Née de parents Gormogons dans le ranch du gang, Karin porte le nom et le prénom de son arrière grand-mère, sans en savoir plus au sujet de ses origines. Sa mère lui avait légué la subtilité de la couleur de ses cheveux, elle était mince et élancée mais en constante dépression et atteinte de toutes sortes de douleurs liées à son inactivité depuis de nombreuses années. Son père avait des cheveux châtains ainsi qu'une barbe fournie et poisseuse, il passait ses journées à s'occuper de sa mère, et ne faisait pas grand-chose d'autre, aussi ils ne sortaient jamais, restant depuis longtemps cloitrés dans le ranch.

Depuis l'enfance Karin était habituée à l'idée de cannibalisme et à l'art de la survie, mais ses parents lui enseignèrent également à être sociable pour se fondre et être acceptée par la société. Ses géniteurs décédèrent assez jeunes, car déjà très faibles, une simple fièvre les plongea dans une démence mineure, se soldant par leur mort. Ainsi, à l'âge de 10 ans, Karin se retrouvait orpheline, bien qu'épaulée par le gang entier. Elle sortait de temps en temps avec les enfant des deux autres familles principales, ils allaient tuer des radcafards dans les ruines, armés de bâtons pointus ou de vieilles grenades trouvées dans les anciennes baraques. Un jour, lors d'une expédition, Karin s'aventura trop près d'une mine qui explosa sans prévenir. Bien qu'elle ai eu le reflexe de se jeter à terre pour s'éloigner de l'explosif, l'incident lui couta deux orteils au pied gauche, rien de bien grave, cet handicap diminue seulement son équilibre au niveau du pied accidenté.

Au bout de 6 ans passés avec les autres Gormogons, à amasser capsules et babioles, vint le temps de "l'initiation". Tout était assez flou sur l'origine de cette pratique -qui n'avait rien d'officiel- mais le fait était qu'à l'âge de 16 ans, les jeunes raiders se poussaient à tuer leur premier être humain : rien à voir avec les fangeux malades et les rataupes boiteux que Karin tuait quand ils s'approchaient du ranch. Quand elle arriva devant sa victime, sa toute première victime, cette dernière ronflait paisiblement et l'obscurité et la chaleur étouffante du ranch faisait perler des gouttes de sueur sur le front de la jeune fille, bien qu'un rayon de soleil qui pénétrait par le trou d'une fenêtre condamnée allait taper sur son cou. Karin, armée d'un simple couteau destiné à l'évènement et encouragée doucement par son public, trancha la carotide de l'homme d'un geste lent et prudent, bien que maladroit. Le sang coulait sur le lit, et imbibait le matelas qui prenait une couleur de vieux rose. Le liquide était chaud, et la sensation et les images de cet instant se gravèrent profondément dans l'esprit de Karin.

Incitée par le regard bienveillant de la matriarche qui avait rejoint les quelques jeunes présents, elle trancha tout en tremblotant les autres artères de la victime, qui semblait toujours endormie. Le sang imbibait ses mains et ses vêtements, c'était chaud. Cependant, cela provoquait chez Karin une gêne et un mal-être sans nom. " J'ai tué, j'ai tué un être-humain, un être humain..." Ces paroles se répétèrent encore quelques temps dans sa tête, jusqu'à ce que l'homme en question soit transporté dans la cuisine, privé de sa peau, par des mains bien plus agiles que les siennes. La "chose" à présent semblait ne plus appartenir à la race humaine, et n'était qu'un amas de chairs, muscles à nu. Elle avait désormais le choix entre célébrer sa réussite avec son public autour d'un bon verre de vodka , ou entamer une première découpe; s'armant une nouvelle fois de son couteau, elle s'essaya à l'ablation d'un muscle de la cuisse, et à la moitié du travail accompli, ses jambes tremblèrent, son couteau tombait de ses mains tandis qu'elle s'affalait sur le sol.

A la suite de son "initiation", les images de son meurtre bourdonnaient dans sa tête, et restait cloîtrée un moment dans l'ancienne chambre de la victime au matelas retourné, et toujours souillée du sang de l'individu, qui séchait et formait des écailles foncée sur sa peau. Elle finit par sortir, se rappelant de la faiblesse de ses parents, et se jura de devenir forte, de survivre aux pires atrocités. Aussi, après de longs mois de pratique, accompagnés par de nombreux malaises et vomissements, elle développa une certaine habilité à la dépouille des "hôtes" et finit par se faire appeler " Mains-rouges", ayant prit l'habitude de laisser sécher une journée le sang de la victime de la veille, en guise de rédemption. Officiellement, ce surnom était du aux mitaines qu'elle portait, pour cacher la couleur écarlate de ses mains aux clients.