Aujourd'hui, c'était le jour où le bar dans lequel Lily-Rose travaillait faisait venir ses danseuses. Elle, elle dansait avec elle parce qu'elle se débrouillait pas mal. Et il faut bien dire que danser, ça ramenait plus de pourboires que servir des bières. Ainsi donc, elle s'était levée plus tôt qu'à l'accoutumée. Parce que d'habitude, elle ne sortait de son lit que vers 18h, quand il fallait préparer le bar à accueillir les habitués et autres buveurs de bière. Mais quand les autres filles venaient, il fallait bien qu'elle s'habille un peu, qu'elle se coiffe, qu'elle se maquille... Un travail titanesque. Surtout en cette matinée (il était 14h, mais soit). La veille, elle était restée debout très tard et elle avait bu comme un trou. C'était comme si quelqu'un venait lui taper à l'intérieur de la tête, elle sentait son cœur battre derrière ses yeux, à l'intérieur de ses oreilles. Partout. Complètement nue, elle se planta devant son miroir, histoire d'évaluer les dégâts. Rien d'insurmontable. Elle se pencha à la fenêtre pour saluer son mari. Il était toujours dehors, au même endroit. C'était là qu'il travaillait. Et bien sûr, comme tous les jours, il lui cria de s'habiller, que n'importe qui pouvait la voir. Elle rit à sa remarque. Elle était loin d'être pudique. Elle trouvait même idiot de cacher les atouts qu'on avait donné aux femmes derrière des tonnes de tissu. La brune referma la fenêtre pour ne plus entendre son époux qui continuait de l'engueuler. Les habitants de Jericho avaient tous déjà vu une paire de seins, personne ne serait choqué de voir les siens. Sans autre introduction, elle se glissa sous la douche. Elle avait déjà perçu que dehors régnait une chaleur assez douce, alors quand elle sortit, elle se laissa tomber sur son lit, encore trempée. Elle attendit un long moment que l'eau s'évapore et quand elle regarda son réveil, elle se rendit compte qu'elle était en retard.

Dans un grand geste, Lily-Rose ouvrit son armoire pour en sortir une jolie robe noire et rouge. C'était la même que celle des autres danseuses. La robe en question était courte, décolletée, moulante, tout ce qu'il y a de plus vulgaire. Adam en avait horreur, mais c'était ce qu'on voulait, le vendredi soir, dans le bar où Lily travaillait. Dehors la clientèle classe ou les jeunes prudes. Non non, ceux qui traînaient dans la vieille bâtisse étaient des soldats, des marchands, mais personne de réellement fréquentable. Ils voulaient voir des femmes, pas des fillettes. Elle non plus n'était pas vraiment fréquentable, d'ailleurs. Après s'être brossé les dents, elle avala une gorgée d'un alcool dont elle ne connaissait même plus la provenance, « pour faire passer le goût du dentifrice ». La brune était dans une sombre période. On lui avait dit qu'elle était alcoolique. Enfin, elle le savait déjà, mais bon. Ce n'était jamais régulier. Parfois, elle ne buvait pas pendant plusieurs jours, parfois elle était saoule pendant 24 heures... Quoi qu'il en fut, elle essayait toujours de cacher son état à son mari. Si parfois, il la voyait fortement alcoolisée, il ne savait rien quant au fait qu'elle n'était pas toujours saoule parce qu'elle était habituée. Il l'aurait probablement assassinée, il voulait trop la protéger. Bref, elle enfila sa robe et coiffa ses longs cheveux. C'était là la partie la plus problématique de sa préparation. Ses cheveux... Ils étaient beaux, bien sûr, mais les coiffer... Elle s'attaqua à eux sans grande conviction et, au bout de 20 minutes d'efforts inutiles, abandonna. Elle finit de se préparer, se maquillant beaucoup et elle mit des hauts talons avant d'enfin sortir de chez elle. Adam la regarda en soupirant, désemparé face au pouvoir, qu'il n'avait pas, de la faire arrêter. Elle lui sourit et l'embrassa à peine avant de s'en aller. La nuit commençait à peine à tomber.


Enfin, c'était à leur tour. Les femmes, toutes prêtes à aguicher n'importe quel homme passerait devant elles, montèrent sur la petite scène à peine surélevée du bar. Lily-Rose se trouvait sur la droit, presque au bout. Elle aimait bien danser. Ce qu'elle ne supportait pas, c'était les gros cons qui pensaient qu'elle était là pour faire la pute. Et ce n'était pas le cas. Alors quand un type âgé d'une quarantaine d'années et sentant l'alcool à 10 kilomètres à la ronde arriva derrière elle entre deux prestations pour lui agripper les fesses, la main de la jeune femme partit immédiatement frapper sa joue. Se retournant vivement, elle criait au scandale sur l'homme qui n'avait pas l'air d'avoir apprécié de s'être fait gifler.

Non loin du bar, quatre musicos grattaient nerveusement sur des guitares faites de bric et de broc, des bijoux de récupération. La musique n'avait que peu évoluée depuis 200 ans, et ces types aux cheveux gominés répétaient bêtement des titres rocks d'avant guerre, en y ajoutant un grain de violence et de folie, le tout avec un léger fond de folk sur certains morceaux. De toute façon la plupart de gens ne s'intéressaient pas trop à la musique, bien couverte par le boucan ambiant et peu mise en valeur par l'absence de matériel adapté, qui faisait défaut dans ce monde en continuelle pénurie. La moitié de la salle était déjà ivre morte et Jake secouait doucement la tête sur le rythme de la guitare, vidant son verre de sky. Il ferma ses yeux un instant, glissant une cigarette dans sa bouche que le barman lui alluma. Il tira une longue bouffée de nicotine, se vidant l'esprit. De quoi serait fait cette soirée ? Certainement de vomi, de bagarres et de putes.

Ce n'est pas que ça devenait lassant, mais Jake devait avouer que ses escales dans le coin commençaient à suivre continuellement le même schéma. Si même la débauche devenait routinière, c'est bien que ce monde ne tournait pas bien rond. Enfin, et si tout y était soumis ? Après tout l'idée n'était pas conne. Quoi qu'on fasse, tout devenait animé par des rituels familiers et redondants. Et quand la vie de Jake prenait ce genre de mauvaises habitudes, il foutait tout en l'air pour mieux revivre le chaos. Son excitation vis à vis de la soirée avait donc déjà commencée à s'estomper quand les sifflets de jeunes branleurs le tirèrent de ses songes. Il rouvrit les yeux et fit tomber les cendres de sa clope dans le verre de son voisin qui roupillait sur le zinc. Se retournant vers la salle il eut un léger rictus en admirant les danseuses. Du regard, il chercha l'origine du raffut qui avait réussis l'exploit de couvrir le bordel ambiant, et il repéra de l'agitation près d'une danseuse au fond de la salle, dont il ne distinguait que le cul qui se dandinait.

Pendant quelques secondes, il essayait de se mettre dans la tête de cette femme. Qu'est-ce qui pouvait bien les pousser à faire ce boulot ? Pour certaines, c'était le seul moyen de gagner sa vie. Mais pour d'autres, il y avait certainement d'autres alternatives. Est-ce qu'elles aimaient ce job ? Danser à moitié nue à quelques centimètres des visages suants d'hommes bourrés de testostérones, dont la seule obsession est de leur sauter dessus... Ce côté là est-il attirant ? Non, peut-être cette sensation de domination de la femme, objet de tous les désirs et pourtant inaccessible, qui d'un simple geste balaie tout espoir ou allume un millier de fantasme. Peut-être réside-t-il dans cette danse torride la clé de l'émancipation de la femme, un instant de domination tant attendu contre le patriarcat dans une société encore paradoxalement trop peu changée.

Ce fut maintenant une claque sonore qui tira Jake de ses nouveaux songes, qui, comme à son habitude, l'emmenaient loin de la réalité. Il sursauta et manqua de faire tomber sa cigarette qui s'était éteinte. Un des abrutis du rade venait de foutre une main au cul de la danseuse qui lui avait magistralement répondu. Mais la situation semblait s'envenimer : bien alcoolisé, le mec avait visiblement pas aimé la correction qu'il avait subis et ses potes s'étaient rapidement rassemblés autour du podium de la nymphe, l'insultant et pourrissant le show. Rallumant sa cigarette avec son briquet, Jake fendit la foule, les épaules légèrement en arrière. Traversant une brume faite de vapeurs d'alcools, de nicotine et d'autres émanations végétales, il atteignit rapidement la source du conflit. La danseuse était de dos et tenait tête aux trois abrutis tandis que quelques clients regardaient. La plupart des autres continuaient de picoler comme si de rien était, un type se faisait même pomper le dard derrière un canapé. Bousculant quelques types, il se rapprocha d'avantage de manière à être très clairement entendu par l'assemblée, tandis que le porc qui avait touché la danseuse armait son bras, prêt à rendre coup pour coup sans aucun sens de la galanterie.

- Hé connard, je te déconseille de faire ça.

Le type se figea et tourna la tête vers Jake qui finissait d'une traite sa clope, de la fumée s'échappant de ses narines. Il jeta le mégot dans la foule et devant l'incrédulité du type il hocha doucement la tête.

- Oui, c'est bien à toi que je parle...

Imité par ses potes, le type, qui devait avoir la quarantaine passée, les cheveux grisonnant et un début de panse qui laissait entendre qu'il se portait bien, se rapprocha sensiblement, fronçant les sourcils et serrant les poings.

- Casse-toi d'là gamin, avant d'avoir des 'blèmes ! C'est entre cette pute et moi !

Jake soupira. Il allait devoir jouer les héros, et putain que c'était cliché. La jolie fille se fait emmerder et il débarque comme une fleur. Ouais, c'était un pur stéréotype, mais il prenait place dans un lieu de beuverie et de débauche, parmi une foule de pourriture alcooliques et mysogines. Alors en fait, Jake aimait bien le scénario qui se déroulait sous ses yeux. Et puis la gonzesse avait l'air d'en avoir dans le pantalon, pour avoir giflé ce gros tas. Il était pas vraiment obligé d'intervenir, au fond, elle l'aurait surement rétamé, en tout cas Jake aimait le penser. Mais c'était la première bagarre de la soirée, et il fallait en être. Plus son esprit galant qui le poussait à jouer le chevalier roi de l'ingérence. Le gros était de plus en plus près, ses potes en retrait. Pas vraiment la peine de répondre, c'était visiblement un gros con de beauf. Jake fit un pas en avant, lui faisant signe d'approcher et mettant sa main près de sa bouche, pour lui faire signe qu'il voulait lui dire quelque chose. Il colla sa main contre l'oreille percée du type et rapprocha sa bouche, lui susurrant :

- Qu'est-ce qui te dis que cette pute est pas ma blonde et que je vais t'aplatir le crâne ?

Puis il se recula en souriant. Le type mis quelques instants avant de réagir, et leva le poing. Agile et léger, Jake se pencha sur le côté, et la droite vint cogner la nuque d'un type barraque qui dansait dans le dos du prospecteur. Se retournant en beuglant, le bufle ne vit que le gros tas, la poigne endolorie, et lui flanqua une droite à tuer un ours. Le gros flancha et tomba à la renverse. Putain, il l'avait mis KO sans le toucher ! Le blondinet ria aux éclats, de son rire d'enfant, avant de voir les deux autres rappliquer. Esquivant une gifle, il frappa le nez de l'inconnu avant de le tirer en avant, lui flanquant un coup de genou dans les parties. Non madame, il n'y avait pas d'honneur dans ces bas lieux. En voilà un autre par terre, mais le troisième plus malin, était resté en retrait et fendit la foule, les pieds en avant, renversant Jake qui bouscula une énième fois l'armoire à glace derrière-lui. Ce dernier se retourna, enragé d'être encore dérangé par ces tocards qui se battaient et souleva Jake du sol, le balançant sur le podium, et puis de flanquer une rouste au ninja qui avait voulu en découdre avec Jake. Comme d'habitude dans ce genre de situation, le troisième type en bouscula un autre qui frappa un innocent, et en quelques coups échangés la bagarre générale était amorcée, se propageant du podium jusqu'au bar ou des bouteilles se cassaient avec fracas.

Jake cligna des yeux étourdis, la tête à côté d'une paire de talons. Il voyait flou et avait un mal de crâne affreux. Son oeil gonflait à vue d'oeil, l'autre géant l'avait pas loupé l'enflure, il allait certainement se taper un oeil au beurre noir pour les deux prochaines semaines. Maladroit, il tenta de se relever avec peine, glissant sur de la bière renversée par terre. Soudain, une main se posa sur son épaule. Il tressaillit mais se rassura en voyant tâtant les ongles de femmes qui s’agrippaient à sa veste et l'aidait à se relever. En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, la danseuse l'aida à se relever et, une main sur son oeil, il posa son regard sur celle qu'il avait tenté d'aider. Bon, il avait réussis, mais avec moins de classe qu'il ne l'aurait voulu. De son oeil gauche, il détailla la poitrine saillante avant de remonter vers le visage fin de la jeune femme. D'épais cheveux noirs encadrés un visage félin, ébouriffés, dans un désordre somptueux. De grands yeux noirs le fixaient avec intensité, une intensité qu'il ne leur connaissait pas. Parce que putain, ce regard il le connaissait. Il connaissait ses yeux noirs habituellement tristes et constamment désolés, désolés d'être là, désolés de te voir, désolés d'exister. Mais là ils étaient pas désolés. Ils étaient plutôt du genre affolés. Et le coeur de Jake se mit à cogner bien plus fort que la migraine dans sa tête.

- Li...ly ? balbutia-t-il, retirant sa main de son oeil tuméfié.

Il la regardait, pantois, la bouche entrouverte, incapable de dire autre chose que son nom. Putain, des milliers de trucs se bousculaient dans sa tête, ça fourmillait, il était incapable d'isoler une pensée, tout s'emmelait. Lily-Rose Steinbach.

Alors qu'il essayait de mettre de l'ordre dans ses idées, cette scène qui n'avait durée que quelques secondes mais une éternité dans l'esprit du blondinet fut interrompue de manière violente. Une main s'accrocha à sa cheville, et il tourna brusquement la tête. Le gros porc, une énorme bosse sur la tronche et le nez tordu s'était relevé.

- C'ta faute tout fa ! cracha-t-il en même temps qu'une dent décidant visiblement de quitter sa bouche pour une visite du rade.

Il le tira violemment et Jake bascula en arrière, tombant sur le vieux et l'écrasant de tout son poids.

[Désolé désolé désolé du retard !   ]

Et voilà que ses potes s'y mettaient. Bordel, c'était vraiment sa soirée. Sans lâcher une parcelle de terrain, elle continuait à gueuler sur les gros cons qui étaient venus la faire chier. De toute manière, ils avaient tellement bu qu'ils seraient tombés si elle les avait poussés. Enfin peut-être. Quand celui qui l'avait touchée leva le poing pour lui rendre le coup qu'elle lui avait mis, elle détourna la tête, attendant une baigne magistrale qui ne vint jamais. Non, un autre type dont elle n'avait pas vu le visage était intervenu. Sa première réaction fut de lever les yeux au ciel. Si elle avait eu besoin d'un chevalier servant, elle aurait appelé le patron du bar. Mais bon, le gars lui avait évité un bon coup en plein visage et dans le fond, c'était sympa. Lily-Rose remonta sur la petite scène pour continuer à danser : the show must go on hein ! Son regard portait quand même sur la bagarre qui s'était formée autour du blond qui l'avait protégée. Il évitait plutôt pas mal les coups, ce con. Mais il fut projeté contre un gars qui devait faire trois fois son poids, et en muscles s'il vous plaît, et ce gars là l'attrapa pour le balancer là où il pouvait. Le blond roula sur la scène, à ses pieds, et c'est à ce moment qu'elle le reconnut. Nom de dieu. Jake. Qu'est-ce qu'il foutait là ? Si la poitrine de la brune n'avait pas été moulée dans sa robe, son cœur serait probablement sortit de là. En tout cas, il avait vraiment l'air mal en point. Comme il n'arrivait pas à se lever tout seul, probablement trop sonné, elle posa une main tremblante sur son épaule. Avec délicatesse mais fermement, elle attrapa son ancien amour par sa veste et le hissa. Elle n'était pas vraiment sûre de vouloir le relever, avoir son visage en face du sien, soutenir son regard... Elle savait très bien que cet homme là était un poison, mais un poison qu'elle aimait tellement. Elle n'avait jamais fait autant de conneries que quand elle était à ses côtés, pourtant, elle avait une folle envie de se jeter à son cou.

Souvent, elle avait pensé à lui quand Adam dormait à poings fermés. Allongée dans son lit, elle s'était demandé où Jake pouvait être, ce qu'il faisait, avec qui il était. Et aussi s'il était toujours en vie. Parce qu'il fallait bien admettre que pour s'attirer des ennuis, il était assez doué. Même mariée et enchaînée à un homme, son cœur continuait de battre pour le blondinet qu'elle avait connu à Dog City. Jamais elle n'avait oublié les sentiments qu'il avait allumés en elle et jamais elle n'avait oublié son visage. Se retrouver face à lui ce soir là, c'était comme revenir des années en arrière, replonger dans un passé qu'elle n'avait jamais considéré comme révolu. Est-ce que lui l'avait reconnue ?

Quand il prononça son nom, un sourire fugace traversa le visage de Lily-Rose. Apparemment, oui, il l'avait reconnue. Il avait l'air con, la bouche à demi ouverte et sans oser bouger. Ce qu'elle n'avait pas vu, c'est qu'elle était à peu près dans la même attitude que lui. Mis à part qu'elle n'avait pas la bouche entrouverte mais les dents serrées. Alors qu'elle tendait la main pour toucher son visage tuméfié, afin de constater l'étendue des dégâts (et un peu pour voir s'il était vraiment là, planté devant elle) , le vieux attrapa Jake pour le tirer à lui. Il ne lâchait jamais rien celui-là ! Lily souffla, désespérée par l'attitude de ce gros tas. Bien sûr, les deux hommes tombèrent au sol, au pied de la scène. Excédée, la danseuse enleva ses talons. Pieds nus, elle descendit de la scène pour se retrouver à côté des deux qui se battaient. Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas pris part à une bagarre et elle trouvait cela vraiment grisant. Sans grande douceur, elle écarta Jake, qu'elle jugeait trop mal pour continuer à se battre. A califourchon sur l'homme à terre, elle le tenait par le col et lui donnait des coups auxquels il répondait vaguement. Il ne fallut que quelques minutes pour que l'homme lui présente des excuses. Avec un sourire vainqueur, elle se releva pour retourner vers le blond. Oh, il était maintenant trop tard pour que Lily-Rose recommence à danser. Son patron comprendrait, la pauvre, quel traumatisme elle avait vécu... Elle attrapa donc Jake par le bras et l'entraîna dans l'arrière salle du bar. Il n'y avait personne encore et c'était tant mieux. Avec un sourire elle lui montra un fauteuil avant d'aller chercher une bouteille. La brune s'assit à côté de lui et but à même la bouteille. Le liquide lui brûla la gorge, lui arrachant une petite grimace.

« Qu'est-ce que tu fous là, Jake ? »

Ce fut tout ce qu'elle arriva à dire, dans son sentiment mêlé de stupeur, d'énervement, mais aussi de désir brûlant.