Routine.

Something wrong, shut the light. Heavy thougts tonight, and they aren't of Snow White. Dreams of war, dreams of liars, dreams of dragon's fire.

Raven & William

Il commençait à faire nuit. La caravane et tout le bordel de Léo avait enfin atteint Jericho. Pour une fois, ils n'avaient pas rencontré de problèmes trop importants. Ils avaient cru avoir perdu une caisse de marchandises mais l'avaient retrouvée avant de partir, il y avait de ça deux semaines. Le temps avait aussi été clément avec eux. Il faisait chaud, bien sûr, mais pas de façon insupportable. William était pourtant bien content de retrouver Jericho. Enfin, lui et ses acolytes allaient pouvoir décrocher et dormir sur leurs deux oreilles. Seulement l'histoire de quelques jours, après il faudrait repartir. Il était étrangement fatigué. D'ordinaire, il encaissait bien leurs voyages et courtes nuits. Ce soir là, il avait l'impression que les lumières de la petite ville avaient mis des heures à venir à eux. Sa tête lui faisait mal et il entendait son cœur battre à l'intérieur.

Une fois vraiment arrivés, il leur fallait tout ranger, tout compter et tout nettoyer s'ils voulaient repartir sereinement. Puisque Léo et Raven s'occupaient des marchandises, il s'éloigna un peu du groupe pour être au calme. Il attrapa de quoi écrire et s'assit par terre en tailleurs. Il avait des listes, des tonnes de listes. Il listait un peu tout, souvent trop. Il y avait ce qu'ils avaient vendu, ce qu'ils avait gagné, ce qu'ils avait négocié, tout. Au lieu de l'aider, cela le perdait souvent. Il calculait très vite mais perdait un temps fou à s'organiser. Surtout qu'il n'avait pas la tête à ça.

Il pensait à tout ce qui lui était arrivé récemment. Tout tournait dans sa tête et ses réflexions stériles sur sa vie sentimentale étaient agrémentées de quintes de toux. Tapotant sa gorge, il savait qu'il avait du tomber malade. Ou peut-être que sa gorge était un peu trop irritée par la poussière. Peu importe. Les chiffres défilaient devant ses yeux et il essayait de toutes ses forces de se concentrer sur eux. Machinalement, il écrivait les résultats de ses comptes sur un autre papier, qui ferait une nouvelle liste. Après tout ça, il résumerait le tout pour le confier à Léo. Il allait être très content, Léo, parce qu'ils avaient gagné pas mal cette fois ci. Un peu plus que d'habitude même. Il sourit et s'allongea sur le sol. A vrai dire, il ne savait pas vraiment si ce qu'il faisait était réel. Dans tous les cas, être allongé sur le sol alors qu'on a passé plusieurs semaines à traverser les terres autour de Jericho n'était pas vraiment gênant. Pourtant, son cerveau continuait de se serrer dans sa tête. Dans une averse de pensées et préjugés, il finit par fermer les yeux. Bien qu'il les rouvrit instantanément pour écrire une dernière série de chiffres, il s'assoupit.

En fait, il faut le dire, Will s'était carrément endormi. Et ce n'est pas le bruit qu'avait fait Raven en passant par là, ni la voix de Léo qui gueulait un peu plus loin qui l'aurait réveillé...

© Grey WIND.

HRP:

De retour à Jericho, le boulot était loin d'être terminé. En effet, si marcher dans les avant-postes, commercer et essayer de survivre occupait la plus grande partie de la vie de Raven, il fallait aussi s'occuper de la marchandise une fois de retour au bercail. Comme les gardes savaient à peine compter (et encore) il fallait que ce soit les plus intelligents de la bande qui fassent l'inventaire. Généralement, le comptable et les marchands. Trier les biens était quelque chose de simple en soi mais de fatiguant. Trier le périssable du non périssable et isoler les biens coûteux pour les protéger étaient les principales actions demandées par Leopold. Il stockait tout ça chez un ami commerçant à qui il payait une espèce de loyer pour entreposer toutes ses marchandises. Il était d'ailleurs partit pour s'arranger avec ce vieil ami (certainement autour d'un peu d'alcool, ou beaucoup...) alors que Raven triait les balles de fusil qui s'étaient mélangés dans la boite où ils les gardaient. Jonglant d'une main à l'autre elle remettait chaque munition à sa place, dans des boites étiquetées pour éviter de se mélanger les pinceaux. Être ordonné était la première règle. Qui aurait confiance en un commerçant qui ne connaît pas son stock et met plusieurs dizaines de minutes à savoir où chercher ? En tout cas, Raven pestait à chaque fois devant la tonne de boulot mais elle finissait bien par se féliciter d'avoir passé du temps à trier une fois qu'elle dégotait la marchandise sur demande face à ses clients.

Elle transporta une caisse de nourriture lyophilisée au fond de la pièce avant de se rendre compte que le comptable semblait s'être endormi sur ses notes. William était gentil et silencieux, deux qualités qu'elle appréciait. La jeune femme aimait bien les gens qui ne parlaient pas pour ne rien dire et ne baratinaient pas les gens pour essayer de noyer leur cerveau. De plus, le jeune rouquin était doué dans son domaine, ce qui facilitait la vie de tout le monde même si peu de personnes le réalisait sincèrement. Sans lui, la totalité de la caravane serait certainement réquisitionnée pour compter la marchandise et faire des contre-rendus de vente. Un cauchemar si on aimait pas les chiffres, les tableaux et les listes. S'approchant du jeunot, elle tapa une de ses chaussures avec la sienne, les mains sur les hanches. « Debout, on a encore du boulot. » Puis elle se déplaça vers le brahmine pour détacher un nouveau sac pour mettre son contenu dans un autre carton. « On a encore quelques armes, des munitions et des pièces démontées à répertorier. On les a récupérer en chemin, t'as pas eu le temps de noter je crois. » Il était courant de croiser des groupes de voyageurs cherchant à commercer en plein milieu du Colorado. Généralement, on faisait ça vite histoire de ne pas se faire bouffer par des créatures ou attaquer par des raiders et il était courant qu'on n'ai pas énormément le temps de tout noter. Mais au final, on retrouvait toujours d'anciennes listes de matériel qu'on comparait avec le stock actuel. La routine quoi...

HRP:

William ne semblait pas du tout concentré sur la tâche. Raven pouvait comprendre que ce n'était pas toujours simple de rester éveillé après avoir autant marché et voyagé mais à force, elle avait prit l'habitude de ne se relâcher qu'une fois dans son lit, le travail terminé et bouclé. Sa grand-mère lui avait donné cette habitude de ne relâcher la pression qu'une fois terminé. Beaucoup de personnes atténuaient leurs efforts une fois la fin proche, résultant en un ralentissement malheureux qui les empêchaient de terminer plus tôt. Tout ceci n'avait aucun sens et elle eu presque envie d'en faire part au gamin mais se retint. Il devait bien le savoir, même inconsciemment que dormir comme ça ne servait qu'à les ralentir et à reculer le moment où il rentrerait chez lui. D'ailleurs, Raven ne savait rien de lui, femme, enfant, parents... Elle le connaissait depuis assez petit mais ils n'avaient jamais été deux grands parleurs alors les informations qu'ils partageaient l'un sur l'autre devaient être assez maigres. Il s'excusa avant de se mettre au boulot.

Du coin de l'oeil, Raven repéra le manère du garde et du comptable et esquissa un sourire amusé. Le gamin ne savait pas se défendre ni s'offusquer pour rien. Ça finirait par lui être fatal un jour. Au moins l'éducation archaïque de Betsy avait eu le mérite de permettre à Raven de ne pas se faire emmerder. En règle générale, elle dégageait une aura qui indiquait à quiconque désirant des ennuis qu'elle n'était pas vraiment le genre à se laisser marcher sur les pieds. Une fois les objets manquants listés elle hocha la tête et dit « Je vais au bar, tu veux venir ? » Elle s'adressa au garde qui était resté en arrière plan pendant qu'ils se bougeaient à tout ranger. « Tu fermes derrière nous hein ? » et le gars hocha la tête. De toute manière, si quelque chose manquait à l'appel ce ne serait pas les deux gringalets qui seraient inquiétés mais bien le garde qui devait sans cesse justifier son salaire. Après quoi, Raven sortit en se dirigeant vers un petit bar sans prétention près de là où la bière n'était pas toujours très fraîche mais ou il n'y avait pas grand monde. Ce genre de caractéristique avait tendance à attirer la jeune fille qui n'aimait pas particulièrement le bruit. Aucune idée de si le jeune rouquin la suivait ou pas, elle n'en avait rien à faire de boire seule à une table, contrairement à bien des gens, elle pouvait parfaitement se passer d'interactions sociales.