Être l'aînée était un rôle très important et surtout imposait un comportement exemplaire. Alya l'avait compris depuis fort longtemps et elle faisait tout son possible pour être à la hauteur de la situation ! Il était relativement rare qu'elle doive quitter l'enceinte, les Paladins et le Chevaliers étant là pour s'occuper des missions à l'extérieur, mais cette fois-là était bine différente ! La jeune femme avait été contactée par un scribe de l'Ordre de la Plume qui lui avait fait savoir qu'ils venaient de trouver la trace d'une technologie relativement intéressante. Le problème étant qu'ils n'avaient pas de Paladin à disposition, certains étant occupés à l'extérieur ou revenant juste d'une mission épuisante, il fallait envoyer quelqu'un d'autre là-bas ! Le plus inquiétant était certainement que des mouvements de raiders avaient été signalés par l'ERGP puisque le bâtiment se trouvait non loin de Dog City et la Confrérie ne pouvait pas prendre le risque de laisser cette technologie tomber aux mains de telles personnes. Elle allait donc devoir sortir en compagnie de Chevaliers pour remplir elle-même cet objectif.

De son côté, Raven menait une vie bien moins prenante et surtout, moins lourd de responsabilités ! Elle avait réussi à s'éclipser de sa caravane ce matin-là. Les autres marchands avaient décidé de rester sur place, car ils avaient entendu dire que des Colons qui cherchaient à rejoindre Dog City passeraient par là, quelle meilleure occasion pour faire un peu de commerce ? La jeune femme avait donc pris la liberté de s'éloigner seule afin d'aller explorer un bâtiment qui se trouvait assez loin de leur campement, qui sait ce qu'elle pourrait y trouver ? Habituée à ce type de sortie, Raven y arriva en un rien de temps et comme aucune trace d'activité récente était visible, la voyageuse décida d'entrer dans ce qui était une ancienne fabrique d'ours en peluche.

Le groupe de la Confrérie arriva sur place au moment où Raven entrait dans l'immeuble, ils se ratèrent de peu et chacun commença à explorer la zone jusqu'à ce que les choses ne finissent par se gâter. Brusquement, les deux groupes sentirent une puissante secousse ébranler tout le bâtiment, des morceaux de plafond commencèrent à tomber au sol, ratant de peu certains Chevaliers qui accompagnaient Alya. Chacun tenta de progresser pour éviter de finir écrasé sous les débris qui tombaient, mais les choses s'aggravèrent lorsqu'un pan de mur sépara le groupe de la Confrérie en deux. Impossible pour Alya de rejoindre le gros de sa troupe, elle n'avait que deux jeunes Chevaliers pour l'aider à mener à bien leur mission. De son côté, une violente secousse avait projeté Raven au sol et lorsqu'elle se redressa, quelle ne fut pas sa surprise de poser les yeux sur l'Aîné ?

Malheureusement les deux femmes n'eurent guère l'occasion de faire connaissance, bien rapidement des cris se firent entendre à l'extérieur, signe évident que les raiders annoncés par l'ERGP venaient se joindre à la partie.

Voilà pour vous, chers Enfants du Hasard !

Vous souhaitiez une rencontre de la Roue du Destin sur un thème libre et nous vous avons mis face à une quête que vous devez mener. Une technologie serait présente dans le bâtiment, mais les raiders attaquent la zone, vous allez devoir vous débrouiller pour survivre et choisir ou non de tenter de remplir la mission !

Ceci n'est qu'une introduction pour vous et à partir de là, vous entrez dans un sujet à mener vous-mêmes, selon vos envies ! N'hésitez pas à communiquer entre vous, si vous le souhaitez et surtout, ne tardez pas trop à répondre à votre partenaire ! Je me réserve toutefois le droit d'intervenir à un moment que je jugerais opportun, si besoin est, pour vous servir une belle surprise...

Prenez garde aux caprices de Vault Boy !

La compagnie de ses compagnons l'avait usé. Raven ne pouvait encaisser qu'un volume très limité de courtoisie et encore moins de proximité amicale avec les marchands de sa troupe. Parler business lui convenait mais dès lors que ça concernait un éventuel rapprochement, elle n'était déjà plus là ! S'esquivant du camp, elle se mit dans la tête d'aller explorer les environs et quitte à rendre utile sa balade, elle allait farfouiller un peu histoire d'éventuellement revenir avec du matériel à troquer. Ça ferait ça en plus dans la paye et c'était toujours bon à prendre ! Un sac sur les épaules, son katana dans son fourreau et un pistolet dans son pantalon, elle avançait prudemment, sachant pertinemment que des raiders rôdaient dans les parages. Cela faisait quelques temps qu'elle n'avait pas revu le chien pendu étrange qui semblait la connaître et elle ne s'en portait que mieux. Au fur et à mesure du temps elle finissait par l'oublier et la frustration qui la tiraillait quand elle réentendait ses paroles bizarres à son égard diminuait lentement mais sûrement. Quand on se concentrait sur le présent et sur l'immédiat, il n'y avait plus de place aux souvenirs emmerdants et aux préoccupations inutiles. S'engouffrant dans une fabrique, elle découvrit vite que ce qu'elle n'avait pas réussi à reconnaître sur la devanture délavée était en fait des ours en peluche... Différentes matières de rembourrages à présent aussi sèches que de la paille roulaient à droite et à gauche, donnant une impression particulière au lieu. S'engouffrant rapidement, essayant de ne pas rester devant une porte ou une fenêtre sur l'extérieur trop longtemps, elle se faufila dans une pièce de montage où des machines aux fonctions qui lui échappait étaient immobiles tel un grand cadavre dont les os avaient été jetés sur le sol, en désordre.

Raven commença à ouvrir de grandes armoires métalliques dont le battant des portes montrait que d'autres étaient passé avant elle. Tant pis. Elle farfouilla quelques secondes pour ne découvrir que des morceaux de bois et de tissus inutiles à cause de leurs tailles. Si elle arrivait à trouver des pans de tissus entiers, pas encore découpés pour se faire bourrer de rembourrage, elle pourrait certainement en tirer un sacré bon prix à certains habitants des terres du Colorado. Elle se tourna vers la pièce et alors qu'elle allait sortir, Raven sentit sous ses pieds un grondement sourd. Elle s'accroupit et observa les alentours juste à temps pour éviter un morceau de plafond qui s'était décroché. Trois fois rien, un morceau de plâtre déjà émietté qui n'aurait pas fait trop de dégâts si il s'était retrouvé sur sa tête. La commerçante se releva et alors qu'elle entendit des gens dans la bâtisse, la pièce commença à pleuvoir de morceaux de plâtres et alors qu'elle levait les bras pour s'en protéger. Mais soudainement, une grosse secousse se fit sentir et Raven fut mise à terre, au milieu des débris et quand ses jambes furent enfin stables, elle décida de se relever aussi vite pour déguerpir au plus vite, se maudissant cent fois d'avoir eu l'idée ingénieuse de s'éloigner. A peine la tête relevée et des morceaux de plâtres enlevés de son champ de vision, elle vit devant elle des chevaliers de la Confrérie reconnaissable à des kilomètres grâce à leurs grosses armures. « Wow... » Elle ne s'attendait pas à les voir ici et surtout pas devant elle. Elle allait rajouter quelque chose quand des cris se firent entendre dehors. Des raiders. En une seconde elle fut sur pied et son katana dans les mains, elle ne se sentait pas très à l'aise. « Ils vous ont suivis ? Ou vous les suiviez ? » Après tout, peut être pouvait-elle s'esquiver rapidement si les raiders les avaient en effet suivit. Elle ne pensait pas pouvoir sortir comme ça sans se faire remarquer si la Confrérie ne faisait pas d'efforts mais restait à savoir si ils avaient simplement envie d'aider une inconnue. Chose rare et exotique aujourd'hui.

Dans leurs énormes armures ils avaient l'air indestructibles et immortels mais la jeune femme savait que ce n'était pas tout à fait le cas. Si ils pouvaient potentiellement tenir plus longtemps sous un feu nourrit, ils finissaient quand même par mourir et les armures pouvaient être percées et fracassées. Bien entendu, ils avaient un avantage non négligeable avec tout leur matériel et leurs jolis jouets. Raven ne savait pas vraiment comment tout ceci marchait. Elle avait bien vu des centaines d'armures depuis le temps, à commercer avec la Confrérie mais jamais en action et quelques fois des pièces détachées. Il n'y avait pas à dire, après autant de temps, c'était toujours aussi impressionnant. Se relavant alors qu'elle leur adressait la parole, celle avec l'armure légèrement différente des autres l’interrompit et la réduit au silence. D'accord, elle n'allait plus prononcer un mot, elle avait comprit le message. Celle-là n'aimait pas communiquer et Raven ne saurait jamais si c'était eux qui avaient amenés les raiders dans le coin ou si ils étaient venu tout seul. Ca aurait été au moins la moindre des choses de reconnaître l'avoir mit dans la merde jusqu'au cou. Vu son amabilité, elle doutait qu'elle la laisse en vie ou même qu'elle l'aide, ce qui revenait au même, finalement. Une marchande avec une épée, de toute manière, ne lui serait pas bien utile et elle devait l'avoir déjà constaté. Mais étonnement, la chef lui proposa de « travailler » avec eux. La jeune asiatique ne savait pas bien ce qu'ils entendaient par là mais vu qu'ils avaient des yeux (avec certainement tout un tas d'amélioration en plus) et qu'ils avaient vu qu'elle ne pourrait tirer sur personne, juste couper avec son katana, c'est qu'ils craignaient des corps à corps.

Hochant la tête, la jeune femme dit simplement. « Ok. » la chef ne voulait pas l'entendre de toute manière, alors autant aller à l'essentiel. Le plus court possible et le plus silencieux possible. Raven n'était pas tranquille, vu leur accueil, elle était persuadée qu'au moindre signe négatif ils allaient lui régler son compte ou alors l'envoyer en tant que bouclier humain, appât ou même diversion. La jeune femme ne savait pas bien ce qu'elle pourrait protéger avec son épée vu l'armure de ces types. Qu'elle soit là ou pas, ça ne ferait pas grande différence, si les raiders avaient des armes automatiques elle ne pourrait de toute manière pas tenir sa promesse et devrait s'esquiver pour essayer de survivre. Ainsi, la jeune femme attendit sagement que la nana qui avait l'air de tout diriger lui donne un ordre ou décide de bouger. Après tout, elle ne commandait pas et on ne lui demandait pas son avis alors autant juste suivre et ne rien faire d'autre que le strict nécessaire. L'informer que dans ces bâtiments il y avait souvent des sous-sols pour stocker la marchandise et que les fondations seraient potentiellement plus solides que les murs qui les entouraient ? Elle doutait qu'elle ne se ferait pas encore rembarrée comme une malpropre. Finalement, sa survie comptait aussi malgré ce que pensait certainement l'autre femme. « Y a peut être des galeries en dessous. Solides. » Puis elle se tut, attendant à ce qu'on la tue, qu'on l'abandonne ou qu'on lui ordonne de la fermer. Après tout, la Confrérie n'était pas connue comme étant une œuvre humanitaire et n'était pas connue pour être particulièrement accueillante, faisant leurs propres petites affaires dans leurs coins sans grandes considérations de ceux qui étaient autour d'eux. Un peu comme tout le monde, finalement, sauf peut être Jericho qui était beaucoup plus ouvert, mais à quel prix et surtout jusqu'à quel point ? Tout était une affaire de nuance.

La proposition de Raven fut encore une fois balayée et elle se résolu à ne plus l'ouvrir et simplement obéir à ce qu'on lui dirait de faire, n'étant pas dans une position avantageuse. De toute manière, elle doutait que si elle proposait encore une autre idée, quelqu'un l'écouterait. De plus, cette équipe semblait connaître pas mal le coin ce qui n'était pas du tout son cas, elle qui explorait à l'instinct et non pas avec un plan en tête. La femme lui conseilla ensuite de changer d'arme, ce à quoi elle haussa les épaules. La seule autre arme était un pistolet dont elle ne savait qu'à peine se servir et pour lequel elle n'avait qu'un chargeur. Inutile de dire qu'elle ne s'en servirait qu'en dernier recours uniquement et qu'elle ne gâcherais pas ses vingt balles en tirant dans le vide pour effrayer des raiders. Étrange que la  chef n'ai apparemment pas remarqué qu'elle était bien moins équipée que ses propres hommes. Un bruit résonna sur leur gauche et Raven fut embarquée derrière un pilier alors que la confrériste lui réitéra la proposition à laquelle elle avait déjà répondu quelques secondes plus tôt... Elle n'avait pas écouté ce qu'elle avait dit ? Un peu agacée Raven répondit « Je t'ai déjà dit OK, je vais pas te le répéter toutes les trois secondes... » Si elle n'avait vraiment pas confiance elle pouvait tout aussi bien la tue sur place. Finalement elle lui demanda son nom, ce à quoi la marchande répondit simplement « Raven. » sans même la regarder, les yeux rivés sur les fenêtres et portes autour d'eux histoire de voir venir la menace. Un raider passa la porte et la réponse fut aussi soudaine que prévisible, les chevaliers arrosèrent la porte avec leur puissance de feu impressionnante. Raven se contenta donc d'attendre qu'ils bougent ou qu'ils fassent quelque chose étant donné qu'elle n'allait pas se mettre à courir ou fuir. Comme la confrériste qui avait l'air d'avoir la mémoire courte lui avait déjà répété deux fois, elle n'avait aucune chance dehors. Mais elle n'avait aucune chance dans une confrontation avec des armes à feu donc mieux valait rester là et attendre qu'il se passe quelque chose où qu'ils se déplacent. Vu le nombre de raiders, ça risquait d'être quand même long et Raven avait incroyablement envie de s'en aller. Sa curiosité habituelle était à présent très loin de ses préoccupations premières étant donné les deux géants armés qui s'affrontaient pas très loin d'elle.