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Brillant comme un Nuka Cola Quantum

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Goule
Gabriel Engelhart
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Gabriel Engelhart

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Message Brillant comme un Nuka Cola Quantum Empty (#) Mar 29 Oct - 9:06

Hum. Une fois de plus, je ne peux que me demander ce que je fais dans le coin. Encore à écouter une piste du même ivrogne goule de Boulder? Je vais finir par croire qu'il se moque de moi et s'amuse à me balader dans les environs en voyant comment je reviens à la charge comme un benêt. Ce qui est peut-être le cas, peut-être que je devrais me reposer un peu plus sur ma propre expérience et un peu moins sur les racontars d'un assoiffé prêt à tout pour une goutte de plus?

"Oui, ça serait sans doute pas une mauvaise idée d'arrêter de le croire sur parole..."

Toujours est-il que je me trouve donc maintenant aux abords de Dog City, et que je commence à me poser des questions sur ma propre santé mentale. Me balader aux abords d'un repaire de républicains et de raiders, tout seul de surcroit, est-ce vraiment une bonne idée? Alors certes, il est plus probable qu'une grande agglomération comme celle de l'ancienne Denver soit riche en découvertes, au vu de la densité passée des habitations, mais mon interlocuteur a oublié un détail d'importance -auquel j'aurais dû penser, je le sais bien, mais que voulez-vous, à partir d'un certain âge on a tendance à devenir un peu tête en l'air- c'est que la ville a été presque entièrement oblitérée pendant la Grande Guerre. Alors c'est sûr, elle a depuis été partiellement reconstruite par ceux qui sont revenus y habiter, et les banlieues ont été moins touchées, mais moi ce qui m'intéresserait le plus, ce seraient les ruines d'un ancien hôpital, et je n'ai foutrement aucune idée d'où le chercher, ni même par où commencer.

C'est ça de se lancer la bouche en fleur dans des recherches après avoir sifflé quelques verres, c'est presque contre-productif. Et quand les vapeurs éthyliques commencent à s'estomper, tu te retrouves à moitié nu au milieu de nul part dans le Kansas, à tenir tes godasses dans une main et ta sacoche dans l'autre- ah non, ça c'est un autre épisode malheureux de mon histoire, qui n'a pas grand chose à voir avec la situation présence finalement.

Fouillant les alentours du regard, à la recherche d'un quelconque bâtiment pouvant justifier mon déplacement, j'avise un petit groupe de personnes à quelque distance de là, qui semble ne pas m'avoir encore remarqué. Mon premier réflexe est de chercher un coin où m'abriter, et prendre mon temps pour observer les inconnus à distance respectable. Mais il ne faut absolument pas que je me fasse remarquer, donc pas question de courir en direction du pan de mur le plus proche.

"Non, pour sûr, ça serait suspect!"

Hum. J'ai parlé là, non? Oui, on dirait bien que je n'ai pas pu me retenir de commenter à voix haute. Une fois de plus. Au diable la prudence, je m'élance donc vers mon abri improvisé le plus vite possible, et m'y camoufle tant bien que mal, ventre à terre. De là, je peux détailler un peu plus la petite bande. Leur accoutrement les classerait plutôt dans la catégorie voyageur/raider que marchands de caravane ou militaire, mais leur nombre et la proximité de Dog City n'ont rien pour me rassurer. Par contre, l'un d'entre eux, à terre, semble se tenir la jambe, et il me semble distinguer à distance une belle bordée de jurons. "Pansements Johnson& Johnson, pour ceux à qui Grognak a mis une claque!" Et sur ce vieux spot publicitaire, mon Stetson bien vissé sur mon crâne, le col de mon pardessus remonté, et la conviction certaine acquises bien des années auparavant que le ridicule ne tue pas, je me relève lentement et époussète mon manteau, avant de faire un pas, puis deux, m'éloignant de l'angle du mur. J'hésite encore quelques instants, cependant, par peur de tomber sur une bande de junkies. Puis j'avance de quelques pas supplémentaires à découvert, et tente de prendre ma voix la moins éraillée possible pour interpeller le groupe.

"Quelqu'un aurait pas besoin de soins médicaux, là?"
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Message Brillant comme un Nuka Cola Quantum Empty (#) Mar 29 Oct - 21:02

La journée avait été mouvementée comme à chaque fois que les Chiens Pendus décidaient de sortir. Accompagné de quelques collègues – pas Jade pour une fois – le raider avait décidé de faire une sortie pour essayer de repérer de nouvelles cibles. La rumeur parlait de voyageurs qui chemineraient à travers Dog City dans l'espoir de rejoindre l'avant-poste de l'ERGP pour devenir des colons. Stupides survivants qui ne comprenaient pas que ce groupe n'était rien de plus que de la connerie ! Jax n'arrivait pas à se dire qu'après avoir été enfin débarrassés du joug des politiciens et autres, certains survivants pouvaient vouloir rebâtir tout ceci. Même si lui-même était bien trop jeune pour avoir connu la vie avant la Grande Guerre, il en avait grossièrement entendu parler et ne tenait certainement pas à tomber là-dedans, sa liberté était bien trop importante à ses yeux. En bref, après avoir entendu parler de ces crétins qui couraient vers un avenir peu enviable, Jax avait aussitôt accepté d'accompagner les autres raiders.

Sauf que les choses ne s'étaient pas bien déroulées, l'attaque avait certainement été anticipée par l'ERGP puisque les Chiens Pendus étaient tombés sur un os en essayant de s'en prendre aux futurs colons. Ces derniers n'avaient pas été difficiles à repérer, Dog City c'était le territoire des raiders et ils la connaissaient comme leur poche. Non, ce qui avait été compliqué, c'était de lancer l'attaque et d'esquiver en même temps celle des soldats envoyés pour protéger les survivants. Ils s'étaient dissimulés dans les bâtiments situés à côté de la ruelle et avaient jaillis à l'extérieur comme les diables hors de leurs boîtes. Les Chiens Pendus étaient inférieurs en nombre et avaient dû rebrousser chemin et récoltant quelques balles au passage.

Le groupe était allé se réfugier plus loin, les soldats n'avaient pas décidé de les pourchasser aussi prirent-ils la peine de se reposer un peu. L'un des raiders avait été blessé à la jambe et se laissa tomber sur le sol pour essayer de voir les dégâts : ce n'était pas franchement beau à voir et pour être franc, aucun de ses comparses n'était capable de le soigner. Alors que Jax contemplait le blessé en se demandant s'il arriverait à marcher jusqu'au stade, l'un des hommes sursauta avant de pointer son arme vers quelque chose.

« Putain, y'a un truc là-bas ! »

Jax fit volte-face pour regarder dans la direction désignée par son collègue, mais ne vient rien d'autre que des ruines. Est-ce qu'il perdait la boule ? Bon, certaines bestioles trouvaient refuge dans le coin, mais en général ils avaient largement le temps de les entendre arriver avant de courir le moindre danger. Fronçant les sourcils, l'homme secoua la tête.

« Tu perds la boule ou quoi ? »

Il se retourna vers l'homme, mais à ce moment un mouvement dans son champ de vision attira son attention. Une fois de plus le raider se retourna pour jeter un coup d’œil dans cette direction et vit une silhouette humanoïde se dessiner. Fronçant à nouveau les sourcils, Jax se demanda qui était ce type et ce qu'il pouvait bien foutre ici, il n'avait pas l'air menaçant, mais ce n'était pas pour autant qu'il ne fallait pas s'en méfier ! Un silence répondit à la question qui lui fut lancée, quelques regards se glissèrent vers le blessé jusqu'à ce que Jax ne brise enfin le silence.

« Pourquoi, t'es p't'être médecin ? » Le ton n'était pas moqueur, juste curieux, ce n'était pas fréquent d'en croiser ici. « Pourquoi tu filerais ton aide ? On a pas de capsules à dépenser alors tire-toi avant qu'on s'occupe de toi, les arnaqueurs on en fait notre affaire. »

Parce qu'il était évident qu'un type qui voulait apparemment leur proposer son aide ne pouvait pas être réglo ! Bien évidemment, si Jax avait su « à quoi » il avait affaire, il n'aurait pas hésité une seule seconde avant de faire feu. Sans être véritablement goulophobe, il avait eu une sacré mauvaise expérience étant gamin et depuis son hostilité pour les goules était assez développée. Son arme à la main, il cibla la silhouette avant de reprendre la parole.

« Finalement, approche donc, qu'on voit à qui on a affaire. Faut être taré pour voyager seul, où sont les autres ? »

À comprendre ceux qui voyageaient avec lui, puisqu'il était évident pour le trentenaire que ce gars ne pouvait pas parcourir le Colorado tout seul. Lui n'y arrivait pas en tous les cas et ça devenait forcément une généralité.
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Message Brillant comme un Nuka Cola Quantum Empty (#) Mar 29 Oct - 23:52

Bon, déjà je ne me suis pas fait tirer dessus sans sommation. Un bon point pour eux. Pas de réponse pour autant, preuve soit qu'ils attendent que le chef parlent, soit que mon apparition est trop incongrue à leurs yeux pour être réelle. En tout cas celui à terre semble vraiment blessé, puisqu'il ne s'est pas relevé lorsque je suis sorti de ma planque.  Reste à savoir si c'est par surprise, par douleur simple, ou par véritable incapacité à tenir en appui dessus. Va falloir que j'essaie de jeter un œil là dessus quand même.

Ah, enfin, quelque se décide à me répondre. Hum, m'a l'air bien méfiant celui-là, vaudrait mieux pas le froisser des fois qu'il serait un peu trop nerveux de la gâchette. Et admettre que je suis un véritable médecin, je ne sais pas pourquoi, mais je le sens moyen, là, tout de suite, vu le nombre de canons pointés dans ma direction ce n'est pas le moment de me faire traiter de menteur. Surtout alors que je dirais la vérité, rien de plus désagréable.

"Disons que j'ai de bonnes notions, ça fait des années que je m'occupe de ça. Pas de capsules? C'est bien dommage, j'aime bien qu'on paie mes honoraires quand même." Hum, pas très malin de fanfaronner devant une bande armée. "Mais à la limite, vous me laissez examiner votre pote, là, qui peut à peine marcher manifestement, et si ce que je fais vous convient, vous vous verrez bien plus tard si vous n'avez toujours pas de capsules qui trainent."

L'autre se rapproche dangereusement, me tenant toujours en joue, et me pose une nouvelle question pertinente. Il est très prêt, trop prêt, sans doute. Autant répondre rapidement et détourner son attention en réorientant la conversation.

"J'aime pas trop la compagnie, ça a plus tendance à me ralentir qu'autre chose. Et puis j'ai pris l'habitude de crapahuter en solitaire, et les habitudes ont la vie dure. Par contre, l'autre type là, pas sûr qu'il puisse crapahuter beaucoup si personne ne s'occupe de sa jambe. C'est quoi d'ailleurs, un radscorpion? Un rataupe? Une balle? Encore autre chose?"

Je déplace lentement ma main libre vers ma sacoche, tout en prenant bien soin d'avertir mon interlocuteur. "Je voudrais juste vous montrer ce que j'ai dedans, pour vous prouver que je dis vrai. Pas d'entourloupe, pas de piège, mais j'ai quelques bandages, et de quoi recoudre. Par contre, si c'est du radscorpion, il va lui falloir un antidote, clair et net, sinon il clamse dans la journée. Je... Il a toujours eu le teint aussi pâle, d'ailleurs? C'est juste le choc ou il a perdu pas mal de sang?"

Mieux vaut ne pas trop les assommer de question à la fois, qu'ils ne se sentent pas agressés. Je n'ai aucun intérêt à leur faire passer un interrogatoire policier et à les faire se braquer contre moi. Pour le coup, là, c'est plus l'état du blessé qui commence à m'inquiéter. S'ils ont dû fuir les lieux de l'accident, et que ce dernier a fourni un gros effort, poussé par l'adrénaline du moment, ses effets ne vont plus durer longtemps, et il risque de tourner de l'œil sous peu. C'est risqué, mais il faut agir vite.

Comptant sur l'effet de surprise, je me rapproche rapidement de l'étranger mal en point et m'accroupis à ses côtés, dans le même temps j'entreprends d'appréhender la situation dans sa globalité. Il semble sur le point de s'évanouir, ses yeux commencent à partir en arrière. La pâleur de sa peau m'interpelle, je tends donc une main ganté pour examiner l'intérieur de ses paupières. "Il a dû perdre pas mal de sang."  Puisqu'il se tenait une jambe, je commence par examiner son pantalon, afin de déterminer l'endroit précis où il a été touché. La déchirure se situe assez haut sur la cuisse, et j'ai immédiatement peur qu'une grosse artère ne soit touchée. Je tente de chercher ses pouls au niveau de la cheville, mais mes gants y font évidemment obstacle. J'en retire un pour être plus efficace, et tente de faire passer la situation pour un peu plus urgente qu'elle ne l'est réellement, afin d'occuper leurs esprits et éviter qu'ils ne s'attardent sur ce que je considère comme des points de détail.

"Il va se vider comme une gourde percée si je n'agis pas très vite. Faut que vous lui enlèviez son pantalon rapidement. Ou alors vous m'faites pas confiance et il clamse en moins de deux.  C'est vous qui voyez, mais j'dois avoir un peu de poudre de daturana dans ma sacoche, donc ce serait dommage de passer à côté non?"
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Chien Pendu
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Message Brillant comme un Nuka Cola Quantum Empty (#) Mer 30 Oct - 14:14

Le type ne manquait pas d'audace, Jax se demandait s'il espérait réellement se faire payer pour avoir sauvé la vie de l'un des leurs. Peut-être qu'il n'avait pas capté qu'ils étaient raiders, le simple fait qu'ils n'attaquent pas à vue était une raison de douter de cet état de fait. S'ils n'avaient pas eu de blessé dans leur rang, il y avait fort à parier que cet imprudent aurait passé l'arme à gauche dès qu'il était sorti de derrière son mur ! Comme quoi l'ERGP avait inconsciemment aidé plus que les colons ce jour-là. L'excuse sur les coéquipiers ne tarda pas à arriver, le gars leur raconta qu'il n'aimait pas être ralenti et qu'il savait comment se démerder seul. Le raider resta silencieux sur ce point, il avait bien voyagé seul entre deux groupes, mais il avait appris qu'on ne survivait pas bien longtemps sans quelqu'un avec soi, ou alors pas avec le « confort » qu'il avait aujourd'hui : celui de pouvoir dormir sur ses deux oreilles parce que quelqu'un surveillait pendant ce temps. Reniflant d'un air sceptique, Jax lâcha enfin une réponse – ou un semblant – lorsque le gars spécula sur la créature responsable de la blessure de leur collègue.

« Les rataupes tirent pas de balles. »

Il avait donc répondu au coup de la balle et du reste, mais n'avait pas donné davantage de détails sur ce qui pouvait être responsable de cette fameuse balle. De toute manière le type avait l'air décidé à s'incruster puisqu'il persista en émettant l'hypothèse de leur montrer le contenu de sa sacoche. Même si le gars prétendait ne pas avoir d'arme, Jax le garda tout de même en joue, au cas où. L'on était rarement trop prudent dans les terres dévastées ! Mais l'inconnu n'avait effectivement pas l'air bien dangereux, même si tout ce qu'il disait était passablement du Chinois pour Jax. Il haussa les épaules pour répondre à ce qui concernait le teint de son pote, quelle question ! Ils ne se fréquentaient pas vraiment, sans compter que Jax voyait souvent les autres Chiens Pendus avec de la crasse ou du sang sur le visage, alors son teint franchement....

Comme ce type avait l'air de savoir ce qu'il faisait et qu'il en imposait quand même pas mal, le raider ne fit pas feu lorsqu'il se dirigea vers le blessé. Les autres membres du groupe esquissèrent bien un geste vers leurs armes, mais aucun coup de feu ne fut tiré. Jax ne dirigeait pas la sortie, il n'y avait pas de chef parmi eux, cela dit vu qu'il était le premier à avoir pris la parole, le trentenaire fut celui qui s'intéressa de près à ce que le médecin faisait. Après une rapide analyse, l'homme décréta que le blessé avait perdu pas mal de sang et il commença à donner quelques instructions. Histoire de vérifier ce que le type faisait, Jax s'approcha de lui, son arme toujours à la main, avant de s'arrêter à moins d'un mètre de lui pour garder un œil sur ce qu'il fabriquait. Cela dit, sa tentative de détournement fonctionna assez bien : Trois-Doigts glissa son regard vers leur pote pour lui décrocher un regard sceptique face aux instructions. Il haussa finalement les épaules.

« Si tu le dis.... » Regardant le raider le plus proche de lui, il enchaîna. « T'as qu'à lui tailler dans le froc, de toute manière s'il crève il s'en fout de se retrouver cul-nu. »

Belle mentalité ! L'autre protesta pour la forme avant de tirer un coutelas de sa poche pour essayer de tailler dans le tissu sans aggraver la blessure, ce serait tout de même con. Pendant ce temps, Jax s'intéressa à nouveau à leur sauveur providentiel. Il trouvait sacrément bizarre qu'un type comme lui puisse se balader et proposer ses soins comme ça, juste par pure bonté d'âme. Partout où il avait été, Trois-Doigts n'avait jamais croisé qui que ce soit de désintéressé : chaque aide coûtait cher et souvent plus que ce qu'il avait. Si ce gars pensait être payé pour service rendu, il était soit naïf, soit vraiment con. Sa méfiance exacerbée le poussa à interroger le type.

« J'te trouve quand même sacrément bizarre, j'ai jamais croisé qui qu'ce soit qui puisse aider juste pour le plaisir. T'as rien à gagner et tout à perdre, qui te dis qu'on va pas te laisser l'soigner et te buter derrière ? » Il le fixait avec sérieux. « T'as jamais entendu parler des raiders ? On pourrait en être, puis toi en nous aidant, tu récoltes que des emmerdes. » Jax n'avouait pas en être un, il émettait seulement l'hypothèse. « On connaît pas toutes tes merdes, tu pourrais aussi bien l'empoisonner juste pour te faire payer. » Reniflant pour appuyer son manque de confiance, l'homme termina sur une note sérieuse. « Puis jarte ton chapeau, j'aime voir à qui j'ai affaire. »

Peut-être que c'était un gars de l'ERGP qui cherchait à les attirer dans un piège, qui sait ?


Dernière édition par Jax Trois-Doigts le Mer 30 Oct - 20:44, édité 1 fois
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Message Brillant comme un Nuka Cola Quantum Empty (#) Mer 30 Oct - 20:36

Un des autres voyageurs s'attèle à tailler dans le pantalon du blessé sur conseil de celui qui semble diriger. Je ne dis rien, après tout ce n'est pas mon problème si l'autre n'a plus qu'à se trouver un autre vêtement. Mon premier interlocuteur se rapproche à nouveau de moi, me tenant toujours en joue, et commence à tenir un discours qui ne me plaît qu'à moitié. Je ne pipe mot tant qu'il n'a pas terminé. Si sa première question est légitime, tant ma conduite peut paraître incongrue -et dire qu'à une époque ça n'aurait choqué personne... Dans quel monde de pourris on vit, hein!- la suite aurait de quoi faire froid dans le dos, et un véritable frisson me parcoure l'échine lorsqu'il me demande finalement d'enlever mon Stetson. Il va falloir la jouer serré.

L'autre ayant fini de découper le futal de celui qui s'est pris une balle, je commence à inspecter plus avant la blessure, tout en répondant point par point au premier. Le projectile semble avoir atteint l'homme à la racine de la cuisse, à une dizaine de centimètres en dessous de la ceinture. Un coin avec un paquet de trucs emmerdant à abimer, évidemment.

"Ecoute, j'comprends que ça te rende nerveux, mais disons que c'est une vieille habitude que j'ai et que j'ai du mal à perdre. Et puis rien à gagner, c'est faux, d'une je peux sauver une vie, ce qui reste toujours une satisfaction personnelle, et de deux p't-être que j'aurai un pourboire à la fin, qui sait?" Je sors une bouteille de whisky à moitié entamée, une antique pince métallique, et verse une partie du précieux liquide tantôt sur la plaie, tantôt sur la pince. "Ah oui, ça va piquer. P't-être que j'aurais dû l'dire avant." Je commence ensuite à explorer la plaie et ses environs, farfouillant les chairs à l'aide de la pince. "Ah, là aussi ça va douiller, mais faut bien que je voies si la balle est restée, et surtout ce qu'elle a endommagé." Je reporte partiellement mon attention sur le supposé chef. "Un raider ça reste un humain, non? Ça souffre, ça bouffe, ça chie, ça dort. Et ça baise, évidemment, sinon le tableau ne serait pas complet. Et puis si jamais j'clamse, au pire, j'ai déjà bien vécu, ça serait pas une si grande perte. Sauf pour ton pote, là, qui crèverait aussi. Tu vois ce truc qui fait des petites giclées de sang, là, des sortes de petit geysers? C'est sa fémorale superficielle. Un peu plus haut et il se vidait de son sang en quelques minutes. Et si je l'empoisonne, j'y gagne quoi? C'est pas comme si j'allais me faire flinguer juste après. Au pire, que tu doutes, ça m'fais ni chaud ni froid, tu verras bien assez tôt l'amélioration."  Mon détachement face à une mort possible est bien évidemment feint, mais deux siècles d'existence aident tout de même à relativiser ce genre de menace. Après tout, même s'il n'y a rien au delà, est-ce qu'ici c'est tellement mieux?

Je sors un petit miroir de ma sacoche, puis écartant les bords de la plaie pour bien l'examiner à la lumière du soleil à l'aide du nouvel ustensile, j'aperçois un éclat métallique. "Merde. Elle est restée dedans." L'avantage, avec l'expérience, c'est que ça permet d'aller vite dans les cas quasi-routiniers qui l'exigent. Reposant le miroir, je sors une longue spatule recourbée, que je prends le temps d'asperger d'un peu de bourbon également. "Quel gâchis..." Je sors également un tout petit pot en verre contenant une poudre grisâtre, et un plus gros en terre cuite avec une sorte d'onguent. "Pour ce qui est de mon chapeau, je préfère le garder, le soleil tape vachement fort aujourd'hui, je trouve. Bon, je vais retirer la balle, la bonne nouvelle c'est qu'elle ne s'est pas fichée dans l'os donc ça devrait aller assez vite. Mais ça va faire mal, évidemment. Si tu dérouilles trop, t'as qu'à te mordre la main, mais surtout bouge pas que je fasse pas de connerie." Sur ce, j'enfonce brusquement la spatule dans la plaie, pour l'amener au contact de la balle, puis je m'en sers comme guide pour saisir cette dernière et la ramener à l'aide de la pince. L'autre ne peut s'empêcher de pousser un hurlement, mais semble trop faible pour se débattre. Jetant mon attirail d'un geste négligent dans ma trousse de médecin -qu'est-ce qu'un peu de sang en plus dedans, après tout-, j'enlève mon second gant puis prends au creux de ma main une bonne tartine d'onguent, en réalité une pâte de banane yucca, que je saupoudre savamment de poudre de daturana, puis je referme rapidement les pots d'une main et les range avant de malaxer le mélange du bout des doigts de ma main libre, afin de l'homogénéiser. Ceci fait, je n'hésite pas une seconde et plonge mon pouce dans la plaie pour la bourrer le plus possible du produit ainsi constitué. Je tends ensuite le reste au blessé, mais m'aperçois qu'il a tourné de l'œil. Prévisible. Une bonne claque pour le réveiller, et je lui mets ma mixture maintenant en partie ensanglantée sous le nez. "Faut qu'tu bouffes le reste, pour que ça agisse au mieux. Si tu l'fais pas, j'peux rien d'plus pour toi. Et j'garantis pas qu'tu passes la nuit, aussi. T'en as besoin pour reprendre des forces."
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Message Brillant comme un Nuka Cola Quantum Empty (#) Mer 30 Oct - 22:10

Ce type avait l'air de plus en plus bizarre, Jax avait beau constater qu'il n'avait visiblement pas l'intention de les arnaquer, ce n'était pas pour autant qu'il pouvait lui accorder sa confiance. Aussi étrange que cela puisse paraître, il se sentait plus inquiet à l'idée d'avoir un type honnête face à lui qu'une véritable enflure. Pourquoi ? Parce qu'il ne savait pas comment réagir tout simplement. Pendant les raids, il s'en foutait, mais pendant une « discussion », c'était tout de suite très différent. Les réponses arrivèrent, mais ne furent pas franchement très rassurantes. Alors ce type était honnête par nature et il agissait comme ça parce qu'il ne savait pas faire autrement ? Vraiment trop bizarre. À moins d'avoir grandi dans un abri, Jax ne voyait aucune raison pour que quelqu'un puisse penser aux autres : dans les terres dévastées, survivre incluait forcément un certain égoïsme. Cela dit, le raider resta silencieux, laissant le gars s'occuper des blessures de leur collègue qui avait une chance de cocu pour qu'ils tombent sur le seul mec aimable de tout le Colorado. Visiblement c'était toute une science d'extraire une balle ! Jax y avait déjà eu droit à plusieurs reprises par le passé, mais ça n'avait jamais été très « professionnel », c'était plutôt de la boucherie et il s'en tirait avec beaucoup de douleurs pour les semaines qui suivaient. Chacun son karma apparemment.

Une nouvelle réponse arriva pour Jax et ce dernier dû avouer qu'il n'avait pas grand-chose à répondre à un pareil discours. Ouais, les raiders étaient des humains, sauf qu'ils n'hésitaient pas à tuer et qu'ils se droguaient suffisamment pour pouvoir en crever, pas vraiment le modèle de l'humain parfait dira-t-on. Peut-être que ce type en était un par le passé ? Non, impossible. Il aurait crevé en moins de deux à être aussi bienveillant, c'était le style de gars avec une auréole au-dessus de la tête. Du moins aux yeux du raider. Ce dernier persista dans son silence en comprenant qu'il risquait de faire crever son pote s'il décidait de descendre cet inconnu qui, de toute manière, ne leur avait rien fait. De mal entendons-nous, puis il faudra être con pour descendre le seul médecin compétent du coin.

La petite troupe laissa le type s'occuper du blessé, Jax n'étant pas perturbé par le sang et tout ce qui tournait autour des « soins » ne se priva pas pour contempler le spectacle qui s'offrait à lui. Dans un sens, ça ressemblait pas mal aux séances de torture que certains raiders faisaient aux prisonniers, sauf que là, le but du jeu c'était de garder le cobaye en vie. Quoi qu'il en soit, au terme d'une série d'opérations faciles en apparence, le blessé tomba dans les pommes et fut réveillé avec délicatesse avant d'être invité à bouffer un truc bizarre pour éviter de passer l'arme à gauche. Qu'est-ce que c'était au juste ? Au fond, Jax s'en tamponnait : ils s'injectaient de la merde dans les veines avec le Jet ou la psycho, ce n'était pas pour faire la fine bouche lorsqu'il était question de survie. L'arme baissée, le raider prend enfin la parole.

« Bouffe qu'on en finisse bordel. » Le ton était lassé. « T'as pas intérêt à crever après ça, t'as une putain de chance qu'il nous soit tombé dessus ! »

Ce « compliment » n'atténuait en rien sa méfiance cela dit. Le coup du soleil qui tapait fort avait un peu étonné Jax, même s'il était vrai qu'il faisait assez chaud, ce n'était pas pour autant qu'on refusait la demande d'un type qui vous tenait en joue ! Après que le blessé eut fait ce que l'on attendait de lui, Jax laissa le médecin ranger ses quelques affaires, son pistolet toujours à la main, ce ne fut que lorsqu'il fut certain que le gros des soins était terminé que le trentenaire décida de faire les choses à sa manière.

« T'auras p't'être un pourboire ouais. C'est du beau boulot. »

Pourtant, le ton était plus froid que précédemment. Parce que Jax était un type méfiant dans l'âme, il trouve que ce mec se comportait bizarrement. Parce qu'il avait tiqué en l'entendant parler d'avoir vécu longtemps et parce que ce type refusait de retirer son chapeau, puis pour finir, parce que ce type voyageait seul, le raider se demandait s'il n'avait pas affaire à un putain d'irradié. C'était peut-être aller vite en besogne, mais les goules rencontrées étaient presque toujours solitaires parce que les humains ne les blairaient pas. Puis ce type avait des connaissances sacrément développées en matière de soin, pas le genre que vous appreniez sur le tas. Et s'il était né avant la Grande Guerre ? Jax avait une certaine hostilité à l'égard des goules, avis basé sur une seule expérience, mais qui avait tendance à le faire sans arrêt penser à ça lorsqu'il tombait sur des personnes étranges.

Levant son arme, il pointa le médecin et détourna le canon juste avant de faire feu. La balle alla se planter dans le sol, « ratant » de peu la jambe de l'inconnu. Les autres raiders regardèrent Jax d'un air étonné alors que le bruit se répercutait sur les façades des bâtiments. Réorientant son arme vers la tête du médecin, le raider reprit.

« Mais j'te trouve un peu trop doué, j'ai jamais vu des survivants se démerder comme ça. Soit tu viens de l'ERGP, de leur connerie de Confrérie, soit tu sors d'un abri. Dans tous les cas t'es pas de notre côté. » Par déduction, l'autre pigerait qu'il avait affaire à des raiders. « Soit t'es un putain d'irradié et t'as appris ça avant que tout se casse la gueule. » Marquant une pause, Jax reprit finalement. « Alors vire ton chapeau ou la prochaine te fera sauter la cervelle. »

Et il ne plaisantait pas, son ton le montrait clairement.
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Message Brillant comme un Nuka Cola Quantum Empty (#) Jeu 31 Oct - 9:49

Hum, le type qui me tenait en joue baisse son canon alors que je finis de soigner son compagnon, et esquisse même un semblant de remerciement pour mon intervention. Mais vraiment un semblant, hein, le formuler pour de vrai lui aurait arraché la gorge, comme à beaucoup d'autres. Bah, j'ai l'habitude. Je finis de ranger mes produits, quand il me parle finalement d'un pourboire. Mais son ton contraste complètement avec ses propos. C'est pas bon signe. C'est jamais bon signe, de manière globale. Généralement c'est à ce moment là que je tente de mettre les voiles, mais là je suis un peu trop bien entouré...

"Bah, j'ai l'habitude de m'occuper de ce genre de cas. Le tout c'est de réagir vite." Je prends un ton plutôt las, mimant un détachement que je ne possède pas réellement. Enfin, la lassitude, j'ai eu le temps d'y venir, depuis la Grande Guerre. Un coup de feu part. Je n'esquisse pas de mouvement brusque, devinant en partie la situation qui se profile. Le coup de feu vient du côté du suspicieux, donc chance de le comprendre de travers. Je renfile lentement mes gants pendant qu'il me fait part de ses doutes et de ses hypothèses. Puis une menace, comme j'aurais pu m'en douter. Je suis bien tombé sur un groupe de raiders, ce qui n'a rien de réjouissant pour mes perspectives d'avenir. Il semble temps de faire tomber les masques, et jouer cartes sur table. Soit.

"Ah. J'vais pas nier qu'la Fédération d'Oz a quelques atouts qui m'font de l'oeil, à l'occasion, mais c'est pas un endroit pour moi là bas. La Confrérie j'aime pas leurs méthodes, et leur manie de tout garder au secret pour eux j'trouve ça moche. Si j'sortais d'un abri, j'aurai jamais pu soigner ton pote, là. Ils font trop confiance à leurs autodocs pour savoir se servir de ça tout seul. " J'agite un court instant ma pince avant de la reposer. "Tu t'demandes pas si j'suis d'la Légion? P't-être que j'm'appelle Caius Brutus Malocus, qui sait? Et qu'j'aime léchouiller les bottes de César, ce salaud d'esclavagiste rétrograde?" L'ultimatum pour le chapeau est posé, je me relève lentement, j'agrippe un pan de mon Stetson, puis je l'ôte tout en lançant une dernière pique. "C'est toi l'chef peaudouce."

Je laisse un temps à tout le monde pour qu'une grimace de dégoût se forme sur leurs visages. "T'as peur de quoi, gamin? Qu'j'vous irradie la gueule pour qu'on d'vienne frères? Arh, ça peut arriver, j'te l'accorde. J'l'ai déjà vu. Mais pour ça faudrait qu'j'sois aussi brillant qu'un Nuka Cola Quantum, c'qui est loin d'être le cas, comme tu peux le voir." Je soupire. "J'imagine que j'peux oublier les capsules, pas vrai? C'est dommage, j'ai utilisé plein de bon whisky sur ton pote, et j'vais bientôt être en rade. Enfin, en rad, je l'suis déjà depuis longtemps, mais en rade de whisky, c'est plus embêtant. Arh arh!" Hum, pas sûr qu'une blague idiote comme ça réussisse à détendre l'atmosphère. Ça pourrait même les braquer. Bien joué, Gab, bien joué. Trouve autre chose. Quelque chose de basique, qui puisse leur paraître logique. Et surtout qui sauve ta peau. "Bon, vu qu'j'ai fini c'que j'avais à faire ici, j'vous propose un marché honnête: une vie pour une vie. J'demande rien d'plus, j'disparais et vous aurez plus à subir ma sale gueule." J'esquisse d'ailleurs un geste pour remettre mon chapeau en place. "Oh, d'ailleurs puisqu'on en parle, maintenant qu'ta curiosité est satisfaite, j'peux l'remettre, hein?" Faisant mine de regarder les raiders tour à tour, j'observe rapidement le décors, tout en tentant de rester discret. Si jamais sa tourne au vinaigre, ça serait bien que j'ai déjà une porte de sortie, un itinéraire tout trouvé. J'ai encore des trucs à faire dans ce bas monde.
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Message Brillant comme un Nuka Cola Quantum Empty (#) Jeu 31 Oct - 14:23

Le type – ou la chose – parlait beaucoup, visiblement pas inquiet pour deux sous d'avoir une arme pointée vers sa tête. C'était si facile de régler les choses, une pression du doigt et tout serait terminé ! Mais Jax n'aimait pas trop cette technique, elle ne laissait pas à la cible le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Au moins avec son gantelet à lames le raider laissait-il à ses adversaires le temps de pouvoir réaliser ce qui se passait avant de rendre l'âme ! Même s'il n'était pas amateur de torture, il préférait tout de même les armes qui ne tuaient pas du premier coup. Seule la voix de l'homme était audible, les autres raiders regardaient le type sans comprendre ce qui se passait, pour eux il ne s'agissait certainement que d'un mec bizarre croisé au détour d'une ruelle, rien de plus. Plus le temps passait et plus Jax était convaincu d'avoir affaire à une goule, un putain d'irradié ! Sa colère augmenta d'un coup et il dût se faire force pour ne pas appuyer sur la gâchette : il était énervé par l'idée de s'être laissé berner par l'une de ces saloperies.

Juste avant que le chapeau ne révèle le « visage » de l'homme, la pique lancée informa le raider qu'il avait vu juste. Sa mâchoire se crispa sans qu'il ne grimace pour autant en posant les yeux sur l'état de la gueule de la goule. Le physique c'était secondaire, au fond ce n'était pas ce qui gênait Jax chez les irradiés, c'était uniquement le fait qu'il avait eu une sale expérience avec eux. Ça aurait été la même chose si la goule de son passé avait été un type de la Confrérie par exemple.

Le silence de Jax persista comme l'autre débitait tout son monologue certainement destiné à lui lessiver le cerveau pour le persuader de lui laisser la vie sauve. Dans un sens, la logique aurait voulu que le raider accepte. Même sans avoir le moindre honneur, il savait qu'avoir un médecin « de son côté » pouvait être une bonne chose, tuer des personnes aussi douées était toujours un gâchis et cela même si c'était des goules. Pourtant, sa colère refusait de se calmer et les vannes lancées par l'irradié n'arrangeaient en rien l'humeur du trentenaire. Celui-ci explosa finalement alors que le médecin essayait de remettre son chapeau.

« Une putain de goule, mais bordel, qu'est-ce qu'tu fous là ?! » Il sauvait des raiders, tout simplement. « J'en ai rien à foutre de ton marché, tu crois qu't'es en position de négocier ? » Pas franchement, c'était certain, bien que Jax était le seul à le tenir en joue. « Tu t'es foutu de notre gueule, si ça se trouve t'as perdu un doigt en trifouillant dans sa blessure. »

L'idée était visiblement trop écœurante pour le blessé qui, une fois de plus, tourna de l’œil. Est-ce que c'était possible ? Jax n'en savait rien, il s'en moquait, tout ce dont il était certain, c'était que cette goule s'était foutue de leur gueule. Prit d'une impulsion, le raider esquissa un pas vers l'irradié et s'approcha de lui sans lui laisser l'occasion de se faire la malle. Lorsqu'il fut trop près pour pouvoir faire feu efficacement, le trentenaire tourna légèrement son arme pour expédier un coup dans le « visage » de la goule à l'aide de la crosse de son arme. Pas très aimable, mais bon, il avait déjà échappé à un coup de feu fatal et ce n'était pas trop mal. Les autres raiders ne réagirent pas davantage lorsque Jax expédia un coup de la paume de la main, dans l'épaule de la goule pour la faire chuter par terre. Il profita ensuite de ce battement pour glisser son arme dans son pantalon – en mettant la sécurité évidemment – puis se pencha vers le médecin pour attraper son col et le secouer. La proximité qu'il instaura en approchant la goule de lui-même indiquait qu'il ne faisait pas ça par dégoût.

« Faut te renseigner gars, la Légion est fournie en chiens de combats par les Chiens Pendus, t'aurais pas été là sans qu'on le sache. » Il mentait pour ce qui était du dernier point, mais c'était histoire de laisser croire qu'il en savait beaucoup. « Je le savais que t'étais pas clair, les types qu'aident comme ça, c'est pas normal. Encore moins un putain d'irradié, vous êtes juste bons à essayer de faire crever les humains ou à vous venger dessus. Toi j'sais pas encore ce que tu comptais faire, mais c'est clair que t'es pas net. » Son ton était assuré, Jax le lâcha finalement sans pour autant reculer, se redressant simplement. « Tu crois que les clébards aiment bouffer la chair avariée dans ton genre ? Je me demande si t'es assez doué pour t'en débarrasser. »
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Message Brillant comme un Nuka Cola Quantum Empty (#) Lun 4 Nov - 23:53

Hé, on dirait qu'ça lui a pas plu, à l'autre hurluberlu, de voir ma goule, finalement. Pourtant c'est lui qu'a insisté. Arf, ces jeunes, j'vous jure, de vraies girouettes. Mais des girouettes armées, ceci étant, ce qui leur confère un poids décisionnel certain. Surtout quand ladite girouette focalise le canon de son pistolet sur ton ciboulot. D'un coup on fait moins le fier, c'est sûr. Même si d'un autre côté, à partir d'un siècle ou deux, on acquiert un certain pragmatisme face aux risques de mort imminente qui permet de faire face à bon nombre de situation plus sereinement qu'un gringalet d'une vingtaine d'années. M'enfin, il n'empêche que mourir, c'est mourir. Et qu'un agnostique comme moi doute qu'il y ait grand chose après, ce qui n'arrange pas mes plans à court ni moyen terme. Le pauvre blessé a l'air de ne pas supporter une de ses remarques et s'évanouit à nouveau pendant que je tente dans un premier temps d'apaiser les esprits.

"Ne nous affolons pas. Au final, le fait que je sois une goule ne change pratiquement rien à la situation. Et je peux bouger tous mes doigts, donc aucun de tombé, regardez." Oui, ça c'était probablement inutile dans le contexte actuel. "Et je suggérais un échange équitable, rien de plus. La vie de l'autre vaut si peu à vos yeux? Vous savez..."

Pas le temps de finir ma phrase que mon interlocuteur s'est sensiblement rapproché, et sans que je n'aie le temps d'esquisser le moindre geste, me flanque un coup de crosse en pleine face. Le contact froid du métal contre ma pommette me fait grimacer, mais déjà la douleur afflue, alors que la violence de l'impact déchire les tissus, ouvrant une balafre au dessus de ma joue gauche, et me fait chanceler, m'obligeant à reculer d'un pas pour retrouver mes appuis. La douleur exquise, presque irréelle tant elle est survenue brutalement, laisse place à une autre bien plus sourde, pulsatile, et parfaitement ressentie.

J'esquisse le mouvement de porter une de mes mains gantées à mon visage, mais me retrouve sans avertissement projeté au sol, complètement déséquilibré. Tout juste le réflexe de lâcher ma trousse de médecin et lancer mes coudes en arrière pour amortir le choc sur le reste d'asphalte, que je percute violemment ce dernier, et en ai le souffle coupé. Déjà l'autre -car oui, je n'ai toujours pas de nom pour ce dernier, et je doute que ce soit une priorité en l'instant- s'est jeté sur moi et m'a agrippé le manteau, avant de déverser son venin sur moi. Dites donc, il en tient une sacrée couche, lui. Une belle rancoeur contre les goules, y'a pas à dire. Je le laisse finir, le temps de reprendre mon souffle, et le voit se relever, puis j'essaie de répondre calmement point par point. En essayant si possible de ne pas trop l'énerver cette fois-ci. Bon, j'ai juste fait une bourde avec la Légion, pas bien grave. Tentons de rattraper le tout.

"Tant mieux pour vos chiens, j'aurais cru qu'ils avaient leurs propres élevages, pour pas confier ça à des extérieurs. Et j'vois pas c'qu'étais pas clair, j'ai quand même demandé une contrepartie en capsules si possible. Si j'vais pas m'jeter sous les balles lors d'une altercation entre raiders, j'peux toujours en retirer une ou deux après coup, ça m'pose pas d'problème de conscience, personnellement. Et faire crever les humains, comme tu dis, c'est pas trop mon credo, qu'est-ce que j'foutrais avec cette sacoche sinon? Bien plus simple d'apprendre à tirer et les dézinguer de loin, dans ce cas. Et bien moins risqué, la preuve en est avec la situation actuelle. Et puis sérieusement, me venger de quoi? De ma gueule? C'est la rançon payée pour avoir survécu à toute cette merde, et c'est pas si cher payé en fin de compte. Des misères subies? Boarf, j'en aurais sans doute subi quasiment autant si j'avais eu une tête normale. Je s'rais sans doute déjà mort, d'ailleurs, parce que j'aurais pas pu en connaître aussi long sur les soins en tout genre. Et tu peux dire ce que tu veux, ton pote là il va vraisemblablement s'en remettre. Quant à ce que je comptais faire, c'est mettre les voile, ni plus ni moins. Il me semble assez évident maintenant que j'peux m'asseoir sur un paiement pour service rendu, donc j'ai plus aucun intérêt à rester là. D'ailleurs, si j'voulais vraiment empoisonner ou irradier tout l'monde, comme tu dis, j'l'aurais fait avec quoi? Tu veux contrôler mes affaires avec un geiger? J'imagine que vos chiens mangent de tout, doivent pas faire la fine bouche vu que c'qu'ils bouffent c'est autant d'moins pour vot'troupe. Et tu voudrais que j'en fasse quoi d'tes cabots, j'ai pas appris à viser quand j'suis dev'nu médecin."

Ceci était modérément vrai, comme tout américain moyen j'avais évidemment l'habitude de manier une arme à feu depuis avant la Grande Guerre. Cependant je ne me débrouillais pas très bien, rechignant à faire usage de mon pistolet en dehors d'un cas de force majeure. Ou lors d'un cas désespéré, comme celui-ci. Autant ne pas hâter inutilement l'heure de retourner à la poussière.

"J'comprends qu'ça doit pas être facile de croire un type avec un faciès aussi peu engageant que le mien, mais merde, heureusement qu'il existe encore certaines personnes prêtes à aider les autres sans trop attendre en retour, comme j'aime à me considérer parfois. Le monde serait bien plus morne dans le cas contraire. Mais si tu continues à douter, regarde votre blessé. Il a déjà repris des couleurs. Et s'il sera pas fringuant avant une petite semaine sans autres soins, il devrait déjà pouvoir marcher s'il ne force pas trop. Enfin l'idéal serait de le soutenir, voire porter, jusqu'à votre camp, pour éviter de trop mobiliser sa jambe."

De toute façon, rendu à ce stade, ça passe ou ça casse.
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Message Brillant comme un Nuka Cola Quantum Empty (#) Mar 5 Nov - 13:04

S'il y avait bien une chose que Jax ne supportait pas, c'était les gens qui parlaient trop. Lui-même n'était pas franchement bavard et les autres raiders n'étaient pas du genre causants vu la dope qu'ils avaient généralement dans les veines, autant dire que les conversations étaient rares. Pourtant, cette goule bavassait comme s'ils étaient en train de prendre le thé, chose qui avait le don de laisser le trentenaire sceptique. Est-ce qu'il espérait sauver sa vie en parlant simplement ? Normalement l'instinct de survie dictait de prendre une arme et de faire feu. Peut-être que cette chose n'en avait pas ? Jax le dévisageait avec attention alors que le type se défendait de vouloir s'en prendre aux humains. Pourtant, la goule première rencontrée par le raider avait clairement été hostile aux personnes « comme lui » et ne semblait encadrer que les irradiés. Pour lui la logique était donc que les mutés ne blairaient pas les humains et inversement ! Le discours de la créature ne provoquait rien de visible chez le raider qui se contentait de l'observer avec une expression contrariée collée au visage : la même que depuis le début de la discussion. Ce ne fut qu'à la fin du discours de la goule que Jax s'anima enfin.

« Je m'en fous de ta gueule, j'ai déjà vu des humains avec la tronche plus abîmée que toi. »

Dans un sens, il s'en foutait d'avoir affaire à un type qui avait paumé son nez et ses oreilles. Chacun son truc, lui-même n'était pas un modèle de beauté et en ce bas-monde, il ne fallait plus franchement faire la fine bouche dirons-nous ! Non, ce qui gênait réellement Jax, c'était que ce type puisse aider volontairement et encore plus en étant une goule. Ça n'entrait pas dans sa logique et le raider n'étant pas très intelligent, il avait de grosses difficultés à imaginer que ce en quoi il croyait jusqu'alors n'était plus d'actualité.

« J'sais pas où t'as passé le reste de ta... vie, mais ici y'a plus grand monde qui pense aux autres. C'est survivre en foutant les autres dans la merde ou crever à cause de quelqu'un d'autre, la gentillesse, c'est plus d'actualité. » Pour quelqu'un né et ayant toujours vécu dans ce milieu, c'était effectivement la seule option. « Je pige pas que tu sois encore en vie si t'as toujours fait comme ça. J'doute que l'ERGP accepte de laisser un type qui soigne les raiders vadrouiller à Dog City. Puis vu ta gueule, si tu tombes sur eux, tu feras pas long feu. »

En fin de compte, il pouvait presque se considérer chanceux d'être tombé sur des raiders. Bien que la Confrérie du Colorado se disait plus ouverte que les autres, Jax avait du mal à imaginer que ces tarés puissent laisser une goule se promener en toute tranquillité. Au fond, lui-même n'avait rien contre ces choses, mis à part la goule du groupe auquel il appartenait étant gamin – ça remontait – il n'avait jamais eu de problèmes avec elles. C'était l'habitude, à force d'imiter les autres.

« Tu vas me faire croire que les autres t'ont laissé vivre juste parce que tu savais soigner ? J'y crois pas. J'ai jamais croisé quelqu'un qu'essaye pas de me buter ou se foutre de ma gueule, si faut être une goule pour survivre dans ce putain de monde, je lâche l'affaire. »

Parce qu'en effet, il semblait que cette goule s'en tirait bien mieux que lui alors que sa vie devait logiquement être impossible. À croire que Jax s'était planté sur toute la ligne ! À leurs côtés, les autres raiders suivaient l'échange avec un manque flagrant d'intérêt : pour eux une goule c'était comme un humain, sauf en plus moche. Le blessé s'était d'ailleurs déjà réveillé de son léger évanouissement suite au dégoût éprouvé par l'idée d'avoir des morceaux de goules dans sa blessure. Le ton de Jax s'était quelque peu calmé comme s'il imaginait enfin avoir effectivement affaire à quelqu'un qui n'était pas totalement pourri – enfin, au sens figuré dans son cas. Maintenant c'était le sentiment d'incompréhension qui supplantait le tout. Son arme baissée, le trentenaire reprit.

« T'as quel âge ? J'veux dire, t'étais médecin avant la guerre ? C'était comment ? » Il avait bien vu des affiches de cette période, mais ce n'était pas comme d'avoir le témoignage d'une personne connaissant cette époque. « Tu devrais faire gaffe à qui tu soignes, ce serait con de crever d'une balle lors que les radiations t'ont rien fait. » Le ton était un peu moqueur. « Puis un conseil, joue pas sur la carte de l'amitié avec les raiders, je m'en contrefous qu'il crève, si c'est pas aujourd'hui ce sera au prochain raid. C'est pas mon pote et sa vie vaut pas plus que la tienne à mes yeux. Quoique, toi au moins tu sais te rendre utile. »

L'autre ne broncha pas face à cet aveu, il le savait parfaitement et c'était réciproque. Jax avait visiblement décidé de ne pas faire un carton avec la goule, ce qui était déjà un bon signe pour cette dernière.
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Message Brillant comme un Nuka Cola Quantum Empty (#) Mar 5 Nov - 23:09

J'avais envisagé deux réponses possibles à mon laius: un dialogue ou une balle dans la caboche. Si j'espérais bien obtenir la première, la seconde restait ancrée dans un coin de ma tête et se rappelait en moi à chaque instant. Heureusement pour moi, il semblerait que mes paroles commencent à porter leurs fruits, comme quoi raisonner avec un raider n'est pas toujours mission impossible. Bon, il faut reconnaitre que là, j'ai l'impression d'avoir la chance de ne pas tomber sur un parfait camé en train de planer, ce qui est un bon point pour moi. Pas sûr que la situation aurait été vraiment à mon avantage dans le cas contraire.

Fait amusant, le point que relève en premier le raider est ma remarque sur mon visage, pour dire que cela lui importe peu. Paradoxal pour quelqu'un qui vient de tenir des propos goulophobes l'instant d'avant. Mais ce n'est sans doute pas  le moment d'aller l'asticoter à ce sujet. Je pousse un léger soupir alors qu'il parle de survivalisme et d'individualisme, chose courante dans le monde actuel effectivement.

"Ma vie, je l'ai passée à vadrouiller, l'important c'est pas tant ce qu'il se passe en un point précis du globe à un instant précis, mais plutôt ce qu'il se passe de manière générale. Et si la majorité a tendance à ne penser qu'à soi pour tenter de survivre un jour de plus, j'aime à penser qu'il suffit d'un petit bouleversement dans leurs habitudes, d'une aide apportée à un certain moment, pour leur faire voir les choses d'une manière différente. Et je ne considère pas ça comme de la générosité, plutôt comme un service rendu. Et un service rendu, ça a tendance à rendre l'autre redevable, ce qui est un sentiment particulièrement insidieux. ça commence par être une pensée de temps en temps à l'évocation de ce souvenir, puis ça se précise, ça devient plus fréquent, et on finit par se sentir la nécessité de rendre la pareille lorsque l'occasion se présente. C'est comme un cancer, ça ronge petit à petit jusqu'à s'exprimer pleinement.

Bon, évidemment, il existe des exceptions, des salauds finis qui n'y réfléchiront jamais. Mais si une personne dans sa vie rend service à un paquet d'autres, et que parmi ceux-là deux ou trois se sentiront obligés de le faire à leur tour à force d'y réfléchir, les services se multiplieront. Et peut-être qu'à force ça ramènera un peu d'humanité à l'Humanité, ce qui ne serait pas un mal."


Je me redresse lentement, et époussète mon manteau, mais sans remettre mon chapeau sur mon crâne pour l'instant, après tout puisque ma couverture est foutue ça ne presse plus. Sa question sur ma survie a quelque chose de pertinent, mais de désabusé un peu, aussi. C'est triste, d'être désabusé à cet âge. Au mien, je ne dis pas, mais là il est encore jeune.

"On ne m'a pas laissé vivre parce que je savais soigner, non. Mais parce que je le fais, sans poser de question, et que je n'en extorque pas un prix exorbitant. J'essaie d'en demander le juste prix, ce qui parfois équivaut à pas grand chose, il faut bien le reconnaître. Peut-être que la première fois je suis accueilli par une salve de tirs visant à me faire danser sur place, mais les gens n'oublient pas, en général. Et la fois suivante, lorsqu'ils en ont besoin, perdus dans un trou paumé du Kansas ou d'ailleurs, ils sont bien content de me trouver. C'est pas ma trogne qu'ils sont content de voir, c'est évident, mais mes compétences, par contre, parce qu'ils peuvent en bénéficier."

Le raider semble se détendre imperceptiblement d'abord, puis abaisse son arme. Il commence ensuite à me poser quelques questions pour le moins intéressantes, de la part d'un membre de gang comme lui: il fait preuve de curiosité. Ce fait a quelque chose de singulier, mais également de fort appréciable. Ça pourrait presque faire passer cette discussion pour civilisée.

"J'ai pas loin de deux-cent cinquante ans. Un quart de millénaire. ça commence à faire, oui. Et j'étais vraiment médecin, ce qui explique peut-être pourquoi aujourd'hui encore je m'acharne à sauver certains qui ne mériteraient sans doute pas de l'être. La nostalgie d'un temps révolu, sans doute. Pour ce qui est d'avant... c'était finalement la même chose, peu ou prou, la loi du plus fort gouvernait la société, mais avec une hypocrisie ambiante qui camouflait le tout dans un nuage de faux-semblants et d'uniformité feinte. Maintenant au moins, on sait plus ou moins à quoi s'attendre, y'a juste certains rapports de force qui ont changé, et la société a évolué d'une manière morcellaire pour que chaque "fort" puisse établir  le régime qui lui convient." Je remets finalement mon chapeau, il semble qu'aujourd'hui ne me verra pas ma vieille carcasse reposer au sol pour de bon. "Et si la dope n'obscurcit pas l'esprit de plusieurs d'entre vous, et que l'un en arrivait à sauver un autre, je serais curieux de voir si ce grand principe ne finirait pas par en être un peu ébranlé, par la force des choses. C'est contagieux, un service."

Et sur ces mots j'empoigne ma sacoche, et m'apprête à m'éloigner. Je doute d'avoir encore grand chose à faire ici pour me rendre utile, et si j'ai pu éviter de finir en passoire pour l'instant, il est sans doute plus sage de m'éclipser alors que le vent m'est encore favorable. Je l'envisage donc dans un futur très proche, même si je dois avouer être surpris de la tournure qu'a pris cette conversation avec un raider. Ce sera pour le moins enrichissant.
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Message Brillant comme un Nuka Cola Quantum Empty (#) Mer 6 Nov - 16:25

Cette goule était branchée « peace and love », Jax aura vraiment tout vu dans ce monde. Le regard qu'il balança à la créature en l'entendant parler de service rendu et toutes ces fadaises, montra clairement qu'il n'y croyait pas une seule seconde. Le raider n'était pas mauvais par nature comme certains de ses comparses – Jade par exemple – mais il n'était pas naïf au point de croire que certains pourraient se sentir redevables. C'était un peu ironique de penser de pareilles choses alors que lui-même avait refusé d'attaquer une caravane parce qu'une gamine qu'il connaissait – et à l'égard de qui il avait justement une dette – s'y trouvait. Mais ça, c'était une information que personne hormis lui-même ne possédait, il pouvait donc se comporter comme un connard sans que quiconque vienne lui souligner le manque de logique de ses agissements.

Le silence de Jax persistait alors que la goule se redressait pour se rendre « présentable » avant de préciser qu'il n'était pas encore en vie à cause de ses qualifications. Vraiment ? Encore une chose que le trentenaire avait du mal à comprendre : lui s'il était encore en vie, c'était uniquement parce qu'il savait tirer et se calquer au comportement des gens autour de lui. C'était plus de la survie qu'une vie à proprement parler d'ailleurs. L'homme continuait à regarder la créature qui savait visiblement s'y prendre avec les gens. Force était de constater que même avec sa « sale gueule » – et encore, c'était un euphémisme – il savait se faire apprécier en mettant en avant ce qu'il savait faire. Au final, c'était bien son expérience de médecin qui lui sauvait la vie.

L'arme baissée, le raider attendait la suite, se demandant ce que la goule allait bien pouvoir lui balancer pour le convaincre de le laisser partir en toute « sécurité ». Une fois de plus, il ne fut pas déçu. Au lieu de se contenter de lui donner une brève information, le type lui balançait presque toute sa biographie et empêchait Jax de pouvoir douter de lui. Comment inventer autant de trucs en un claquement de doigts ? C'était forcément la vérité, sauf s'il avait travaillé son discours depuis autant d'années. Il n'y eut que la dernière remarque de la goule qui amusa réellement le trentenaire. Les raiders être contaminés par un service ? Il y avait plus de chance pour voir Jax devenir Scribe de la Confrérie de l'Acier tiens !

« Ouais, te fais pas trop d'illusions, les raiders clean t'en croises pas tous les jours. »

Lui-même ne l'était pas totalement à cet instant, à force d'en consommer depuis tant d'années il avait fini par en avoir en permanence dans le sang. Peut-être qu'il était juste moins suicidaire ou rentre-dedans que les autres pour avoir l'idée de tailler une bavette avec une goule.

Cette dernière attrapa d'ailleurs sa sacoche avant d'esquisser un geste qui laissait penser qu'elle comptait s'en-aller. Jax n'émit aucune protestation et laisser la créature s'éloigner de quelques pas. Son regard glissa vers le blessé qui commençait à se redresser avec l'aide des autres raiders qui jetaient de temps en temps des regards vers la silhouette au chapeau. Ce n'est qu'après quelques secondes que le raider réagit finalement.

« Attends ! »

Le ton n'était pas aimable, mais pas agressif non plus. Il tâtonna brièvement ses poches avant de retrouver ce qu'il voulait. Glissant la main dedans, Jax en extrait quelque chose qu'il lança vers la goule sans se soucier de savoir si elle allait où non récupérer ce qu'il venait de lui « offrir ». C'était un petit sac, une espèce de bourse, récupérée sur le cadavre de leurs dernières victimes. Il y avait quelques capsules dedans, pas une fortune, mais c'était mieux que rien.

« Ça, ça veut dire que t'as été payé, pas de dette ou de service à rendre en échange du coup. Puis un conseil, traîne pas ta carcasse du côté du stade, les autres sont moins patients que moi. »

Au final il avait tout de même été payé pour ses soins, même si ce n'était pas de l'argent qui venait directement des Chiens Pendus. Sans se soucier davantage de la goule, Jax s'approcha de l'autre raider pour vérifier qu'il serait capable de marcher, même avec difficulté, puis ils décidèrent de lever le camp avant que les membres de l'ERGP n'aient l'idée de se lancer à leur poursuite. Ils avaient eu suffisamment de chance pour la journée, mieux valait ne pas tenter le diable.
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Message Brillant comme un Nuka Cola Quantum Empty (#) Lun 11 Nov - 17:17

Peut-être que mon discours est tombé dans l'oreille d'un sourd, d'une raclure qui n'y réfléchira pas à deux fois avant de décider que je divague. Et ça semblerait le cas, au vu du coup que j'ai pris gratuitement. Après, c'est sûr que ça peut paraître aberrant de continuer à raisonner comme je le fais dans le monde actuel, qui n'est qu'égoïsme et violence. Cependant lorsque l'on voit certaines communautés qui arrivent à s'organiser clopin-clopant, on ne peut s'empêcher de repenser au passé, et à se dire que mieux vaut tenter quelque chose qui échouera neuf fois sur dix que de rester passif. C'est en tout cas ainsi que je le conçois lorsque je suis de bonne humeur. Arh, mon optimisme me perdra sûrement, un jour.

Mais pas aujourd'hui, apparemment, puisqu'en m'éloignant je ne me transforme pas en tronc d'arbre rongé par des termites métalliques. C'est quelque part un soulagement, même si je commence à comprendre que j'ai peut-être un peu forcé ma chance ce coup-ci. Faut dire, les Raiders, dans le Kansas, y'en a pas des masses, et même si j'ai pas mal voyagé par la suite, d'une les groupes changent pas mal d'une région à l'autre, de deux quand je rejoignais une caravane tolérante les risques de mauvaise rencontre étaient bien moindres.

"Bah, je commence à croire que Raider et clean ça colle pas trop, c'est vrai, mais c'est vrai aussi que j'suis pas un spécialiste de la question. J'préfère les drogues douces en bouteille bien distillées plutôt qu'prendre du Jet ou du Psycho. J'aimerais pas avoir les mains qui tremblent après pour retirer une balle, et celui à qui je l'ôterais non plus je suppose."

Je fais quelques pas de plus, quand le Raider m'ordonne de stopper. Aurait-il changé d'avis? Je préfère ne pas me retourner, jetant juste un regard en coin par dessus mon épaule. Une petite bourse quitte les mains de l'homme et saute dans ma direction, venant s'écraser à quelques pas de moi. Je ne réponds rien alors qu'il tente de se décharger d'un service à rendre, mais esquisse un sourire lorsqu'il me donne finalement un conseil à propos du Stade. C'est toujours bon à prendre, et ça m'évitera sans doute de finir en passoire une prochaine fois. Ça leur fait un bon territoire à couvrir, tout de même, je me demande combien ils doivent être. Mais d'un autre côté je ne suis pas sûr qu'il soit dans mon intérêt de le découvrir.

Je reviens quelques pas en arrière pour ramasser le porte-monnaie, en soupèse quelques instants le contenu, puis l'empoche sans un mot avant de reprendre ma route. Ce n'est que lorsque j'atteins une intersection plus éloignée qui me permettra de me soustraire à leur vue rapidement que je me décide à répondre, criant presque malgré ma voix éraillée afin de me faire entendre.

"Tout travail mérite salaire, mais ce petit pécule je le considère plutôt comme un dédommagement pour ma tronche, que t'as quand même réussi à amocher plus qu'elle n'était déjà. Par contre, l'info sur le stade, tu vois, c'est un service. Donc un service pour un service, ça me va. Ciao gamin!"

Et sur ces mots goguenards je m'empresse de décamper au tournant et prendre la direction la plus rapide pour regagner Boulder, ma base d'opérations. Parce que je doute faire de vieux os ici si je continue à titiller chaque individu que je rencontre, mais pour une fois je me suis bien marré à la fin. Et surtout, si ça le fait réfléchir un jour prochain, je trouverai ça drôle. ça a beau être un connard fini, comme bien des raiders j'ai l'impression, p't-être qu'il est pas irrécupérable, lui...


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