c’que tu peux être une bécasse parfois. Je me ressaisis, roulant des épaules en reprenant d’un ton plus ferme. « Hmm… C’est pour m’aider hein ? »

Question bête mais pertinente pour moi. J’ne sais pas, ces gros bras m’inspirent pas vraiment – surtout depuis que cette bande de raiders nous a attaqué.

« On vient à peine de sortir d’un abri. Ma sœur ne connait pas les dangers de dehors. J’espère simplement qu’elle ne s’est pas éloignée d’ici… Qui sait sur quoi elle peut tomber. » – Je soupire longuement, résignée.

« Je vous prie de lâcher Miss Sarah, intrus ! » – Clame alors la voix au fort accent anglais d’Alfie. Mon robot bute contre William et semble bouillir dans sa carcasse.

Surprise, j’agite les bras devant lui pour l’inciter au calme, surtout que le garde face à nous commence à nous lorgner avec défiance.
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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Mer 30 Oct - 1:48

« Moi c’est Sarah. Ma sœur Mary. Et lui c’est Alfie, mon robot. »

Ainsi donc le robot dont tout le monde parlait était le sien. Remarque, s'il la suivait comme ça, il y avait bien une raison... En attendant, je sentais que la jeune femme résistait de plus en plus, comme si elle ne voulait plus aller nulle part. N'étant pas doté d'une force incroyable, je fus obligé de ralentir. Je m'étais même arrêté, interloqué, quand elle m'avait demandé si je l'emmenais avec moi pour l'aider. Qu'est-ce qu'elle croyait ? Je n'allais pas la jeter du haut d'une falaise. De toute façon, il n'y avait pas de falaises.

« Euh. Bien sûr que c'est pour t'aider. »

Je ne comprenais pas sa méfiance excessive jusqu'à ce qu'elle m'explique qu'elle sortait tout récemment d'un abri, elle et sa sœur. C'était pour cela que la petite avait du se tirer en pensant qu'elle ne se perdrait pas. Je laissai échapper un soupir qui resta coincé dans ma gorge. Un truc venait de me percuter sans aucune gêne en me gueulant dessus.

« Je vous prie de lâcher Miss Sarah, intrus ! »

Avant même que je puisse comprendre, j'avais lâché le bras de Sarah que je tenais encore. C'était lui, Alfie ? Pas commode, le truc. Mais ce robot avait l'air d'avoir une personnalité propre et c'était la première fois que je voyais ça. Du coup, j'avais du ressembler aux gens qui me voyaient pour la première fois. Mon regard se fixa sur le robot, détaillant le plus de choses que je pouvais. Comme quand les gens regardaient mes cheveux. Sa propriétaire le calma rapidement.

« J'voulais pas te faire peur, désolé. »

En fait, je ne savais même pas auquel des deux je m'adressais. Si c'était à la fille parce que je l'avais attrapée par le bras pour l'emmener à l'autre bout du campement sans lui dire un mot. Ou si c'était à son robot parce qu'il avait l'air de vouloir la protéger. Du coup, je me mis à hésiter. Son Alfie m'avait à peine heurté que je sentais un bleu apparaître sur ma jambe. Si il fallait aller chercher une gamine dans les désert, ce n'était sûrement pas avec moi qu'il fallait y aller. Pourtant, il fallait faire vite. Et tout le monde semblait occupé. Comme je restais sans bouger, c'est le garde le plus proche qui vint à nous, intrigué par notre petit manège.

« Ça va Will ? »

Je levai les yeux vers lui. Il était trop tard pour faire marche arrière. J'avoue que je n'étais pas rassuré mais l'idée que la petite était peut-être simplement au camp m’effleura l'esprit. Les probabilités étaient faibles et j'étais le seul ici à pouvoir les calculer. Pas le moment. J'attrapai à la volée la main de Sarah pour la ramener vers nous. Tant pis si ça ne plaisait pas au robot. J'étais persuadé – et je le suis toujours – qu'une femme en détresse obtient toujours gain de cause plus facilement. Si on voulait que le garde se bouge, il fallait mettre toutes les chances de notre côté. Parce que, malheureusement, souvent les gens perdus pendant des voyages ne revenaient jamais. Bien sûr, je n'allais pas lui dire ça. Mais j'étais absolument conscient que si on voulait une chance de la retrouver, il fallait le faire vite.

« Elle ne trouve plus sa sœur. Une jeune fille blonde, tu l'aurais pas vue ? »
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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Jeu 31 Oct - 11:38

Le type m’assure qu’il veut m’aider, sûrement un peu surpris par ma question. Ouais, j’ai bien compris que la moitié des gens que je croiserai me prendront pour une folle tant mon comportement est décalé. Mais, ils ne comprennent pas. En plus, il semble y avoir un abri dans le coin, mais les gens qui y vivent connaissent au moins l’extérieur. Alors que nous…
Je soupire d’avance, frappée par la lassitude de devoir expliquer tout ce qui fait qu’on a vécu en marge depuis toujours.

Quand Alfie tamponne William, montant au créneau en craignant pour ma sécurité, j’essaie de calmer la situation avant que le garde ne s’interpose. Vivement que je puisse le bidouiller un peu pour le rendre plus… Souple.

« Excuse-le… C’est qu’on a pas l’habitude des… Etrangers. » – Je fourre les mains dans poches, le regard planté par terre d’une expression réellement navrée. « Alfie, c’est William. Il va nous aider à retrouver Mary. »

Mon robot semble sceptique. Un comportement que je lui découvre puisqu’avant aujourd’hui, on était cloitré dans un abri qui ne nous mettait en contact avec absolument personne.

« Curiosité, vilain défaut. Mary, Mary. »

Gênée par cette situation, je coule un regard en direction de mon comparse. Alors que le garde a l’air intimidant se rapproche de nous, William m’attrape de nouveau par la main pour me conduire face à lui. Les yeux arrondis par la stupéfaction, je fixe les deux hommes, ne sachant quoi dire. Mon comparse prend l’initiative de questionner le garde au sujet de ma sœur qu’il aurait pu voir passer. Sourcils froncés dans une expression peu commode, il semble réfléchir avant de me fixer.

« Ouais j’crois avoir vu une tête blonde filer par là. » – Il désigne un endroit, vers l’extérieur du campement, et mon sang ne fait qu’un tour dans mes veines.

M’agrippant instinctivement à l’avant bras de William, je tourne vivement dans la direction indiquée.

« Oh non. Vite ! Il lui est p’têtre arrivé quelque chose ! » – Dis-je d’un ton alerte. Hésitante, je me tourne vers le garde. « Vous pourriez… Nous accompagner, s’il vous plait ? »

Ma demande semble le faire sourire, et il échange un drôle de regard avec William avant de d’acquiescer. Aussitôt, me voilà partie devant, cherchant Mary entre les divers rochers et ce territoire désolé. Plus on s’éloigne du campement, plus l’angoisse me comprime la poitrine. Et si elle s’était faite attaquée, aurait-pu on seulement l’entendre crier ?
Un bruissement sur le côté me fait stopper fissa.

« Mary ??? » – Mais rien. Je me heurte au silence.

Quelques pas derrière, le garde du nom de Marshall, se penche à l’oreille de Will.

« D’où elles sortent ces deux là ? J’donne pas cher de leur peau pour survivre là-dehors. » – C’était atypique pour la caravane que de tomber sur des étrangères aussi peu rôdées par cet environnement hostile.

Sûrement que tout le monde se posait la question à leur sujet, mais seuls Raven, Philip et Leopold connaissaient l’histoire.


« Miss Sarah, miss Sarah ! Pas si vite ! Ce n’est pas prudent ! »

Je me tourne vers Alfie et lui désigne les alentours d’un doigt hâtif.

« Cherche Mary ! Dis-moi si tu vois la moindre chose. Même si c’est hostile. »

Le soleil est en train de décliner plus rapidement que je l’imaginais et il n’est pas question que je laisse ma sœur en proie aux agressions nocturnes. J’espère simplement que mes deux comparses se rendront utiles et ne se débineront pas.

« Mary, bon sang, où est ce que t’es ? » – Que je crie à la limite de la crise de nerfs.

Le garde m’interpelle et je me retourne d’un air presque agressif.

« A force de gueuler comme ça, vous allez attirer toutes les bêtes du coin. V’savez, on devra abandonner les recherches s’il fait nuit. P’têtre que vous devriez vous faire à l’idée. »

A l’idée que quoi ? Que ma sœur est morte ? Non, jamais. Elle aurait hurlé, on l’aurait entendu. Elle ne se serait jamais éloignée autant si on ne l’y avait pas mené.

« Rentrez si vous voulez. Je la retrouverai. » – Que je lâche, sans crainte aucune, une once de mépris dans le regard vis-à-vis de ce type.


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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Ven 1 Nov - 1:40

« Ouais j’crois avoir vu une tête blonde filer par là. »

Ce mec servait alors à quelque chose... Depuis toujours, j'étais absolument persuadé que ce type était complètement inutile et payé pour rien. Il était très sympa mais ne bougeait jamais un orteil d'habitude. Cette fois là, il nous serait peut-être d'une aide précieuse... Suivant l'indication de Marshall, Sarah agrippa à nouveau mon bras. Elle commença à me traîner et eut l'air de comprendre que je ne lui serais d'aucune aide face à la nature. Elle s'arrêta donc pour demander à l'autre de nous accompagner. Bingo. Il avait accepté bien sûr. Ce salaud m'aurait laissé crever à deux mètres de lui pour ne pas bouger mais accourait pour le sourire d'une jolie blonde. C'était de bonne guerre, remarque. Avant même que je puisse me remettre à marcher, elle était partie. A quelques pas devant Marshall et moi, elle criait. Elle courait presque. Et moi j'essayais vraiment de voir une petite blonde au loin. Le garde se contentait de marcher à côté de moi, serrant son arme dans sa main. Il aurait voulu nous abattre qu'il n'aurait pas fait autrement. Mais c'était un gars de confiance. Enfin, il ne nous aurait pas fait de mal directement.

« D’où elles sortent ces deux là ? J’donne pas cher de leur peau pour survivre là-dehors. »

J'esquissai à peine un sourire en haussant les épaules. Elle venait de me prévenir qu'ils sortaient tout juste d'un abri. Alors c'était bien normal qu'ils soient un peu perdus... Sarah continuait à fouiller partout, son robot sur les talons. Il essayait de la calmer, de la protéger aussi... Mais c'était peine perdue. Ce devait être une réaction normale quand on avait une sœur, de ne pas vouloir la perdre.

A mesure que le soleil déclinait, la jeune femme semblait perdre de son sang-froid.

« A force de gueuler comme ça, vous allez attirer toutes les bêtes du coin. V’savez, on devra abandonner les recherches s’il fait nuit. P’têtre que vous devriez vous faire à l’idée. »

Je me tournai vers lui en même temps que Sarah. Comme lui, je savais que la petite ne passerait pas la nuit si on ne la retrouverai pas. Mais on ne pouvait pas rentrer comme ça.

« Rentrez si vous voulez. Je la retrouverai. »

Et c'est ce qu'il fit. Cet abruti de Marshall, il l'avait regardée avec défi et avait fait demi tour. Il ne voulait pas risquer sa peau pour nous. Peut-être qu'il avait raison. Et moi, je restais entre eux, entre deux possibilités. Rester avec elle, l'aider. Risquer ma vie. Ou la laisser en plan et rentrer dormir. Si je n'avais pas passé autant de temps à traverser le désert, à voir la mort, j'aurais sûrement suivi le garde. Mais j'imaginais Raven, Leopold ou même un de mes parents à la place de la jeune blonde. J'imaginais la panique que j'aurais ressentie et l'impossibilité de penser à leur mort. Dans un soupir, je fis un pas vers Sarah. Puis plusieurs, jusqu'à me retrouver tout près d'elle.

« Ok. On est vraiment dans la merde. »

Et puis un bruit. Ce n'était pas fort du tout et ça aurait pu être n'importe quoi. Mais quand on veut entendre, on entend. J'attrapai la blonde par les épaules pour qu'elle me suive. Elle avait vraiment l'air à bout et il ne fallait pas qu'elle craque. J'essayais de voir la source de ce bruit. Parce que oui, j'arrivais depuis tout petit à voir dans le noir. C'était peut-être mon seul avantage ce soir là. En suivant ce que mes oreilles me dictaient, je nous éloignais un peu plus du campement.
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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Sam 2 Nov - 18:53

Peut-être que j’aurais pas du dire ça… Surtout comme ça. Parce que ce type colossal est le seul qui pourrait sûrement nous sortir d’une situation périlleuse là dehors. Mais je le fixe, après lui avoir balancé ma colère au visage – pure et simple. C’était stupide. Pourquoi se mouillerait-il pour moi ? Une fille qu’il connait à peine et qui lui crie dessus ? Je le regarde s’éloigner, l’expression impassible malgré le fait que je fulmine intérieurement. Et pourtant, mes épaules finissent par s’affaisser dans un signe de désinvolture. La voix de William me fait sursauter et je croise son regard dans la demi-pénombre. Il est toujours là ? Prêt à risquer sa vie pour sauver celle de ma sœur ? Il ne manque pas de courage, cet homme à la chevelure hypnotique. Je soupire longuement, parvenant à articuler un. « Chui désolée… »

J’ai pas franchement envie qu’il se mette en danger pour moi. Peut-être que je devrais lui ordonner de rentrer au campement et me démerder toute seule. Et mourir, comme une quiche. Il me saisit alors par les épaules, interpellé par quelque chose. Je suis son regard, l’interrogeant par un haussement de sourcils avant de me tourner vers Alfie.

« Alfie. Allume-toi… Fais le tour et crie si tu repères quelque chose. De Méchant ou gentil. » – Que je lâche à mon robot, croisant les doigts pour ne pas le perdre par la même occasion.

La petite loupiote se met en marche et je le vois s’éloigner alors que William semble m’entraîner vers quelques choses, les sens en alerte. Je glisse ma main à ma ceinture pour en sortir la machette pour me tenir prête à toutes les éventualités. Je ne vois pas grand-chose, et la facilité avec laquelle nous guide mon comparse me rend perplexe.

« Comment est-ce que t’arrives à faire ça ? J’y vois rien… » – Je détourne un instant le regard, pour m’assurer que je perçois toujours la lumière faite par Alfie. Je tends l’oreille, espérant en apprendre un peu sur le bruit qui alerté William.

Mais alors qu’on avance rapidement, je marche sur quelque chose qui fait un bruit de succion répugnant. Je grimace, m’éloignant pour dégager mon pied de la chose molle qui recouvre le sol.

« Un truc… Là. Oh mon dieu… » – Instinctivement, j’attrape la main de mon comparse, l’éloignant de quelques pas. Une vibration sonore, un gargouillis qui semble animal, s’élève alors de plusieurs points autour de nous. « Qu’est ce que c’est… ? »

Je parviens à peine à chuchoter, mais mes paroles s’étranglent à la fin de ma phrase. Je viens de sentir quelque chose me frôler les jambes. La poitrine malmenée par mon cœur qui bat la chamade, je me tourne vers la lueur d’Alfie qui revient dans notre direction, et je lui crie avec férocité.

« Alfie, flammes ! »

Je loue la rapidité d’action de mon robot. Il est à quelques mètres de nous mais il libère une colonne de flammes qui nous éclaire en l’espace de quelques secondes tous les alentours. Des scorpions géants… Des Radscorpions. Au moins cinq, tout autour de nous. Je suis sûre que William les a vu mais qu’il n’a rien voulu dire pour m’effrayer. Les scorpions semblent être vaguement importunés par la lumière brutale du feu et dans un tressaillement, ils viennent à se réfugier derrière de massifs rochers. Je frémis de la tête aux pieds. Oui, on est dans la merde.

« William… » – Que je chuchote, mes phalanges se resserant sur le manche de ma machette. « On va reculer, tout doucement… »

Alfie avance, toutes flammes allumées, mais je sais que ça ne va pas durer longtemps. On a d’ailleurs seulement quelques secondes pour tourner les talons et détaler comme des lapins…


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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Lun 4 Nov - 0:05

Bien sûr, elle avait remarqué que je ne me déplaçais pas comme quelqu'un qui a du mal à voir où il met les pieds. C'était une chose qui me suivait depuis tout petit. Je n'avais pas peur du noir comme les autres enfants puisque j'arrivais à voir. Et quand j'avais appris que très peu de gens pouvait voir de la sorte, j'avais trouvé ça très bizarre. Bref, la lumière que faisait son robot ne pouvait pas être une excuse. Il s'était à peine éloigné qu'il ne nous éclairait plus. Sans la lâcher, je haussai les épaules.

« Ch'ais pas comment je fais. Mais je vois dans la nuit. »

Autour de nous, je distinguais quelques bestioles. Comme Sarah voyait de moins en moins où nous allions, j'en profitais pour faire quelques détours bien calculés et ainsi éviter les mauvaises rencontres. Je me demandais aussi si elle n'entendait pas mon cœur battre, tellement il tambourinait dans ma poitrine. Dans une inspiration, je la fis avancer entre plusieurs radscorpions. Ces trucs étaient moins agressifs que ce que l'on croyait. Si on les laissait tranquilles. Et puis, elle ne pouvait pas les voir alors elle ne leur prêtait aucune attention. Et puis, alors que je relâchais la pression que j'avais sur ses épaules, je sentis qu'elle se décalait. Un tout petit pas sur le côté. Et un bruit immonde.

« Un truc… Là. Oh mon dieu… »

La main de la blonde vint chercher la mienne pour me tirer en arrière. Elle ne savait pas, la pauvre, que des scorpions, il y en avait aussi derrière. Elle avait l'air terrorisée. Et je me dis qu'il aurait sans doute fallu que je la tienne informée de là où nous mettions les pieds. Je mordis ma lèvre. Il fallait qu'on se tire de là rapidement si on ne voulait pas finir en dîner. Sarah allait sans doute m'en vouloir énormément après un coup pareil. Pourtant, je n'avais pas fait ça pour la piéger ou quelque chose dans le genre. Seulement pour ne pas l'effrayer. Bien réussi.

« Alfie, flammes ! »

Je relevai les yeux juste à temps pour voir une colonne de flammes s'échapper du robot. Les insectes géants furent à mon avis plus surpris qu'en danger, mais ils partirent vite se réfugier derrière des rochers. C'était une bonne idée en soi. Alfie se rapprochait de nous, crachant toujours le feu. Je vis que ma jeune acolyte avait tressailli. Cela dit, je n'étais pas sûr qu'elle avait l'habitude de se retrouver nez à nez avec des radscorpions. Moi non plus d'ailleurs. Alors qu'elle commençait à reculer lentement, j'attrapai son poignet et me mis à courir. J'aperçus sans difficultés un autre massif de rochers derrière lequel on pouvait se cacher. Il fallait seulement qu'on y arrive assez vite. Le robot ne craignait rien, il nous rejoindrait ensuite. En oubliant qu'elle ne pouvait pas trop voir où elle mettait les pieds, j'avais fait trébucher Sarah. J'espérais qu'elle ne s'était pas fait mal mais ne pouvais pas ralentir. Je la tirais donc un peu plus. Encore un tout petit peu.

Et enfin, nous dépassions le rocher. Derrière nous, la lumière des flammes avait disparue. Je me laissai tomber, le dos contre la pierre et entraînai Sarah avec moi. Si les bêtes ne nous avaient pas vu, elles ne chercheraient pas à nous retrouver. C'était du moins ce que j'espérais. Comme ma camarade n'avait toujours rien dit, je chuchotai.

« J'suis désolé de t'avoir rien dit. Je voulais pas te faire peur. Tu t'es pas fait mal ? »

Assis là, j'avais presque oublié pourquoi nous avions quitté le campement. Et pourtant, j'étais toujours persuadé d'avoir entendu autre chose que des bruits d'animaux, un peu plus loin. J'avais bien envie de lui dire de rester là et d'aller voir seul. Pourtant j'avais peur. Affronter des radscorpions était bien loin des montagnes de calculs que je me tapais régulièrement. Je ne comprenais même pas pourquoi c'était Marshall qui était parti et moi qui était resté.
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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Mar 5 Nov - 11:45

Voir dans la nuit, ça a l’air vraiment super comme concept. J’imagine à quel point c’est pratique dans ce monde dévasté où les ressources sont épuisées. Voir dans la nuit, ça vous met presque à l’égal de ces bestioles, qui n’ont pas besoin de lumière pour vous repérer évoluer sur leurs terres. Ce type est vraiment étonnant, hors normes – et le fait qu’il ne m’ait rien dit sur ce qui nous entoure me fait ressentir une fébrilité coupable. Oh, il sait garder son sang froid, une chose dont je me sens absolument incapable. Mais est-ce qu’avoir peur n’est-il pas le moteur de la survie dans un endroit pareil ? Je lui en veux un peu, car il ne m’a absolument rien dit, et que je me sens stupide.
Heureusement qu’Alfie est là. Sans lui, pas d’eau purifiée, pas de feu pour repousser les flammes, pas d’ami pour m’écouter me lamenter. Je suis sacrément attachée à ce robot, et sûrement que la moitié des gens n’y comprendraient rien. Il fait partie de ma famille, et ma famille est pour ainsi dire toute ma vie.

Voilà qu’on court et que j’ose pas jeter un œil derrière moi de peur de voir ces créatures sur nos talons. Entrainée par William, le souffle chaotique, je tente de suivre la cadence mais je bute contre une pierre qui me déséquilibre et me fait lourdement chuter sur les genoux. Pas le temps d’avoir mal.
Je rampe presque, me remettant fébrilement sur mes pieds pour suivre mon comparse jusqu’à derrière un gros rocher qui, j’espère, pourra nous dissimuler des radscorpions. Renversant la tête en arrière, m’évertuant à reprendre mon souffle, je ferme les paupières un laps de temps avant d’incliner mon visage vers William.

« Le peur, c’est ce qui nous permet de survivre non ? » – J’étire un sourire las, me massant douloureusement les genoux. « Ça va aller… »

J’suis pas en cristal, et pourtant, c’est vrai que je suis pas trop habituée à ce genre de course effrénée. D’ailleurs, je m’essouffle vite, et les limites de mon corps se font vite ressentir. Tout ça est tellement nouveau pour moi. Je m’enferme alors dans un mutisme contemplatif, scrutant l’obscurité en attendant que ma vue s’y habitue et se précise. Mary, où est-ce que tu as bien pu aller, petite idiote ?! Je suis tellement en colère, et en même temps, je crains tellement qu’il lui soit arrivé quelque chose. Je ne peux pas imaginer qu’elle puisse être tuée elle aussi – qu’on me l’arrache de cette manière, alors qu’elle a toujours été à mes côtés.

« Elle n’a pas pu aller bien loin… C’est pas possible. » – Je me saisis la tête et je tente de réfléchir. « Tu as une arme William ? Est-ce que tu penses qu’elle peut être par là bas ? Tu as entendu quelque chose ? »

Parce que s’il a une intuition, je suis prête à la suivre. J’ai peur mais je ne laisserai pas Mary là-dehors. Curieusement, même si tout ça est nouveau pour moi, et effrayant au possible, je ne suis pas une froussarde. Je me retourne, mains posées sur le rocher massif qui nous dissimule et je passe rapidement la tête par-dessus pour avoir vue sur là où on vient. Alfie ! La loupiote s’approche, nous indiquant sa présence à quelques mètres.

« Alfie peut rester avec nous, et avec les flammes, on peut essayer de repousser les bêtes. Mais… Il faut qu’on avance. Il faut qu’on la trouve. »

Un regain de courage. On peut dire que je m’en remets corps et âme à cet homme à la chevelure cuivrée. Parce que s’il est là, avec moi, c’est déjà une preuve que je peux entièrement avoir confiance en lui.
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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Jeu 7 Nov - 0:26

« Tu as une arme William ? Est-ce que tu penses qu’elle peut être par là bas ? Tu as entendu quelque chose ? »

Même si elle avait l'air d'avoir mal et de m'en vouloir un peu, au moins elle ne fit pas de crise d'hystérie. Je crois qu'à sa place, beaucoup aurait craqué. Mais elle, elle réfléchissait simplement. En reprenant mon souffle, je la regardais. C'était toujours bizarre la nuit de pouvoir s'adresser à des gens que l'on voyait et qui ne pouvait pas nous voir.

« Une arme... J'sais pas vraiment me battre. J'ai une dague. »

J'espérais qu'elle ne comptait pas là dessus. Parce que si elle voulait un tireur d'élite, elle était mal tombée. Je réprimai un rire nerveux et d'un geste rapide, je vérifiai si ma lame était toujours à ma ceinture. Oui. Je soupirai de soulagement. Ce n'était pas grand chose, mais toujours mieux que rien. Et puis il était trop tard pour Sarah, elle ne pouvait pas courir jusqu'au campement en demandant qu'on lui file un compagnon plus compétent. Mon cœur ne se décidait pas à ralentir et je compris qu'il ne s'était pas affolé à cause de la course. La blonde se retourna et je vis une expression soulagée sur son visage, avant d'entendre le robot arriver. Un léger sourire courba mes lèvres. Il nous avait été bien utile sur ce coup là et je comprenais enfin l'utilité que pouvait avoir un robot.

« Alfie peut rester avec nous, et avec les flammes, on peut essayer de repousser les bêtes. Mais… Il faut qu’on avance. Il faut qu’on la trouve. »

En tout cas, elle avait l'air d'avoir repris le contrôle d'elle même. Je lui souris plus franchement. Bien sûr que j'avais entendu quelque chose. J'en aurais mis ma main à couper. Et même, je ressentais une terrible envie d'aller plus loin. Une sorte d'intuition qui me disait d'avancer encore. Ça me faisait peur. J'étais incapable de savoir si l'adrénaline produite par les événements me poussait à en vouloir encore ou si vraiment, je savais que la sœur de mon acolyte était par là. Je ne voulais pas les mettre en danger. Ni l'une ni l'autre.

« J'suis pas sûr de moi. Si ça s'trouve, y a rien par là bas... »

En disant cela, je sentais que le besoin de bouger de là se faisait de plus en plus fort. Alors je me relevai doucement et aidai Sarah à faire de même. Cette fois ci, j'allais essayer de la guider plus précisément. Et aussi de lui dire si quelque chose de dangereux tournait autour de nous. J'attrapai sa main et l'entraînai encore plus loin. En me retournant, je vis que les campement avait l'air tout petit et espérais qu'ils n'éteindraient pas les lumières. J'avançais prudemment, en regardant un peu partout pour éviter de faire une nouvelle mauvaise rencontre. Alfie était toujours juste derrière Sarah, essayant lui aussi de repérer quelque chose qui aurait pu nous être hostile.

« C'était comment, dans l'abri ? »

J'écoutais sa réponse quand je vis que l'endroit d'où venait le bruit n'étais vraiment qu'un rien du tout. Putain. Une étendue de sable parmi le sable du parc. Pas même une petite bête. Je lâchai la main de Sarah, découragé. Je m'assis par terre, à l'endroit que je croyais être celui où était Mary. La tête dans les mains et les yeux fermés, j'essayais d'écouter. Quand on se concentrait, on pouvait entendre des milliers de choses. Mais comment faire la différence entre les bruits que je m'inventais pour me rassurer et ceux que j'entendais vraiment ? Et si des sons étaient réels, comment retrouver celui qui nous mènerait à la petite disparue ? Il y en avait bien un qui se détachait du reste. Mais je n'avais pas le droit de tirer Sarah encore plus loin. Pas alors que je n'étais pas sûr de ce que je faisais. Elle ne pouvait pas me suivre dans tout le Colorado simplement parce que je croyais entendre des bruits qui pouvaient venir de sa sœur. En passant une main dans mes cheveux, je levai les yeux vers elle.

« Je... J'ai cru entendre quelque chose. Encore. Je vais aller voir. Je veux pas que tu risques encore ta vie parce que mon imagination s'emballe... »
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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Sam 9 Nov - 13:52

J’dois avouer ne pas être bien surprise par le fait que William ne sait pas vraiment se battre. Quel duo de bras cassés qu’on fait ! Quoiqu’il en soit, si nos ennemis se limitent à quelques Radcafards, on devrait pouvoir se débrouiller. Il trouve toujours le courage de me sourire, dans une situation pareille. C’est réconfortant. Alors qu’il émet un doute sur la direction à prendre et le bruit qu’il pense avoir entendu, je lui flatte l’épaule d’une main qui se veut rassurante.

« T’en fais pas. Faut qu’on essaie de toute manière. » – Et c’est moi qui dit ça ? Je m’incline vers Alfie, m’assurant qu’il n’a pas été endommagé durant sa petite balade. « Tu nous couvres, Alfie. Si tu repères quoi que ce soit, dis-le. Et si c’est dangereux, sors tes flammes. »

Des instructions qui, j’espère, ne tomberont pas dans l’oreille d’un sourd. De toute manière, faut qu’on tente le coup. William m’attrape par la main et je le suis sans rechigner, tentant de percevoir l’environnement qui nous entoure. Et que c’est pas simple dans le noir. Puis, il brise le silence pour me poser une question. Sur ma vie dans l’abri. Je suis un peu décontenancée sur le coup. Je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’on aborde ce sujet, mais après un bref instant d’hésitation, je tente de formuler une réponse. Parler, ça peut m’aider à moins angoisser.

« Et bien… » – Que je commence dans un chuchotement. « C’était… Petit, mais douillet à côté de ce que réservent les terres dévastées. Et même si mon père nous ramenait des trucs de dehors, des trouvailles d’Avant-Guerre, je te laisse imaginer à quel point on pouvait s’ennuyer. »

Je soupire longuement. C’est toujours douloureux de me remémorer mes parents. Après avoir vécu aussi proches d’eux, c’est dur de me dire que je ne les reverrai jamais. Ça me laisse un goût cuivré et amer en bouche, un sentiment d’injustice.

« Je me suis toujours imaginée à quoi les gens pouvaient ressembler. Tu sais, ça fait drôle de ne voir que trois visages dans une toute une vie. » – J’étire un sourire, sans manquer de surveiller les alentours. « Et toi, tu as de la famille Will ? Enfin, si j’peux t’appeler Will… »

Un brin d’hésitation, mais j’estime que les présentations ont été faites et que de ce fait, on peut se montrer plus familier l’un envers l’autre. Incertaine, je lui jette un regard avant de me concentrer sur le désert. Je m’accroche à l’espoir d’entendre un bruit, une voix, quelque chose qui pourrait m’assurer que ma sœur est en vie.
Quand Will m’affirme qu’il a entendu quelque chose, proposant de ce fait d’aller voir seul pour ne pas me mettre en danger, je me contracte instinctivement pour exprimer mon désaccord.

« Ah non ! Pas question. Si tu es là, c’est pour m’aider. Alors, j’vais pas aller te laisser risquer ta vie tout seul. Même pas la peine d’y penser. » – Mon ton est ferme, ma décision prise.

Au point où on en est, autant qu’on aille jusqu’au bout, et il est trop tard pour faire marche arrière. Fière, déterminée, habitée par une volonté de fer, j’entraîne Will à mes côtés, suivie de prés par un Alfie silencieux. Le bruit de nos pas contre la terre craquelée à nos pieds est le seul que je perçois pour le moment. Je m’en remets alors aux sens de mon comparse et nous nous dirigeons rapidement vers une petite cavité rocheuse, à même un flanc de montagne.

Un gémissement plaintif. Mes yeux s’arrondissent de stupeur et je tends l’oreille avec plus de persévérance pour en entendre plus. Ce qui se cache là-dedans… C’est humain !
Je m’empresse de fondre en direction de l’ouverture, laissant ma voix porter dans un ton désespéré.

« MARY ?! Mary, c’est toi ? »


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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Mer 13 Nov - 11:23

« Et toi, tu as de la famille Will ? Enfin, si j’peux t’appeler Will… »

Je souris à Sarah. C'est vrai que sortir dans le Colorado après n'avoir vu que 3 visages différents dans sa vie, ça devait faire bizarre. Je lui aurais bien demandé où étaient ses parents mais j'eus comme l'impression qu'il valait mieux que je la ferme.

« Mes deux parents sont à Jericho. Et oui, tu peux m'appeler Will ! »

Toujours assis, je la regardais. Elle essayait de toutes ses forces de voir sa sœur. Ça me faisait vraiment de la peine pour elle et j'espérais vraiment qu'on allait finir par tomber sur la petite. Evidemment elle refusa que je parte sans elle. A peine remis sur mes pieds, elle m'entraîna dans la direction que je lui avais indiquée. Au bout d'un moment, je sentis qu'elle ne savait plus trop où elle m'emmenait. Du coup je pris le relais, continuant à la guider dans le noir. Son robot était toujours derrière nous mais il avait cessé de m'engueuler. J’aperçus enfin la source de la voix que j'avais entendue. Pressant le pas, je finis par l'amener devant le trou béant que l'érosion avait creusé dans la montagne. Arrêtés devant, on entendit une voix, un gémissement, sortir par l'ouverture de la montagne. Avant que je réagisse, mon acolyte avait déjà foncé vers la grotte en appelant sa sœur. Dans le même geste qu'Alfie, je me mis à courir derrière elle pour l'arrêter.

« Fais attention, Sarah... »

Alfie s'était planté devant elle à son tour. Je trouvais ça vraiment fascinant qu'un robot soit autant attaché à sa propriétaire. Je ne pensais pas que ces choses là pouvaient avoir des émotions. Un cri plus fort se fit entendre. J'étais à présent sûr que c'était la voix d'une fille. Je me tournai vers le fond de la cavité. Il n'y avait pas grand chose qui semblait menaçant, alors je reprenais la main de la blonde pour continuer à avancer. Je tremblais légèrement et j'espérais qu'elle ne sentait pas trop la tension qui émanait de moi. J'avais envie de lui donner du courage, il ne fallait pas que je craque à mon tour. Nous marchâmes encore quelques mètres avant d'arriver à une bifurcation. Sans hésiter, je pris le chemin de droite. La voix devenait de plus en plus présente et je finis par m'arrêter, devant un trou profond d'environ quelques mètres. En contrebas, une silhouette se dessinait, recroquevillée sur elle même et pleurant. Je m’accroupis près du bord pour essayer de mieux voir. Puisque je n'avais jamais vu la sœur de Sarah, je ne savais évidemment pas si c'était elle ou pas. Mais ça aurait été une drôle de coïncidence. Comment était-elle arrivée là ? Je tournai la tête vers Sarah.

« Il y a quelqu'un en bas. Je sais pas si c'est Mary. Mais y a quand même de grandes chances... »

Dans tous les cas, il fallait sortir cette personne de là. Je n'avais aucune idée de comment la remonter. J'avais bien de la corde, mais elle n'était pas assez longue pour atteindre le fond. En repassant la main dans mes cheveux, j'essayais de réfléchir à une solution. Nous étions trop loin du campement pour repartir et revenir après. D'autant que la fille était peut-être blessée...
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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Lun 18 Nov - 8:14

Jericho ? Peut-être était-ce aussi une destination à privilégier ? Tout ce que je veux, c’est qu’on ne nous enferme pas à nouveau entre quatre murs. Il était douillet et chaleureux notre abri, avant que l’on s’y salisse les mains. Avant que nos murs soient tâchés de sang. Du sang de nos parents.
Je crois que je suis devenue claustrophobe. Je le regrette presque, le temps de l’insouciance.

Lorsque j’entends des bruits dans la petite cavité montagneuse, je me précipite sans prendre le temps de réfléchir aux conséquences de mon geste. Ça pourrait bien être un piège, ça pourrait bien être dangereux. Mais à vrai dire, je m’en contrefiche. Car je sais que ces pleurs, c’est de ma sœur qu’ils proviennent.

« Miss Sarah ! Ce n’est pas raisonnable ! Laissez-moi passer devant. » – Retentit la voix au fort accent d’Alfie.

Je suis vite rattrapée par mes deux comparses et Will me saisit la main pour que l’on évolue ensemble dans l’obscurité. Guidés par la petite loupiote du robot, j’examine les parois d’un air douteux, réfrénant mon envie de me précipiter pour m’assurer que ma sœur va bien. L’endroit est angoissant – Mary et moi, on s’est abrité une nuit dans ce genre de grottes, et on y a découvert une faune et flore particulièrement étranges…
Le bruit de nos pas résonne dans le conduit obscur couvert de mousse suintante et verdâtre. C’est dans un mélange de fascination et d’appréhension que je regarde toute ce macrocosme. Mais mon corps se tend, à mesure que l’on s’avance en direction des gémissements sourds. Je serre la main de Will de plus en plus fort, sans réellement m’en rendre compte, et je parviens à formuler d’un timbre hésitant :

« Mary ? Mary, c’est toi ? »

Je plonge mon regard dans ce puits sans fond, aussi sombre qu’un ciel sans étoile, et je réitère mon appel. Après quelques secondes, sa voix me vient d’un murmure amplifié par la détresse.

« Sarah, c’est toi ? Sarah ! Je suis désolée… J’suis tombée. J’ai suivi cette petite bête étrange. Et j’ai pas vu… »

Je suis bien trop inquiète pour elle pour ressentir la moindre colère à son égard. Et pourtant, j’essaie de jauger la distance, et je coule un regard en direction de Will car c’est lui qui distingue le mieux d’entre nous deux.

« Est-ce que tu es blessée ? Tu as mal quelque part ? On va te sortir de là, promis. » – Et je suis sûre de pouvoir la tenir celle-là.

« J’ai un peu mal à la jambe. Mais ça va. ‘Fin j’crois. »

Je me tourne vers Will dont le visage est vaguement éclairé par la loupiote d’Alfie. Me mordillant la lèvre dans un signe de réflexion, j’hausse les épaules avec une palpable nervosité.

« Est-ce que tu as quelque chose pour sortir de là ? » – Je plisse les yeux, d’un air songeur, avant de reprendre d’un ton hasardeux. « Sinon, y a toujours nos vêtements… Y faut qu’on essaie. Je ne sais même pas si je serais capable de retourner au campement chercher de l’aide et revenir ici. » – De toute manière, qui voudrait risquer sa vie pour nous ? A part Will.

Mon idée a l’air stupide, digne des films les plus cocasses de l’époque d’Avant-Guerre. Mais on fait avec les moyens du bord. Dans un élan hâtif, je retire pantalon, veste, et tee-shirt. Je ne me pose pas même la question de savoir si ça mettrait Will mal à l’aise. Mettant la main sur sa corde, je tente de raccorder les différentes pièces de tissu en faisant un nœud solide. Je pourrais greloter de froid si l’adrénaline n’affluait pas dans mes veines. J’observe William du coin de l’œil, attendant de voir s’il veut donner sa contribution.
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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Mar 19 Nov - 0:21

Puisque la fille et Sarah parlaient, je me dis qu'elle était bel et bien sa sœur. C'était une chance de la retrouver là. D'autant plus que la nuit était vraiment tombée à présent et que seule la lumière du robot éclairait la caverne. Au moins, d'après la petite, elle n'avait rien de cassé. Face à mon air dépité, Sarah comprit sans que je réponde que je n'avais pas de quoi sortir sa sœur de là. Je la regardais toujours quand elle entreprit de se déshabiller. Mes sourcils se froncèrent. Je ne compris pas tout de suite ce qu'elle voulait faire. Est-ce qu'au moins elle se rappelait que je la voyais parfaitement dans le noir ? D'ailleurs, la vision de son corps à demi nu n'aurait pas été désagréable, dans d'autres circonstances. Me rendant compte que je la fixais depuis un bon moment, je détournai les yeux. Elle attrapa la corde qui était à ma ceinture et commença à la nouer à ses vêtements. Ce n'était pas une idée stupide. Mais la corde n'atteindrait toujours pas le fond.

Et puis je compris enfin qu'elle attendait la même chose de moi. Enfin, pas qu'elle l'attendait. Qu'elle l'espérait, plutôt. Dans un premier temps, la gêne s'empara de moi plus qu'autre chose. Parce qu'avec ma stature de crevette, on évite de se montrer à poil, sauf en cas d'affinités particulières. Je relançai un regard vers la petite en bas. Je n'allais tout de même pas la laisser en bas pour une question de pudeur. Si ? Non. Je me levai doucement et enlevai pantalon et t-shirt. Je m'attendais d'ailleurs à avoir plus froid que ça. Un seul court frisson traversa mon dos. J'ajoutai mes vêtements à la drôle de corde que Sarah avait commencé à nouer et lui lançai un sourire. La situation était quand même plutôt singulière. Nous étions tous les deux à moitié nus dans une grotte, la nuit et en compagnie d'un robot. J'en aurais ri si Mary n'avait pas été en danger...

Il fallait maintenant un endroit où attacher la corde. Quelque chose d'assez près pour ne pas que la longueur soit trop réduite, mais d'assez solide pour soutenir le poids d'une personne. D'autant plus que je ne savais pas si l'un de nous allait devoir descendre pour aider Mary ou non. Je réfléchis un instant et j'eus enfin une idée. Alfie. Je me tournai vers lui et lui demandai, le plus poliment possible, en me forçant à faire une phrase bien formulée.

« Alfie, est-ce que tu penses que tu pourrais tenir la corde pour que Mary puisse remonter ? Ou que je descende la chercher ? S'il te plaît. »

De toute façon, je doutais qu'il me refuse une chose pareille. De ce que j'avais vu de lui, il était très attaché à Sarah, alors il n'allait pas me dire non quand je voulais sauver sa sœur... Je me tournai cette fois-ci vers mon acolyte, lui tendant la corde pour qu'elle la donne, ou qu'elle l'accroche, à son robot. Parce que la technologie et moi... Je retournai vers le bord du trou et me concentrai. J'essayai de voir toutes les prises possibles pour grimper ou descendre le long de la paroi. Elle avait l'air humide, et donc glissante. Je mordis ma lèvre. La petite ne pourrait pas remonter en n'y voyant rien. Il fallait qu'elle trouve des endroits où poser ses pieds, même si elle remontait en rappel. Parce que sinon elle risquait de glisser et de se faire mal, surtout si elle avait déjà mal à la jambe... En m'agenouillant sur la pierre froide, je me rendis compte que la température avait baissé, et que mon absence de pantalon n'arrangeait pas les choses. Je passai donc en position accroupie, histoire de mettre fin au contact entre la pierre et ma peau.

« Faut qu'elle voit où elle met les pieds. Je la guide d'ici ou je descends ? »
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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Dim 1 Déc - 17:10

J’dois avouer que l’idée doit sembler complètement aberrante, mais c’est la seule que j’ai en tête pour la sortir de là. La gêne est parfaitement palpable et j’essaie de ne pas trop l’accabler de mon insistance. Bien sûr que sans ses frusques à lui on n’ira pas bien loin, mais je ne veux le forcer à rien. Je lui jette un regard circonspect, vérifiant par une poigne ferme si mes nœuds sont efficaces. Puis il finit par dépasser le malaise pour retirer pantalon et tee-shirt et attacher le tout à ma corde improvisée. Je me fends d’un sourire reconnaissant et j’examine brièvement l’état du trou. Les aspérités de la roche pourront permettre à Mary de se hisser, mais avec une jambe blessée, ça risque d’être compliqué. William prend les devants et demande à Alfie s’il pourra servir de pilier pour la corde de vêtements.

« Oui, bien sûr ! Je ne suis pas un chevalier comme vous ser, mais je ferai de mon mieux ! » – Lance-t-il avec enthousiasme.

Je me redresse et j’enroule le tissu autour du poignet mécanique de mon robot. Ses autres pinces trouvent de quoi s’accrocher fermement à une protubérance rocheuse et je jette la suite des tissus dans le trou sombre. Penchant ma tête avec inquiétude, je tente de visualiser la profondeur pour m’adresser à ma soeur.

« Mary ! Est-ce que tu peux atteindre la corde ? » – Que je la questionne. « Essaie de t’y accrocher, d’une manière ou d’une autre. »

Quand Will s’enquit de savoir s’il doit la guider ou descendre pour la tracter, je secoue la tête. Non, trop risqué. Je ne suis pas sûre que ça puisse soutenir autant de poids. Me mordillant les lèvres d’inquiétude, je finis par lui répondre.

« Le mieux serait qu’elle s’y attache par la taille. Si toutefois elle peut l’atteindre. » – Je m’assois au bord du trou, retenant cette drôle de sensation qui me fait vriller. Avoir le vertige ? C’est donc ça ? « J’ai peur que ça ne puisse pas supporter ton poids et le sien. Il faut qu’on la tire de là. »

La corde de tissus s’active dans une vague mouvance et que je scrute la silhouette de ma sœur en contrebas. Elle parvient à l’attraper mais pour s’y accrocher, c’est apparemment une autre histoire.

« Trop court Sarah ! Mais j’arrive à m’y tenir à deux mains. » – Me lance-t-elle d’une vive voix qui se répercute contre les parois de la grotte.

« Tu t’y accroches du mieux que tu peux. Enroule tes poignets s’il faut. » – Je me redresse, retrouvant une distance sécuritaire avec ce semblant de néant, et je m’incline vers Will. Ça peut sembler ridicule tant notre peau dénudée est offerte. « J’me mets au bord. Toi tu te mets en deuxième, et à l’autre extrémité y aura Alfie qui tirera au mieux vers l’extérieur de la grotte. »

J’hausse les sourcils, cherchant la moindre approbation de la part de mon interlocuteur, puis je me penche de nouveau vers le trou.

« Mary ? Écoute-moi bien. On va te tirer de là, mais surtout, essaie de garder main sur la paroi… Au cas où, tu sais, que ça casse. » – Éventualité qui j’espère n’arrivera pas, ou ma sœur risquerait de souffrir bien plus encore.

Je coule un regard dubitatif à Will, m’assurant qu’il est d’accord pour suivre mon plan et je me positionne contre le bord, les pieds solidement plantés dans deux creux de terrain. Je n’ai jamais été très physique, pour la bonne et simple raison que nous n’avons jamais pu remettre en question notre manque d’athlétisme au sein de notre abri. Mais je donnerai tout, jusqu’à la plus petite once de force et de volonté, pour sortir ma sœur de là.


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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Dim 22 Déc - 17:24

Le robot semblait avoir changé d'avis à mon égard. Chevalier ? Je ne crois pas que j'en méritais tant. Il me fit quand même esquisser un sourire. Sarah, elle, avait l'air d'être redevenue totalement maître d'elle même. Elle lança doucement la corde de nos vêtements. Je me penchai légèrement vers le trou béant creusé dans la roche. La jeune fille au fond du trou atteignait vaguement la corde, elle pouvait probablement s'y accrocher, mais impossible pour elle de faire des nœuds autour de sa taille, comme le voulait Sarah.

« J’me mets au bord. Toi tu te mets en deuxième, et à l’autre extrémité y aura Alfie qui tirera au mieux vers l’extérieur de la grotte. »

Je hoche la tête et me place entre la blonde et son robot. J'espère que la corde sera assez solide pour que la petite puisse remonter jusqu'à nous. Parce que si jamais la corde rompait, elle retomberait tout au fond, risquant de se blesser plus que la première fois. Comme la voix de la sœur de Sarah nous parvient à nouveau, nous disant qu'elle est prête, j'empoigne fermement la corde, attendant que la blonde et le robot soit prêts, eux aussi. Quand nous sommes tous enfin parés, nous commençons à tirer, doucement, la corde. Elle a l'air de tenir, et notre force réussit à faire remonter, doucement, notre jeune perdue. J'espère qu'elle ne va pas lâcher prise, qu'elle se tient assez fort pour aller jusqu'en haut. La petite voix se fait entendre à nouveau. Elle est arrivée à la moitié. Tout se passe encore pour le mieux, elle a réussi à s'accrocher correctement. Je souris, dans un soupir.

A peine le temps de respirer que la corde se bloque. Il ne faut surtout pas prendre le risque de tirer trop fort, ou les nœuds risquent de lâcher. Sans lâcher prise, je m'avance vers Sarah pour essayer de voir le bord du trou. Rien n'a l'air de la bloquer au niveau du sol.

« J'vais lâcher et aller voir directement, ok ? Si tu sens que vous lâchez, je reviens. Mais il faut qu'on la décoince... »

Alors, lentement, mes doigts quittent la corde. Sarah et Alfie n'ont pas l'air de bouger. De toute manière, vu ma condition physique je ne dois pas être celui qui permettait à tout notre groupe de tenir. Je m'approche du bord et observe. La silhouette de celle que j'ai identifiée comme s'appelant Mary se détache sur la pierre. Elle n'est pas très loin. En plus, je vois où la corde est coincée. Un des nœuds a buté sur la roche, empêchant donc la corde de continuer à glisser le long de la paroi. Ça commence à faire un petit bout de temps que la jeune fille pend au bout de la corde. Je la vois s'agiter, elle doit commencer à avoir du mal à se tenir. Il faut qu'on agisse vite. Sans réfléchir plus longtemps, je m'allonge au bord du trou, à plat ventre. C'est horriblement froid et l'humidité de la grotte n'arrange rien. Un long frisson parcourt la totalité de mon corps, mais j'essaie de ne pas y faire attention. Les bras dans le vide, je les tends le plus possible pour essayer d'atteindre le nœud.

« Ca va toujours, Sarah ? »
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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Lun 23 Déc - 17:56

Will s'exécute sans rechigner et voilà qu'on se met à tirer à mon signal. Pas trop fort, histoire que ça ne lâche pas à cause de notre empressement Mon souffle est suspendu et j'essaie de jeter des petits coups d'œil par intermittence à ce que je peux voir du trou, les pieds bloqués contre le rebord pour ne pas être déséquilibrée. Je demande d'une voix inquiète à plusieurs reprises si tout va bien et Mary me répond.

 « Oui Sarah ! C'est bon, mais faut faire vite... » – Sa voix se perd dans un chuchotement.

 « Tu ne lâches pas hein ! Accroche toi, c'est bientôt terminé. » – Je tire avec un vif entrain et voilà que je sens une résistance.  « Et merde ! Qu'est ce qu'il se passe ?! »

Je grogne, désappointée. Will me dit qu'il va aller voir et me demande si c'est bon pour nous. J'acquiesce du chef avec témérité, espérant en silence qu'il parvienne à la décoincer et qu'on sorte de ce cauchemar. Je le suis du regard, serrant la corde aussi fermement que je le peux. Je me mordille la lèvre, anxieuse, et j'offre un regard circonspect à Will qui s'étend contre la pierre froide. C'est qu'on en rira bien, lorsque tout ça sera terminé, d'être à moitié à poil dans une grotte !
Il se penche vers le gouffre et semble tendre les bras.

 « Fais attention. » – Rien que le fait d'imaginer qu'il puisse y avoir un accident et que Will tombe au fond du trou en emportant Mary, ça me fiche une boule au ventre.

Alors qu'il semble gesticuler légèrement pour atteindre quelque chose, il y a du nouveau un peu de mou au niveau de notre corde improvisée et j'expire longuement.

 « Ça va ! Ça semble revenu ! T'es génial Will ! » – Que je lâche avec enthousiasme, tirant de toutes mes forces en inclinant mon visage vers Alfie.  « Alfie, tire ! »

On s'y met à fond et voilà que je perçois la tête blonde dépasser du flanc rocheux. Will m'aide à extirper ma sœur de là et je la serre instinctivement dans mes bras. C'est bien la première fois que j'ai cru la perdre et la sensation n'a rien d'agréable. J'essuie la crasse qui macule ses joues et elle nous offre un regard circonspect avec un brin de moquerie.

 « Il faudra penser à se procurer une corde. Ça peut être utile. » – Je me détaille et renferme les bras contre ma poitrine, me rendant compte de notre semi-nudité particulièrement gênante.

Je lance un regard gêné à Will – que ma sœur détaille d'ailleurs ostensiblement du regard. Je la pince, lui signifiant par là que c'est pas une conduite à avoir. C'est sûr qu'on n'a jamais eu l'occasion de voir de jeunes hommes alors c'est un peu nouveau pour nous, mais je soupçonne ma sœur de porter un réel intérêt sur ce détail. C'est qu'elle a quatorze ans et n'est plus franchement une gamine.

 « C'est William. Il est venu m'aider à te chercher. Plus jamais tu ne referas ça, d'accord ? Tu imagines comment ça me gêne, que quelqu'un d'autre que moi prenne des risques pour toi ? » – Lui susurré-je avant de m'accroupir au sol pour défaire les nœuds de nos vêtements. Autant dire qu'ils sont quelques peu amples maintenant.

J'offre un regard contrit à Will avant de lui tendre ses vêtements.

 « Je suis désolée pour tes vêtements. J'essaierai de t'en trouver de nouveau. Merci beaucoup de m'avoir aidé. De l'avoir aidé. » – Je le gratifie d'un large sourire avant de le prendre dans mes bras dans une accolade sincère, témoin de mon affection, mais qui je m'en rends compte peut sembler étrange en vue de la situation.

Je m'habille à la va-vite, réchauffant ma peau couverte de chair de poule. Alfie revient vers nous, enjoué de revoir Mary.

 « Miss Mary ! Ne nous refaites plus jamais une peur pareil. Votre père m'aurait désactivé s'il avait eu vent de mon échec à vous surveiller. » – Je roule des yeux, peu encline à entendre les lamentions de mon robot.

 « Il fait nuit, penses-tu que l'on pourra retrouver le chemin du campement ? » – Autant dire que je n'ai pas envie de passer la nuit ici...

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Message Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William Empty (#) Ven 27 Déc - 1:43

Comme Sarah tient bon, je me permet de me glisser lentement plus près du bord. Enfin, mes doigts attrapent le nœud coincé contre la paroi. Je tire dessus, je passe la corde sur le côté. Ça a l'air d'être bon.

« Ça va ! Ça semble revenu ! T'es génial Will ! »

Elle me fait sourire. Difficilement, je remonte le haut de mon corps pour me retrouver sur la pierre froide. Comme Alfie et Sarah on recommencé à tirer, je me lève et attrape la corde pour tirer aussi. Quand une petite tête blonde apparaît, je lâche à nouveau la corde, doucement, pour attraper le bras de Mary et l'aider à se hisser. Je vois Sarah faire la même chose et en un rien de temps, sa petite sœur est debout avec nous. Alors que mon acolyte essuie son visage maculé de poussière, la petite nous regarde, une lueur de moquerie dans les yeux. Alors que Sarah essaie de dissimuler sa quasi nudité, je sens le regard de sa sœur posé sur moi. Et je détourne les yeux. Intimidé par une adolescente, oui. Dans un soupir, je passe ma main dans mes cheveux, en essayant plus de cacher ma gène que ma nudité. Je fixe bien vite mon regard sur Sarah qui essaie de défaire les nœuds qu'elle a serré comme une folle quelques instants avant.

« Je suis désolée pour tes vêtements. J'essaierai de t'en trouver de nouveau. Merci beaucoup de m'avoir aidé. De l'avoir aidé. »
« T'inquiète pas, c'n'est qu'un tshirt et un pantalon, je devrais m'en remettre. »

Et alors qu'elle me prend dans ses bras, je lui rends son étreinte. Après tout, cette soirée n'a pas été des plus reposantes, alors même une brève accolade, ça fait du bien aux nerfs. Bien sûr, nous sommes encore presque nus et cela pourrait être bizarre, mais au point où nous en sommes, je ne crois pas que ce soit bien grave. Je la lâche dans un sourire. Comme elle, je remets mes vêtements, retrouvant un peu d'intimité. J'ose enfin soutenir le regard de sa sœur à qui je lâche un léger sourire. Elles se ressemblent un peu. Physiquement, j'entends. Le contact du tissu sur ma peau me ramène aussi un peu de chaleur.

« Ça va Mary, tu n'as pas trop froid ? »

Alfie aussi est revenu entre temps. Même lui me fait sourire. La voix de Sarah me sort de ma contemplation, me demandant si je suis capable de retrouver le chemin du campement. Avec une moue prétentieuse, je me poste à l'entrée de la caverne. Pas très difficile de se repérer quand on est nyctalope. Je vois encore briller les lampes allumées entre les tentes. De la tête, je fais signe à mes compagnons de venir.

« On devrait y être dans une dizaine de minutes. Si on croise personne. »

Dressé sur la pointe des pieds, j'essaie maintenant de voir si aucune menace ne barre notre route. Je ne suis pas sûr de moi, mais je crois que tout va bien se passer. Sans y réfléchir, j'attrape la main de Sarah et je l'entraîne derrière moi, comme j'ai fait pour la mener jusqu'ici. Je sais qu'Alfie et Mary vont nous suivre. Ils ne vont pas rester là, si ?

Au bout d'un peu plus de 10 minutes, sûrement une vingtaine, nous arrivons enfin au campement, tous les quatre. En me plantant devant l'allée des tentes, je souris à Sarah.

« Ce fut un plaisir de vous suivre dans votre petite ballade... »
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Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William 190225035654547943Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William 190225035849662882Le moyen d'être sauf, c'est de ne pas se croire en sécurité ▬ Sarah et William 19022503565551809


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